- 16 -
- Et un de plus !
- Harry franchement, je n'aimerais pas t'avoir dans l'équipe adverse... fit Ron en rajustant ses gants. Tu tires avec une force surhumaine... C'est quoi ton secret ?
- Mon secret ? Je n'en ai pas... Je me contente de jouer à tous les postes de l'équipe. Je suis polyvalent...
Ron lui sourit. Il regarde vers le soleil qui se couchait et dit :
- Il va être l'heure de l'humiliation pour les filles de Serdaigle, tu veux y assister ?
- Et comment ! Et je vais même aller chercher Malefoy pour qu'il y assiste aussi et que leur honte soit totale !
- Tu es sûr que c'est une bonne idée ? Il n'est pas encore remis...
- Ce ne sera pas long, fit le brun en descendant vers la pelouse.
Ron haussa les épaules et le suivit. Ils allèrent vite se changer et se rafraichir et Harry fila à l'Infirmerie et raconta à Pomfresh et Malefoy la décision de McGonagall ainsi que le fait que le match Serdaigle-Serpentard sera annulé et rejoué, avec ou sans Malefoy, dans la semaine à venir.
- Je veux assister à leur renvoi, fit le blond, assis dans son lit, portant toujours sa minerve.
- Vous êtes certain, Monsieur Malefoy ? demanda Pomfresh.
- Venez avec nous, lui fit Harry. Je ne manquerais pour rien au monde leur humiliation publique, qu'elles voient ce que cela fait de se retrouver sous les regards des autres élèves car à cette heure-ci, tout le monde est au courant que c'est de leur faute si Dickens et Malefoy se sont écrasés en plein match de Quidditch.
Pomfresh sembla réfléchir un instant et dit :
- Très bien, mais interdiction de marcher, Monsieur Malefoy.
- Super, vous allez me coller dans un fauteuil roulant... grogna le blond.
Harry eut un petit sourire puis l'Infirmière alla chercher le fauteuil en question dans la remise.
- Tu veux enfiler quelque chose sur ton pyjama ? demanda Harry. Une robe de chambre ?
- Oui, il ne fait pas bien chaud à ce que disent tous ceux qui viennent me voir... Elle est là, sur l'autre lit...
Harry hoca la tête, alla la prendre pendant que le blond s'asseyait au bord de son lit. Il l'aida ensuite à la passer, car il était compliqué de se mouvoir avec une minerve rigide à souhait et une main étroitement bandée.
- Comment va ton bras ? demanda Harry comme le blond le passait dans la manche de la robe de chambre.
- Réparé mais ça grince un peu quand je le bouge... J'espère retrouver cent pour cent de ma main aussi, elle a été salement amochée...
- Pomfresh a dit que tous les os ont été broyés... Je pense que tu as dû atterrir sur le côté droit et ta main a été coincée entre le manche de ton balai et le sol...
Harry prit alors délicatement la main droite dans la sienne et Malefoy grimaça.
- C'est douloureux...
- Les os ont été ressoudés, fit Pomfresh en apparaissant avec le fauteuil roulant devant elle. Mais les muscles déchirés mettront un peu de temps à se réparer... Votre main droite vous sera inutile pour les deux ou trois semaines à venir, je le crains. Vous allez devoir apprendre à écrire de la main gauche.
- Hum... Compliqué ça, fit le blond en remuant les doigts de sa main gauche.
- Blaise et Pansy se feront une joie de te prêter leurs cours, fit Harry avec un sourire mauvais.
Malefoy lui jeta un regard en biais puis Pomfresh l'aida à s'installer dans la chaise roulante avec une couverture sur les genoux, avant de le pousser jusqu'au hall d'entrée où son arrivée créa un amas d'élèves qui voulaient tous le voir. Les Serpentards firent rapidement écran autour de leur leader et Harry fut éjecté loin vers les siens.
- Comment il va ? demanda Hermione quand le brun l'eu rejointe.
- Mieux qu'hier, il était assis dans son lit quand je suis arrivé. Il voulait venir voir. Ah voilà les parents qui arrivent...
Quatre sorcières et quatre sorciers tous vêtus de longues robes sombres, de chapeaux pointus aux bords larges et de lourdes capes de voyage, se posèrent devant le perron du château, descendant les uns après les autres de leurs balais.
- Mesdames et Messieurs, fit McGonagall, droite et digne. Merci d'être venus.
- Ce n'est pas par plaisir que nous retrouvons ici, Madame la Directrice, croyez-nous, fit un homme plus grand qu'elle, large comme un bison et visiblement très en colère. Maintenant, où sont nos filles ?
- Professeur Rogue, professeur Chourave ? fit McGonagall.
Chourave et Rogue s'approchèrent en encadrant quatre filles en tenues de voyage, trainant leurs malles après elles. Penaudes et la tête basse, elles s'approchèrent et les quatre sorcières vinrent en prendre une chacune par le bras sans aucune délicatesse.
- Nous veillerons à ce qu'elles soient punies comme il se doit, fit l'une des sorcières. Où sont ces garçons à qui elles ont fait du tort ?
McGonagall se tourna vers Dickens qui ne portait plus qu'une attelle à son épaule le temps qu'elle se remette parfaitement, et le garçon approcha. Pomfresh suivit ensuite en poussant Malefoy et la mère qui avait parlé s'approcha.
