Chapitre 7
⚠ Ce chapitre contient une scène pouvant heurter la sensibilité. Je suis responsable de ce que j'écris, pas de ce que vous lisez !
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-TU AS FAIS QUOI ?!
Shanks éloigna en vitesse le téléphone de son oreille, mais il pouvait être sûr que Yasopp venait de lui exploser le tympan. Enfin, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même ; il aurait réagit exactement pareil si on lui avait fait la même annonce. Il rapprocha le combiné et répéta d'une petite voix :
-J'ai marqué Baggy hier, et il n'est toujours pas rentré à la maison.
-MAIS QUI M'A DONNÉ CE CRÉTIN COMME AMI, FRANCHEMENT !
-Eh !
-Tu savais très bien qu'il allait mal le prendre, à quoi tu t'attendais ?!
Le roux soupira et regarda par la fenêtre, espérant encore voir son petit-ami revenir, les joues gonflées de colère et prêt à lui en foutre une. Il préférerait largement se faire frapper plutôt que d'être en froid avec lui.
-Je sais bien que je ne m'y suis pas pris de la bonne façon...mais j'avais espéré qu'il me comprenne...
-Bah bien sûr : on parle de viol d'Omégas, et toi tu le marque de force...
-Yasopp, s'il te plaît...
Il entendit son interlocuteur soupirer, puis remercier quelqu'un. Sans doute un serveur du Baratie venu lui apporter une collation pendant qu'il veillait sur Sanji.
-Au moins, tu sais que t'as merdé...
-Difficile de ne pas s'en rendre compte.
-Je pense que vous n'avez pas le choix : vous allez devoir faire ce que vous auriez dû faire plus tôt...
-C'est-à-dire ?
-Trouver un terrain d'entente en DISCUTANT !
Shanks hocha la tête, mais il sentait déjà que ça allait être difficile. Baggy était vraiment très déçu et en colère, et déjà qu'il n'était pas aisé de débattre avec lui, ça allait être encore pire.
-Ça va pas être de la tarte...
-Tant que vous n'aurez pas réglé ça, vous souffrirez tous les deux. C'est sûr.
-Bon, je pars à sa recherche, alors ! Merci mec !
-T'inquiète, fonce !
Le brun raccrocha en vitesse, ce qui fit sourire Shanks. Il se prépara en vitesse et sortit de chez lui en trombe, prêt à sonner à toutes les portes de leurs amis jusqu'à trouver où son petit-ami s'était réfugié.
-J'arrive Baggy !
***
Usopp soupira, sa tête appuyée sur l'une de ses mains, et il joua avec son verre en le faisant rouler entre ses doigts. Ça faisait un bon quart d'heure qu'il était sorti du lycée et avait rejoint son père au Baratie. Ce dernier avait dû partir pour une urgence dès son arrivée, marmonnant à propos de marque et de crétin de roux. Il n'avait pas cherché à comprendre le délire de son paternel et lui avait souhaité bien du courage.
Il s'était assis au bar et avait commandé un verre de jus, puisque n'étant pas majeur, il ne pouvait rien commander d'autres. Pourtant, il aurait bien aimé ce soûler un peu, car le spectacle auquel il avait droit depuis tout à l'heure n'était pas du tout à son goût.
Le fait fut qu'il n'était pas le seul à avoir eu l'idée de venir ici après les cours. Pudding était là, elle aussi, et elle se faisait un plaisir de trouver mille et une raisons d'appeler un serveur, qui bien évidemment, malgré les tentatives des autres salariés du restaurant, était toujours Sanji.
Bien sûr qu'il était jaloux : Pudding est une Bêta, et elle se permet de draguer un Oméga déjà pris sans que ce dernier ne remarque rien. Elle faisait exprès de l'appeler toutes les deux minutes, et son petit-ami ne pouvait pas faire comme s'il n'entendait rien : la servir était son travail, et ça allait contre ses principes de laisser une femme en détresse.
Et même si Usopp avait de nombreuses fois insisté pour que Sanji ne change pas ses manières malgré leur relation, il souhaitait secrètement qu'un jour, il remette Pudding à sa place.
Il chuchota un juron et finit son verre d'une traite, lorsqu'une personne prit place à ses côtés. Il tourna la tête, et constata qu'il s'agissait de Zeff. Lui aussi regardait la jeune femme d'un mauvais œil.
