Le lendemain nous avons prévu d'officialiser notre relation auprès de ma mère et de mes grands-parents maternels, soit Mamie Jo et Papibout. Je leur ai tellement parlé de Saint avant de faire réellement sa connaissance et d'être sa petite-amie que j'appréhende leur réaction quand ils vont se retrouver face à lui. Je crains que mes grands-parents se mettent en colère et n'acceptent pas notre choix.
Saint a toujours été important pour moi, il reste mon idole même si nous formons un couple aujourd'hui. Je me dis que si il voit que je suis heureuse et que nous nous aimons, ils n'auront pas d'autre choix que d'accepter pour préserver mon bonheur.

Pourvu que Mamie Jo ne sorte pas une phrase du genre "le chinois n'est pas notre culture"... ou que Papibout ne va pas essayer d'inventer des mots en japonais ce qui risque de mettre Saint mal à l'aise et de lui montrer qu'il n'est pas le bienvenu. Saint est un amour, il le mérite vraiment pas ça.

Quand j'ouvre la porte de la maison de mon père, Saint remarque immédiatement mon stress. Il me serre dans ses bras et me demande pourquoi je suis dans cet état.
Je lui prends la main pour qu'il me suive dans le salon où nous nous installons sur le canapé.
Je le fixe et cherche comment lui avouer que j'ai peur que mes grands-parents n'acceptent pas notre relation juste parce qu'il est d'origine asiatique…
Après quelques minutes de réflexion, je soupire puis me tourne vers Saint pour lui parler de mes doutes et de mes craintes. Nous sommes un couple après tout, je ne dois rien lui cacher si nous voulons avancer et avoir une relation stable basée sur la confiance. Je lui explique que je les ai soûlé avec lui et la Thaïlande et qu'ils ne veulent plus en entendre parler, je ne veux pas qu'il croit que mes grands-parents sont racistes. Saint ne peut nier ses origines chinoises en plus de ça.

Saint ne se vexe pas, au contraire il semble réfléchir sur l'attitude à prendre pour les rencontrer. Je recommence à respirer quand il ajoute :

- Je suis sûr qu'ils m'aimeront. Je t'aime, je ne suis pas une mauvaise personne et je ne souhaite que faire ton bonheur. Ils seront heureux pour nous, je te le promets.

Je souris avant de lui voler un baiser. Nous passons un peu de temps ensemble avant de nous rendre à Curepipe chez ma mère qui doit attendre avec impatience la personne qui tient à la rencontrer.