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Janne avait l’impression que sa tête allait exploser, les mots fusaient dans son esprit , tout n’était que brouillard, elle était venu d’un pas déterminé et était reparti avec les yeux hagards , le teint blafard. La jeune femme ne se remettait toujours pas de cet audience, comment le baron, celui qui avait été si tendre et bienveillant avec elle s’était révélé être un être abjecte. La seule phrase qu’elle arrivait à assimiler c’était le dilemme que lui avait offert cet étranger qui gouvernait Annopol.
“Avant ta naissance c’est ton père qui est venu sur mes terres, c’est lui qui a voulu que sa famille s’agrandisse à Annopol, il voulait que tu y restes, Janne, pour tout ce que ton père a fait pour nous et par ce que c’est toi, je te laisse ce choix, soit tu restes et tu t’en tiendra à ce que je t’ai ordonné, soit tu t’en va en emportant avec toi tout ce que tu possèdes! je te laisse deux jours avant de venir à ton logis afin d’avoir une réponse.”
Les poings serrés, la jeune femme se dirigea hors du palais mais aussi hors des terres, elle voulait faire le vide autour d’elle, ne plus être en colère contre ce baron mais elle n’y arrivait pas.
-Janne…!
Elle était tellement terrassé par les propos du baron que la jeune femme ne fit pas attention à un soldat , proche de son père qui l’avait interpellé lorsqu’elle s’était trouvé au village.
Comment avait il oser, son père s’était sacrifié pour un démon assoiffé de pouvoir, elle aussi avait mené la guerre contre les allemands et pourtant jamais il ne l’avait remercié, c’était grâce à elle si l’héritier du titre de baron d’Annopol n’avait pas trouvé la mort lors de cette bataille et pourtant Sir Wieslaw ne l’avait nullement évoqué comme si elle n'était rien dans ce village , comme si la bataille qu’elle avait mené avait été un rêve dans lequel elle tenait la place du général. pensa t-elle avec rancoeur.
[..]
La jeune femme marchait en direction de la forêt, ce lieu pouvait être accueillant la journée, mais à la tombée de la nuit, lorsque l’obscurité prenait place et que les nuages voilaient la lune, cet endroit ressemblait à une forêt obscur , remplis de ténèbre et d’être malfaisant.Seul les hommes les plus courageux et Janne s’y aventuraient à la tombée de la nuit, certains pour une baignade au clair de lune, d’autres afin d’observer les étoiles , et d’autres croyaient que la déesse Devana descendrait sur cette terre afin de protéger les animaux sauvages, il est même dit que cette forêt était pour celle ci son palais.
Cette légende n’avait jamais été prouvé, personne n’avait vu la déesse de la lumière et du monde sauvage se promener dans la forêt bordant le village d’Annopol.
-Agounia, Dieu du feu terrestre, je vous en supplie, parler en mon nom pour les Dieux, que dois je faire, le baron ne m’a laissé que deux lunes afin de faire mon choix? si je reste je devrais ravaler ma fierté et devenir un soldat de ce moins que rien mais si je m’en vais comment pourrais je partir en les laissant derrière moi?
Janne était triste, son père et sa mère reposent tous deux dans un trou creusé par les soldats chargés de mettre en terre les défunts, un petite plaque en pierre sur laquelle était inscrit le nom, prénom et date de mort, avait été sculptée afin qu’elle puis venir se recueillir sur la tombe de sa famille . Elle n’était pas la seul à venir au “ jardin des morts”, nom donné par le baron d’Annopol sur le lieu ou tous les morts de sa petite ville étaient enterrés.
C’était dur pour la jeune femme, à chaque fois qu’elle allait au jardin , son coeur était comme comprimé , elle avait l’impression qu’on lui donnait des coups de lames dans le ventre. A chaque fois qu’elle repensait à l’enterrement de son père, Janne se mettait à pleurer silencieusement.
1 an plus tôt
Les soldats étaient tous revenus victorieux de cet affrontement contre les troupes allemandes et malgré leur victoire aucun champ de célébration ne fut chantée, sur une brouette en bois se trouvait l’homme le plus respecté et aimé d’Annopol, le général chef des armés, cet homme qui fut un père, un ami et un modèle pour d’autres étaient maintenant vers l’au delà auprès de sa défunte épouse Céleste. Janne avait été présente lorsque les hommes étaient revenus de cette bataille et avait crié face à la vue de son père sa seul et unique famille.
