- 11 - [Mars 1997]

Harry passa encore une semaine à St-Mangouste. Lorsqu'il revint enfin à Poudlard, c'était la mi-mars. La neige avait totalement fondu et il fut accueilli par des nuées d'élèves contents de le revoir, surtout les Gryffondors qui organisèrent une fête en son honneur le soir même, profitant du fait que le lendemain était un dimanche.

- C'est cool de te revoir vieux, fit Neville en lui donnant un coup sur l'épaule. On s'est inquiétés tu sais...

- Ah ouais ?

- Ben ouais, Ron et Hermione revenaient toujours avec de mines d'enterrement alors on a commencé à flipper, fit Dean. Tiens.

- Merci, fit le brun en prenant la chope de Bierraubeurre qu'il lui tendait.

Harry se pencha ensuite pour prendre des chips sur la table et Neville dit :

- C'est quoi cette chaine à ton cou ?

- Hein ? Oh, ça ?

Il tira la chaine en argent de son pull et haussa les épaules.

- Je ne sais pas, c'est Hermione qui me l'a donnée la semaine dernière en disant qu'on la lui avait donnée pour moi mais qu'elle n'avait pas le droit de dire qui.

- Une admiratrice ou un admirateur secret ?

- Admirateur serait plus juste je pense, fit le Gryffondor. Mais bon, je la garde, je finirais bien par trouver de qui elle vient.

- Ouais. Enfin on est content que tu sois rentré, tu commençais à nous manquer.

- Commençais, seulement ? fit Harry avec un sourire en coin.

Les autres se regardèrent puis éclatèrent de rire. Le brun prit alors Hermione contre lui et elle s'y blottit en riant également. Le Gryffondor se rendit alors compte à quel point ses amis avaient eu peur pour lui. Il rendit son accolade à Hermione puis accepta à manger et la soirée continua jusqu'à tard dans la nuit.

Le lendemain matin, le Gryffondor s'expulsa hors de son lit avec une énergie qu'il n'avait plus eue depuis des semaines. Ron le regarda depuis son lit avec un sourire de type banane.

- C'est cool, dit-il.

- De quoi ?

- T'es guérit, mon vieux, fit le rouquin en posant sa tête sur ses bras croisés. Tu as retrouvé toute ta pêche.

- Oui, je me sens plein d'énergie...

- Et... Dis-moi, c'est à cause de l'autre que t'étais comme ça ?

- Qui ?

- Malefoy...

- Ha. Oui, c'était de sa faute. Il m'a repoussé et j'ai cru que c'était Will qui repartait une seconde fois...

- Pourtant il n'est pas comme toi, Malefoy. Je ne comprends pas pourquoi tu t'es entiché de lui alors qu'il ne voudra jamais de toi.

Harry haussa les épaules.

- Je ne me suis pas entiché de lui, je voulais simplement le remercier de m'avoir évité d'atroces souffrances à cause d'un sortilège perdu... Seulement, je me suis laissé emporter et je l'ai embrassé, voilà tout. Maintenant, si tu veux bien, je n'ai plus envie d'en parler, jamais plus.

- Très bien. Tu sors ?

- Je vais voir le professeur McGonagall pour savoir quand je pourrais rattraper tous mes cours...

- Ah d'accord. Bon ben moi je vais finir ma nuit...

Harry sourit. Il s'habilla puis quitta la Salle Commune en emportant des restes froids de la nourriture de la veille. Les saucisses froides c'est mangeable en fait...

Tout en se dirigeant vers le bureau de la Directrice, terminant une saucisse, Harry passa au-dessus du grand hall d'entrée du château. Il regarda les grandes portes entrouvertes et soupira. Soudain, un frisson lui courut sur l'échine et il regarda autour de lui avant de repérer une silhouette juste en face de lui.

- C'est toi... souffla-t-il.

- Salut, répondit Malefoy en sortant de l'ombre du couloir. T'es rentré alors ?

- Ouais... hier...

L'atmosphère était tendue entre eux à ce moment. Harry se trémoussa puis dit :

- Je vais chez McGo... J'ai des tonnes de cours à rattraper...

