Chapitre 37 ; Le lac de Trémelin
Mon ami s'est arrêté une fois pour faire le plein et une deuxième fois pour manger quelque chose. J'ai cependant refusée de me remplir à nouveau l'estomac, car je n'ai pas envie d'avoir une crise comme celle de tout à l'heure.
Il reprend la route et environ une ou deux heures plus tard, nous arrivons au lieu que j'avais réservé avant de partir en catastrophe.
Mon ami nous aide à descendre avec les bagages avant d'aller garer notre moyen de locomotion.
Il nous rejoint dans le petit chalet après cinq minutes d'attente pendant lequel je me suis demandée si Cronos n'avait pas décidé de s'en prendre à lui aussi.
J'ai soupiré, empreinte de soulagement quand je l'ai vue apparaître avec ses propres bagages.
« Eh ben ! C'est un cinq étoiles que tu nous a commandé en si peu de temps.
- Disons qu'il était un peu moins bien noté, mais j'ai trouvé au plus proche et au mieux équipé. Je regarde l'endroit en détail, Il y a trois chambres plus un canapé-lit et j'ai pensé à prendre les matelas de la maison au cas où. Je soupire, Le chalet est équipé de tout, il y a même deux salles de bain, j'ai pensé que ça ne serait pas de trop. »
Je me suis tourné pour regarder la cuisine ouverte, assez moderne pour un chalet. On pouvait cependant retrouver l'ambiance rupestre avec la cheminée, les lits en bois, probablement du chêne, et la décoration que je qualifierais de « sauvage ».
Je visite pour être sûr que tout est en ordre. Une fois le tour fait, je range chaque affaire dans un placard et les chevaliers se répartissent les chambres.
Ne voulant pas dormir seule, j'ai demandé au chevalier des Poissons qui a accepté avec un sourire chaleureux.
Je le remercie du fond du cœur, il est devenu comme un grand frère pour moi, et l'avoir à mes côtés sera plus rassurant.
Après avoir minutieusement tout rangé et malgré la nuit tombante, j'ai attrapé l'épée de la terre de Gaïa et réceptionné le chevalier du Capricorne à la volée.
Je m'apprête à sortir quand une main me saisit le bras.
« Qu'est-ce que tu fous ? »
Je me tourne et vois mon ami qui me regarde avec ces yeux qui veulent dire « Donne-moi une explication ».
Je me tourne alors en soupirant et m'assieds sur le canapé-lit en me tenant la tête. Mon ami vient s'asseoir près de moi et attend patiemment que je lui livre des explications.
Mais que puis-je lui dire ? Et qu'est-ce que je peux pas lui dire ?
Je soupire, le moment n'est plus aux questions mais aux réponses. Je me tourne vers lui et ouvre la bouche avant de la refermer.
« Zoé. Il me jette un regard lourd de sens, Tu dois me dire la vérité.
- Ah ! Je soupire, Si je te disais la vérité, tu ne me croirais pas...
- Avec toi, je m'attends à tout.
- Tu n'est pas prêt là !
- T'inquiète. »
D'un coup, comme si une petite zone de mon cerveau se réveillait et j'ai explosé de colère. Je me suis levé brusquement et me suis mis à tourner en rond.
« Bah si justement, je m'inquiète ! Je m'inquiète pour les chevaliers qui ont disparu ! Je m'inquiète pour Thomas dont je n'ai pas de nouvelle alors qu'un dieux psychopathe essaye de nous tuer pour se venger des chevaliers d'or, et même de me kidnapper, et je sais même pas pourquoi !
- De... de quoi tu parles ? Il me regarde perplexe.
- Ce que je veux dire, je laisse lentement ma tension redescendre, C'est que... je me rassieds, Tu... tu te souviens de cet anime que je regarde tout le temps.
- Euh... Saint Seiya ?
- Celui-là même. Je sort mon portable et lui montre une image de Shura qui m'attend dans l'encadrement de la porte, Ça c'est le chevalier du Capricorne, tu vois ? »
Il écarquille les yeux et regarde tour à tour l'image puis le chevalier.
Il finit par braquer son regard sur moi.
« Je suis... j'ai possiblement ramené les chevaliers d'or à la vie... encore, parce que je suis... le réceptacle d'une déesse de la mythologie grecque, Gaïa.
- Okay... il semble un peu perdu, mais je vois aussi qu'il essaye de tout suivre.
- Depuis que je les ai réincarné, un dieu maléfique, alias Cronos... le fils de Gaïa, essaye à tout pris de se venger. Pourtant il ne s'en est pas prix aux autres, dans un premiers temps c'est moi qu'il essayait de kidnapper.
- Ça part en n'importe quoi ton histoire...
- Un peu... je soupire, un peu avant les attaques et tentatives de kidnapping, j'ai commencé à avoir des visions. Je tourne mon regard vers Shura qui attend toujours debout, Elles me permettent de localiser les armures, en l'occurrence ici, c'est celle du Capricorne.
- C'est pour ça qu'on a roulé jusqu'au lac de Trémelin ?
- Oui...
- Pourquoi tu n'as pas juste pris la voiture avec... Shura, c'est ça. J'opine.
- Parce que... depuis un moment, les chevaliers disparaissent et on ne trouve plus aucune trace d'eux nulle part...
- C'est le cas des deux qui se sont posés à la bibliothèque ,n'est-ce pas ?