- Veuillez accepter toutes nos excuses de la part de nos filles, Messieurs, dit-elle en s'inclinant. Les douleurs physiques et morales subies seront estompées par des punitions équivalentes.
- Rien ne pourra être comparable à la honte que j'ai subie en sortant avec Lana, Mrs Farding, fit alors Malefoy. Votre fille a étalé au grand jour de choses intime sur nous deux lorsqu'elle m'a plaqué et cela, je ne le lui pardonnerais jamais. Elle a de la chance que je ne sois pas en état de me lever...
Mrs Farding se redressa. Elle regarda McGonagall puis les huit parents firent volte-face, enfourchèrent leurs balais et les quatre filles grimpèrent derrière leurs pères respectifs sans moufter ni regarder leurs anciens camarades de Serdaigle dont beaucoup avaient l'œil rouge.
- Rentrons, fit alors Malefoy en appuyant sa bouche dans le creux de sa main, son coude sur l'accoudoir de son fauteuil.
Pomfresh acquiesça silencieusement puis elle reconduisit le Serpentard à l'Infirmerie et tira des rideaux autour de son lit pour qu'il reste au calme un moment.
Dans le hall, le silence était total.
- Aucun point ne sera retiré à Serdaigle, fit McGonagall en regardant la troupe d'argent et bleu au moral en berne. Cet incident ne relève pas de votre maison entière. Soyez-en rassuré. Cependant le match truqué sera rejoué dimanche matin et le vainqueur sera qualifié pour la demi-finale contre le gagnant de l'après-midi.
Les Préfets remercièrent la Directrice puis l'attroupement se disloqua et chacun retourna à ses activités. Étonnement, aucun Serdaigle ne protesta quant à la décision de faire rejouer le match...
Ron, Hermione et Harry sortirent dans le parc et allèrent marcher au bord du lac.
- Alors ? fit Hermione. Comment va-t-il ?
- Tu m'as déjà posé la question, fit le brun.
- Oui mais là je parle mentalement...
- Bah ça à l'air d'aller, fit Harry. Il est encore un peu perturbé cela dit...
- J'ai l'impression que tu ne vas pas bien toi, dit-elle en lui prenant le bras.
- J'ai un peu le moral en berne, c'est vrai. Mais ça va passer, tout va bientôt rentrer dans l'ordre.
Hermione sourit puis elle regarda sa montre et dit :
- Il est huit heures et quart, on va diner ?
- Oui, j'ai faim, fit Ron.
Il commença alors à s'éloigner et Hermione retint un peu Harry qui lui emboitait le pas.
- Attend deux secondes...
- Pourquoi ?
- J'ai un truc à te donner...
- Ah ?
La Gryffondor recula d'un pas et plongea une main dans la poche de sa jupe. Elle en tira une pochette en tissu noir qu'elle ouvrit et renversa dans la main d'Harry en disant :
- C'était avec la chaine que je t'ai donnée, le fameux soir, quand nous sommes venus te voir avec Ron...
- C'était avec la chaine, tu dis ? Pourquoi l'as-tu enlevé ? demanda Harry, étonné.
- Parce que la personne qui me l'a donné... Non, parce que je ne voulais pas que tu saches qui t'avait donné cette chaine. Pas tout de suite, du moins...
- Et qui... ?
- Regarde ce que c'est Harry, fit la brunette en montrant le pendentif du menton.
Le brun se tourna vers la lumière du soleil couchant et le petit serpent au creux de sa paume se tortilla.
- Merlin... dit-il. C'est...
La brunette déglutit.
- Je suis désolée, dit-elle. Je ne voulais pas que tu saches qu'il m'avait donné cette chaine à te remettre... Alors j'ai enlevé le pendentif... Je trouvais que tu allais suffisamment mal à cause de lui et... je voulais te protéger. C'est... C'est pour se faire pardonner d'avoir mal réagit...
- Hermione...
- Tu peux me remonter les bretelles si tu veux, fit la brunette en fermant les yeux. Je suis prête...
Harry sourit. Il l'embrassa alors longuement sur la joue puis recula et la Gryffondor le regarda, abasourdie.
- Mais ? dit-elle.
- Merci, Mione... Merci pour tout ce que tu fais pour moi, pour m'éviter de souffrir inutilement... Si tu savais à quel point tu m'es précieuse...
Hermione sourit et cligna des yeux.
- Non, ne pleure pas, fit Harry en la prenant dans ses bras.
- Dites, vous deux, fit alors Ron en revenant vers eux. Je veux bien que vous vous fassiez des câlins mais j'ai la dalle moi...
Hermione pouffa contre le torse d'Harry puis elle sourit largement et alla vers Ron qui l'entoura de son bras.
- On y va, ventre sur pattes, dit-elle.
- Je vais aux toilettes et je vous rejoins, fit Harry en souriant à ses deux amis. Je vous aime mes amis... dit-il alors.
- Nous aussi on t'aime Harry, répondit Ron en secouant l'épaule d'Hermione.
Les trois se sourirent puis Harry se hâta de rentrer dans le château par la cour intérieure. Il fit une réelle halte aux toilettes puis alla jusqu'à l'Infirmerie.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top