- Ah... Oui bien sûr...

Le blond se poussa du chemin du brun et celui-ci lui passa devant sans rien dire, sentant la gêne lui comprimer le torse.

- Potter ?

- Oui ?

- Je suis content que tu sois rentré à la maison... fit le blond.

Harry haussa les sourcils, surpris par l'expression. Il sourit alors légèrement, hocha la tête puis reprit sa route, un peu déconcerté.

Lorsqu'il entra chez McGonagall après avoir frappé, la Directrice le regarda de travers une longue seconde.

- Hum, vous avez l'air bien préoccupé... dit-elle en haussant un sourcil.

- Hein ? Oh ce n'est rien, j'ai croisé Malefoy en venant ici...

- Ah... Et que vous a-t-il dit ?

- Rien de spécial, juste qu'il était content que je sois de retour... J'ai dû entendre cette phrase un millier de fois depuis mon retour alors une de plus une de moins... Mais je ne suis pas venu parler de ça... Juste que j'ai pas mal de cours à rattraper alors...

- Ah oui, vos cours... Alors, attendez... Ha, les voilà...

La sorcière déposa sur son bureau une liasse de parchemins plutôt conséquente et Harry haussa les sourcils.

- Miss Granger s'est fendue de faire un double de tous les cours que vous avez ensemble, dit-elle en tapotant la liasse. Vous n'aurez plus qu'à les apprendre ou mettre en pratique les exercices qui en ont besoin et demander à vos collègues les cours qu'il vous manque. Pour ce qui est des sortilèges et de la métamorphose, la salle des Trophées vous sera suffisante. Pour les Potions, vous devrez vous rendre chez le professeur Rogue, une simple question de sécurité.

Harry hocha la tête. Il prit la liasse de parchemins et s'apprêta à tourner les talons. Il s'arrêta dans son mouvement et demanda :

- Professeur ?

- Oui ?

- Est-ce que vous savez qui est-ce qui m'a donné cette chaine en argent ?

- Celle que vous avez autour du cou ? Pas la moindre idée... Un admirateur probablement...

- Oui, mais je voudrais bien savoir qui...

McGonagall hocha la tête puis Harry s'en alla, pensif.

Assise dans un coin de la Salle Commune, Hermione regardait quelque chose au fond de sa paume. Du bout de l'index elle le poussa et le petit serpent se tortilla une seconde. Se mordant la lèvre, la jeune femme soupira. Soudain la voix de Harry lui sauta aux oreilles et elle se dépêcha de ranger le serpent dans sa poche.

Le Gryffondor s'approcha alors d'elle et montra les parchemins.

- Ah, tu as récupéré tes cours. Tu veux mon aide ? demanda Hermione en souriant.

- Non, je voulais juste te remercier... Ça a dû te prendre du temps de tout faire en double...

- Pas tellement, j'ai utilisé une plume ensorcelée qui écrivait chaque mot du professeur...

- Ah d'accord... Merci quand même. Mais les cours que tu n'as pas avec nous comme la Divination...

- J'imagine que Ron a pris les cours pour toi sinon va voir les professeurs...

Harry hocha la tête. Il remercia encore une fois son amie puis alla ranger ses parchemins en n'en gardant qu'une petite partie pour commencer à rattraper.

Harry ferma ses livres quand onze heures sonnèrent à sa montre. La plupart des Gryffondors venait de sortir de son lit, excepté Hermione et ses compagnes de chambre, toutes trois levées à sept heures pour bénéficier de la Bibliothèque entièrement vide et silencieuse, et Harry qui, la cervelle en compote, décida d'aller faire un tour dans le parc pour s'aérer les neurones.

Revenue de la Bibliothèque chargée de livres, Hermione regarda son meilleur ami.

- Tu sors ? demanda-t-elle.

- Yep, pourquoi ? fit le brun.

- Non, pour savoir, dit Hermione en souriant, pelotonnée dans un des fauteuils défoncés devant la cheminée.

Harry sourit, jeta sa cape sur ses épaules et la Gryffondor ajouta :

- Hé et... fait gaffe si tu tombes sur lui.

