Chapitre 9

Usopp ouvrit la porte de chez lui et se décala pour laisser entrer Sanji avec sa valise. Ils montèrent dans la chambre du brun, qui avait été rapidement aménagée pour accueillir son petit-ami. Ce dernier posa ses affaires sur le lit, et ils commencèrent à les ranger dans les tiroirs et placards.

-J'arrive pas à croire que ton père t'ait vraiment mis à la porte, murmura Usopp.
-De toute façon, je lui ai déjà dis que je voulais quitter la maison. Il a juste exaucé mon souhait, pour une fois.
-Quand même...
-Eh...

Il cessa ce qu'il faisait et prit les mains d'Usopp dans les siennes en le regardant tendrement.

-Ça me convient parfaitement comme ça. Je serais bien mieux ici, avec toi, plutôt que là-bas.
-Tu as raison...
-Maintenant, Yasopp et toi êtes ma famille, et je n'ai besoin de rien d'autres.

Ils s'embrassèrent amoureusement et terminèrent leur tâche. Et alors que Sanji rangeait sa valise dans un coin, Usopp profita que son col était légèrement défait pour admirer son cou.

-Sanji...
-Oui ?
-Ça va...je veux dire, tu la supportes bien ?
-Tu parles de la marque ? Ouais, je m'y fais.
-Bon...

Le blond ricana, et poussa doucement son copain pour l'asseoir sur le lit et prendre place sur ses genoux, en enroulant ses bras autour de son cou.

-Usoooopp...
-O...oui ?
-Serais-tu à nouveau en train de t'inquiéter ?
-C'est normal, non ? J'arrive pas à croire que je l'ai fais...
-Tu sais que tu me rends de plus en plus heureux chaque jour qui passe ? Arrête de t'en faire, par pitié !

Il l'embrassa sur le front en glissant ses mains jusque sur son torse. Le brun remonta ses propres mains pour saisir les siennes et les remettre autour de son cou. Sanji rompit le baiser et plongea son regard dans le sien.

-Tu ne veux pas ?
-Tu sors à peine de l'hôpital.
-Mais je vais bien !
-C'est la raison pour laquelle tu y es allé qui me bloque. On devrait juste...attendre un peu...
-Je regrette déjà d'avoir tant attendu...

Il lui fit un sourire triste et embrassa furtivement sa joue avant de se lever et de se diriger vers la cuisine pour leur préparer un bon petit plat, non sans ajouter d'un air taquin :

-Je saurais te faire craquer, de toute façon !

Usopp éclata de rire et s'élança à sa poursuite, bien décidé à ne pas le laisser lui échapper à nouveau.

***

-Bien, dit Dragon d'un air grave. Tout le monde est là, on va pouvoir commencer.
-Pourquoi cette réunion de famille d'urgence, demanda Shanks.
-Il y a beaucoup trop de non-dits entre nous, et c'est mauvais. Sabo et moi allons vous expliquer ce que nous savons sur l'ennemi. Nous le retrouverons plus facilement ainsi.

Le blond hocha la tête et regarda ses frères. Ace était profondément abattu : il devait ne pas avoir dormi cette nuit encore. Et Marco ne semblait pas dans un meilleur état. Quant à Luffy, il paraissait triste et était constamment dans ses pensées, ce qui pour un homme d'action, était vraiment étonnant.

-Je vais vous résumer rapidement tout ce que nous avons comme infos : l'homme que nous recherchons se fait appeler Barbe-Noir. Il a une bande avec un petit nombre d'hommes, et nous en avons coffré une bonne partie. Nous ne connaissons pas son identité exact, seulement qu'il est très influent, assez pour toujours se camoufler là où il a besoin. En plus d'être un violeur qui tue toujours sa victime, il est aussi connu pour quelques vols.
-Trois d'entre nous ont été en contact avec lui, poursuivit Sabo. D'abord, se fut Ace il y a quelques années.

Tous les regards convergèrent vers lui, puis vers Marco, et la raison de leur piètre état leur apparut clairement. Ils choisirent donc de ne faire aucun commentaire du style : "Ah tu lui en as enfin parlé ? Alors, il a réagi comment ?".