Sous le choc, la jeune femme essayait d’accepter la tragique mort de son père mais elle n’y arrivait pas. Malgré les mots réconfortants de ses soldats, elle ne pouvait imaginer son père perdre la vie, injuste, ce mot était apparu dans son coeur, avant elle acceptait ce que le Dieu Baba, Dieu du destin mettait sur sa route, mais depuis ce jour, Janne avait tourné le dos aux Dieux slave et avait commencé à cessé de croire en eux.
Après une veillé remplis de champs, de prières et d’histoires élogieuses sur son père, le lendemain matin, c’était le jour des Adieux . L’homme qui s’occupait de préparer le mort avait enveloppé Lucjan dans un drap blanc, il avait été au préalable lavé, rempli d’huile d'amande .
C’est au crépuscule que le père de Janne fut enterré, les villageois d’Annopol priaient tous pour que l’âme de cet homme si bon réussit à traverser cette rivière fétide, nommé Smorodina, cette dernière séparait le monde des vivants à celui des morts, il fallait donc qu’il trouve le pont des morts, nommé Kalinov et qu’il devrait par la suite le terrible dragon, Tchoudo-Youdo, afin de parvenir enfin dans le monde souterrain , par la suite il pourra se réincarner et retourner sur terre.
Malgré la fraîcheur, les prières et le soutiens des villageois, Janne se sentait vide, seul et anéantie.
Lorsque son père fut déposé sous terre, une larme silencieuse prit place puis son visage fut ravagé de larmes , inconsolable, la douce jeune femme resta seul, dans ce lieu paisible et accueillant dans lequel reposait ses parents.
[..]
18 mois et deux jours plus tard
Dans la maison du défunt général d’Annopol
Au matin des deux jours de réflexions imposés par le baron d’Annopol, Janne dans la nuit avait enfin trouvé réponse à sa grande question. Jamais elle ne pourrait vivre sous les ordres d’un incompétents, le pire se serait de vivre avec le regards des autres, de ceux qu’elle avait côtoyé et qui la considérait comme un meneur à suivre. Partir était la meilleure solution même si son coeur était meurtri, elle laissait derrière elle sa seul famille, ses défunts parents dans le jardin des morts,son passé,ses souvenirs,les personnes qui la côtoyait et la respectait mais aussi le spectre de la famille du baron d’Annopol ,ces gens étaient pour elle de parfait inconnu, le pouvoir, la richesse les avaient presque tous changés excepté Antoni.
Ce fut difficile pour elle de remplir sa grosse bourse de ses linges et quelques provisions pour la route, le plus triste pour elle ce fut de dire au revoir à cette maison qui était resté inchangé malgré le grade de son père, Janne avait grandi dans cette petite maison et avait du mal à se résoudre à la quitter.
Quitter pour aller vers un lieu inconnu, errer à travers le pays jusqu’à trouver un lieu intéressant dans lequel elle trouvera sa place et une nouvelle vie.
La peur commençait à se répandre dans toute son âme, Janne se questionnait sur sa décision , était ce la bonne? car elle savait qu’elle n’aura pas de nouvelle chance, bannit, il lui sera interdit par la suite de revenir à Annopol, elle savait que le baron ne lui permettrait pas.
Après avoir soufflé, Janne attendit que le père d’Antoni vienne à sa rencontre comme il l’avait dit afin qu’elle lui donne sa réponse.
Le temps défilent à grande allure, Janne commençait à perdre patience, mais un ordre ne peut se discuter, la jeune femme ne voulait aucunement passer pour une rebelle si elle se rendait au palais à la rencontre du baron au lieu de l’attendre chez elle.
C’est lorsque l’obscurité se répandit dans tout le village que la jeune femme entendit un bruit provenant de sa porte d’entrée.
[..]
Le baron accompagné de deux soldats se rendirent chez Janne. L’homme vaniteux regarda avec dédain les bourses se trouvant sur la table de la fille de son ancien général.
Il n’avait pas besoin de réponse, la décision de la fille du défunt Lucjan était clair.
-Avant votre départ, comme je suis généreux, je vais vous donner un présent. Vous avez prit en cette nuit votre décision, Janne LOS vous ne faites plus partis de mes villageois,vous êtes également démi de votre fonction. De ce fait, je ne vous veux plus sur mes terres!
Janne acquiesça, muni de ses bourses, son épée accroché sur la ceinture à l’aide d’un crochet suivi les trois hommes venus chez elle.