- Oui, ne t'inquiètes pas, répondit le brun après une brève hésitation. Je ne pense pas le croiser, il m'évite soigneusement on dirait.

- On dirait ? Harry ! gronda Hermione.

- Mais quoi ?

- Tu l'a vu quand ?

- Je ne l'ai pas « vu » comme tu dis, nous nous sommes croisés sur la coursive au-dessus du hall quand j'allais chez McGo... C'est tout.

- Tu lui as parlé ?

- Ben oui... Mais je te rassure, c'était super glacial, il m'a juste dit qu'il était content que je sois rentré, c'est tout.

- Mouais... L'approche plus sans nous Harry, ok ?

- Oui, Miss Chaperonne...

- Chaperonne ? Non mais dis donc toi !

Elle lui balança un coussin au visage et Harry l'évita en riant. Il s'en alla alors rapidement et traça jusque dans le parc sans croiser grand monde. Il salua deux professeurs quand il passa devant eux et ceux-ci lui renvoyèrent un signe de tête poli. Le brun continua alors jusque dans le parc puis il bifurqua vers le lac et s'installa sous un arbre, sur un coin de terre sec sur lequel il déposa une partie de sa cape, gardant l'autre sur les épaules.

- Le lion prend l'air ?

Harry sursauta. Il regarda autour de lui et vit Blaise et Pansy qui se tenaient non loin de lui, un air mauvais sur le visage.

- Qu'est-ce que vous voulez ? siffla le Gryffondor.

- Rien Potter, juste vérifier si c'était bien vrai, que t'étais rentré... fit Pansy.

- Comme tu le vois, répondit Harry en écartant les bras. Maintenant lâchez-moi, j'ai besoin de prendre l'air...

- Voyez-vous ça... Pansy, tu nous laisses un moment, s'il te plait ?

- Je vais déjeuner, tu me rejoins là-bas...

- D'accord.

La Serpentarde s'en alla et Harry regarda sa montre. Il était onze heures et demie. Il regarda ensuite Blaise s'asseoir non loin de lui et il demanda :

- Tu veux quoi ?

- Simplement te parler... répondit l'autre.

- Allons bon. Je t'écoute...

- Le soir de la fête de la St-valentin, j'aimerais savoir si vous avez parlé, Drago et toi, de sa greluche ?

- De qui ?

- La fille qui l'a plaqué, la Serdaigle...

Harry plissa un œil et fouilla dans sa mémoire.

- Il me semble qu'elle se trouvait non loin de nous... Mais c'est tout... Pourquoi cette question ?

- Parce que depuis ce soir-là, il est tout bizarre le Drago...

- Ah ?

- Je ne devrais pas t'en parler mais j'ai juste besoin de savoir si quelque chose l'ennuie.

- Je ne vois pas pourquoi c'est à moi que tu demandes ça mais bon...

- Peut-être bien parce que deux mecs quand ils sont ensemble ils parlent de nanas... ou de mecs dans ton cas... Rassure-moi, t'as pas flashé sur moi hein ?

Harry haussa les sourcils puis pouffa :

- Oh non rassure-toi tu n'es franchement pas mon type !

- Ah je suis rassuré ! Bon je te laisse, j'ai les crocs !

- C'est ça.

Le Serpentard se leva alors et fila vite fait dans le château raconter à Pansy ce que Harry lui avait dit. Celui-ci soupira. Les Serpentards se comportaient franchement d'étrange façon depuis cette soirée de Saint-Valentin... À croire qu'ils parvenaient à présent à supporter les Gryffondor. Une première !

- En même temps, Blaise sort avec une Gryffondor... fit Harry en regardant vers le lac. Et si j'en crois Hermione, elle a passé une bonne soirée avec Pansy l'autre soir...

Harry soupira de nouveau et se leva. En époussetant sa cape, il sentit une présence.

- Tu me suis ou bien ? dit-il.

Il se retourna et vit Malefoy près de l'arbre au pied duquel se trouvait le brun. Le Serpentard avait une main sur le tronc et le regardait fixement.