-Ensuite, Thatch il y a peu. Et enfin, Sanji, qui n'a pas été tué, mais utilisé pour de l'argent. Ceci ajouté aux vols nous prouve qu'il a malgré tout besoin d'argent.
-Ils sont trois à avoir pu y échapper, mais aucun n'a vu son visage, de ce que nous savons. Toutes ses victimes portent, à un endroit du corps, un "B" en peinture noire.

Le silence s'installa, et chacun en profita pour se répéter les informations recueillies.
Roger, qui avait fais le déplacement pour une fois, tombait des nues. Il ignorait totalement tout cela, même s'il savait que son fils avait été hospitalisé. Et pour le coup, entre cette affaire en cours qui lui était révélée et pour laquelle beaucoup de ses proches étaient impliqués, et la situation personnelle, voir familiale, de chacun d'eux, c'était beaucoup de choses à digérer.

Entre le marquage de Baggy, le futur bébé de Luffy, le fait qu'il ne connaissait même pas Zoro avant cette réunion, l'implication de Sabo dans cette enquête, et bien sûr, la famille de son propre fils, il se rendait compte qu'il avait raté énormément de choses.

-Alors, demanda Thatch. Que fait-on ?
-Il faut découvrir l'identité de Barbe-Noir, s'exclama Garp en tapant du poing sur la table. Y a que comme ça qu'on pourra trouver sa putain de planque et le coffrer !
-On est déjà en train d'interroger ses complices.
-Ça prend trop de temps !
-Je regrette tellement de ne pas avoir vu à quoi il ressemblait...
-T'inquiète Thatch, il sait ce qu'il fait. Il se fera pas avoir comme ça.
-Ace !

Le jeune homme mit un moment avant de reconnaître son nom. Ou plutôt la voix qui l'avait prononcé : une voix qui ne l'avait pas appelé depuis bien longtemps. Il leva la tête vers son père, et le regarda comme s'il ne le reconnaissait pas.

-Ace, tu ne l'as vraiment pas vu ?
-Eh bien je...à vrai dire, je ne m'en rappelle pas.
-Fils, tu dois essayer de te rappeler. Tu es peut-être la seule personne encore en vie à avoir vu son visage !
-Tu dis ça comme si c'était facile ! J'ai essayé, figure-toi, et j'ai beau me concentrer, ça ne me revient pas !

Il inspira pour se calmer. S'il haussait le ton, il risquait de faire pleurer Haiko, qui dormait tranquillement contre son torse. Il ne voulait pas réveiller son jeune garçon, qui avait bien besoin de sommeil. Enfin, son père ne devait pas comprendre ce genre de choses...

-Ace, essaye jusqu'à ce que ça marche, c'est important !
-Roger, tenta Garp. Le forcer n'arrangera rien du tout.
-Si on veut éviter d'autres victimes, il faut que...
-Bon, intervint Marco, ça suffit les conneries.

Il posa sa main sur l'épaule de son beau-père et l'éloigna d'Ace, provoquant, par ce geste, le silence total dans la pièce. Roger fronça les sourcils en le regardant, mais Marco était loin d'être du genre à se laisser déstabiliser.

-Je trouve ça gonflé de votre part de dire ça. Pour quelqu'un qu'est pas foutu d'assister aux réunions de famille, vous êtes doué pour faire comme si vous saviez quoi faire. Vous étiez même pas au courant de cette histoire y a deux secondes, alors que nous, on l'a vécu.

Thatch écarquilla les yeux sous le choc : il n'avait jamais vu Marco parler comme ça. La fatigue de ses nuits blanches l'avait beaucoup trop énervé, il semblait prêt à tuer quelqu'un. Il jeta un regard à Ace, qui était tout aussi effrayé par son attitude.

-Je n'essaie pas de, tenta Roger.
-Il y a pas mal de choses que vous faites pas. Je pense que le jour où vous serez capable d'être ce qu'on appelle un "père", là vous pourrez essayer de nous donner des leçons. Mais c'est pas prêt d'arriver, alors restez dans votre coin, comme vous le faites si bien.
-Petit, je sais que je ne suis pas le meilleur ! Mais je...
-Vous n'avez pas d'excuses !

Il montra Haiko du doigt, ses yeux lançant presque des éclairs.