-Je déteste quand elle vient ici. Elle monopolise le p'tit, comme s'il n'y avait pas d'autres clients à servir.
-Je crois qu'elle se moque bien de ce qu'il y a autour d'elle. Quand elle veut quelque chose, elle ne le cache pas.
-Je t'en foutrais, moi !
Le brun retint de justesse son rire à l'expression, que Sanji employait parfois lui aussi. Il ne voulait pas froisser le vieil homme.
Il discuta avec le patron jusqu'au soir, à la fin du service de Sanji. Le blond partit récupérer ses affaires au vestiaire, et ils purent ensuite repartir.
Malheureusement, Pudding les arrêta sur le chemin.
-Sanji-kun !
-Oui, Pudding-chwan ?!
Il lâcha le bras d'Usopp et se tourna vers elle, ce qui fit grogner le brun. N'allait-elle donc pas les laisser ?! Soudain, les mots de Luffy d'il y a quelques mois lui revinrent, et il sourit. "Ne te retiens pas, la prochaine fois. Dis-lui clairement ce que tu ressens.". Très bien, il n'allait pas se gêner, cette fois.
-Sanji-kun, et si on allait se balader pour profiter du début de soirée ?
-Eh bien...
-Écoute Pudding, déclara le brun en se plaçant entre eux. Sanji n'ira nul part avec toi, d'accord ?!
-Mais Usopp-san...
-Il est avec moi, c'est clair ? Alors va chercher quelqu'un qui n'est pas déjà pris, et laisse-nous tranquille.
Il se saisit du poignet de son copain et l'entraîna en direction de chez lui. Sanji jeta un regard dans son dos, et vit la mine attristée de Pudding. Énervé, il essaya de se dégager de la poigne d'Usopp, mais ce dernier ne le lâcha que bien plus loin. Sanji massa son poignet, qui avait légèrement rougit.
-Bon sang, Usopp, qu'est-ce qui t'as pris ?
-C'est évident, non ? Elle t'a accaparé toute la soirée !
-Ce n'était pas une raison pour lui parler comme ça ! Tu sais bien que j'ai horreur qu'on manque de respect à une femme !
-Bah t'as qu'à retourner la voir, si t'es pas content !
Ils se foudroyèrent tous deux du regard, sachant pertinemment que la colère, cette fois, ne passerait pas si facilement.
-C'est quoi ton problème ?!
-Mon problème, c'est que cette fille te drague ouvertement, comme si je n'existais pas, et toi, tu ne remarques rien !
-Tu exagères, elle ne fait rien de mal.
-A peine ! Elle pourrait vouloir te violer que ça ne te dérangerait pas !
-Ne plaisante pas sur ça !
Bon sang, il avait vraiment besoin d'une cigarette pour se calmer. Malheureusement, il avait oublié son paquet chez lui ce matin, puisqu'il s'était dépêché de sortir de chez lui pour ne pas faire attendre Yasopp.
-Écoute Usopp, on en parlera une autre fois...
-On repousse encore ! Mais ça ne réglera rien, Sanji ! Elle continuera encore et encore de nous pourrir la vie jusqu'à ce qu'on se sépare, c'est ça que tu veux ?!
-Celui qui pourrit tout en ce moment, c'est toi !
-Ah bah tiens, c'est nouveau ça ! Alors quoi, tu vas dire que c'est parce que je vais trop vite, que je ne te montre pas assez d'amour ? Tu préférerais que je glousse comme une dinde ?!
-Mais enfin, qu'est-ce qui te prend ?!
Les mains d'Usopp tremblaient de frustration, et même s'il commençait à faire sombre, Sanji le voyait très bien.
-Usopp...
-J'en ai marre, Sanji ! Je vais finir par croire que je ne te conviens pas !
-Comment tu peux dire ça ?! Je suis avec toi malgré tout ce qui se passe dans ma vie, alors tu...
-Alors pourquoi c'est elle que tu défends ?! Pourquoi ne veux-tu pas comprendre que j'en ai assez d'avoir à te partager avec elle ?! Dès qu'elle est dans les parages, il n'y en a que pour elle !
-Arrête de tout ramener à elle, merde !
Sanji enfourna ses mains dans ses poches, alors que ses joues rougissaient d'irritation.