- Baisse les yeux tu veux ?

- Je ne vois pas pourquoi... Je te regarde si j'en ai envie.

- Et moi je ne veux pas que tu me mattes de cette façon après ce que tu m'a fait l'autre soir, alors casse-toi ou regarde ailleurs si tu as quelque chose à me dire.

Harry renoua sa cape sur son cou et Malefoy fronça les sourcils.

- C'est quoi cette chaine à ton cou ? dit-il.

- Ça ? Oh, Hermione me l'a apporté quand j'étais à l'hosto... C'est une bête chaine en argent et Hermione ne veut pas me dire qui la lui a donnée pour la donner.

- Une simple chaine ? Sans pendentif ni rien ?

- Nan. Pourquoi tu la veux ?

- J'en ai suffisamment ! fit le blond en faisant un mouvement de recul.

- Bon il est l'heure de manger. Tchao, fit alors le Gryffondor en se détournant.

Malefoy ne dit rien. Il regarda Harry rentrer au château et fronça les sourcils.

- Granger tu vas m'entendre ! siffla-t-il entre ses dents.

Il retourna à son tour dans le château mais passa par la cour intérieure et se rendit à la Bibliothèque. Il y avait vu la Gryffondor peu avant de sortir.

- Granger ! dit-il en s'asseyant en face d'elle.

- Qu'est-ce que tu veux toi ? fit la brunette en fronçant aussitôt les sourcils.

- Je peux savoir pourquoi tu as enlevé le pendentif de la chaine ?

- Le quoi ? Il n'y avait rien à cette chaine.

- Dis pas de connerie, il y avait un petit serpent accroché à la chaine par la gueule !

Hermione serra les mâchoires. Elle ferma alors son livre et jeta un regard à Mrs Pince qui la fusillait.

- Sortons, dit-elle en se levant.

Le blond la suivit et, une fois dans le couloir, Malefoy croisa les bras et Hermione dit :

- Bon d'accord, je l'ai enlevé. Ça te va ?

- Non ça ne me va pas. Et pourquoi donc ? Je t'avais dit de la lui donner.

- Je la lui ai donnée. Il la porte même autour du cou, tu devrais être content !

- Non parce que tu gardes le pendentif quelque part dans tes affaires !

- Mais enfin, en quoi est-ce que ce truc est aussi important ? Je t'ai déjà dit cent fois de ne plus approcher Harry ! Tu tiens vraiment à ce qu'il replonge ? Parce que c'est de ta faute tout ça !

Le blond retint la colère qui bouillonnait en lui. Il serra les poings puis siffla :

- Si ce pendentif n'a pas réintégré sa chaine demain, je te jure que je te tords le cou Granger. Et pas au sens figuré !

Sur ce il tourna les talons et Hermione resta plantée là.

- Mais il a un grain ce mec c'est dingue...

Elle soupira bruyamment puis rentra déposer ses affaires à Gryffondor et alla déjeuner. L'après-midi, elle s'enferma dans sa chambre et sortit le petit serpent en argent de sa boîte à bijoux. Elle le posa sur sa paume et le regarda.

- C'est qu'un bête serpent d'argent ! dit-elle rageusement en le balançant dans le tiroir de sa boite à bijoux.

Elle croisa les bras et regarda par la fenêtre. Son regard fut cependant décidément attiré par le serpent qui se baladait sur les chaines du même métal que lui.

- Et merde ! s'exclama la brunette en rabattant le couvercle de sa boite un peu brutalement.

Il claqua bruyamment et elle se leva pour aller se changer les idées avec ses amis. Elle s'incrusta dans une partie d'échecs face à Ron qui l'écrasa en quelques coups puis elle joua aux cartes avec Harry.

À seize heures, tous les élèves convergèrent vers le stade de Quidditch où Serpentard affrontait Serdaigle. Les Gryffondors avaient affronté les Pouffsouffles la semaine passée et sans leur Attrapeur, ils avaient été battus. La semaine suivante, ils affronteraient le gagnant du match de ce jour. L'un des deux sera alors sacré Champion de Quidditch et la coupe ira dans le bureau de son directeur de Maison.