-Tout le temps qu'Ace a été à l'hôpital, que ce soit suite au presque viol qu'il a subi ou bien après l'accouchement, vous n'êtes jamais venu le voir ! Alors qu'il avait besoin de vous ! Et votre petit-fils, c'est pareil ! Vous l'avez quasiment jamais vu ! Vous trouvez ça normal ?!
-Je n'ai...
-Même Vinsmoke Judge est allé voir son fils qu'il déteste, c'est pour dire ! Il serait peut-être temps d'ouvrir les yeux et de réagir, bordel ! C'est quoi le plus important pour vous ?!

Roger ne tenta plus de se justifier. Il reconnaissait sa totale défaite ; cet homme avait raison. Il s'excusa donc auprès de sa famille et déclara qu'il rentrait chez lui, puisqu'il n'était d'aucune utilité sur cette affaire. Garp lui jeta un regard compatissant, mais avec une légère lueur de "Je te l'avais dis" tout de même.

Plus personne n'osait parler après ça. Dragon demanda alors à tout le monde de rentrer chez lui, d'être prudent et de le prévenir à la moindre information afin qu'il puisse agir.

Marco ne jeta pas un regard à Ace, comme s'il commançait subitement à avoir honte. Pourtant, le brun aimerait tant le remercier d'avoir dis  ce qu'il n'avait jamais pu dire à son père.

Ou peut-être plutôt ce qu'il n'avait jamais osé aller lui déclarer.

***

Quelques heures après cette réunion mouvementée, Luffy était assis en tailleur sur son canapé, son ordinateur portable sur les genoux. Il regardait des photos de bébé sur internet et essayait d'imaginer le sien. Il dessinait en même temps, pour s'aider à le visualiser. Pour n'importe qui, ces dessins seraient des visions d'horreur, mais pour lui, c'était juste un moyen de se rapprocher de son futur enfant. Il sourit devant un panorama de photos d'un bébé avec son père, et une question existentielle lui vint à l'esprit : préférait-il être le papa sur la photo, ou bien celui qui prend le cliché ? Les deux possibilités seraient assurément fabuleuses.

-Luffy, tu peux venir un instant ?
-J'arrive Zoro, où es-tu ?
-Dans la chambre.

Le petit brun se leva d'un bond, et fonça dans la pièce en question. Il se dit que Zoro devait avoir besoin d'un coup de main pour déplacer quelque chose, ou alors il était trop fatigué pour aller se chercher à manger et souhaitait qu'il lui apporte un petit truc à grignoter. Il entra sans toquer et trouva son amant assit au bord du lit. Il s'inquiéta alors que l'heure soit venue avec un peu d'avance.

-Ça va pas Zoro ?
-Si si, t'inquiète.
-Pourquoi tu m'as appelé ?
-Approche.

Luffy vint s'asseoir à côté de lui, légèrement crispé par l'anxiété. Zoro lui fit un sourire taquin, et il prit ses mains pour les poser sur son ventre. D'abord surprit, l'adolescent ne tarda pas à sentir quelque chose heurter sa paume. Il sursauta et regarda le vert, dont le sourire s'agrandit. Alors, il comprit.

-Wouah, le bébé m'a donné un coup !
-Oui.
-Oh, il vient de recommencer ! Haha, il est énergique !
-Je pense que c'est parce qu'il aime ressentir ta chaleur.

Luffy eut un sourire tendre, et il entoura son amant de ses bras, posant sa tête sur son ventre.

-Et toi Zoro, tu aimes ça ?
-Oui, moi aussi.
-Alors je suis content.
-Tu sais Luffy, je suis heureux.

Il passa ses doigts dans les cheveux bruns du jeune garçon pour le garder contre lui, et alors qu'il poursuivit, ses joues se colorèrent de rose.

-Je sais que j'ai pas été facile à vivre ces derniers temps. C'est pas simple pour toi non plus, tout ça, je m'en rends compte. Mais je suis sincère quand je te dis que je le referai sans hésiter si on me le demandait.
-Même si tu ne peux pas boire de saké ? Ni faire du kendô ? Et même si t'as un petit-ami archi-collant qui s'inquiète beaucoup beaucoup trop ?
-Oui, même avec tout ça Luffy. Parce que je t'aime.

