Chapitre 31 ; Quand tout s'écroule

PDV Dohko, quelque instant après la prise de contrôle de Gaïa :

La déesse enchaîne les attaques avec une précision monstrueuse. Je peux sentir rien qu'à son aura que c'est une femme dangereuse.
Du moment où elle a pris le contrôle de Zoé, la balance a commencé à pencher de son côté. Elle montre une méthode et une technique sans faille.

J'ai beau enchaîner les attaques, elle ne sourcille même plus. Même les cent dragons suprêmes ne semblent pas avoir d'effet sur elle.
Je sens bien qu'elle déchaîne toute sa puissance, pourtant chacune de ses attaques perd en précision et je constate bien qu'elle perd du terrain et de l'énergie dû à la constitution plus faible de son réceptacle.

J'enchaîne alors les attaques et je la vois reculer de plus en plus.
Elle se protège au maximum et je la vois grimacer quand mes attaques l'atteignent.
J'envoie la colère du dragon qui semble l'atteindre cette fois-ci. La déesse vole à l'autre bout de la pièce et s'écrase violemment au sol.
Je m'approche en espérant que Zoé aille bien.

Je la saisis alors qu'elle est allongée sur le sol. Elle tourne son regard devenu verdâtre vers moi et ses yeux s'illuminent un instant tandis que l'air autour de nous change et la constellation de la Balance apparaît. Le temps se suspend et la déesse pose sa main sur mon épaule.

« Tu l'as mérité. »

Elle tend la main vers une étoile qui s'approche et entre dans mon plastron, mon armure s'illumine pour changer de forme.
J'entends alors une petite voix murmurer.

« Bonjour, noble défenseur de la justice. Sur les ordres de ma mère, je te prêterai désormais main forte au combat. »

La petite voix se tait et je vois que Gaïa prend sa relève.

« Je t'offre la puissance d'Alpha Librae, ou en plus long Zubenelgenubi. Grâce à elle, tu pourras te servir de la balance de la justice qui a passé de déesse à légende et de légende à déesse au fil des siècles. Elle ne doit être utilisée que pour servir le bien et en cas d'urgence. »

Zubenelgenubi reprend la parole tandis que l'aura de Gaïa disparaît pour laisser à nouveau place à Zoé.

« En cas de besoin, utilise 'La justice de la balance. Prends garde, noble guerrier, la technique ne marche pas à chaque fois, elle ne fonctionnera que si tu l'utilises en cas impartiale de justice et en cas de situation critique. Choisis bien quand l'utiliser. J'ai une entière confiance en toi. La voix devient tenue, À bientôt, chevalier. »

La voix s'éteint complètement et je regarde Zoé qui reprend petit à petit ses esprits.
Elle tente de se relever, mais tombe sur les genoux. Je rigole quand elle grogne contre le sol.
Je lui propose de monter sur mon dos le temps de retourner à la voiture. Elle grimpe sans rechigner et je la mène côté passager.

Une fois sur la route, elle me questionne sur la situation et je lui explique tout ce qu'il s'est passé ainsi que mon combat musclé avec Gaïa qui semble déterminée à nous aider à nous améliorer.
Je n'omets pas ma technique spéciale, mais elle ne pose pas plus de question et semble s'endormir, épuisée par la quantité de cosmos relâchée par Gaïa avec son corps.

Une fois rentré, je replace Zoé sur mon dos qui a les yeux ouverts, mais semble somnoler.
J'entre dans la maison et le cadet des Gémeaux me saute presque dessus. Je lâche Zoé qui se rattrape in extremis sur ses jambes et fusille Kanon du regard. Il ignore son regard assassin et saisit Zoé par les bras.

« Je sais où est Saga ! »

PDV ZOÉ, peu après l'annonce de Kanon :

Je suis assise sur le canapé tandis que Kanon nous raconte ce qu'il s'est passé en notre absence.
Il a passé chaque minute à chercher une trace du cosmos de son frère. Il a fini par tomber sur une trace tenue qui ressemble grandement à l'énergie de son aîné.
Je lève un regard illuminé vers lui avant de baisser les yeux et de me mordre la lèvre frustré.

« Je refuse !

QUOI ? ! Kanon se lève, semblant en colère contre moi.

Je suis désolé, Kanon, mais... On ne sait pas ce qu'on pourrait trouver là bas. C'est peut-être un piège...

Tu préfères que j'abandonne mon frère ? Le chevalier s'emporte de plus en plus.

Bien sûr que non ! Je suis outrée qu'il puisse penser une telle chose. J'ai autant envie que toi d'aller le sauver, mais je refuse de vous envoyer en mission suicide !

Pourquoi n'essaye-t-on pas ? Il se lève du canapé et je fais de même, bien que je n'atteigne pas sa taille.

Parce que ! Tu sais très bien que notre adversaire est plus puissant qu'on ne peut l'imaginer.

Les autres les ont déjà affrontés ! Ils peuvent très bien recommencer !

Non ! Si ça se trouve, Cronos a déjà ramené les onze autres Titans, ce serait du suicide d'y aller sans plan !

Mais...

Non ! Je refuse, Kanon ! Je... Je sens la colère se dissiper pour laisser place à la tristesse. J'ai déjà perdu ton frère, je ne veux pas risquer de perdre un autre d'entre vous. »

Je m'approche pour attraper son bras, mais il m'évite violemment et me bouscule pour aller dans sa chambre.

Il claque brutalement la porte, faisant trembler toute la maison.
Je sens une main se poser sur mon épaule et je sursaute, trop concentré sur la réaction brutale de Kanon.
C'est le vieux chevalier de la Balance qui a été témoin de notre échange.
Je me tourne vers le maître avec les larmes qui montent à nouveau, signe que ma pression redescend et que la tristesse et la frustration la remplacent.

