Chapitre 1 ; Début de vacances

10/07/2027


Premier jour de mes dernières vacances d'été en tant qu'élève. Il va être temps pour moi de chercher un boulot.
Je me lève avec cette idée en tête, sortant à peine de la fin de mes années scolaires, juste après mes deux années post-bac.

« Zoé, tu viens ! Ma mère m'appelle depuis le bas.

- J'arrive ! »

Je descends l'escalier de ma chambre et fais coulisser la porte de mon placard. J'entends ma mère appeler ma sœur également.
Je traverse rapidement le couloir et arrive dans l'entrée avant ma sœur qui vient d'un pas plus traînant.
Je regarde les bagages de mes parents, eux aussi partent en vacances, on dirait. Maintenant que j'y pense, je sais même plus où ils vont, mais bon autant pas m'en souvenir, je vais oublier dans deux secondes.

« Comment tu fais pour être toujours si énergique en te réveillant ? Ma mère embrasse ma joue, je fais de même, tout sourire.

- J'suis comme ça.

- Toi, elle se tourne vers ma grande sœur, c'est toujours bon pour tes vacances chez ton amie ?

- Ouais, ouais, ma sœur répond, désireuse de retourner à sa chambre et ses propres bagages. »

Me mère se penche et lui embrasse aussi la joue, ma sœur ne répond pas avec le même enthousiasme que moi.
Elle, elle a encore des grandes vacances scolaires pour au moins un an, je crois. Elle a plus d'année post bac que moi.
Je regarde sa tignasse blonde aller vers la première porte du couloir. Elle la referme soigneusement pour que personne ne vienne la déranger (ça ne m'a jamais empêché d'entrer).

Je me tourne vers mes parents, j'embrasse mon père et, une nouvelle fois, ma mère.
Les deux font plusieurs aller-retours pour remplir la voiture.
Au lieu de les aider, je préfère aller prendre mon petit-déjeuner. Ce n'est pas que je suis feignante (même si un peu quand même), c'est qu'à chaque fois que j'entreprends un truc, j'ai peur de faire un mouvement de traviole, alors depuis quelques années, il arrive que je me braque face à plusieurs situations.

J'entends le moteur gronder puis plus rien, mes parents sont partis.
Ma sœur sort de sa chambre pour poser ses sacs et valises dans l'entrée puisqu'elle part le soir même.
Moi, je me pose face à ma table basse et met le premier DVD dans la console. Comme je n'ai rien à faire de mes vacances, je décide de me regarder pour la centième fois Saint Seiya, mon animé préféré.
J'ai calculé sur internet, il me faudra presque une semaine pour regarder en entier, film et série dérivé comprise.
La journée passa à une vitesse folle et de toute façon, je ne regarde pas les heures défiler en regardant mon animé.

Le soir, alors que je vais me faire à manger, j'entendis la porte de ma sœur s'ouvrir.
Je distingue un salut et avant même que je n'ai eu le temps de réagir, elle a embarqué toutes ses affaires avec elle et est parti.

Je retourne à mes fourneaux, l'eau des pâtes fait de petites bulles qui remontent à la surface.
Je me perds dans mes pensées, surveillant d'un œil l'eau.

Ces dernières divaguèrent vers la fin de Saint Seiya. Cette fois, j'ai décidé de regarder les Soul of Gold en dernier, car d'après mon expérience, ce sont les plus durs à finir, niveau émotionnel en tout cas.

Alors que je me raccroche lentement à la réalité, je vois l'eau des pâtes qui crachote d'énorme bulle, j'entrepris donc de mettre un chronomètre sur mon tel et mis les pâtes choisies.
Lorsque la cuisson fut finie, je m'assieds sur la petite table et me cale, comme à mon habitude, sur le pouf.
Il me parait plus petit maintenant que j'avais 19 ans. Avant, je me calais dessus en tailleur, aujourd'hui ce fut plus laborieux, mais je parviens à mes fins.

Je regarde en direction de la table. Ma famille me manque déjà. Mon chien, posé à côté de moi, regarde mon assiette pour avoir mes pâtes.
Je sais que mes parents m'ont dit de pas le faire, mais je ne peux résister. Je sers une assiette à mon chien (heureusement que je ne mets pas de beurre).
Il la mange bien vite tandis que je prends mon temps devant les combats de mon animé préféré.

Je débarrasse ma table et scrute vivement toutes les pièces de la maison.
Être seule me stresse au plus haut point et ma nature paranoïaque n'aide pas mon adaptation du monde solitaire.
Je prends finalement ma douche, brosse soigneusement mes dents, enfile mon pyjama le plus léger et monte me coucher.

