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Le reste de la semaine passa tranquillement. Hermione et Ron allèrent voir Harry chaque soir mais Malefoy resta soigneusement loin de St-Mangouste. Il se tourna vers Blaise et Pansy et se remit à leurs délires sur la torture de petites premières années.

- Bouh ! s'exclama Blaise.

- Hi !

Deux petites premières années de Serdaigle bondirent en voyant les trois Serpentard devant eux, barrant le couloir. Elles firent aussitôt volte-face, terrorisées, et partirent à l'opposé de leur direction initiale.

- Génial ! fit Blaise en se gaussant. J'adore !

- Ce n'est pas très gentil, tu sais ?

Le Serpentard à la peau noire pâlit brusquement et se retourna en bafouillant :

- On s'amuse tu sais... Ce n'est pas méchant...

- Mauviette, siffla Pansy. Viens Drago, on va voir ailleurs... Ça sent trop le chien ici...

Le blond acquiesça et Caroline fronça les sourcils en direction des deux Serpentards. Elle regarda ensuite Blaise puis, les mains sur les hanches elle dit :

- Je sais que Serpentard et Gryffondor ne se supportent pas mais ce n'est pas une raison pour être désagréable...

- Excuse-la, elle est comme ça de naissance, elle ne le fait pas exprès, fit Blaise. Tu m'en veux ?

- Bah, ça sert à quoi ? Tu te fiches pas mal de ce que je peux bien dire, non ?

- Mais enfin...

Caroline soupira.

- Excuse-moi on est tous un peu à cran depuis que Potter est à l'hosto... Hermione et Ron nous ramènent des nouvelles mais malheureusement elles ne sont pas très bonnes... dit-elle.

- Ah ouais ?

Blaise passa son bras sur les épaules de sa petite-amie et demanda :

- Il va si mal que ça ? Il a quoi ?

- Dépression nerveuse et fatigue intense... Il dort toute la journée et trouve encore le moyen de dormir la nuit, il mange très peu et ne se lève pas de son lit même quand il lui faut faire sa toilette. Ce sont les infirmiers qui s'en chargent. Hermione dit qu'il est comme à l'époque...

- A l'époque ? Ça veut dire quoi ?

- Je ne sais pas, tout ce que je sais c'est qu'avant les vacances de Noël, il a brusquement déprimé et il a passé des jours dans sa chambre sans voir personne, c'est Ron qui lui amenait à manger...

Blaise hocha la tête. La cloche sonna et il regarda sa montre.

- J'ai Divination maintenant et toi ?

- Sortilèges. On se voit ce soir ?

- Oui.

La jeune fille l'embrassa doucement puis elle tourna les talons et Blaise se hâta de rejoindre ses deux amis sous la salle de Divination.

- Alors ? fit Pansy.

- Je n'aime pas trop me servir d'elle pour avoir des nouvelles mais bon, fit Blaise. Potter ne va pas mieux apparemment.

Malefoy dressa une oreille. Il regarda Blaise qui dit :

- Selon Caro, il serait « comme à l'époque » ... Elle ne sait pas ce que ça veut dire. Mais toujours est-il qu'il passe le plus clair de son temps à pioncer et qu'il ne se lève même pas pour se laver...

- C'est une dépression nerveuse où je n'y connais rien, dit Pansy, pinçant les lèvres.

- T'as l'air contrarié, Pansy... fit alors Malefoy, adossé à l'échelle d'argent qui permettait d'accéder à la salle de classe de Trelawney.

La Serpentarde n'eut pas l'occasion de répondre. La trappe de la classe s'ouvrit et la voix feutrée de Trelawney les invita à monter. Les élèves obéirent et prirent ensuite place sur les énormes poufs colorés qui meublaient la classe.

- Oh... fit Trelawney. L'un de vous est très perturbé...

Les Serpentards se regardèrent. Ils avaient cours avec les Pouffsouffles aujourd'hui et ceux-ci se lancèrent aussi des regards accompagnés de haussements d'épaules.

- Merlin que de sentiments confus je sens, fit le professeur en frissonnant. C'est très désagréable... Enfin ! Aller, commençons le cours.

En entendant cette femme un peu folle parler de personne perturbée et de sentiments confus, Malefoy se sentit brusquement très mal à l'aise. C'était de lui qu'elle parlait !

Ne laissant rien paraitre, le blond participa au cours comme d'habitude, sans trop en faire.

Quand il quitta la salle à la fin de l'heure, il mit trois plombes pour descendre l'échelle et ceux qui attendaient en haut le firent se presser.

- Drago, on va à la Bibliothèque, tu nous accompagne ? fit Blaise en hissant son sac sur son épaule après avoir sauté les trois derniers échelons de l'échelle.

- Oui mais avant j'ai un truc à faire.

Il montra du menton la porte des toilettes et Blaise hocha la tête. Pansy et lui s'en allèrent ensuite et le blond s'enferma dans les cabinets pendant quelques minutes, histoire de s'assurer que ses deux amis étaient loin et ne l'attendaient pas dans le couloir.

Passant la tête par la porte, il s'assura que le couloir était vide. Il fila ensuite à tire d'ailes en direction de Gryffondor et se cacha derrière une statue jusqu'à que Ron et Hermione apparaissent au bout du couloir. Raté. Ils sortirent de la salle commune. Pas grave. Sortant sa baguette magique, Malefoy envoya un sortilège électrisant sur Hermione qui fit un bond.

- Qu'est-ce qui se passe ? fit Ron.

- J'ai pris le jus en touchant ton pull, fit la brunette. Rien de grave.

Elle vit alors Malefoy dans l'ombre d'une statue et elle dit :

- J'ai oublié un livre pour Harry, tu m'attends chez McGonagall ?