-Ne fait pas comme si elle était la seule chose que tu me reprochais !
-En effet, il y a beaucoup de choses pour lesquelles je pourrais t'en vouloir. Mais là, il n'est question que d'elle !
-Bien sûr ! Si tu penses que tu ne me conviens, c'est parce que je ne veux pas coucher avec toi, hein ?
-Tu déformes mes propos !
-Je suis pas sûr. De toute façon, il doit bien n'y avoir que ça qui t'intéresse, sinon tu m'aurais marqué depuis longtemps.
-Bon sang, mais je ne suis pas un obsédé !
-N'empêche, peut-être qu'au lieu de faire une crise de jalousie digne d'un enfant de trois ans, t'aurais dû me marquer pour montrer à tout le monde que je suis à toi ! À moins que tu n'ais honte de moi ?!
-Bah quand tu fais ton Dom Juan sans te soucier de ce que je pourrais éprouver, oui, tu me fais honte !
Le silence tomba comme une bombe. La discussion se rejoua dans leurs esprits, et la colère disparue, remplacée par la culpabilité et la tristesse. Usopp regretta immédiatement ses paroles, mais il ne savait quoi dire pour les retirer.
-Sanji, je...
-T'embête pas, j'ai compris.
-Non attends, je ne voulais pas...
Le Vinsmoke secoua la tête et partit en courant. Paniqué, Usopp se mit à le poursuivre, en appelant son nom, mais il courait beaucoup trop vite, et malheureusement, il parvint à le semer. Il dû s'arrêter pour reprendre son souffle, sans savoir dans quelle direction il était parti.
-Non...merde !
Il tapa rageusement du poing sur le mur à côté de lui, et ignorant son corps qui lui hurlait de s'arrêter, il poursuivit ses recherches, en vain, puisque Sanji, l'ayant vu, s'éloigna dans la direction opposée.
***
Lorsque Franky quitta son chantier, il faisait déjà nuit. Le bateau sur lequel il travaillait en ce moment était un si beau projet qu'il était difficile pour lui de s'arrêter. Mais il n'avait pas le choix : son épouse l'attendait à la maison, et s'il ne rentrait pas, elle se mettrait sans doute en colère. Or, s'il y avait bien une chose à éviter, c'était les punissions de Robin.
Sa voiture étant au garage, il lui fallait rentrer à pied. Étant de bonne condition physique, ça ne le dérangeait absolument pas. Mais il allait quand même devoir se presser pour ne pas inquiéter sa tendre femme. Il avançait en sifflotant, lorsqu'un bruit dans une ruelle attira son attention. Il se tut, attendit un moment, et réentendit un son, comme si on tapait sur un couvercle de poubelle. Il s'approcha à pas de loup et jeta un coup d'œil.
Deux hommes étaient là : l'un était chauve et portait des lunettes de soleil (en pleine nuit, vous noterez), tandis que l'autre avait les cheveux bruns plaqués en arrière, comme s'il essayait de se donner un style.
-Alors, marmonna le chauve. T'as eu la deuxième unité au téléphone ? Qu'ont-ils dis ?
-Ils viennent de trouver une cible intéressante. Ils venaient d'arriver au QG quand ils ont raccroché.
-Me dit pas qu'ils vont le donner au boss !
-Bien sûr que si. C'est toujours pour lui, les meilleurs morceaux.
-En plus, il les élimine après, on ne peut même pas en profiter aussi !
Franky déglutit, et tenta de se rapprocher un peu plus pour mieux entendre.
-La police est vraiment trop naze, elle ne nous a toujours pas trouvé !
-En même temps, notre QG est trop bien caché.
-C'est une chance que jamais personne n'ait pensé à vérifier l'usine désaffectée.
-Les gens s'en tiennent éloignés : le boss a fait croire que la zone était radioactive.
Ils rirent, quand un mouvement attira leur attention. Ils se précipitèrent or de la ruelle, et eurent à peine le temps de remarquer Franky qui fuyait. Pensant qu'il s'agissait seulement d'un chat, ils repartirent de leur côté.
Franky, lui, s'empressa d'appeler Dragon pour lui donner l'adresse du QG, ainsi que les quelques informations recueillies. Si ce type avait réussi à tenir toute la ville éloignée de son repère, c'est qui devait être assez haut placé. Et donc dangereux. Mais pour le coup, Franky allait pouvoir se rendre utile, ce qu'il espérait depuis longtemps.