- Malheureusement... On sait seulement que c'est Cronos l'auteur de tout ça, et puis je ne voulais pas laisser les chevaliers à la maison, alors je t'ai appelé. Je lève soudain la tête vers lui, Mais attends ! Tu me crois au moins ?
- Disons que si je te connaissais moins bien, et que je ne doutais pas fortement de ta capacité de dessin, il désigne le téléphone avec l'image du Capricorne, Je ne te croirai pas et je pense que je t'enverrais te faire soigner. »
Il sourit amicalement et je le lui rends. Je suis contente qu'il me fasse confiance.
Un raclement de gorge se fait soudain entendre et Shura nous regarde, légèrement agacé.
« Bon, faudrait y aller.
- J'arrive. Je me lève avant de me tourner une dernière fois vers mon ami, Je t'en supplie, fais attention. »
Il hoche la tête en signe d'accord et je me détourne pour suivre Shura en dehors du chalet.
Il me mène avec prudence au bord du lac, qui n'est qu'a quelques mètres de la bâtisse.
Dès que nous arrivons au bord, le cosmos de Shura se met à rayonner et je vois l'armure qui brille au loin.
Je m'approche sans hésitation et la grosse boite dorée se transforme en un petit cristal bleu-vert.
Je le lance à Shura qui le réceptionne et revêt son armure.
Je soupire de soulagement en me tournant vers le lac, aucune créature ne semble poindre à la surface.
Je me tourne pour rentrer, mais j'ai été trop vite en besogne.
Je me tourne vers le lac et la chèvre à la queue de poisson en sort.
Shura s'interpose entre elle et moi, bras tendu prêt à « dégainer » sa véritable Excalibur.
La chèvre sort de l'eau furieuse et nous fonce dessus (je me demande d'ailleurs comment elle fait au vu de son anatomie) Shura se met en position d'attaque, mais je lui passe devant et bloque la chèvre à l'assaut avec mon mur de bulle.
Le Capricorne semble étonné mais se ressaisit et bondit au-dessus du mur, prêt à abattre sa lame.
« Excalibur ! »
Il s'abat sur l'animal qui prend l'attaque de plein fouet et se retrouve avec sa peau profondément entaillée.
Shura réplique immédiatement avec le coup de pied du Capricorne qui envoie valser le mutant dans le lac.
La créature refait surface, énervée et fonce sur Shura qui l'intercepte avec une facilité déconcertante et la fait reculer de plusieurs mètres.
Je vois du coin de l'œil Shura qui augmente l'intensité de son cosmos à son paroxysme.
J'intercepte la chèvre qui le chargeait avec mon mur et le temps s'arrête.
Je me tourne et Shura est debout près de sa constellation.
Je le rejoins et scrute longuement la constellation avant de reporter mon attention sur une étoile binaire. Quand je la saisis, elle fonce vers moi comme le vent et manque de m'entailler.
Elle nous tourne autour avec énergie avant de s'incruster brutalement dans le plastron du chevalier, dont l'armure change soudain de forme.
Le temps revient alors à la normale et, quand je vois la chèvre se rapprocher, j'élève immédiatement mon bouclier.
Pourtant, je sais que je vais plus tenir longtemps. Je jette un regard à Shura qui semble dans ses pensées.
Le mur commence à se briser à plusieurs endroits et je me tourne paniquée vers le Capricorne.
« Shura ! »
Il semble se réveiller et se met face à la chèvre qui a arrêté de foncer sur le mur et regarde le chevalier avec colère.
Je sens la cosmos-énergie de Shura grimper en flèche tandis que son armure divine apparaît.
Il se penche légèrement en avant, épaule tendue devant lui.
« Je vais te montrer une véritable charge. Son cosmos augmente encore en intensité, La Corne du Capricorne ! »
Le chevalier fonce sur la chèvre qu'il percute avec une puissance surhumaine.
La chèvre recule alors qu'elle essaye de planter ses sabots dans le sol, mais Shura ne lui laisse aucun répit.
La charge est si puissante que la chèvre est déchirée de partout et tombe en poussière avant même que Shura ne s'arrête. Ce dernier frêne juste au bord du lac et se tourne vers moi.
Il me rejoint tout en retirant son armure.
« Le nouveau design de ton armure a repris l'ancien casque, je dis en soupirant.
- Ça te pose problème ? Shura me jette un regard interrogateur.
- Disons plutôt que j'ai une préférence pour le second modèle de home que tu as. »
Il rit avant de me mettre une tape amicale sur l'épaule signifiant « J'ai pas choisi ».
Je la lui rends en souriant pour dire « M'en fiche, j'aime pas ».
Nous partons en fous rires avant de retourner vers le chalet. J'attrape le bras de Shura et cours jusqu'à la bâtisse, il semble surpris, mais suit sans rechigner.
J'ouvre brusquement la porte avant de le jeter à l'intérieur et de fermer la porte à quintuple tour.
« Dans ta face, Cronos ! Tu ne l'aura pas aujourd'hui ! »
Je regarde la porte, consciente qu'il ne m'entend pas quand les chevaliers et mon ami débarquent en même temps dans l'entrée.
Aiolos s'approche et pose sa main sur mon épaule.
« Aldébaran a disparu. IL dit du tac au tac et je baisse la tête, vaincu, en frappant la porte.
- Bien joué, Cronos... »
Je frappe plusieurs fois la porte de manière brutale avant d'inspirer et d'expirer pour me calmer.
Je pense qu'il est grand temps de prendre un bon repas et d'aller se coucher.
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