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Les élèves se mirent à descendre des gradins en toute hâte dans le but de voir les Infirmières s'occuper de Malefoy à l'abri sous un auvent à l'extérieur du stade. Mais c'était peine perdue, les professeurs s'étaient hâtés d'entourer la tente des premiers secours pour empêcher les élèves d'approcher.

- Professeur ! fit Hermione à Chourave. Professeur, comment va-t-il ?

- Il est inconscient, répondit le professeur de Botanique. Maintenant rentrez tous au château vous allez choper la mort !

Les élèves obéirent, déjà trempés jusqu'aux os. En moins de deux minutes tout le monde était dans le château et se hâtait de rejoindre son dortoir pour se sécher et se changer pendant qu'on emmenait Malefoy à l'Infirmerie.

Resté en arrière, Harry attendit sur le flot des élèves rentrant au chaud se soit éclaircit. Les Serpentards apparurent alors, suivant et précédant le cortège médical qui ramenait Malefoy, allongé sur une civière portée par les trois Infirmières et un professeur.

En voyant le Serpentard affublé d'une minerve et emballé dans une couverture, Harry sentit son cœur louper un battement. Il serra ses doigts sur la rambarde de l'escalier puis tourna les talons et remonta à Gryffondor pour se changer.

- Ah tu es là ! lâcha Ron quand le brun entra dans le dortoir. T'es resté derrière ?

- Ouais je voulais voir Malefoy... Ils l'ont embarqué à l'Infirmerie, il a une minerve autour du cou et à ce que j'ai vu du haut du balcon, il n'est toujours pas revenu à lui.

- C'est la merde, fit alors Neville. C'est le premier accident grave qui arrive pendant un match...

Les quatre garçons, tous torse-nu, hochèrent la tête. Le silence revint et ils finirent de se changer.

Assis sur son lit, Harry se séchait énergiquement les cheveux en s'efforçant de chasser cette image de Malefoy inconscient de son esprit.

- Aller, j'ai la dalle, on va manger un truc ? fit soudain Ron.

- Je boirais bien un chocolat chaud moi, fit Neville. Cette pluie est glaciale !

Il frissonna et enfila un pull. Les autres hochèrent la tête et s'en allèrent.

- Harry, tu viens ? demanda Ron.

- Je finis de me sécher, répondit le brun. Ne m'attendez pas.

- Ok ! A tout à l'heure alors !

Harry fit un signe de tête puis alla dans la salle de bains se donner un coup de peigne. Peine perdue. Même humides, ses cheveux partaient en tous sens. Abandonnant, le brun changea de t-shirt et de pantalon, enfila un pull et rejoignit les autres dans la Grande Salle où certains buvaient avec délectation un chocolat chaud ou du thé bouillant. Les deux odeurs entremêlées donnaient un fumet plutôt spécial...

- La vache ça fait du bien... Ah Harry ! Pose-toi là !

Le Gryffondor s'assis entre Ron et Dean, en face d'Hermione et celle-ci lui servit du thé brulant. Il la remercia et jeta un regard vers la table de Serpentard, totalement vide.

- Des nouvelles ? demanda-t-il agitant le menton en direction de la table des verts et argent.

- Non, rien, fit Neville. Il n'y a pas un Serpentard à un kilomètre à la ronde... Ils doivent tous être agglutinés autour de l'Infirmerie.

- Comment ça a pu arriver ? demanda alors Hermione. Ils se sont écrasés si violemment... Tu avais raison Harry...

- Merci de le reconnaitre. Je suis un Attrapeur, je sais si une action va mal se finir ou non et celle-là, j'avais un sacré mauvais pressentiment. Le Vif d'Or était bien trop près du sol... Ils n'auraient jamais pu l'attraper sans heurter le sol mais là je crois qu'ils ont mal géré leur vitesse...

- Je pense plutôt qu'ils se sont concentrés l'un sur l'autre afin d'en déstabiliser un et de prendre l'avantage, mais ils ont réalisé trop tard qu'ils étaient arrivés sur le sol... fit Dean en hochant la tête. Ils auraient pu remonter s'ils avaient réalisé plus tôt leur erreur. On t'a déjà vu faire une chandelle en frôlant l'herbe, Harry... Personnellement, je pense que Dickens s'en est sorti de justesse...

Harry hoca la tête.

- J'étais horrifié de les voir rebondir comme des sacs, fit Hermione en serrant ses mains sur sa tasse. On aurait dit des pantins...

- Ouais... C'était quelque chose... fit Ron avec un hochement de tête. Vous croyez que le match a été truqué ? Ça se pourrait, non ?

- Truqué ? Mais comment... ?

Harry regarda Hermione.

- Si c'est le cas, il sera rejoué non ? fit celle-ci.

- Oui mais quand ? Malefoy n'a pas l'air en bon état, il va mettre des semaines à se rétablir... dit Neville.

- Possible, mais la semaine prochaine, c'est Gryffondor contre Pouffsouffle donc au pire, si ce match est rejoué ce sera le dimanche d'après ou alors avec un autre Attrapeur pour Serpentard, fit Hermione. Hein, Harry ?

Harry prit une gorgée de thé pour éviter de répondre. Il revit Malefoy allongé sur sa civière, une minerve autour du cou et le visage maculé de boue. Avalant son thé, il soupira profondément.

- Il a le bras cassé, dit-il alors.

- Qui ? demanda Dean.

- Malefoy...

- Tu as réussi à le voir ? demanda Hermione.

