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— Mr Weasley ?
Celui-ci sursauta violemment et se cogna la tête contre une étagère qui supportait des boites de bric-à-brac. Le tout sursauta à son tour puis la tête à moitié chauve d'Arthur Weasley apparut.
— Ah les enfants... Qu'est-ce qu'il se passe ? On dîne ?
— Non, pas encore, fit Ron en regardant sa montre. On a juste un truc à te dire...
— Un truc à me dire ? Voyez-vous cela... Laissez-moi deviner, Hermione tu as laissé tomber Severus et tu va te marier avec Ron.
— Quoi ? Monsieur... fit Hermione. Nous sommes sérieux, ce que nous avons à vous dire doit rester entre nous trois impérativement...
— Très bien, fit Arthur en reprenant son air sérieux. Que se passe-t-il ?
— C'est au sujet de Harry... commença Hermione.
Et à elle de raconter tout ce qu'elle savait sur la relation nouvelle et ô combien bancale qu'entretenaient comme ils le pouvaient, Malefoy et Harry. Ron combla les blancs de l'histoire et, à la fin, plus d'une heure après, heure pendant laquelle Mr Weasley n'avait pas desserré les dents, l'histoire prit fin.
— Et voilà, fit Hermione, assise sur une caisse à outils. Vous savez toute l'histoire...
— Bien, fit Arthur. Je comprends mieux le comportement d'Harry maintenant... Mais vous pensez sérieusement que Lucius Malefoy peut faire empêcher ce mariage ? Et vous dites que Narcissa s'est remariée ? Je ne suis pas certain qu'elle ait le droit, Lucius n'est pas mort...
— C'est ce qui me semblait, fit Ron en regardant Hermione. Une sorcière n'a pas le droit de se remarier si son premier époux est toujours vivant... A moins qu'ils ne se soient séparés officiellement, mais dans le cas de Mrs Malefoy, visiblement, ce n'est pas le cas sinon on l'aurait su.
Arthur hocha la tête. Il pinça les lèvres puis dit :
— Demain c'est lundi, j'ai une réunion avec le Ministre de la Magie aux premières heures, je tenterais de lui glisser un mot en votre faveur. Mais ne vous attendez pas à une réponse demain soir...
— Il va sans dire, fit Hermione. Mais merci quand même d'essayer, Harry ne va pas bien du tout...
— Pour combien de temps es-tu encore ici ? demanda soudain Arthur à la jeune femme.
— Hé bien, Severus est partit dans sa famille (1) pour un mois, donc je suis encore dans vos pieds pendant trois semaines, pourquoi ?
— Toi et Ron allez secouer Harry, dès demain, fit Arthur. Voilà un mois qu'il se morfond. Faites ce que vous voulez, jetez-lui un sort si cela peut vous aider, mais réveillez-le.
— On va essayer, fit Ron. Mais je ne te garantis rien...
— En tous cas c'est gentil à vous de nous aider, fit Hermione en souriant.
— De rien, les enfants... Aller, filez maintenant.
Ron hocha la tête. Il prit Hermione par le bras et tous deux allèrent voir si Molly n'avait pas besoin d'aide pour préparer le diner. La femme rousse les embaucha pour mettre la table dehors et les deux jeunes gens en profitèrent pour élaborer leur plan de bataille du lendemain.
.
— Courrier !
Lucius Malefoy se redressa tant bien que mal sur sa couchette aussi dure qu'une planche malgré la paillasse en plumes. Une lettre voleta jusqu'à lui, se glissa entre les barreaux de la cellule et se posa sagement sur les mains tendues de l'homme qui renifla et s'essuya le nez avec sa manche.
— Voilà bien des mois que tu n'as pas eut de courrier, mon pauvre Lucius... se dit-il à lui-même. Qui m'écrit ? Narcissa ? Non, elle est bien trop prétentieuse pour ça...
Haussant les épaules, l'homme tourna la lettre et la décacheta. Il ne remarqua pas que ce n'était pas le sceau de sa famille, aussi fut-il très étonné en voyant que la lettre était signée d'Hermione Granger.
Il lu cependant soigneusement les lignes parfaitement droites et recommença plusieurs passages afin d'être certain de ne rien lire de travers.
— Elle s'est remariée ? Ma femme a trouvé un autre mari alors que je ne suis pas mort ? dit-il en serrant les poings. Et voilà qu'ils veulent marier Drago à cette fille ?
Retrouvant une brusque lucidité, l'homme se leva et s'accrocha à ses barreaux de cellule.
— Gardien ! aboya-t-il.
— Qu'est-ce que tu veux, Malefoy ? fit une voix morne depuis le bout du couloir sombre.
— Gardien, je voudrais un entretien avec le Directeur, j'ai quelque chose de très important à lui dire...
— T'es chiant, tu sais ça ?
— Arrêtez de causer dans le vide ! grogna Lucius.
— Je veux bien aller causer au Directeur mais t'attends pas à avoir une réponse, mon vieux...
Lucius se renfrogna. De toute façon, avec ces loques il ne fallait s'attendre à rien. Ah ça pour surveiller une prison, ces sorciers ratés étaient parfaits...