- Entendu. Fais vite.

Hermione hocha la tête. Elle retourna vers la Salle Commune et bifurqua dans un couloir au dernier moment. Malefoy la suivit dans le couloir parallèle et la retrouva à la sortie du couloir en haut d'un escalier.

- Salut Granger...

- Malefoy... Qu'est-ce que tu veux ?

- Des nouvelles de Potter...

- Ben voyons... Depuis quand tu t'intéresses à lui ?

- Depuis que je lui ai fait du mal et que ça me ronge ! siffla le blond en fronçant les sourcils. Il vous a dit que je suis passé le voir mardi soir ?

- Oui mais ça ne l'a pas rendu super heureux, crois-moi. Bon, qu'est-ce que tu veux... Dépêche-toi, je dois aller le voir.

- J'aimerais venir...

- Impossible. Ron a des envies de meurtre en ce moment. Il te tordra le cou comme à un poulet s'il te voit et j'aimerais autant l'éviter.

Malefoy prit une inspiration. Il fouilla alors ses poches puis prit la main d'Hermione, lui fourra quelque chose dans la paume en lui refermant les doigts dessus puis il s'éloigna en disant :

- Tu lui donneras ça... Ne lui dit pas que c'est moi.

Et le Serpentard dévala l'escalier et rejoignit la Bibliothèque au petit trot.

Hermione, plantée dans le couloir, ouvrit sa paume. Une chaine était en tas dans le creux de sa main.

- Qu'est-ce que... fit la Gryffondor en prenant la chaine en argent du bout des doigts. « Ne lui dit pas que c'est moi... » répéta-t-elle en soupirant. Avec un serpent au bout d'une chaine, il ne va pas mettre trente ans à comprendre. Moi par contre, je ne pige rien... Enfin...

Elle fourra le bijou dans la poche de poitrine de sa chemise, sous son pull, puis elle se hâta de rejoindre de Ron et McGonagall qui les conduisit à St-Mangouste.

- Bonsoir !

- Hey, salut vous deux...

- Oh, vous avez l'air d'aller mieux, Monsieur Potter, fit McGonagall en apparaissant.

- Bonsoir professeur... Oui, ça va mieux, je me suis dit qu'il fallait que je me secoue, fit Harry en souriant. C'est bientôt la fin de l'année et je ne vais pas passer les trois mois qui restent dans un lit d'hôpital...

- Très bonne initiative, monsieur Potter.

- Tu as diné ? fit alors Hermione.

- Non.

- Harry !

- Mione je suis désolé mais je n'ai pas faim...

- Monsieur Potter, vous avez terriblement maigri, vous n'étiez déjà pas bien épais... se désola McGonagall. Si vous voulez guérir il faut vous nourrir...

- Je sais mais la nourriture me rebute ces derniers jours...

Hermione pinça les lèvres. McGonagall les laissa alors en disant qu'elle reviendrait les chercher à vingt-deux heures précises comme chaque soir.

- Ron, fit Hermione. Tu peux aller lui chercher un plateau ?

- Hermione... protesta Harry.

- Tais-toi, siffla la brunette en fronçant les sourcils. Je te ferais moi-même manger s'il le faut mais tu mangeras, Harry Potter.

Harry se renfrogna. Ron hocha la tête et quitta la chambre à son tour. La Gryffondor passa alors une main dans son pull en passant par le col et elle en tira une chainette en argent.

- Tiens, dit-elle en la mettant dans la main tendue d'Harry. On me l'a donnée pour toi...

- « On » ? Qui ?

- Je n'ai pas le droit de te le dire.

- Mais ?

- Range-le, Ron revient.

Harry mit la chaine dans le tiroir de sa table de nuit et Ron entra au même moment chargé d'un plateau de nourriture dont l'odeur le précéda.

- Aller, Harry, fit Hermione comme Ron déposait le plateau sur une table à hauteur du lit. Tu as décidé de te secouer alors faut continuer et manger maintenant.

- Je n'ai franchement pas envie...

- Peut-être mais si tu ne manges pas, tu ne reviendras jamais à Poudlard. C'est notre dernière année, Harry, après le trente juin on n'y remettra plus les pieds...

Harry prit une moue brusquement triste. Il regarda vers la fenêtre dont les rideaux étaient ouverts et il soupira :

- D'accord, dit-il. Mais je mange tout seul...

Hermione sourit largement :

- D'accord ! dit-elle.

À Poudlard cependant, Malefoy rongeait son frein. Il était d'une humeur massacrante et Blaise en avait fait les frais.

- Il vient de m'envoyer balader, dit-il à Pansy.

- Il est bizarre depuis une semaine... Il y a un truc qui cloche.

- Qui cloche ? Mais à quel sujet ?

- Toi qui es tout le temps fourré avec lui, il n'a pas reçu une lettre ou la greluche ne l'a pas approché ?

- La grel... Non elle n'est pas venue, pourquoi ?

- Parce que quand elle l'a plaqué il était dans cet état à la fois catatonique et à la fois énervé, fit Pansy, les sourcils froncés.

- Tu ne regardes pas bien, Pansy, fit alors Blaise. Il n'est pas énervé là...

- Ah ?

- Non, il est inquiet, terriblement inquiet je dirais même...

- Inquiet ? Mais... Pourquoi ?

Blaise plissa les yeux.

- Je n'en sais rien mais je finirais par lui faire cracher le morceau, foi de Serpentard. Je ne le lâcherais pas tant qu'il ne m'aura rien dit.

- Tu risques de t'en faire un ennemi...

- Je sais mais je n'aime pas le voir dans cet état...

- Pareil... soupira Pansy en regardant le Serpentard, vautré dans un canapé de leur Salle Commune, une main sur le ventre et un bras sur les yeux.

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