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— Bonbons, friandises, gâteaux... Bonjour les enfants, vous voulez quelque chose ?
Pansy leva la tête. Elle se frotta le visage puis fit non de la tête et appuya sa tête contre l'épaule de Malefoy qui regardait dehors.
— Dray... T'as rien dit depuis qu'on est partis... fit Blaise, assis en face de lui. Il se passe quoi ?
Le blond remua et Pansy grogna. Elle bascula de l'autre côté et s'allongea sur le bout de banquette qui restait. Malefoy lui étala sa cape sur le dos puis il sortit la lettre de sa mère et la montra à son meilleur ami qui fronça aussitôt les sourcils.
— C'est ce que je crois ? dit-il sans la déplier.
Le blond hocha la tête.
— Je ne sais pas quoi faire... dit-il dans un soupir.
Blaise serra les lèvres.
— Est-ce que t'est amoureux de lui ou pas ? demanda-t-il.
— J'en sais rien, Blaise... C'est justement le problème... Je ne ressens rien de particulier pour lui, juste que... juste que j'adore sa compagnie... Oh Blaise... Nous avons fait tant de progrès en si peu de temps...
— Dis à ta mère que tu ne veux pas te marier maintenant...
— Je risque de perdre mon héritage...
— Et tu préfères perdre Potter plutôt que ton héritage ? T'es bizarre toi... C'est ton âme sœur, Dray... Il n'y en aura jamais d'autre durant toute ta vie...
— Mais si je perds mon héritage pour garder l'amitié de Potter, de quoi est-ce que je vais vivre ? Je n'ai pas d'argent de côté... Non, Blaise, je ne peux pas faire ça... Je trouverais un moyen, n'importe lequel.
— Un sortilège par exemple ?
Les deux garçons tournèrent la tête vers la porte et Hermione entra dans le compartiment en refermant la porte. Elle regarda Pansy et Malefoy soupira profondément.
— Elle roupille sec depuis trois bonnes heures... dit-il. Un sortilège tu dis ?
— Oui... C'est Ron qui a eut l'idée... Je viens de l'inventer.
— Inventer ? Tu as inventé un sortilège en quatre heures ?
Hermione sourit en coin et Blaise hocha la tête, impressionné.
— C'est un sortilège inoffensif qui va te rendre impuissant, Malefoy, dit alors la brunette en regardant le Serpentard.
— Impuissant ?! Granger !
— Pas de panique, fit la Gryffondor en souriant. Ce n'est que temporaire...
— De quel ordre ?
— Une semaine.
— Une semaine ! Et pourquoi moi d'abord ?
— Parce que toi je te connais par cœur, alors que ta promise non. Le sortilège est basé sur ce que je sais de toi et il fera en sorte de bloquer tout désir envers ta future femme mais pas envers quelqu'un d'autre.
— T'es en train d'insinuer que Drago a du désir pour Potter ? siffla Blaise.
— Non, fit la Gryffondor, frôlant la boulette. Simplement qu'il ne pourra pas honorer sa femme la nuit du mariage... et tu sais comme moi ce que ca veut dire...
Blaise hocha la tête et Malefoy soupira.
— T'es terrible Granger... dit-il avec un sourire en coin.
— Je sais ! fit la brunette en souriant de toutes ses dents. Tiens, dit-elle ensuite en lui tendant un papier plié en deux. Je l'ai écrit là-dessus. Tu n'auras pas besoin de ta baguette magique, tiens-toi simplement devant un miroir, avant le jour J. Regarde ton reflet dans les yeux et récite la formule. Elle sera aussitôt efficace et agira pendant une semaine. Mais j'imagine que tu n'auras pas besoin d'autres tentatives si ta nuit de noce est un échec...
Malefoy hocha la tête. Il sourit ensuite puis Hermione regagna son compartiment et le Serpentard lu silencieusement la formule.
— Drago... Tu es certain de vouloir le faire ? Je ne remets pas en doute les compétences que Miss Je-sais-tout mais quand même, c'est un sortilège expérimental et...
— Je sais, fit le blond. Mais c'est ça ou briser définitivement les maigres et fragiles liens que Potter et moi avons tissés depuis février... Sérieusement, je préfère être vu comme impuissant par une épouse dont je ne veux pas plutôt que de le perdre.
Blaise hocha la tête en haussant les sourcils.
