03/08/2027 :

PDV ZOÉ, ENVIRON 5 HEURE DU MATIN :

Je sens quelqu'un me secouer de manière assez violente et je repousse les mains tout en gardant les yeux fermés.

« Ça suffit Kanon, laisse-moi dormir. Je m'allonge dans l'autre sens, mais il continue de me secouer.

- C'est pas Kanon, je reconnais la voix du Poisson et je me redresse.

- Aphrodite ? Il y a un problème ? »

Je regarde longuement le Poisson qui ne dit rien, mais baisse les yeux, incapable de dire quoi que ce soit.

Il se lève et me fait juste signe de le suivre.

Il m'emmène au salon et je vois que dix des chevaliers sont présents. En revanche aucune trace du Scorpion et du cadet des Gémeaux.

« Ils dorment encore ? »

Je questionne le Poisson du regard, mais il l'évite volontairement. Je me tourne alors vers le maître.

« Dohko ? Je l'interroge du regard, Où sont Milo et Kanon ?

- Eh bien... »

Il s'arrête net et continue de me fixer. Je sens la colère et l'inquiétude monter.

Je fusille les chevaliers du regard.

« Que quelqu'un me réponde ! Où sont-ils ?! »

Aucun d'eux ne répond à ma question alors, je me précipite dans leur chambre, mais personne ne s'y trouve.

« Zoé ! Le chevalier des Poissons se lève et me poursuit, m'attrapant, mais trop tard. Zoé...

- Aphrodite, je me tourne vers le chevalier, où sont-ils ? Je suis en train de retourner la chambre, les larmes aux yeux alors que le gardien du douzième temple essaye de m'arrêter, Où sont passés ces deux idiots ?!

- Ils sont partis Zoé ! Ça sert à rien de fouiller.

- Non, non, non ! Je m'assieds sur le lit, Non...

- Je suis désolée. »

Le chevalier me prend dans ses bras, mais je n'y trouve aucun réconfort. Je pense aux deux chevaliers qui ont dû partir dans la nuit pour récupérer l'aîné des Gémeaux et le Verseau.

C'est une belle brochette de crétin.

Je finis par pousser le Poisson et ferme les yeux pour me concentrer.

Je parviens à emmener ma conscience dans ma mémoire. Gaïa est toujours là, mais je n'arrive toujours pas à l'entendre.

« On n'a pas le temps de discuter déesse. Kanon et Milo ont disparu, on doit retrouver les deux armures manquantes aux plus vite. »

Elle baisse la tête et me lance un regard désolé. Je secoue la tête pour dire que ce n'est pas grave et elle me jette à nouveau dans l'eau.

Mais au lieu d'atterrir dans l'eau, une pelouse m'accueille. Je lève la tête et remarque que j'ai une vue dégagée sur les étoiles.

Je me relève et vois aux loin l'armure du Capricorne.

« Shura... je regarde autour de moi... je suis où ? »

Je tourne la tête et finis par voir un immense lac. Je ne le reconnais pas, mais je poserai directement la question à Shura.

Je fixe longuement la surface et elle se trouble soudainement. Une immense chèvre à la queue de poisson en sort.

Je commence à courir dans la direction opposée puis j'ouvre brusquement les yeux sur la réalité.

Aphrodite me regarde inquiète tandis que je fonce au salon.

« Shura ! Le chevalier du Capricorne lève la tête, Je... je sais pas où est ton armure, mais je vois où elle est. Il faut que tu m'aides. Est-ce que tu connais un lac qui aurait une importance particulière avec ta constellation ?

- Euh... il semble réfléchir avant de se lever brusquement et d'aller récupérer quelque chose dans le coin du salon, puis de la poser sur la table. Excalibur !

- Quel rapport avec ton épée ? Je penche la tête intriguée.

- Le lac que tu as vu, c'est probablement le Lac de Trémelin, c'est le lac lié à la légende de ma lame. Je suis quasi certain que mon armure est là-bas. »

Je regarde la destination dont parle le gardien du dixième temple et écarquille les yeux.

« C'est... c'est à plusieurs heures de route ! Je me tourne vers les chevaliers, Je refuse de vous laisser ici. Tout le monde vient.

- QUOI ?! Les chevaliers s'exclament à l'unisson.

- Je ne veux pas risquer une autre disparition.

- Zoé, le maître me jette un regard interrogateur.

- Tu te rends compte qu'on ne tient pas tous dans ta voiture.

- Dans ma voiture non, j'attrape mon téléphone et clique sur le numéro que je cherche, mais dans un mini-bus oui. »

Je fais un bref topo à mon ami qui accepte malgré les nombreuses heures de route.

Je le remercie du fond du cœur avant de commander la préparation des valises.

« Le voyage devrait durer environ six à sept heures, après avoir récupéré l'armure de Shura, j'enclencherai directement une autre vision qui nous permettra d'aller chercher l'armure d'Aiolos... enfin, je l'espère. »

Chaque chevalier prépare son sac en quatrième vitesse avant de me rejoindre dans le salon.

Moi, je vagabonde entre la cuisine, la salle de bain et la pièce de vie pour amener le nécessaire pour plusieurs jours.

Nous nous dirigeons finalement à l'arrêt de bus et mes camarades m'aide à porter les sacs.

Mon ami arrive et semble inquiet en voyant la troupe réduite.

« Tes autres amis ne viennent pas ? Il m'interroge curieux.

- Non. J'évite son regard, Les vacances, c'est pas leurs trucs. »

Je monte après avoir chargé toutes les affaires dans le bus. Mon ami démarre sans poser plus de question, bien que je remarque le regard suspicieux qu'il me lance.

