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- Harry, tu es là ?

- Mhm...

Ron contourna le poêle à bois et s'approcha de la fenêtre qui jouxtait le lit du brun.

- Excuse Hermione, dit-il.

- Ce n'est rien, elle a simplement été maladroite...

- Ça va aller ?

- Ouais, ouais, j'ai été un peu secoué, c'est tout. Ce sont des souvenirs douloureux et même sans l'intervention de Mione, j'y aurais pensé. Ils ne me quittent jamais, tu sais...

- Je suis navré de l'apprendre. Mais si ça peut te rassurer un peu, je suis certain que Pomfresh fera tout ce qu'elle peut pour tirer Malefoy de là. C'est son métier d'empêcher les gens de retourner auprès de Merlin, tu ne crois pas ?

- C'est la première fois qu'un tel accident arrive, Ron... fit le brun en regardant dehors. Qu'est-ce qui a bien pu se passer à ton avis ?

- Je ne sais pas, mauvais dosage de la vitesse, de la distance entre le balai et le sol... fit Ron en haussant les épaules. Ça peut être plein de choses... et dis-toi que ça aurait pu être toi à la place de Dickens...

- Ou de Malefoy.

- Ou de Malefoy, oui.

Harry se leva soudain.

- Je vais aller voir si je peux lui rendre visite.

- T'es sûr ? Malgré le mal qu'il t'a fait ?

- C'est du passé ça, je suis guéri. Son état est pire que le mien, Ron, il risque d'y rester...

- Je sais... Bon, ben ne tardes pas trop, ok ? On voulait aller à Pré-au-Lard ce soir...

- Ça me changerait les idées... admit le brun. À quelle heure vous voulez partir ?

- À vingt heures. Il est dix-huit heures trente, fit le rouquin en regardant sa montre.

- Je ferais vite, de toute façon, ce sera probablement infesté de Serpentards alors...

Ron eut un petit sourire puis Harry le laissa et se rendit à l'Infirmerie. Comme de juste, le couloir devant les portes était bondé de Serpentards. Harry décida donc de passer par l'autre côté.

- Dites donc monsieur Potter... D'où connaissez-vous ce passage secret ? fit Pomfresh, assise à son bureau, comme le brun pointait sa tête derrière un tableau.

- Je connais le château comme ma poche, répodit le brun en lui adressant un clin d'œil.

- Vous êtes venu aux nouvelles ? demanda alors l'Infirmière.

- Oui... Comment vont-ils ?

- Dickens se repose, il restera là jusqu'à demain midi, le temps que ses os soient réparés, quant à Malefoy, il n'a toujours pas repris conscience...

- Il a un traumatisme crânien ? demanda Harry en sentant son cœur se pincer.

- Oui, et plusieurs cervicales déplacées. J'ai remis en place tout ce que je pouvais, je lui ai reconstitué les os de sa main et ressoudé ceux de son bras, maintenant, c'est à lui de faire le reste. Vous voulez les voir ?

- Si c'est possible...

- Cinq minutes alors, j'attends les professeurs Rogue et Chourave qui viennent les veiller cette nuit... Suivez-moi.

- Il faudrait dire aux Serpentards qui attendent devant la porte de rentrer, fit Harry en suivant la femme. Sinon ils vont passer la nuit ici...

- Je le leur dirait. Monsieur Dickens ? Vous avez de la visite... Je vous laisse. Cinq minutes d'accord ?

Harry hoca la tête. Il se tourna ensuite vers le lit de Dickens et celui-ci lui fit un sourire groggy.

- Hey, Potter...

- T'as l'air bien shooté, fit Harry en s'approchant. Comment va ?

- J'ai pris pas mal de potions pour la douleur plus le Pouss'os... Alors je suis un peu vaseux... Qu'est-ce que tu fais ici ? T'as réussi à passer le nid de serpents devant la porte ?