Doucement, Luffy retira sa main de ses cheveux et se redressa pour venir embrasser le vert. Ce dernier y répondit avec plaisir, mais l'échange fut rapidement coupé par un douloureux coup du bébé qui fit gémir Zoro.

-Eh bah, il a de l'énergie à revendre.
-Shishishi ! C'est pas notre bébé pour rien !
-Ça c'est sûr.

Un nouveau coup le fit grimacer. Alors, Luffy posa ses deux mains bien à plat sur son ventre et le caressa tendrement. Zoro écarquilla les yeux lorsque les coups cessèrent.

-Ça alors...on dirait que ça le calme...
-Je pense qu'il a senti que tu n'étais pas bien, ces derniers jours.
-Luffy, je...
-Ne t'excuse pas. Notre enfant a juste besoin de savoir que toi et moi, on est prêt à l'accueillir ensemble, chez nous, dans notre foyer, qu'on s'aime et qu'on va l'aimer aussi.

Il se pencha et parcourut le ventre de son homme de baisers. Zoro rougit de plus belle, mais il était incapable de détourner les yeux. Luffy lui jeta un petit regard en coin, sans cesser ce qu'il faisait.

-Zoro, tu peux me parler. Ça restera entre nous. Dis-moi comment tu te sens, ce que tu as envie...
-C'est pas vraiment mon genre...
-Mais ça te ferait du bien.
-Je...je veux que tu restes avec moi, et que tu continues de m'apaiser.

Il fit glisser ses mains dans le dos de son petit-ami et prit une voix suppliante.

-C'est vrai que c'est dur d'être enceint. Mais quand tu es avec moi, quand tu m'embrasses et caresse mon ventre, je me sens tellement mieux. J'ai besoin de toi pour aller bien, Luffy.

Le brun sourit à ces mots difficilement avoués, et il remonta jusqu'à lui pour l'embrasser passionnément, remplaçant ses baisers sur le ventre par des caresses pour que le bébé ne se sente pas délaissé. Essoufflé par l'échange, Zoro passa ses bras autour de son cou et le serra avec force.

-Luffy...
-Je suis là, Zoro. Je le serai toujours.
-Luffy, je veux que tu me marques, maintenant.

L'adolescent écarquilla les yeux, mais ne se recula pas. Il ne voulait pas briser cette étreinte dont ils avaient tant besoin.

-Zoro, t'es certain ?
-Oui, je le veux.
-Mais...si je fais ça, on sera encore plus collés l'un à l'autre, et tu souffriras quand je partirai, et...
-Je sais...mais je suis sûr de ce que je dis. Luffy, je veux que tu montres à tout le monde ce qu'on est l'un pour l'autre. Je veux que tu me fasses tien de cette façon.

Le cœur de Luffy accéléra ses battements, et un large sourire prit place sur ses lèvres. Doucement, il lécha le cou du Roronoa, et quand il le sentit frissonner, il planta ses dents. Zoro gémit à la douleur, et agrippa le sweet de Luffy. Ce n'était pas insoutenable, mais il avait quand même hâte que ça passe.
Au bout d'un petit moment, Luffy se retira, mais il garda son amant contre lui, en lui caressant le dos affectueusement.

-Ça va ?
-Merci...je suis heureux.
-Moi aussi.

Ils restèrent comme ça un moment, puis Zoro ressentit le besoin de dormir. Il sourit et rompit leur étreinte en montrant le lit d'un signe de tête.

-Tu viens te coucher avec moi ?
-Je peux vraiment ?!
-Je crois que bébé a encore besoin de la chaleur de papa pour se calmer.
-Shishishi, c'est pas plutôt maman qui en a besoin ?
-Hum...peut-être...

Ils rirent et se déshabillèrent en vitesse pour ensuite s'allonger sous les draps. Luffy entoura le corps de Zoro de ses bras, de sorte que leurs deux ventres soient en contact, et ils s'endormirent dans une agréable sensation de bien-être.