— C'est quand même bizarre ce qu'il y a entre vous deux là... Vous êtes devenus inséparables, complices, joueurs... À croire que vous êtes tombés amoureux l'un de l'autre...
— Potter l'est sans doute, fit Malefoy. Mais moi non.
— T'en es certain ?
— Non. Mais j'apprécie sa compagnie et ses petites attentions... Il a été là quand j'étais au plus mal et il a su briser ma carapace...
— J'ai vu une différence entre vous quand tu as eut ton accident de Quidditch... Il n'a jamais été aussi virulent envers quelqu'un... À croire qu'il voulait se venger de Lana et des autres... te venger...
Malefoy baissa les yeux et Blaise ajouta :
— Écoute Dray, loin de moi l'idée de vouloir te pousser dans les bras de Potter, mais avant de tout couper avec lui, explique-lui au moins pourquoi tu le fais... Qu'il comprenne que tu n'as pas le choix...
Le blond ne répondit pas et la discussion en resta là. Blaise soupira et s'appuya contre la fenêtre. L'air conditionné du train lui rafraichi agréablement le bras et il fixa son regard au dehors sur le paysage qui défilait à toute allure dans un mélange de couleurs.
***
— Ron ! Ginny ! Les enfants, par ici !
Ron repéra sa mère parmi la cohue du quai de King's Cross et il leva le bras dans sa direction pour montrer qu'il l'avait vue. Il se tourna ensuite vers le train et proposa ses mains à Hermione pour qu'elle saute sur le quai.
— Maman, papa, fit la Gryffondor en enlaçant sa mère qui s'était approchée avec les Weasley.
Ron se retourna et vit ses parents qui avaient approché. Sa mère lui décocha un grand sourire puis Harry apparu et sauta du train.
— Harry... fit Mrs Weasley en tendant les bras.
Le Gryffondor se laissa faire en souriant puis il se dégagea et regarda autour de lui. Près de lui, Hermione lui donna un coup de coude dans le bras et lui fit un signe de tête en direction de l'avant du train. Malefoy, Zabini et Parkinson venaient d'en descendre en bousculant les plus petits, comme à l'accoutumée.
Harry amorça un mouvement en direction des trois Serpentard mais il se ravisa brutalement quand Narcissa Malefoy s'approcha et prit brièvement son fils dans ses bras. Elle se tourna ensuite et tendit une main élégante vers un homme au crâne luisant, grand et mince, flanqué d'une jeune fille aux longs cheveux noirs brillants noués sur sa nuque en un chignon torsadé. Deux mèches lui tombaient de part et d'autre du visage et quand elle tourna la tête vers Blaise et Pansy, comme Narcissa les lui présentait rapidement, Harry eut un choc. Cette fille était vraiment très belle, ses yeux gris lui donnaient un regard envoûtant au possible et de loin, le Gryffondor eut l'impression qu'elle n'avait pas d'iris. Il sentit quelque alors chose se briser en lui...
— Harry, tu viens ? Harry ? entendit-il soudain.
Le brun sembla sortir de sa torpeur et il arracha son regard des Serpentards avec difficulté. Il regarda Mrs Weasley qui lui fit un signe de tête. Le brun regarda alors la famille de rouquins qui attendait près du mur d'entrée de la voie. Mr et Mrs Granger patientaient tranquillement en discutant avec leur fille et Hermione sourit et fut brusquement enlacée par sa mère qui se mit à l'embrasser sur les deux joues plusieurs fois de suite. Apparemment, la Gryffondor venait de leur annoncer qu'ils allaient être grands-parents...
— Harry...
Le brun regarda à nouveau Mrs Weasley puis hocha la tête. Il se retourna à demi mais les Malefoy avaient déjà mit les bouts. Soupirant, le brun rejoignit sa mère adoptive puis tous passèrent le mur en discutant énergiquement.
Sur le trottoir devant la gare, Ron et Harry dirent au revoir à Hermione qui partait avec ses parents directement en vacances, puis les deux amis se casèrent tant bien que mal dans une voiture prêtée par le Ministère de la Magie à Arthur, au milieu de leurs malles et des cages de leurs animaux.
~
Le voyage jusqu'au Terrier se fit dans un silence oppressant. Seul Ginny discuta avec sa mère pendant tout le trajet. Harry lui, restait silencieux, le regard rivé dehors, et Ron écoutait la discussion de sa mère et sa sœur.
— Tout le monde descend !