J'entreprends de mettre un réveil tôt pour profiter de Saint Seiya. Je ne suis pas quelqu'un d'organiser, mais dès qu'il s'agit de ça, je m'emballe.
Je m'extirpe malgré tout de mon lit pour passer ma brosse dans mes cheveux bruns.
Satisfaite de mon coiffage expresse, je retourne dans mon lit et me couche.
Évidemment, le sommeil, aussi capricieux qu'il a toujours été, ne vint pas immédiatement. Je décide donc de regarder longuement mon tel (je sais, ce n'est pas une solution).
Finalement, plus tard, à je ne sais plus quelle heure, je finis enfin par fermer les yeux.
Mon objectif des vacances : Finir Saint Seiya et me trouver un boulot.
Ça ne va pas être facile.

13/07/2027

À peine levé que j'ai voulus écrire mon CV.
Mauvaise idée. Je ne sais absolument pas quoi mettre et la fatigue ne m'aide pas à réfléchir. Je sais que ça doit être simple un CV, mais là, de bon matin, je me prends trop la tête.
Je ferme mon ordinateur et part pour me faire un bon chocolat chaud.
Je me pose devant la télé et remets le DVD de l'animé à l'épisode auquel je me suis arrêté.
Au moins ça m'aide à tenir le coup. La pression du monde dans lequel je plonge est lourde à porter et je ne sais pas si j'ai les épaules pour...
Je dois me ressaisir, si je me décourage, c'est là que ça va me paraître le plus inaccessible.

Plus tard, je coupe la télé et décide de tenter d'écrire mon histoire.
Je ré-ouvre le PC, fermé plus tôt, et je commence à taper, mais tout ce que j'écris me paraît fade et je trouve ça pas intéressant.
Je me remémore des paroles que ma sœur m'a prononcé plusieurs fois à la vue de mes lignes.
« Ton histoire n'a pas de profondeur. »
Mais comment ça de la profondeur ? La première fois qu'elle ma l'a dit j'étais plus jeune, quatorze... Non ! Quinze ans.
Ça m'affecte beaucoup pour moi qui veux être écrivaine. Je sais que je ne dois pas en tenir compte, après tout, ma sœur a toujours été... difficile. Disons qu'elle n'aime pas grand-chose de ce que j'entreprends.

Vaincu par la page blanche, je ferme mon PC.
Je préfère retenter demain, là, je retourne sur le canapé et rallume la télé.
Un petit réconfort face à l'épreuve qui m'attend, c'est toujours ça.

17/07/2027

Le combat final fait rage entre Andreas... non. Loki le dieu maléfique et les chevaliers d'Or.
À mesure que la fin de l'épisode approche, je sens les larmes qui montent.
Je sais qu'il n'existe pas, mais c'est plus fort que moi. Pour moi, cette génération de chevaliers d'Or ne méritait pas de mourir ainsi. Il aurait pu continuer de vivre à Asgard.

Ça y est, fin de l'épisode, ils font tous leurs adieux à Lifia.
Purée, je vais encore pleurer, ça m'émeut à chaque fois.
Alors qu'ils partent tous les un après les autres, je ne peux empêcher mes larmes de couler.
Dire que je suis censé être adulte... je ne dois pas pleurer à mon âge, surtout devant un truc que j'ai vu mille fois... n'est-ce pas ?
Est-ce que j'ai encore le droit de pleurer pour ces braves hommes qui ont combattu jusqu'à la mort, mais qui n'existe pas vraiment ?
J'essaye d'arrêter, mais c'est plus fort que moi, il faut que ça sort, que j'extériorise.

Je prends un bain bouillant pour me détendre, mais je ne suis pas dans ma meilleure humeur.
Je suis désespéré et pourtant je ne dois pas. Ce sont juste des personnages fictifs... J'ai beau me répéter, je ne peux pas m'empêcher de penser que leur sort est injuste et je rumine sur cette fin triste.

« C'est trop injuste ! Injuste ! Injuste ! »

J'ai beau me répéter que ce ne sont que des personnages fictifs, je n'arrive pas à me faire à l'idée et puisque, de toute façon, il n'y a personne chez moi. Je me laisse aller à mes émotions.
C'est vrai que ça fait du bien d'extérioriser, mais même ça, ça ne m'aide pas à retrouver le moral. Je vais me coucher en ruminant.
Au moment de fermer les yeux, je ne sais pas pourquoi, mais je refais le tout dans ma tête et je ne peux pas m'en empêcher, il faut que ça sort.

« C'est trop injuste. »

Si seulement je pouvais changer leur destin, leur permettre de vivre, simplement.
Juste leur donnée à nouveau un cœur battant, une tête pensante, un sang bouillonnant dans leur veine...
Mais bon, comme à chaque fois que je me dis des choses comme ça, il ne faut pas rêver, on est dans le monde réel ici, ça ne marche pas comme ça.
Le cosmos, les chevaliers, les dieux, tout ça... c'est un peu comme du vent.
Je me couche, ruminant encore et toujours ce destin tragique que je ne pourrai jamais changer.

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