Elle ne comprenait pas pourquoi ils prenaient ce chemin, la jeune femme se retient de poser la question. Après une longue heure de marche, Janne se trouvait devant la tombe de ses parents, elle ne comprenait pas pourquoi le baron demandaient aux deux hommes présents chez elle de creuser.
Six Lune plus tard
Les yeux en larmes, Janne portait sur le dos deux couvertures blanches dans lesquels se trouvaient les restes de ses parents, jamais elle n’aurait penser que cet homme était si cruel, son père avait donné sa vie pour ce baron et lui sans aucun scrupule avait ordonné de le déterrer lui et son épouse sous prétexte du choix de leur fille. Le Baron d’Annopol craignant un jour le retour de Janne sur ses terres mis fin à tout lien qui les unissait.
Le pire c’était de voir que son cheval lui avait été pris sous prétexte que ce dernier appartenait à la famille du baron.
La jeune femme ne devait compter que sur ses pieds et sa détermination afin de trouver un village ou elle pourra enterrer les dépouilles de ses parents mais aussi y vivre.Jamais elle ne pourrait oublier cette humiliation, le baron se croyait fort et puissant mais un jour la roue tournera et ce jour elle sera présente pour le lui faire payer.
[..]
Les deux premiers jours, Janne était déprimé mais malgré la douleurs, l’humiliation subie, elle trouvait de la force dans sa haine, jamais elle n’aurait pensé un jour trouver quelqu’un de plus méprisable que Filipe , le frère de cette Florentina, mais le baron avait officiellement gagner le titre de démon, être abjecte, il prenait la première place et pour l’instant personne ne pourrait l’y détronner pas même sa fille Anita.
Puis le troisième au quatrième jour , Janne commençait à avoir mal à la tête, la jeune femme ne dormait pas, le soleil tapait la journée,et les nuits froides la rendait de plus en plus fragile, ses provisions étaient très maigres, elle regretta ses décisions passés, elle avait préféré s’acheter plus de rouleau dans lequel était écrit des poèmes que des provisions. Étant souvent invité chez le baron, la jeune femme ne mangeait que très peu chez elle.
Le cinquième jour, c’est toute tremblante que la jeune femme continua cette terre inconnu, elle ne voyait que de la verdure, d’innombrable colline et de nombreuses forêts à perte de vue.
Le sixième jour fut terrible, Janne voyait son père, il l'encouragea à se reposer, parfois lorsque le soleil était trop pénible ce dernier lui donnait quelque recommandations. La jeune guerrière n’était plus celle que les villageois avaient connu, si ils la croisent à cet instant précis jamais ils ne la reconnaîtront.
Amaigri, les cheveux en batailles lui cachant son beau visage, la peau rougie par le soleil, la poussière sur le visage, Janne ressemblait à une mendiante qui errait de village en village afin de trouver un lieu paisible.
Etant dans l’incapacité de continuer la route, Janne s’assit sous un arbre et attendit que la mort l’emmène loin, exténué, elle n’avait plus de force, le corps endoloris par tout le poids qu’elle portait, la jeune femme prit conscience que c’était la fin de sa vie. Jamais elle n'aurait pensé un jour mourir au fin fond de ce nouveau monde qui s'offrait à elle, son père lui avait toujours dit de partir lorsqu'elle aurait eu l'âge de se marier mais elle ne l'avait pas écouté et le regrettait amèrement . Peut être avait il vu le changement de cette famille, ou peut être connaissait il ses sentiment envers Antoini, ça elle ne le saura jamais car elle n’avait pas eu le temps de lui poser la question lorsque le baron s’était rendu chez eux.
Le peu de force qu’elle trouva en elle, la jeune femme les utilisa afin de serrer contre elle les restes des dépouilles de ses parents.
La douce fille de Lucjan LOS ferma les yeux puis se sentis comme happé vers un autre monde. Elle sentait l’odeur de menthe, la fraîcheur de la mer mais ou se trouvait donc Smorodina, on lui avait tellement parlé de cette odeur nauséabonde qu’elle se demanda si tout ceci n’était qu’un mythe.
le Duc de Województwo lubuskie
Le Duc Jacek était imperturbable malgré l'annonce d’un de ses espions. Se trouvant enfin seul dans la chambre ou se reposait sa convive, il se pencha vers elle afin de mieux l’observer. Cette femme était toujours aussi belle malgré son odeur de sueur , ses cheveux en bataille et sa peau rougie. Il prit soin de la nettoyé seul muni d’un récipient d’eau et d’un chiffon. Avec délicatesse il essuya toute trace d’effort que cette femme avait accompli, elle avait tant changé depuis leur rencontre, il la trouvait aminci.