Harry s'éjecta aussitôt la voiture arrêtée devant la maison et Ron sursauta légèrement.
— Il a quoi Harry ? demanda Ginny en sortant de l'autre côté de l'auto.
— Je n'en sais rien, fit le rouquin en haussant les épaules. Il est comme ça depuis le départ de Poudlard...
Ginny haussa les sourcils puis alla aider sa mère à rentrer les malles. Elle en profita pour libérer Hedwige et Coquecigrue de leurs cages puis elle emmena sa malle dans sa chambre.
Partagé entre faire parler son ami et aider sa mère, Ron n'eut pas d'autre choix quand celle-ci l'appela sèchement en lui disant de rentrer sa malle et les deux d'Harry... Ce dernier entendit parfaitement Molly mais il ne bougea pas. Au contraire, il s'éloigna un peu de la maison, vers la petite colline surmontée de ses haies qui permettaient depuis des années aux enfants Weasley de jouer au Quidditch sans être vus des habitants Moldus alentours.
Serrant les mâchoires, Harry regarda le ciel limpide. Il ferma les yeux et se mit à pleurer. Il tituba jusqu'à un poteau de la clôture en bois qui faisait le tour de la propriété et il s'y appuya en prenant une violente respiration suivie d'un sanglot. Soudain, une main se posa dans son dos et Ron dit :
— Viens Harry... Rentrons...
Le Gryffondor eut un nouveau sanglot bruyant et plongea contre le torse de son meilleur ami qui l'enserra dans ses bras.
— Calme-toi Harry je t'en prie... supplia Ron, la gorge serrée.
— Je ne peux pas Ron... Ça fait si mal !
Désarmé, Ron posa une main sur la nuque du brun et caressa maladroitement les courts cheveux noirs. Harry hoqueta contre sa poitrine en s'agrippant de toutes ses forces à son t-shirt et le rouquin regarda le ciel, en proie à une grande tristesse mais aussi une furieuse envie de passer un certain Serpentard à tabac...
~
Ginny regarda par la fenêtre de la cuisine.
— Ils sont encore là-bas ? demanda sa mère en posant une marmite dans l'évier qu'elle entreprit de remplir d'eau pour le diner. Est-ce que tu sais ce qu'il a ?
— Non, rien du tout... fit la rouquine en secouant la tête.
— Il s'est passé quelque chose à l'école ? demanda Molly en coupant le robinet et en déposant la marmite sur les feux. Il avait quelqu'un, une petite-amie ?
— Non, pas que je saches... Et puis il préfère les garçons...
— Oui c'est vrai... bon un petit-ami alors ?
— Non, fit Ginny en secouant la tête. Cela dit, depuis février, Serpentard et Gryffondor ont fait la paix et Harry et Malefoy sont devenus amis... Il y a peut-être un lien...
— Harry ne se mettrait pas dans cet état pour un ami qu'il va revoir en septembre, dit Molly. Non, il y a quelque chose d'autre... Ah si Hermione était là, elle nous le dirait...
— Pas sûr...
Molly se retourna un peu vivement, surprise.
— Ron ! s'exclama-t-elle. Alors ?
— Il va rester dehors encore un peu, fit le Gryffondor, les mains dans les poches de son jean. Maman, les prochains jours vont être durs, Harry a été fragilisé par une rupture au mois de janvier et il a encore du mal à s'en remettre... Il a même fait un séjour à St-Mangouste...
—*Je l'ai su oui, fit Molly. Ton père m'en a parlé... Mais cela remonte à plus de six mois...
— Harry tenait vraiment à ce garçon, fit Ginny. Je m'en souviens, ils étaient comme cul et chemise... Ils se comprenaient en un seul regard et quand Will n'est pas revenu en janvier, Harry s'est écroulé comme un château de cartes...
— Et tu disais qu'il était devenu ami avec Malefoy... fit Molly. Ça ne l'a pas aidé ?
— Oh si, beaucoup, mais on ne dit pas tout à un ami, surtout à Malefoy, fit Ron. Je pense que Malefoy a été un bon soutient ces derniers mois mais Harry est resté fragile et cette fragilité associée au départ de Poudlard, ça a été le coup de grâce...
Molly hocha la tête. Ron lui fit ensuite promettre de ne plus en parler, de faire comme si de rien n'était et la femme promit. Ginny aussi, qui ignorait que l'amitié entre Harry et Malefoy avait dépassé le stade de la simple camaraderie...
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