-Putain, on va enfin pouvoir agir !
***
Essoufflé, Shanks arriva en vue de la maison de Zoro et Luffy. Il était allé chez tous leurs amis, mais personne n'avait vu Baggy depuis la réunion. Il ne restait plus que le petit couple, et son hypothèse sembla fondée lorsqu'il vit Luffy sortir de la petite demeure et venir à lui, l'air sur la défensive.
-Luffy, Baggy est là ?
-Ouais, il est dans le salon.
-Ah, dieu merci !
-Mais je peux pas te laisser entrer.
Oui, évidemment. Le bleu avait dû émettre le souhait de ne plus le revoir, et Luffy avait décidé de se plier à sa volonté.
-Écoute, je sais que j'ai pas fais ce qu'il fallait...
-Ouais, totalement.
-Mais je pense que si j'en parle avec Baggy, on va pouvoir régler tout ça.
-C'est clair que vous avez besoin d'en discuter.
-Alors...tu veux bien que j'aille le voir ?
-Non.
Le brun secoua la tête, et le roux le fixa, hébété.
-Mais...mais t'es d'accord avec moi.
-Ouais. Mais si tu veux lui parler, tu vas devoir attendre qu'il sorte.
-Ce serait plus simple si je rentrais...
-Tu rentreras pas chez moi !
Le regard de Luffy se fit plus menaçant, mais Shanks comprenait de moins en moins.
-Mais enfin...pourquoi ?!
-Zoro est dans la maison.
-Ouais, je...je me doute bien, vu que c'est là qu'il habite. C'est quoi le rapport ?
-Tu t'approcheras pas de lui !
-Mais...
-Il est enceint, et à moi !
-MAIS JE SUIS TON ONCLE, BORDEL !
-ÇA CHANGE RIEN !
Depuis la fenêtre du salon, Baggy observait la scène, désespéré. Décidément, la jalousie de Luffy était vraiment excessive. Zoro allait être bien protégé, c'était clair. D'ailleurs, il entendit le vert arrivé et se poster à côté de lui, une serviette autour du cou.
-Ah, il est là...
-Dis donc, t'en a mis du temps sous la douche. Tu foutais quoi ?
-Je me regardais dans le miroir.
"Ma parole, ce sont tous les deux des cas !" pensa Baggy. Il baissa les yeux, les posant sur le ventre de Zoro. Puis il reporta son attention sur l'extérieur, et il tomba à la renverse lorsqu'il vit le visage de Shanks presque collé à la vitre.
-BORDEL DE...
-Baggy, écoute-moi ! Je suis vraiment désolé, j'aurais pas dû faire ça ! Mais je t'en supplie, revient à la maison ! Faut qu'on en discute ! S'il te...
Luffy lui sauta sur le dos, et le roux se cogna la tête dans la fenêtre. Il se retourna, et ils engagèrent un combat sans queue ni tête.
-Eh bah, commenta Zoro. On va pas aller loin comme ça.
-Comment on peut sortir avec des types pareils, bon sang.
-Parce qu'on les aime, c'est évident.
Ils virent Luffy se relever, et sauter sans ménagement sur le ventre de Shanks, qui pour l'esquiver, roula jusqu'à ce qu'il se cogne dans un arbre.
-Quel idiot...
-Je pense qu'il regrette vraiment. Tu devrais rentrer avec lui.
-Tss, comme si c'était si facile d'obtenir mon pardon !
-Je t'ai pas dis de le pardonner. D'ailleurs, c'est pas ce qu'il est venu te demander. Il veut seulement en parler...
Shanks fonça sur Luffy, l'attrapa par la taille et le balança dans les buissons qui entouraient la maison. Mal lui en prit, car le brun y dénicha un écureuil, qu'il lança sans ménagement sur son oncle.
-Qu'est-ce que ça changera ? Il m'a marqué de force, et on ne peut pas revenir là-dessus.
-Peut-être, mais quoi qu'il en soit, tu vas avoir besoin de lui pour la supporter.
Le bleu dû reconnaître ce fait. Et c'était un fait : à cause d'elle, il ressentait le manque. Seule sa force de caractère l'avait empêché de foncer le retrouver et lui sauter dans les bras.