- Je suis passé par les coulisses, fit le Gryffondor avec un clin d'œil. Comment il va ? demanda-t-il en se tournant vers le lit de Malefoy.

- Rien depuis qu'ils l'ont ramené. Il ne bouge pas, il respire à peine... Pomfresh a très peur, tu sais... Elle dit que s'il passe la nuit, il...

- Je sais, elle est venue nous expliquer la gravité de ses blessures tout à l'heure, fit le brun. C'est un miracle que tu n'aies presque rien.

- C'est clair...

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

Dickens fit une grimace et haussa les épaules.

- Je ne me souviens pas très bien... Tout ce que je peux te dire c'est que quand il s'est mis à flotter, je me suis rapproché de Malefoy. On a discuté un moment en pestant contre la pluie qui alourdissait nos tenues et là, je l'ai vu briller, le Vif d'Or, au ras du sol. On s'est jetés dessus tous les deux, on piquait vers le sol à toute allure tout en se bourrant les épaules. Là Malefoy m'a dégagé violemment et j'ai fait une embardée. Le temps que je me rétablisse il avait trois mètres d'avance sur moi mais j'ai réussi à choper la queue de son balai et à remonter. Après, c'est le trou noir et ensuite, je me vois tendre le bras dans la boue, attraper le Vif d'Or dans ma main et me relever en titubant.

- Le Vif a essayé de fuir ? demanda Harry, intrigué.

Dickens le regarda d'un air effaré.

- Non, mais maintenant que tu le dis... Ça ne m'a pas paru bizarre sur le coup, j'étais sonné... Mais maintenant que tu le dis ouais, il n'a pas essayé de se tirer, on aurait dit qu'il était... amorphe. Il voletait au ras de la pelouse comme une mouche qu'on aurait aspergée d'insecticide...

- Ce n'est pas normal ça... Tu l'as ici ?

- Dans le tiroir de la table de chevet... Tu me le rendras hein ? fit Dickens en montrant mollement la table de chevet du menton.

- Bien entendu, j'ai gardé tous mes Vifs d'Or depuis le début, fit Harry en souriant. Je te le ramène le plus vite possible, juste le temps de le soumettre au savoir d'Hermione.

Dickens sourit et Harry s'éloigna. Le Serdaigle dit alors :

- Hé, Potter...

- Mouis ?

- T'inquiètes pas pour Malefoy, ok ? C'est un mec solide, il sera vite de retour parmi nous.

- Je ne sais pas pourquoi tu me dis ça mais merci quand même, fit le Gryffondor avec un hochement de tête. Je te le ramène vite, dit-il ensuite en faisant sauter le Vif dans sa main.

Dickens lui fit un signe de tête puis Harry fila dans le bureau de Pomfresh et quitta l'Infirmerie par le passage secret qui débouchait dans un couloir désaffecté du troisième étage. Il se hâta ensuite de rejoindre Gryffondor pour se changer et aller à Pré-au-Lard avec ses amis.

La sortie à Pré-au-Lard eut le don de changer les idées de tous ceux qui y participèrent. Ainsi Hermione refit le plein de parchemins et de plumes, Harry et Ron de bonbons et autres friandises, avant de se retrouver aux Trois-Balais pour boire une Bierraubeurre bien tiède.

- Hum, Mione, fit Harry en posant sa bouteille sur la table après en avoir bu une gorgée. Tout à l'heure, j'ai fait un saut à l'Infirmerie...

- Ah oui ? Comment tu as fait ? s'étonna la brunette en grignotant un biscuit salé du bout des dents.

- Je connais le château par cœur, ma grande, répondit le brun en lui faisant un clin d'œil. Toujours est-il que j'ai vu Dickens, il est un peu shooté mais il va bien dans l'ensemble.

- Et Malefoy ?

Le brun secoua la tête.

- Inconscient. Dickens m'a dit qu'il respirait faiblement et que Pomfresh avait peur mais c'est une bonne Infirmière, elle va le retaper en moins de deux. Tout ça pour en venir au fait que j'ai demandé à Dickens ce qu'il s'était passé...