***

-Alors Yasopp, ricana Shanks, ça fait quoi de vivre avec un jeune couple 24 heures sur 24 ?!
-C'est incroyable, ça ne fait qu'une semaine que Sanji est arrivé chez nous, mais c'est comme s'il avait toujours été là.
-J'arrive pas à le croire, marmonna Baggy. C'est à cause de l'altercation à l'hôpital dont tu nous as parlé l'autre fois que son père l'a foutu à la porte ?
-Faut croire...
-Susceptible, le gars.
-En même temps, c'est pas n'importe qui.

Les trois hommes hochèrent la tête d'un commun accord. Ils étaient assis sur les canapés du bureau de Shanks, ce dernier tenant son petit-ami contre lui, alors que Yasopp était en face d'eux.

-Vivement que cette merde soit finie, parce qu'entre Usopp qui s'engueule avec Judge, et Marco qui vide son sac à Roger...
-Ce sera qui le prochain à se prendre la tête avec son beau-père ? Zoro ?
-Mdr, pouffa le roux. Dragon serait trop une victime pour se défendre !

Il éclata de rire, sous les regards désespérés des deux autres.

-Tu es affligeant...
-J'espère quand même que ça s'arrangera entre Ace et son père. Pour Sanji par contre, je pense qu'il n'y a rien à faire...
-Ce petit est beaucoup mieux avec vous, crois-moi ! Franchement, Usopp et toi, vous avez pas à vous en faire pour ça. La différence chez Sanji va vite se voir à son sourire. Ce genre de chose se repère facilement.

Yasopp leur sourit ; il avait effectivement remarqué que Sanji semblait bien plus de bonne humeur depuis sa sortie de l'hôpital. Il avait un ton constamment jovial, un grand sourire aux lèvres et des yeux rieurs. Bien sûr, Yasopp ne souhaitait pas qu'il renie totalement sa vraie famille, et ne voulait pas non plus prendre leur place. Il était le beau-père de Sanji, et rien d'autre. Et si un jour, ils veulent renouer des liens avec lui, il les y encouragerait assurément.

-Et leur relation, elle avance bien ?
-Eh bien, ils ont beaucoup discuté et ont réussi à régler leurs quelques différents. Usopp a même accepté de le marquer.
-Sérieux ?!
-Eh bah, il a eu plus de chance que moi, grimaça Shanks.

Cette remarque lui valut un coup de coude de Baggy.

-Sanji m'a dis qu'il le vivait assez bien, même si j'ai bien vu lorsque je veille sur lui au Baratie qu'il guette avec impatience l'arrivée d'Usopp.
-Ah bah ça, je le comprends ! Perso, ça a été tellement puissant qu'un soir, je me suis vraiment demandé si c'était possible qu'il aille pas se laver pour pas qu'on soit dans deux pièces différentes !
-T'avais qu'à venir avec moi...
-Toi, n'en rajoute pas une couche, S'IL TE PLAÎT !

Shanks éclata de rire à son tour, et le bleu fit la moue.

-C'est ça, rigole ! T'es le seul à trouver ça drôle !
-Mais ne t'en fais pas chéri, c'est le temps que tu t'y fasses. Ça va vite devenir moins difficile à supporter, tu verras.
-Mooooouais...

Yasopp sourit, heureux de les voir s'entendre bien à nouveau. Toute cette affaire n'avait peut-être pas que des mauvais côtés, après tout. Au moins, de lourds secrets ont été dévoilés, des discussions importantes se sont déroulées, et les non-dits ne seront bientôt plus des obstacles au bonheur de ses proches.

Mais bon, il avait quand même hâte que cet enfoiré et toute sa clique soient derrière les barreaux une bonne fois pour toute.

***

Sanji s'alluma une cigarette et expira la fumée en sortant du vestiaire des serveurs. Il venait de terminer sa journée de travail, et s'apprêtait à repartir avec Usopp, qui l'attendait dehors. Il salua ses collègues, ainsi que Zeff, et sortit du Baratie. Il jeta un regard panoramique, et repéra son homme, qui n'était pas seul.

Il fronça les sourcils en reconnaissant Pudding. Que pouvaient-ils bien se dire, tous les deux ? Il s'approcha doucement et derrière eux de sorte qu'ils ne le repèrent pas. Leur discussion lui parvint rapidement.

-Je n'arrive pas à croire que vous soyez toujours ensemble ! Pire : que vous viviez sous le même toit !