En s'installant sur un gradin, Harry espéra que ladite coupe allait retourner dans le bureau de McGonagall, où elle avait sa place sur une étagère depuis sept ans, et non pas dans l'antre de Rogue... Il avait envie d'affronter Serpentard et de gagner !

Juché sur son balai, Malefoy surveillait le terrain tout en cherchant le Vif d'Or des yeux. Il faisait beau, le soleil brillait et tapait sur le dos des joueurs.

Cela faisait plus de deux heures que le match avait commencé, et toujours pas de Vif d'Or en vue mais un score qui s'envolait pour les Serdaigles. Les Serpentards étaient menés par 350 contre 150 pour eux. Il leur fallait à tous prix remonter le score et choper le Vif d'Or. Leur ticket pour la finale dépendait de Malefoy mais celui-ci avait beau tourner et tourner encore au-dessus du terrain, rien à faire, pas de Vif d'Or à l'horizon.

- Il ne voit pas le Vif ! s'exclama un Gryffondor non loin d'Harry. Où est l'Attrapeur de Serdaigle ?

- Là-bas, lui répondit une autre voix. Il le cherche aussi...

Harry repéra les deux Attrapeurs, chacun à un bout du terrain. Malefoy se redressa alors sur son balai en lâchant les mains et les posa sur ses hanches, comme dépité. Harry regarda alors le terrain, cherchant à son tour un éclat doré. Il ne vit absolument rien.

- Ça se couvre...

- Hein ?

Hermione leva un doigt vers le ciel et Harry regarda d'énormes nuages noirs qui approchaient en roulant les uns sur les autres.

- Pas bon ça, fit Ron. S'il pleut ils vont le trouver encore moins...

- Tu devrais faire devin... soupira Hermione en sentant de gouttes sur sa peau. Oh la vache !!

Un véritable déluge s'abattit brusquement sur le terrain et tous les élèves se couvrirent de leurs capes, le plus rapidement possible. Certains invoquèrent des parapluies et des capuches.

- Mais enfin ! s'exclama Harry. Il faisait super beau il y a deux secondes !

Le bruit de la pluie était assourdissant. Un coup de sifflet retentit soudain et les joueurs se posèrent en cercle autour du professeur arbitre qui dû leur dire quelque chose car les capitaines firent de grands signes et chacun remonta sur son balai et reprit sa place. Le coup de sifflet retentit et le match reprit.

- L'arbitre a dû leur proposer d'arrêter le match jusqu'à ce qu'il cesse de pleuvoir, fit Hermione, sa cape en guise d'auvent.

Harry hoca la tête. Il chercha des yeux les Attrapeurs et les trouva côte à côte à discuter tout en secouant leurs tenues trempées. Les capes devaient peser des tonnes !

Malgré lui, Harry regarda Malefoy qui, d'un geste agacé, rabattit ses mèches blondes dégoulinantes sur son crâne. Le brun sentit alors son ventre se tordre. Il grimaça et soudain, il y eut des exclamations. Le Gryffondor tourna la tête, juste à temps pour voir un Serdaigle marquer un but de plus dans les anneaux de Serpentard.

- Et 400 points pour Serdaigle ! hurla le commentateur depuis le gradin des professeurs. Serpentard ferait bien de se méfier !! Si leur Attrapeur ne chope pas rapidement le Vif, ils vont passer une bien mauvaise soirée !

Malefoy raffermit sa prise sur son balai et Harry le regarda.

- Ils ne savent pas quoi faire, dit-il. Regarde-les, ils sont perdus...

- À croire que le Vif d'Or s'est fait la belle, fit Ron. Il est où encore ce satané machin ? Tu le vois Harry ?

- Non, rien à faire, il n'est nulle part...

Mais à peine avait-il dit cela qu'un hurlement monta des gradins de Serpentard. Les deux Attrapeurs venaient de plonger en direction du sol en se bourrant l'un l'autre, le bras tendu en avant.

- Ils l'on vu ! hurla un Gryffondor. Aller Serdaigle !!