- Ah ? Et alors ? fit Ron.

- Rien, il m'a juste raconté de son point de vue ce que nous avons vu depuis les gradins. Il ne se souvient pas du moment de l'impact mais après, il se rappelle s'être vu tendre le bras, choper le Vif et se relever en titubant pour le brandir.

- Il l'a « chopé » ? fit Hermione en haussant les sourcils.

- Il n'a pas tenté de se tirer ? fit Ron, également étonné.

- Non, apparemment, il voletait au ras de l'herbe, Dickens a juste eut à tendre le bras pour l'attraper... Il me l'a prêté pour que tu le regardes, Mione...

- Tu penses qu'il a été ensorcelé ? C'est possible ? demanda Ron comme son ami sortait la boule dorée de la poche de son manteau.

- C'est possible oui, et un sorcier ou une sorcière du niveau d'Hermione peut y arriver.

- Qui aurait voulu faire un truc pareil ? fit Hermione. Pourquoi manquer tuer deux Attrapeurs ?

Harry haussa un sourcil.

- Pas les tuer, Hermione... Juste les blesser suffisamment, ou du moins l'un des deux, pour ensuite espérer devenir son Infirmière personnelle...

Le trio se regarda et blêmit aussitôt.

- La garce ! s'exclama Hermione. Non, attend Harry, tu ne crois quand même pas...

Ron pinça les lèvres.

- Ron ? fit Harry. Qu'est-ce qu'il y a ?

- Rien, rien...

- Si, si, fit Hermione. Tu as quelque chose à nous dire, toi...

- Moi ? Mais non voyons... Oh bon d'accord ! dit-il comme ses deux amis dardaient sur lui leurs regards. Voilà, il y a des rumeurs dans le château depuis quelques jours...

- Des rumeurs ? Je n'ai rien entendu... fit Harry.

- Parce qu'en fait elles te concernent, répondit le rouquin.

- Continue, dit Hermione, intéressée.

- Voilà, l'autre jour, c'était heu, vendredi je crois, à midi, expliqua Ron. Je t'attendais pour déjeuner quand j'ai vu les filles de Serdaigle s'installer à leur table, juste derrière moi. Il y avait la greluche avec eux mais à un moment elle s'est levée et elle est partie. Ses copines ont aussitôt commencé à piailler entre elles et j'ai entendu qu'elles parlaient de Vif d'Or et du match d'aujourd'hui... Ton nom est revenu à plusieurs reprises aussi, et celui de Malefoy... Parfois dans la même phrase... J'ai cru comprendre qu'elles t'avaient vu avec Malefoy le soir de la fête de la Saint Valentin et que ça ne leur avait pas plu...

- Et quand bien même, c'était un jeu ? fit Harry, surpris.

- Et tu crois qu'elles préparaient un coup ? demanda alors Hermione. Donc la greluche n'y serait pour rien, ce serait la faute de ses copines... Il y a qui dans ce groupe ?

- Je ne les connais pas, désolé, fit Harry.

- Moi non plus... Il y en a une qui s'appelle Isabelle, je crois, et une Pam ou Sam, mais c'est tout...

- Donne-moi le Vif d'Or Harry, je le regarderais ce soir et j'en profiterais pour faire un tour dans les carnets scolaires de ce petit gang... fit Hermione en tendant la main.

- Tu y as accès ? demanda Harry en déposant la boule d'or dans la paume.

- Non mais je trouverais un moyen. Quitte à parler de tout ça à McGonagall.

Les deux garçons se regardèrent. Parfois leur amie leur filait franchement les chocottes...

Laissant le sujet de côté, les trois Gryffondors décidèrent de parler de leur futur, de ce qu'ils allaient faire une fois leurs ASPICs en poche et, emportés par leur conversation, ils rentrèrent au château juste sur le couvre-feu.

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