Lucius dut attendre plus d'une semaine et répéter encore et encore qu'il voulait parler au Directeur de la prison, avant que le Gardien ne se décide à aller parler audit Directeur. Ce dernier, un peu étonné qu'un prisonnier soit encore suffisamment lucide pour demander une audience, accepta et Lucius se montra à lui trois jours plus tard, un peu après le repas de midi.
.
Toc, toc
— Entrez.
— Monsieur le Directeur, Lucius Malefoy est arrivé, fit une jeune femme en tailleur sobre mais typiquement sorcier.
— Faites-le entrer.
La femme poussa la porte et Lucius entra dans le grand bureau du Directeur de la Prison. Il resta un instant muet, surpris par tant de luxe et d'espace alors que lui croupissait depuis des années dans une minuscule cellule au plafond de laquelle il avait manqué d'innombrables fois s'ouvrir le crâne.
— Monsieur Malefoy. Installez-vous. De quoi voulez-vous tant me parler que cela fait une semaine que vous rebattez les oreilles de votre gardien ?
— Monsieur le Directeur, je viens vous demander un procès...
— Un procès ? Mais enfin, pourquoi diable ?
— J'ai reçu la semaine passée, une lettre d'une amie de mon fils, fit Lucius en tirant le papier froissé de la poche de sa tenue rayée. Elle me raconte pas mal de choses dans cette lettre et l'une d'elles a retenu toute mon attention... Au sujet de ma femme...
Le directeur plissa les yeux puis tendit la main vers la lettre.
— Je peux ? demanda-t-il.
— Oui... bien, sûr, monsieur.
Lucius s'empressa de lui tendre la lettre et le Directeur commença à la parcourir.
— Au dos de la seconde page, fit Lucius. Avant ce ne sont que des nouvelles basiques...
— Je vois cela... C'est quel passage ?
— Où Miss Granger parle de mon épouse Narcissa...
— Hum... Cette jeune femme dit qu'elle se serait remariée ?
— Apparemment...
— Ah, je vois qu'elle souhaite également marier votre fils avec la fille de son nouvel époux...
— C'est pour cela que je voulais vous voir, monsieur le Directeur. Je n'en suis pas certain, ma mémoire me joue des tours depuis que je suis ici, mais... Est-ce légal que ma femme se soit remariée alors que je suis toujours en vie ?
Le Directeur secoua la tête, les lèvres pincées.
— Non, non ce n'est pas légal, pas du tout même. Vous n'étiez pas séparés avant votre condamnation ?
— Non, pas du tout... Il n'est pas question de divorce ou de séparations chez les Malefoy, tout au plus faisons-nous chambre à part quand quelque chose ne va pas.
— Je vois... Bon hé bien, je vais étudier votre demande de procès, fit le Directeur. Cela dit, je ne vous garantis rien. Quant à votre épouse, je vais signaler sa transgression au Ministre des Familles et nous verrons bien. Hum, une dernière chose ?
— Oui, monsieur ?
— Pourquoi voulez-vous un procès ?
— Pour régler cette histoire de remariage comme il se doit, répondit Lucius en fronçant les sourcils. Et aussi parce que si mon fils doit se marier, j'ai mon mot à dire quant au choix de sa future épouse.
Ses doigts se crispèrent et le directeur hocha la tête.
— Je vois... Bien, vous pouvez retourner dans votre cellule. Je vous ferais savoir ce qu'en pense le Conseil d'Administration concernant votre procès et le Ministre des Familles pour ce qui est de votre épouse.
Lucius hocha la tête.
— Merci monsieur, dit-il. Bonne journée.
— Merci. Ms Jenkins ?
— Oui, monsieur le Directeur ?
— Faites reconduire Monsieur Malefoy dans sa cellule.
— Entendu, monsieur le Directeur.
Lucius fut reconduit dans sa cellule et y resta. Il était furieux contre Narcissa. De quel droit avait-elle osé se remarier alors qu'il n'est qu'en prison ? Bon certes pour un temps indéterminé mais quand même, il est toujours vivant ! Et encore plus depuis que les Détraqueurs ont été remplacés par des gardiens normaux.
— Non mais comment ose-t-elle me faire un coup pareil ? Moi qui me suis sacrifié pour elle ! grogna Lucius en déchiquetant un coin de la lettre d'Hermione. Et pourquoi est-ce qu'elle veut marier Drago d'abord ? Il a à peine dix-huit ans... Il a encore le temps, j'imagine qu'il veut aller à l'Université en plus...
L'homme blond grogna sourdement puis fourra la lettre dans sa poche et alla s'asseoir sur sa paillasse pour réfléchir correctement à ce qu'il allait pouvoir dire par la suite si son procès était accepté.
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NdA : (1) A l'époque où j'ai écrit cette histoire, je n'avais pas lu le Prince de Sang Mêlé donc j'ignorais que Rogue n'avait plus de famille. Veuillez pardonner ceci.
NDA2 : Il y a quelques incohérences évidente au jour d'aujourd'hui dans ce chapitre (et probablement d'autres) notamment Azkaban, qui s'apparente plus à une prison classique qu'à la prison monstrueuse dépeinte dans le livre 3. Mais vous ne m'en tiendrez pas rigueur, je le sais ;)
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