En regardant à ses pieds, il vit les bourses dans lequel se trouvait les effets de Janne mais aussi comme le lui avait informé son espion les restes des parents de cette dernière.
Le Baron d’Annopol grâce à sa gourmandises lui avait évité d’entamer une guerre froide contre ce dernier dans l’unique but de pouvoir séduire puis épouser sa Janne.
Cette jeune femme avait réussi à faire tomber cette pierre qui se trouvait à la place de son coeur. Froid, tirant, mauvais, le duc savait user de stratagème afin d’acquérir ce dont il convoitait. Ses villageois le craignait, ils avaient l’impression que ce dernier n’avait aucun sentiment comme si il était né sans âme.
Toutes les fêtes étaient bannis au village, même Avsien, cette fête célébré dans tout le pays dans lequel on pouvait manger des blinis(crêpe de grandes tailles), des galettes, mais aussi du kacha(bouillie à la base de sarrasin de maïs de riz de blé d’avoine, d’orge cuit à l’eau ou au lait) de pieds de porcs et saucisson . Personne ne comprenait l’aversion de leur dirigeant face à ces fêtes mais ne firent aucun commentaires. Tout le village se souvenait encore de cette famille qui avait osé lui désobéir, la mort les avaient tous accueillis à bras ouvert, même les enfants en bas âges, leur maison avait été par la suite brûlé .
Si les villageois voyaient leur Duc entrain de nettoyer sans dégoût apparent ce petit brin de femme, ces derniers allaient croire avoir une hallucination.
Dépourvu de tendresse, Jacek avait pour habitude de prendre plaisir et de ne jamais en offrir en retour à ses anciennes maîtresses. D’ailleurs ces femmes n’avaient jamais poser leur pied ne serait ce qu’une minute dans le palais du Duc, leur ébats se passaient soit dans une grange, soit dans la couche de sa maîtresse. Janne était la première femme à qui il accordait du temps, de la douceur et du respect.
[..]
Pendant la nuit, Janne ouvrit les yeux doucement, elle papillona afin de s'accommoder à l’obscurité, faible elle ne prit pas conscience qu’elle se trouvait plus allongé sur un arbre à l’extérieur, en revanche elle sentit une délicieuse odeur qui commençait à se répandre dans ses narines. Du ragoût, elle reconnu les arômes de ce plat mais également l’odeur de chaque aliment. Elle entendit son ventre grogner et vit un mirage devant elle. La mort était douce avec elle, la jeune femme avait l’impression d’avoir pensé si fort à ce plat que ce dernier apparut devant elle. Le pire c’était de voir cette cuillère en argent, pas en bois comme elle en avait l’habitude, non celle ci était celle qu’utilise les bourges, elle ouvrit la bouche puis les larmes aux yeux dégusta cette première cuillère. Sa gorge s’extasia face à ce liquide qui se propageait lentement vers son estomac.Janne eu une quinte de toux avant de continuer à manger lentement. Une fois le bol vide, elle sombra dans un profond sommeil tandis que le Duc se mit à frissonner, c’était la première fois qu’il nourrissait quelqu’un d’autre que lui et jamais il ne pourra oublier cet instant. Ses yeux étaient magnifique, et son coeur à lui continuait de battre de plus en plus la chamade . Plus il l’observait et plus il se félicita d’avoir mit un espion sur les terres d’Annopol car cette femme le faisait devenir un autre homme, mais juste avec elle. Il trouvait toujours de la répugnance envers ses servantes et les personnes inférieur à lui, mais elle, c’était différent, il voulait la protéger et la garder pour lui, il ne comprenait plus son corps qui agissait bizarrement en sa présence mais une chose était sûr, jamais il ne la laissera partir car elle était devenu sa propriété.
Deux jours s'étaient écoulés, Janne était toujours en convalescence, la jeune femme avait repris des couleurs et semblait toujours faible, inconsciente du lieu ou elle se trouvait , la jeune femme profitait de ses hallucination culinaire afin de reprendre des forces, elle se sentait bien, et ne semblait pas prête à affronter la réalité.
Au palais du Duc, des rumeurs commençaient à se répandre sur le convive en plus logée dans une chambre secrète de la demeure.
Le Duc quant à lui attendait patiemment le réveil de cette femme qu’il allait épouser de gré ou de force.
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