- J'étais à la traine quand on est rentrés au château, j'ai attendu un peu et j'ai vu entrer les Serpentards, fit le brun. Ils entouraient comme une muraille les trois Infirmières et le professeur qui portaient la civière... À ce que j'ai vu de Malefoy, il était emballé dans une couverture grise, un bras au-dessus avec une attelle et une large minerve autour du cou...

- S'il s'est démis la nuque, il est dans un état critique... fit Hermione, les sourcils froncés.

- Chut, fit alors Neville en regardant vers l'estrade. Regardez...

Les autres s'y tournèrent et McGonagall apparut, suivie de Mrs Pomfresh. Le silence se fit aussitôt et on aurait pu entendre une mouche voler.

Après avoir survolé ses élèves de son regard sévère, McGonagall inspira brièvement puis, les mains dans les manches, elle prit la parole.

- Chers élèves, dit-elle. Tout d'abord, je ne peux que féliciter les Serdaigles pour ce match impressionnant mais malheureusement, j'ai le regret de vous annoncer qu'il ne faut pas fêter votre victoire tout de suite...

La table des noir et jaune se confondit en exclamations de surprise et d'indignation.

- En effet, tant que nous ne saurons pas ce qu'il s'est réellement passé, ce match ne comptera pas. Ne criez donc pas victoire trop tôt, Serdaigle. À présent...

Les Serdaigles explosèrent soudain en se levant et en protestant. La Directrice se redressa et aboya :

- Silence !

Aussitôt le silence revint. McGonagall continua ensuite sur un ton soudain grave.

- Je suis principalement venue vous entretenir de la santé de Messieurs Malefoy et Dickens, dit-elle. Ce dernier a rejoint l'Infirmerie à son tour après une bonne douche. Selon Mrs Pomfresh, il souffre d'une luxation de l'épaule gauche et de quelques doigts cassés. Tout ceci sera réparé dans quelques jours. Pour Monsieur Malefoy, je crains que ses blessures ne soient cependant bien plus sérieuses...

Elle laissa alors la parole à Pomfresh qui s'avança d'un pas et dit :

- Monsieur Malefoy a le bras droit fracturé en six endroits différents. Tous les os de sa main droite sont broyés, y compris les plus petits, et son épaule est démise. Ce n'est pas le plus grave malheureusement...

Les élèves se regardèrent, inquiets et l'Infirmière reprit :

- La chute de Monsieur Malefoy a été d'une violence extrême et Monsieur Dickens a rebondi sur lui pour couronner le tout. De plus, à la vitesse à laquelle ils ont tous deux heurté le sol, cela revient à heurter un sol de granit... J'ignore encore comment Monsieur Dickens s'en est sorti avec si peu de mal comparé aux blessures de son homologue. J'ignore même comment ils s'en sont sortis vivants...

Des chuchotements parcoururent la salle.

- Cependant, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour que... fit l'Infirmière.

Elle se tut soudain, déglutit et acheva :

- Je ne vous cache pas que les jours de Monsieur Malefoy sont pour l'instant en danger... S'il passe la nuit, il aura toutes ses chances...

La salle retint brusquement son souffle et quelques filles portèrent leurs mains à leur bouche. Harry chercha des yeux chez Serdaigle l'ex petite-amie du Serpentard. Il la vit fondre en larmes et être aussitôt consolée par ses amies.

- Quelle garce... siffla-t-il.

- Pardon ? fit Hermione, surprise. Qui traites-tu de...

- Elle, fit le brun en montrant la jeune fille blonde en larmes à la table des Serdaigles. C'est la greluche qui a plaqué Malefoy avant les vacances de Noël... Elle devrait avoir honte de fondre en larmes après ce qu'elle lui a fait.

Ron se dévissa le cou pour voir la fille en question puis il revint face à Hermione et dit :

- Il a raison, elle devrait avoir honte...

- Mais elle est sortie avec lui, c'est normal qu'elle pleure, fit Dean, surpris.

- Moi je ne suis jamais sortie avec lui, ça ne risque pas de se produire, mais j'éprouve une grande peine à l'annonce de ses blessures ! fit Hermione, mauvaise. Même si nous avons tous du mal à supporter les Serpentards, Malefoy est quand même un de nos camarades de classe. Rappelez-vous de Cédric Diggory ! Je n'ai pas envie de revivre ça encore une fois ...

Harry baissa la tête brusquement. Le souvenir de la mort de Cédric Diggory, trois ans plus tôt, restera à jamais gravé dans sa mémoire. Il avait ramené son corps de justesse à Poudlard en échappant à Voldemort dans ce cimetière. Les mots « Tue l'autre ! » n'arrêteraient jamais de résonner dans sa tête...

- Ça suffit, fit alors le brun. Tais-toi, Mione, je t'en supplie...

- Pardon Harry ! fit la brunette en lui prenant une main dans les siennes. J'avais oublié... Pardonne-moi...

Harry secoua la tête et trouva là une excuse pour quitter la Grande Salle.

- Bravo Hermione, fit Ron entre ses dents. Comme s'il avait fallu lui rappeler ça...

- Je suis navrée, je n'y ai plus pensé, ça va ! rétorqua la Gryffondor, mauvaise.

La brunette croisa les bras et se détourna de Ron. Celui-ci soupira. Savoir son meilleur ami fragile était une chose, le savoir si près de replonger en était une autre.

- J'espère pour toi qu'il ne va rien lui arriver, siffla le rouquin.

La brunette regarda son ami et baissa les yeux, confuse. Ron secoua la tête puis vida sa tasse et quitta la Grande Salle.

- T'inquiète pas, fit Neville en posant une main sur le bras d'Hermione. Il est juste en colère, ce n'est pas grave.

- Si tu le dis... soupira la brunette.

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