-Bon, je vais arrêter ce désastre. Merci de m'avoir accueilli...
-Y a pas de quoi.
Ils se sourirent, puis Baggy sortir de la petite maison. Le bruit de la porte stoppa les deux garçons : Luffy avait la main de Shanks entre ses dents, alors que ce dernier lui tirait les cheveux. Ils levèrent tous deux la tête vers le clown, et Shanks fondit en larme.
-Baggy !
-Mon dieu, tu fais peine à voir.
-Zoro va bien ?!
-MAIS OUI TROU DE NOUILLE, SINON JE SERAI SORTI PANIQUÉ !
Zoro appela Luffy, et le petit brun fonça à l'intérieur. Baggy secoua la tête, et sursauta lorsqu'il sentit les bras de Shanks autour de lui. Il baissa la tête et répondit à son étreinte.
-Je suis terriblement désolé, si tu savais...
-Je vais pas te dire que c'est rien, mais...on va s'en remettre, hein ?
-Ouais...
-Bon, rentrons à la maison et discutons de tout ça.
Il se dégagea de l'étreinte, et le manque qui s'était calmé durant leur câlin lui revint en pleine tête. Il gémit, ce qui inquiéta Shanks.
-Ça va ?!
-Ouais, je vais juste devoir m'habituer à cette putain de marque de mes deux.
-Je suis dé...
-C'est bon, c'est bon, t'en fais pas. Mais vaut mieux que ce soit toi qui conduise.
-OK.
Ils montèrent dans la voiture, et Shanks prit la route jusque chez eux. Soudain, un détail lui revint et il se tourna légèrement vers le clown.
-Envoie un message à Yasopp pour lui dire que je t'ai retrouvé. Il va continuer à te chercher, sinon.
-Tu l'as prévenu ?
-Oui, et il m'a bien engueulé, t'inquiète pas.
-Bah celle-là, tu l'as pas volé.
Il ricana en prévenant leur ami de la situation. Puis il soupira de bien être, pressé d'arriver.
***
-T'es bien installé Thatch ?
-Oui Ace, ma réponse n'a pas changée depuis les dix dernières secondes.
-C'est juste pour être sûr...
-Haha, t'es trop mignon.
Ace gonfla les joues, et il jeta un regard noir à Marco, qui riait et ne tentait même pas de se cacher.
-Mais oh !
-Pardon mon amour, mais c'est tellement drôle.
-Tss, vous me soûlez ! Viens Haiko, on va jouer !
Il prit son fils des bras de Marco, et partit dans le salon. Thatch sourit et donna un coup de coude à son ami.
-T'es pas jaloux qu'il s'inquiète autant pour moi ?
-Aucun risque, qui pourrait être attiré par toi ?
-Ça fait mal, ça...
-T'as cherché.
Les deux hommes rirent et sortirent de la pièce. Ils allèrent dans la cuisine, et Marco commença la préparation du dîner, alors que Thatch regardait Ace, jouant avec le petit sur le tapis du salon.
-Dis voir Marco...
-Hum ?
-Pourquoi il se gratte autant au bras ? Il est malade ?
-Je n'en sais pas plus que toi, il ne veut rien me dire. Il fait ça depuis que je lui ai dis ce qu'il t'était arrivé.
Le brun fit la moue, et soupira.
-J'espère qu'il va pas faire une crise ou un truc comme ça à cause de moi...
-Même si c'était le cas, ce ne serait pas à cause de toi, mais à cause de ces sales types.
-Mouais...
-Toi, tu es juste une victime dans cette histoire. Alors commence pas à t'en vouloir pour rien.
Thatch hocha la tête, peu convaincu. Ace se massa le bras une fois de plus, et son cœur se serra sans qu'il ne puisse l'expliquer.
-Mais quand même...
-Tiens, rend-toi utile et met la table.
-Oh !
-On va pas t'héberger gratuitement, quand même.
-Pff, tu dis ça mis t'as grave paniqué quand tu m'as trouvé. Tu tiens à moi plus que tu ne veux bien l'admettre.
Il lui tira la langue en se saisissant ses assiettes qu'on lui tendait et partit rapidement mettre la table. Marco ricana, et posa son regard sur Ace. Celui-ci semblait vraiment heureux en apparence, mais depuis leur discussion sur cette affaire de viol la veille, il y avait une affreuse lueur de peur au fond de ses yeux qui refusait de partir.