Je finis par me tourner vers Dohko, qui est assis derrière moi, à côté de Shion.

« Tu veux toujours te rendre à la bibliothèque ?

- Évidemment, ça nous aidera à en apprendre plus... il jette un coup d'œil discret au chauffeur avant de baisser d'un ton, sur les divinités grecques.

- Oui. J'opine et me tourne vers mon ami, On pourrait s'arrêter vite fait à la bibliothèque ?

- Bien sûr, il y a une station juste en face et j'ai intérêt à faire le plein. »

Il s'arrête devant le grand bâtiment où je m'étais déjà rendu avec le vieux maître.

Je m'apprête à descendre avec lui, mais Shion me bloque le passage.

« J'y vais. »

Il me lance un regard assassin avant de suivre Dohko dans le bâtiment.

Mon ami fait le plein et moi, j'attends avec impatience, regardant nerveusement les portes qui ne s'ouvrent pas.

Je suis tellement concentrée que mon ami me fait sursauter en posant sa main sur mon épaule.

« Euh... Zoé, il me regarde en se frottant nerveusement la nuque, ça fait presque une demi-heure que nous sommes à l'arrêt, tu devrais pas...

- Quoi ?! Je me lève paniquer et sort du mini-bus pour courir vers les portes de la bibliothèque, SHION ! DOHKO ! »

Je les appelle, mais aucune réponse, comment avais-je pu ne pas remarquer leurs absences ?!

Je les cherche dans toutes les allées, mais aucune trace d'eux, même pas une once de cosmos, je frissonne, soudain prise d'une peur incontrôlée.

Je vois vers la réception qu'un tas de livre est posé avec un petit papier à côté.

Je le regarde avant de la lâcher, horrifié. Il dit :

« Tu as de la chance encore aujourd'hui.

Signé Cronos »

Je récupère la pile de livres, sans même me demander si elle a été enregistrée dans le système.

Je sors en trombe et remonte dans le bus où mon ami m'attendait inquiet.

Je lui fais mon plus beau sourire, bien que paniquer.

« Ils... ils ont décidé de pas venir finalement... je ris nerveusement, Partons tout de suite.

- Tu as comme même récupérer les livres ? Il lorgne la pile que je tiens.

- Oui, oui, je le presse, démarre, j'aimerais arriver là-bas le plus tôt possible... s'il te plaît. »

Il semble voir une certaine détresse dans mes yeux, ne pose pas plus de questions et démarre en quatrième vitesse.

Je suis sur mes gardes tout du long, tellement que je ne vois pas le Poisson venir s'asseoir à côté de moi.

« Ça va ? Il m'interroge, mais je ne tilte pas de suite, alors il me secoue un peu et je me tourne vers lui.

- Eux aussi Aphrodite... eux aussi... je regarde la pile de livres, le regard perdu dans la vague, Si j'attrape Cronos, je l'étrangle ! »

Aphrodite écarquille les yeux, visiblement, il ne s'attendait pas à cette nouvelle.

Je le comprends. Tout d'abord, un des plus puissant chevaliers disparaît, puis je manque de me faire kidnapper et Camus disparaît. Enfin Kanon et Milo (ces deux crétins sans cervelle !) partent à leur recherche, mais plus aucune trace d'eux. Pour finir le maître et l'ancien Pope disparaissent à leur tour.

La situation est troublante, car on connaît notre ennemi et pourtant, on ne sait pas pourquoi il agit ainsi, on ne sait jamais quand il va frapper et pire que tout, il semble plus puissant et déterminer que jamais.

Le bus reprend la route tandis que mon inquiétude pour les disparus augmente. Je me demande où ils sont, comment ils vont... et je me demande si on serra capable de les localiser avec les autres tout en faisant attention au maximum.

Je finis par m'endormir, épuisé par la route, mes réflexions et mon inquiétude.

J'ouvre les yeux sur le fameux lac où nous sommes censés nous rendre. Je revois l'armure du Capricorne et la chèvre à l'étrange queue de poisson sort de l'eau pour me toiser.

Je la fixe tandis qu'elle ne fait pas d'autres mouvements, sa seule action est de me fixer encore et encore.

Je recule, prise de soudaine nausée et d'un horrible mal de tête.

Je me réveille brusquement, je suis toujours dans le bus et je ne me sens pas bien du tout.

Je fais signe brusquement à mon ami de s'arrêter, mais il ne semble pas pouvoir.

J'ai le ventre qui est ballonné dans tous les sens tandis qu'il cherche un endroit où s'arrêter.

Il repère finalement une aire d'autoroute déserte et dès qu'il arrête de car, je me précipite dehors et crache mes tripes avec une douleur atroce dans la gorge.

Une fois le mal « passé » je respire un peu d'air frais et porte ma main à mon crâne. Pourquoi cette soudaine douleur ? J'avais certes le mal des transports, mais ça a été si brusque.

Je regarde autour de moi, mais je ne vois rien pourtant le malaise persiste. Je suis presque sûr qu'on est observé... mais pas d'ici. On nous regarde de très, très loin.

Je remonte dans le bus après m'être assurée d'être totalement vidé et m'écrase sur mon siège. Mon ami chauffeur se penche vers moi avec un cachet contre le mal d'estomac.

« On a fait combien d'heure de route.

- Environ deux ou trois. On est à mi-chemin. »

J'opine, bien que peu ravis de cette nouvelle.

Mon ami reprend la route tandis que je regarde soucieuse par la fenêtre.

Les heures de routes me paraissent interminables et la seule chose que je puisse faire pour calmer mes angoisses, c'est écouter de la musique, encore et encore.