Harry déglutit. Portant sa main à sa gorge, il saisit machinalement la chaine qui y pendait et la serra très fort dans sa main.

- Aller ! dit-il. Aller !

Les autres supporters des deux équipes se mirent à scander des « Aller plus vite ! » de plus en rapidement. Les joueurs de Serdaigle, confortés dans leur avance eurent cependant le malheur de relâcher leur surveillance et les Serpentards en profitèrent lâchement pour leur coller trois buts coup sur coup.

- Serpentard vient de profiter de l'inattention de ses adversaires pour marquer trois buts de suite ! hurla le commentateur, sa voix magiquement amplifiée. Ce qui remonte le score à 300 pour Serpentard contre 400 pour Serdaigle ! Ça se resserre ! Si Serpentard attrape le Vif d'Or, il gagne le match !

Les Serpentards explosèrent littéralement. Harry, sa main crispée sur sa chaine, scandait silencieusement des encouragements pour les deux Attrapeurs qui approchaient du sol à toute allure. Malefoy bourra soudain si violemment son homologue Serdaigle que celui-ci fit une embardée qui l'obligea à se rétablir puis opérer un demi-tour. Le blond en profita pour prendre une avance considérable.

Harry chercha le Vif d'Or en avant des deux Attrapeurs. Il le vit alors, flottant à quelques centimètres du sol.

- Ils vont s'écraser ! dit-il. S'ils tentent de l'attraper si près du sol, ils vont s'écraser !

Hermione chercha la balle dorée des yeux mais ne la vit pas. Son regard n'était pas suffisamment entrainé.

- Ils savent faire, Harry, dit-elle.

L'Attrapeur de Serdaigle récupéra son retard en se collant contre le manche de son balai. Tendant le bras, il saisit les rameaux du balai de Malefoy et celui-ci manqua être désarçonné. L'arbitre ne siffla pas, ce n'était pas une faute. Les deux Attrapeurs furent à nouveau au coude à coude et soudain, un hurlement retentit, suivit aussitôt par une immense gerbe de terre, d'herbe et d'eau sale. Deux masses sombres rebondirent plusieurs fois sur le sol détrempé puis s'immobilisèrent.

- Oh par tous les Dragons de la Terre ! hurla le commentateur. Les deux Attrapeurs ont heurté le sol avec la vitesse d'un boulet de canon et rebondi comme des marionnettes ! Où sont-ils ? Qui a eu le Vif d'Or ?? Quelle horreur ! Des infirmières, vite !

Les élèves bondirent sur leurs jambes dans les gradins pour mieux voir ce qui se passait. Quand le lieu de la chute fut de nouveau net, tout le monde pu voir les deux Attrapeurs sur le sol, apparemment inconscients.

- Qu'on envoie les Infirmières ! s'exclama le commentateur.

Trois femmes en robes rouge et blanche comme Mrs Pomfresh jaillirent sur le terrain et se précipitèrent sur les deux garçons.

- Ah ! Attendez ! fit alors le commentateur. L'un des deux Attrapeurs se relève ! C'est... C'est... Excusez-moi, je n'arrive pas à bien voir... si ! C'est Dickens, l'Attrapeur de Serdaigle ! Il lève le bras au ciel ! Le Vif d'Or ! Il a attrapé le Vif d'Or ! Serdaigle remporte ce match par 650 points contre 300 pour Serpentard !!!

Les Serdaigles explosèrent en hurlements et en applaudissements.

- Attendez, fit alors le commentateur. Malefoy, l'Attrapeur de Serpentard ne semble pas se relever... Est-il conscient ?

Deux Infirmières étaient penchées sur lui. Elles firent signe que non au commentateur et celui-ci relaya l'information.

- Les Infirmière me font signe que non ! Malefoy n'est pas conscient !! Ah voilà une civière !! Mes amis quel match ce fut ! s'époumona-t-il alors. La semaine prochaine, retrouvez ici-même le quatrième match de la saison qui opposera Pouffsouffle contre Gryffondor et qui promet d'être haletant ! Sur ce, passez tous une bonne journée !

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