Et ça, Marco ne pouvait le supporter.
***
Zoro regardait le jardin par la fenêtre depuis dix bonnes minutes, en jurant à propos de ces abrutis de violeurs. Il ne pouvait aller nulle part sans Luffy, parce qu'il était trop jaloux pour laisser quelqu'un d'autre l'accompagner. Or, il avait très envie de sortir. Pas pendant longtemps, juste pour se dégourdir les jambes. De toute façon, vu son état, il ne pouvait supporter d'efforts physiques importants.
-Ça m'énerve !!!
-Quoi donc, demanda Luffy en entrant dans la pièce.
-Tout ça ! Tout m'agace !
-Ah...
Le petit brun ressentit à nouveau une douleur dans sa poitrine. Mais Zoro ne remarqua rien de son mal-être.
-Vivement que tout ça soit fini...
-Tu le dis de plus en plus souvent, Zoro...
-Parce que j'en ai marre ! Je ne peux rien faire !
-Mais enfin, c'est pas horrible d'être enceint ! C'est un heureux événement !
-Non, c'est la naissance l'heureux événement. La grossesse, c'est l'enfer !
Luffy gonfla ses joues ; pour lui, les deux étaient fantastiques.
-Ça m'étonne pas que tu comprennes pas, c'est pas toi qui le vit.
-Eh, je sais que c'est pas facile ! Je le vois bien !
-Mais toi, tu peux aller où tu veux ! Tu peux faire ce que tu veux ! T'as pas à te soucier de ce que tu manges, de ce que tu bois, de ce que tu fais ! Et t'as pas un petit-ami qui est sans arrêt sur ton dos à vérifier avec qui tu parles !
-Alors quoi, t'aurais préféré qu'on n'ait pas le bébé ?!
-J'aurais été plus tranquille en tout cas !
Le visage de Luffy se décomposa, et Zoro comprit qu'il avait été trop loin. Ma frustration mêlée à sa fatigue constance l'avaient conduit à aller trop loin dans ses propos. Il n'en pensait pas un mot, bien sûr, il était vraiment heureux d'avoir cet enfant avec Luffy. C'était lui le premier qui avait refusé l'avortement. Alors oui c'était dur, oui il avait hâte que ça soit fini, mais il ne regrettait pas une seule seconde de s'être lancé là-dedans.
Mais voilà, il venait d'affirmer le contraire. Et ainsi, il avait blessé Luffy.
-C'est horrible ce que tu dis, Zoro...
-Je vais me coucher, je suis crevé.
-Mais...
-Bonne nuit, Luffy.
Et il fuyait, il fuyait totalement. Sûrement à cause de sa fierté. Et parce qu'il ne savait pas comment rattraper le coup. Il n'avait pas la force de chercher.
Il quitta la pièce, laissant Luffy seul. Il retenait difficilement ses larmes, reniflant avec force. Doucement, il ramena ses genoux contre son torse, les serrant entre ses bras, se balançant d'avant en arrière. Il priait pour que demain aille mieux, pour que ses cauchemars ne se réalisent pas, pour que tout finisse bien.
Il s'endormit là, avec sur ses joues les traces des larmes qu'il n'a finalement pas réussi à arrêter.
***
⚠ Scène choquante !
Sanji était à moitié conscient lorsque ces types l'ont traîné dans ce qui ressemblait à une usine abandonnée. Il ne savait pas pourquoi il était là, qui ils étaient, ni ce qu'ils lui voulaient. Il savait seulement qu'ils l'avaient pris par surprise et frappé à la tête alors qu'ils fuyait Usopp.
En repensant au brun, il se mit à paniquer. Et s'ils l'avaient kidnappé, lui aussi ?! À moins que...
Il entendit une voix bourrue qui s'adressa à lui. Il ne comprit pas ce qu'elle disait, mais lorsque quelqu'un le souleva du sol et le plaqua violemment la face contre le mur, il comprit où il était tombé.
Dans la planque même des violeurs.
Il était dans de beaux draps. Il ne pouvait pas se défendre à cause du coup reçu. Peut-être même lui avaient-ils injecté une puissante drogue. Et ce gars à la grosse voix, ce devait être celui qui le tenait, peut-être était-il leur chef. Bon sang, il a y passer à coup sûr.