Le ton hautain et méprisant de la jeune femme le surprit, et le regard peiné d'Usopp le blessa. Ce n'était pas ce qu'il avait l'habitude de voir...

-Sérieusement, Usopp, laisse-le partir. Tu n'es pas capable de le protéger, tu le sais bien. Il ne serait pas allé à l'hôpital, si c'était le cas.
-Comment est-ce que tu...
-Les autres serveurs en parlaient. Franchement, c'est pitoyable de voir à quel point tu es un incapable.

Usopp baissa la tête ; pour une fois, il était d'accord avec elle, raison pour laquelle il ne se défendait pas. Elle avait entièrement raison, il n'avait pas été capable de prendre soin de Sanji alors que c'était son rôle. Et puis, la dernière fois qu'il avait contredis la brune, il s'était engueulé avec son petit-ami, ce qui avait entraîné leur séparation, et ce qui avait suivi.

Mais Sanji, lui, n'avait pas l'intention de rester sans réagir. Il fit son plus beau sourire et rejoignit Usopp d'un bond pour le serrer contre lui.

-Merci de m'avoir attendu ! J'espère que je n'ai pas été trop long !
-S...Sanji ! Euh...non, non ! Je...
-Oh tu es vraiment un amour ! Tiens, Pudding, tu es là !

Son sourire s'agrandit lorsqu'il se tourna vers elle, alors qu'il frottait sa joue contre celle d'Usopp, ses mains entourant fièrement son cou. Les deux autres semblaient complètement perdus, comme si ce n'était pas la réaction qu'il aurait dû avoir.

-Sanji-kun, tenta de se reprendre Pudding. Je demandais à Usopp si tu te remettais de ton séjour à l'hôpital, et...
-Merci de t'en soucier, Pudding-chwan ! Je m'en remets parfaitement grâce à Usopp et son père. Ils ont gentiment accepté de m'accueillir chez eux, moi qui n'avait plus nul part où aller !

Pudding fit un sourire crispé, et si Usopp n'avait pas été à ce point décontenancé par la tournure de la conversation, il aurait jubilé.

-Mais Sanji-kun, c'est Usopp qui...
-Est venu me voir tous les jours à l'hôpital, et pendant des heures, tu te rends compte ! Oh, je lui en demande beaucoup trop, moi qui lui cause tant de soucis !
-Mais tu...
-J'ai été triste que tu ne viennes pas me rendre visite, Pudding-chwan. Mais tu devais être occupée, sans doute.

Elle vira au rouge, ne sachant plus trop quoi lui dire. Sanji déclara alors qu'ils devaient rentré, salua la jeune femme et entraîna son petit-ami à sa suite. Usopp avait l'impression d'avoir déjà vécu cela, mais les rôles étaient inversés. Aujourd'hui, c'est Sanji qui le sauve de cette garce en la remettant à sa place avant de le tirer jusque chez eux ; l'autre différence étant qu'il ne le fait pas avec violence, et qu'ils ont tous les deux le sourire aux lèvres, et un doux sentiment de bonheur dans leurs cœurs.

Doucement, Sanji glissa sa main du poignet d'Usopp à sa main pour entrelacer leurs doigts, et il ralentit quelque peu pour profiter de l'instant. Usopp s'avança à son niveau et prit la parole avec un air taquin.

-Tu crois qu'elle voudra encore te parler après ça ?
-Ça m'étonnerait qu'elle s'avoue vaincue, répondit le blond sur le même ton. Mais au moins, ça a effacé cet air coupable de ton visage.
-Oups, je suis démasqué...

Il lâcha le main de son amant et entoura ses épaules en frottant affectueusement son bras. Sanji tapota son torse et lui jeta un petit regard de reproche.

-Combien de fois faudra-t-il que je te dise que ce n'est pas de ta faute avant que tu ne comprennes ?
-Désolé, désolé !
-Si tu veux vraiment que je te pardonne, et bien cette fois, tu vas devoir me rattraper !

Il se dégagea de son étreinte et se mit à courir en riant. Le brun sprinta en s'exclaffant et le saisit par la taille pour le balancer sur son épaule et courir jusque chez eux. Ils riaient à gorge déployée et se moquaient bien de ceux autour qui pouvaient les voir.

Ils voulaient juste être heureux.

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