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Harry regarda partir Hedwige depuis la fenêtre de sa chambre avec un petit pincement au cœur. Il ne dit cependant rien et alla aussitôt se coucher bien qu'il soit à peine onze heures du soir.

Au petit matin, il fut réveillé par de petits coups contre le carreau et il alla ouvrir à Hedwige. Elle avait une lettre dans la patte. Il la prit et la déchira aussitôt pour la lire. Clarence Steffens lui avait répondu, avec force couleurs et petits cœurs, qu'il serait ravi de le revoir. Harry lui avait dit qu'il travaillait chez Ollivander et le jeune Serdaigle annonça dans sa lettre qu'il passerait un de ces quatre à la boutique mais sans autre précision.

De lire cette réponse fit du bien à Harry qui se rappela alors sa seule et unique nuit passée avec le jeune garçon. Ayant pourtant son âge, Steffens était tout petit et ses courts cheveux bruns lui donnaient un air encore plus jeune  mais Harry s'en fichait. Il connaissait l'âge du garçon et c'était ce qui lui importait le plus.

Descendant prendre son petit-déjeuner, Harry fut surpris de trouver Arthur dans la cuisine.

— Bonjour, Monsieur Weasley... Vous ne travaillez pas ? demanda-t-il.
— Non, pas ce matin, j'ai prit un jour de congé. Et toi ?

Harry regarda la pendule et grimaça.

— Dans un quart d'heure... dit-il. Enfin ça va, je n'ai pas à me plaindre, Monsieur Ollivander n'est pas un patron énervant. Il me laisse quasiment faire ce que je veux, il ne pose pas de questions si je suis en retard, enfin c'est cool quoi.
— C'est ça... C'est... cool, fit Arthur avec un petit sourire. Il y du café dans le pot en fer...
— Merci. Ron est déjà partit ?
— Oui, il devait passer prendre une commande de tissus pour Madame Guipure.

Harry hocha la tête puis vida sa tasse de café malgré le fait qu'il soit brûlant, coinça un toast entre ses dents, saisit une cape et son sac puis transplana en faisant un signe de la main à l'homme roux.

Il repart dans la boutique de Ollivander et le vieux monsieur sursauta derrière son comptoir.

— Fiston, combien de fois je t'ai déjà dit de transplaner dans la rue ? Je suis un vieil homme...
— Pardon, monsieur, je devais penser à autre chose... Qu'est-ce que je dois faire ce matin ?
— Je n'ai pas encore rangé ce que tu es allé me chercher hier, si tu veux t'en occuper, ca me serait utile. Je dois partir ce matin, j'ai un rendez-vous important avec un confrère de France.
— Ah d'accord. N'ayez crainte, je garderais le fort pour vous.
— J'y comptais bien, mon garçon. Allez, file maintenant.

Harry sourit puis alla dans le bureau, déposa ses affaires et se rendit ensuite dans la réserve, une grande pièce sombre où s'entassaient un peu partout dans de grandes caisses des morceaux de bois de tailles variées, et des baguettes à peine dégrossies rassemblées en fagots posés debout sur une longue table qui faisait tout un mur de la pièce. Il y avait une odeur de sciure qui flottait en permanence tandis que dans la boutique, c'était la poussière qui était plutôt le parfum d'ambiance.

Le Gryffondor aimait beaucoup venir dans cet endroit. Il avait regardé travailler Monsieur Ollivander de nombreuses fois depuis qu'il avait été embauché et, même si le salaire n'était pas mirobolant, il aimait bien ce travail tranquille. Il avait même commencé à apprendre à dégrossir des baguettes, et il s'émerveillait à chaque fois en voyant une bûche brute devenir une fine baguette de bois que son créateur polissait ensuite soigneusement et cirait des heures durant.

En moyenne, il fallait entre huit et dix heures pour faire une seule baguette car il était hors de question d'imprégner le bois vierge d'une quelconque magie en se servant d'un sortilège pour affiner la buche. Il fallait ensuite ajouter à cela deux heures de plus pour ciseler le manche, parfois à la demande du client quand la baguette faisait partie d'une commande, là aussi à la main avec des bons vieux ciseaux à bois, et parfois même le client demandait une baguette biscornue comme une branche, ou torsadée, et le travail n'en était que plus long encore. Il fallait ensuite ajouter magiquement l'ingrédient central le plus adapté et pour ça, seul Monsieur Ollivander savait, mais Harry ne désespérait pas savoir un jour lui aussi ce qu'il fallait mettre dans le cœur d'une baguette magique...

Prenant une caisse de bûches, Harry plissa les yeux et regarda ensuite autour de lui. Il avisa la grand caisse remplie de centaines de buchettes en chêne et il alla vider celle qu'il avait dans les bras. Il en profita pour mettre un peu d'ordre sur l'établi de son maître en rassemblant les copeaux de bois et la sciure qui rejoindraient ensuite le four à bois dans la boutique.

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Ranger la réserve prit deux heures et Harry sursauta quand Monsieur Ollivander entra sans prévenir.

— Je m'en vais Harry, fit le vieil homme en prenant son manteau. Je serais de retour dans la soirée, si je ne suis pas là quand tu t'en vas, ferme bien la boutique et n'oublie pas les sortilèges d'alarme.
— Oui, monsieur.
— Allez, à ce soir.
— Bonne journée.