Il sentit qu'on lui retirait son pantalon et sa chemise. On le mit sur le côté, et il tenta de voir le visage de son agresseur. Il était grand, mais la lumière empêchait de distinguer sa figure. Soudain, il sentit une substance froide et collante sur son torse, qui le fit frissonner.
-Haha, ne t'inquiète pas gamin, je ne fais qu'apposer ma marque sur toi. Faut bien que je revendique mes actes.
Sanji tenta de se dégager, mais il n'avait aucune force et l'autre avait une poigne trop puissante.
-Allons, pas besoin de partir. Je n'ai pas l'intention de te tuer. Je vais t'utilise autrement. Ton papa me paiera cher pour que personne ne sache ce que je vais te faire.
Une lumière l'aveugla et il serra les dents. Un flash. On le prenait en photo.
-Soit honoré, tu seras la troisième personne à me rencontré qui en ressort vivant. Le gosse aux taches de rousseur et le type à la longue mèche ont raté leur coup, mais ne t'en fais pas, toi tu auras le temps de profiter.
"De qui parle-t-il ? De Thatch et...Ace ?" Le sang de Sanji se glaça alors qu'il se fit à nouveau plaquer contre le mur. Il sentit les mains de l'homme caresser son torse, et il retint difficilement un haut le cœur. Il se fit entièrement déshabillé, et la peur fit trembler son corps. Il remua pour qu'on la lâche, mais il se prit un nouveau coup à la tête. Son front rencontra violemment le mur, et il sentit quelques gouttes de sang couler le long de son visage. Mais la douleur ne fut rien à côté de ce qui lui arriva ensuite.
Lorsque l'autre le pénétra, il le fit d'un coup, sèchement, en poussant un son guttural atroce. Sanji eut l'impression d'être déchiré de l'intérieur, et il fut étonné de la puissance de sa voix lorsqu'il hurla de douleur. Il commença à le pilloner, mais il n'y avait aucun plaisir. Que de la douleur, encore et toujours, et avec le honteux sentiment d'être sali. Chaque parcelle de son corps le brûlait, il avait envie de disparaître, de mourir. Il commençait à haïr son corps, son corps souillé par les mains de cet être abjecte. Il ne s'aimait déjà pas avant, à cause de ses frères et de son père, qui l'avaient tellement rejeté qu'il avait fini par détester ce faible corps avec lequel il était contraint de vivre chaque jour.
Et puis, il pensa à Usopp. Lui qui l'avait toujours trouvé beau, lui qui lui avait assuré plusieurs fois qu'il pouvait...non, qui devait aimer son corps tel qu'il était. Usopp l'aimait, Sanji l'avait senti dans chacun de leurs baisers. Mais son enfance, sa peur, son corps...tout ça l'avait bloqué, et il n'a jamais pu se donner à l'homme qu'il aime de la façon qu'il aurait souhaité. S'il l'avait fait, il ne se serait pas disputé, il ne serait pas parti lâchement et stupidement, et il ne serait pas là, à regretter de ne pas avoir donné cette première fois à l'amour de sa vie.
Il sentit une horrible chaleur en lui, et il comprit que l'autre s'était lâché en lui. Il se retira, et le blond s'effondra au sol. Et il se mit à pleurer misérablement cette erreur sur laquelle il ne pourrait jamais revenir.
Il avait vu tous les flashs des photos, il y en avait encore. Son père allait peut-être en recevoir une copie, il allait être encore plus déçu de lui. Et si Usopp les voyait ? Et s'il ne voulait plus de lui ? Et Yasopp ? Et Zeff ? Qu'allaient-ils en penser ? Et ses amis ? Va-t-il se retrouver seul ? Que va-t-il advenir de lui, en fait.
Il avait mal, on l'avait beaucoup frappé, et son corps entier le brûlait. Il ferma les yeux, et durant l'espace d'une seconde, il souhaita mourir.
Soudain, les portes s'ouvrirent en grand. Il entendit de l'agitation autour de lui, des bruits de pas précipités, des bruits de coup de feu. Et alors qu'il sombrait dans l'inconscience, une voix rassurante et familière lui parvint...
-Police, hurla Dragon. Levez tous les bras en l'air, vous êtes encerclés !
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