« Maître... il ne m'écoute pas.

Techniquement, toi non plus.

Je... je ne peux pas le contredire.

C'est bien de vouloir protéger les autres, mais comprends que Kanon veut retrouver son frère et que les autres sont assez puissants pour se défendre.

Je sais... Et je suis désolé de prendre les décisions pour tout le monde...

Nous pourrions peut-être...

Mais malgré tout le respect que je vous dois, je refuse d'engager une mission suicide. Nous ne savons pas à quel point Cronos a évolué et ne parlons même pas des onze Titans qui l'accompagnent probablement.

- Zoé ! »

J'ignore le maître qui me jette un regard désapprobateur alors que je me tourne pour retourner à ma chambre.
Je crois le poisson qui me salue gaîment. Je lui fais un sourire faussement heureux et lui passe devant sans plus de cérémonie.
Au détour du couloir, je vois qu'il jette un regard interrogateur à Dohko qui hausse les épaules.

J'essaye de les ignorer et monte dans ma chambre avec les larmes aux yeux.
Je m'affale sur mon lit et me laisse aller. Je me mords la lèvre en pensant au fait que je suis en train de tout gâcher.
J'entends des pas dans mes escaliers et je vois le chevalier d'or des Poissons qui passe la barrière de ma chambre.

« Zoé, tu...

Je ne veux pas en parler... Je le coupe, froidement et brutalement.

- D'accord, il opine bien vite, nous ne parlerons pas. »

Un silence de mort s'installe entre le Poissons qui s'est assis sur la chaise à côté de mon lit et me fixe sans sourciller.
Je me tourne dos à lui pour éviter son regard, mais je le sens brûler mon dos. Je jette un regard assassin à Aphrodite qui ne réagit toujours pas.
Je me tourne à nouveau et me cache sous ma couverture.
Je sens soudain qu'on la tire, et je fusille le chevalier responsable du regard.

« Ça suffit, Zoé, tu n'es plus une enfant ! Aphrodite me lance la couverture au visage.

Bah si figure-toi ! Je la récupère et la tire sur moi, mais le chevalier l'attrape à nouveau. Arrête ça, Aphrodite !

Zoé ! Il garde la couverture cette fois, je te dis d'éviter de vous voir et vous vous disputez carrément ! Vous êtes vraiment des idiots.

Excuse-moi de vouloir éviter une mission suicide !

Nous sommes assez grands pour nous défendre tout seuls !

Vous n'avez pas tous récupéré votre cosmos !

- On ne va pas tous y aller ! »

Je sens la colère monter en flèche, mais je sens aussi la tristesse qui grimpe avec elle.

« Zoé écoute...

- Je refuse de vous perdre encore une fois ! »

Le chevalier s'arrête net et moi, je sens la colère qui redescend pour laisser place aux larmes pour la énième fois de la soirée.
Je regarde Aphrodite dans les yeux tandis qu'il ne semble pas savoir quoi répondre.
Je le vois soudain me tourner le dos et partir, semblant en colère.

« Très bien ! Je reviendrais quand mademoiselle sera calmée ! »

Il descend les escaliers et ferme brusquement la porte du placard.
Je me retrouve à nouveau seule avec mes émotions.

Je reste dans mon lit pour le reste de l'après-midi et la seule interaction que j'ai avec les chevaliers, qui n'en sont pas vraiment une, c'est le repas qui se passe dans une tension mortelle.
Je sens Kanon et Aphrodite me fusiller du regard tandis que le maître me jette des coups d'œil peu discrets.
Agacer, je claque violemment mon verre sur la table et me lève furibonde pour remonter dans ma chambre.
Aphrodite essaye à nouveau de discuter, mais je l'ignore royalement, ce qui finit par l'énerver et le faire partir de nouveau.

Je finis par m'endormir, en colère et terriblement triste contre tout. Ce qui se passe aujourd'hui, ce qui s'est passé avant, ce qui se passera probablement demain.
Je finis par sombrer dans un sommeil tourmenté et je retrouve Gaïa qui me fusille du regard.

Je l'ignore, elle aussi, et me pose sur le nénuphar où nous avons l'habitude de nous réunir.
Je vois que l'eau autour de moi est agitée et que le dévoreur de souvenir nous tourne autour de manière plus prédatrice.
Pour ne pas trop angoisser, je me tourne vers Gaïa qui me fixe toujours d'un œil mauvais.
Elle finit par secouer la tête sans rien dire, puis me pousse brusquement dans l'eau.
Je sens le froid m'étreindre violemment tandis que je tente de remonter la tête à la surface.
Je n'y parviens cependant pas, bloqué sous l'eau par une couche épaisse de... glace ?
Je sens une main me tirer vers le haut et je vois un instant Gaïa qui disparaît sans demander son reste.

Je regarde aux alentours et je vois que je me retrouve dans une patinoire. Je reconnais le logo immédiatement.
Je sens soudain un froid plus violent que celui de l'eau encore me frapper.
Je me tourne et vois l'armure du Verseau entourée par un courant d'air glacial.
Je m'approche de l'armure, mais au lieu de la voir étinceler, les courants d'air froid viennent me tourner autour et je constate qu'une fine couche de glace est en train de me paralyser.
Je commence à paniquer en cherchant de l'aide en vain.Mon visage se retrouve couvert de glace et quand l'impression de suffoquer me prend, je me réveille subitement avec le cadet des Gémeaux penché au-dessus de moi.

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