Le vieux sorcier tourna les talons et Harry le suivit dans la boutique. Il ferma la porte derrière lui puis entreprit de faire le tour des milliers de boîtes en bois noir contenant chacune une baguette magique, afin de vérifier que toutes étaient là.

Il n'y avait pas de classement précis dans le rangement de Monsieur Ollivander aussi une baguette en charme et nerf de dragon pouvait très bien côtoyer une baguette en hêtre et ongle de gnome des montagnes... La poussière elle, par contre, côtoyait un grand nombre de ces boîtes dont certains avaient très souvent plusieurs dizaines d'années.

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A midi, Harry alla dans le bureau pour déjeuner tranquillement. Il verrouilla la porte de la boutique en plaçant le panneau « Parti Manger » et s'installa dans le fauteuil de Monsieur Ollivander, les pieds sur le bureau en faisant attention à ne rien déplacer ou faire tomber.

Il rouvrit la boutique à quatorze heures et retourna dans la réserve finir de ranger.

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Le Gryffondor était en train d'empiler soigneusement en une pyramide des buchettes de charme quand il entendit la porte d'entrée s'ouvrir. La clochette retentit et il se dépêcha d'aller accueillir le client.

— Je suis à vous dans une minute mais Monsieur Ollivander n'est pas là, dit-il en plongeant sous le comptoir pour sortir le livre de commandes.
— Ce n'est pas lui que je viens voir...

Harry se figea et se redressa lentement. Un sourire étira sa bouche et il contourna le comptoir pour aller saluer Steffens, planté dans l'espace entre la porte et le comptoir.

— Hey ! Qu'est-ce que tu fais là ? fit Harry en l'embrassant brièvement sur les lèvres.
— J'ai reçu une invitation, tu as déjà oublié ?

Steffens brandit la lettre et regarda Harry avec un petit sourire. Il s'humecta les lèvres et Harry se redressa.

— Je vois, fit alors Steffens. Tu m'as écris sur un coup de tête et maintenant tu te rétracte, ce n'est pas cool ça...
— Non, ce n'est pas ça, c'est juste que...
— T'es passé au niveau supérieur avec Malefoy et vous vous êtes disputés mais toi t'es en manque alors tu me sonnes, c'est cool... Il n'y a pas de lézards, vieux...
— Arrête de dire des conneries, Malefoy et moi on a encore rien fait... Mais on s'est disputés oui... Enfin, pas méchamment mais...
— Bon, assez causé, fit alors Steffens. Je n'ai pas traversé la moitié de l'Angleterre pour t'entendre déblatérer sur ton blondinet. Il y a un endroit tranquille ici ?
— Ici ? Mais c'est la boutique de Monsieur Ollivander...
— Et alors ? On ne va quand même pas aller à l'hôtel pour deux heures, si ? Surtout que je ne suis pas chaud pour une partie de jambes en l'air moi.
— Ah bon ? Mais alors...
— Écoute, je sais lire entre les lignes et je ne viens pas pour coucher avec toi... Si tu vois ce que je veux dire...
— Mais ?

Harry rougit brusquement et Steffens l'entraina dans le fond de la boutique en regardant autour de lui. Il poussa une porte, la réserve à boites de baguettes et il y poussa ensuite Harry.

— Ici, c'est parfait.
— Mais ?
— Oh mais tu va la fermer ? Ce sont les chèvres qui mêlent.

Steffens poussa alors le Gryffondor dos au mur et se laissa tomber sur les genoux. Il attrapa la ceinture du pantalon et entreprit de la défaire tout en embrassant la peau satinée du ventre plat. Harry gémit malgré lui et aussitôt son pantalon devint étroit.

— Hé bé, tu dois être sacrément en manque... fit Steffen, surpris, en posant sa main sur le renflement, provoquant chez Harry un gémissement contenu. Ca fait combien de temps que t'a pas tiré un coup ?
— La dernière fois c'était avec toi...
— La vache ! T'as fait un nœud ou quoi pendant tout ce temps ? Et ton serpent, il ne te faisait rien ?
— Ta gueule... fit alors Harry en serrant les dents.

Steffens eut un petit rire et Harry serra les mâchoires. Soudain, la cloche de la boutique sonna et le Gryffondor eu un hoquet. Il se mordit la langue en agrippant les cheveux bruns. La clochette sonna une seconde fois et Harry haleta.

— Je suis à vous dans une minute ! s'exclama-t-il.

Steffens eut un rire et Harry gémit en se contenant au mieux. S'il faisait le moindre bruit, la personne dans la boutique l'entendrait et ne manquerait pas d'en parler à Ollivander.

Harry sentit alors la pression augmenter et il planta ses dents dans son poignet au moment de partir. Il s'écroula ensuite contre le mur et Steffens se releva. Il l'embrassa vivement puis le serra dans ses bras et Harry se rhabilla.

— Merci, lui souffla-t-il.

Steffens hocha la tête et ils retournèrent dans la boutique en se serrant la main.

— Merci pour le café, je te laisse, j'ai du boulot et toi aussi.
— Aucun souci, à plus. À nous, Madame, désolé.

La sorcière devant lui fit un sourire puis le brun se remit à son travail, soudain plus joyeux et beaucoup, beaucoup plus calme...

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