Chapitre 5

Sabo rentrait chez lui en sifflotant, particulièrement fier des achats qu'il venait de faire. Comme il ne travaillait pas aujourd'hui, il a décidé d'aller se promener, et en passant devant une vitrine, il a été totalement séduit par les produits exposés, qu'il s'était empressé d'acheter : une tétine orange et un bavoir bleu, tous deux décorés de la phrase : "Super tonton". Parfait pour son futur neveu ! Ou sa future nièce d'ailleurs. Même s'il espérait secrètement que ce soit une fille, comme ça il aurait les deux.

Ah, quel tonton gaga il faisait...

Soudain, une odeur familière parvint à ses narines alors qu'il passait à côté d'une ruelle. Il la reconnut immédiatement, et ses sourcils se froncèrent. Il s'arrêta de marcher, et se tut pour écouter. Il n'y avait aucun bruit dans la ruelle, alors si son hypothèse était fondée, il arrivait bien trop tard pour faire quoi que ce soit.

Il se précipita vers la source de l'odeur ; il devait régler le problème avant qu'un passant ne vienne jeter un coup d'œil. Il trouva rapidement ce qu'il cherchait, et constata l'étendue des dégâts. En soupirant, il se saisit de son téléphone et appela Dragon, qui décrocha à la première sonnerie.

-Oui Sabo ?
-J'ai trouvé une nouvelle victime.
-Dans quel état est-elle ?
-Éventrée.

Son chef soupira, et le blond sentit toute la colère qui montait en lui.

-Depuis combien de temps est-elle là ?
-Je dirai un quart d'heure, maximum. Je viens de la découvrir, j'ai senti l'odeur du sang.
-Bon, assure-toi que personne ne s'en approche. On arrive.
-Entendu.

Il raccrocha et s'accroupit à côté de l'Oméga. De toute évidence, il avait été violé dans cette rue, puis éventré et abandonné, mourant. Il détailla le corps, imaginant les horribles tortures vécues.
Les Omégas victimes n'étaient pas toujours tuées. Il ne savait pas comment les coupables faisaient le tri, mais quoi qu'il en soit, toutes ceux encore en vie n'avaient jamais pu voir le visage de leurs agresseurs. La police n'avait quasiment aucune piste, et le nombre de violés et de tués augmentait beaucoup trop.

Soudain, un petit détail attira son attention. Il se pencha un peu, évitant de justesse de poser sa main dans la flaque de sang. Il écarta un peu le col de la chemise, et écarquilla les yeux en reconnaissant le symbole.

-Un "B" en peinture noire...

Il se releva d'un bond.

Quelques victimes, le plus souvent celles qui n'en ressortaient pas vivantes, avaient un "B" en peinture noire quelque part sur le corps. C'était une marque de revendication de la part de leur bourreau, et malgré les efforts de la police, on ne savait toujours pas à quoi ça pouvait faire référence.

Il avait fait peu de victimes, mais Sabo n'oublierait jamais qui avait failli être sa première.

-Ace...

***

-Santé !

Les verres s'entrechoquèrent, et tous burent en riant. Enfin, tous sauf Zoro.

Luffy et lui avaient invités leurs amis pour fêter leur installation, et ils étaient tous réunis dans le salon, trinquant avec joie. Bien sûr, Sanji avait décidé de fêter l'événement avec une bonne bouteille d'un saké de qualité que Zoro n'avait pas le droit de boire, puisqu'enceint. Alors ils buvaient tous cet excellent alcool, et lui les regardait, avec son petit verre de jus de fruit.

-Je suis sûr que tu l'as fais exprès, Ero Cook...
-Oh fais pas la tronche, ricana Sanji. T'as déjà bien avancé, c'est bientôt fini...
-Te cherche pas d'excuses !

Refusant de boire son jus, il posa son verre et laissa sa tête tomber sur l'épaule de Luffy, se sentant soudainement d'humeur câline. Luffy rit de joie et caressa légèrement son dos.
Nami leur jeta un regard espiègle et termina son verre d'une traite.

-Vous alors, impossible de vous décrocher.
-On se voit pas de la semaine à cause du lycée, geignit le brun. C'est dur !
-Pauvre de toi.

La moue de Luffy fit rire tout le monde, alors il se renfrogna un peu plus, comme s'il boudait. Heureusement, Robin savait comment lui redonner un peu d'excitation.

-Alors, avez-vous trouver des prénoms pour le bébé ?
-Euh bah, commença Zoro.
-On a essayé, mais à chaque fois on n'est pas d'accord !
-Tu pouvais te contenter de dire "Non, on cherche encore", Luffy !
-Vous inquiétez pas, sourit Usopp, on va vous aider ! Commençons par des noms de garçons...

Ils croisèrent tous les bras, prirent quelques secondes pour réfléchir, et déjà, les premières propositions fusèrent :

-Baudouin ?
-Merlin ?
-Brucelee ?
-Lubin ?
-Sigismont ?
-Ulphy ?
-Ferréol ?
-D'où sortez-vous ces noms ?!
-Marimo ?
-OI !

Zoro secoua la tête, lorsque Luffy prit la parole.

-J'aime bien Ulphy.
-Hors de question que notre gosse s'appelle comme ça !
-Bon, bon, passons aux filles...

Ils réfléchirent à nouveau, mais une fois de plus, la liste donnée désespéra Zoro.

-Brunehilde ?
-Viridiana ?
-Kazu ?
-Hiltrude ?
-Ermengarde ?
-Fébronie ?
-Cunégonde ?
-Arrêtez s'il vous plaît !
-Marimonne ?
-SURTOUT TOI !

Son énervement provoqua un fou rire général, mais malgré tout, ils étaient toujours à la case départ. Et puis, alors que le silence régnait et que tout le monde cherchait, Luffy prit à nouveau la parole.

-Si c'est une fille, j'aimerais bien qu'elle s'appelle Okiko.
-Okiko ?
-C'est joli !

Luffy sourit et tourna la tête vers Zoro, qui hocha la tête.

-Ça me plaît.
-Shishishi ! OK, notre fille s'appellera Okiko !
-Et pour un garçon ?
-Pourquoi pas Hikari, proposa le Roronoa.
-Ouais, j'aime bien !
-Et bah voilà, c'était pas si dur, finalement, sourit Nami.

Luffy entoura Zoro de ses bras et frotta sa joue contre son ventre et avec des yeux brillants.

-J'ai trop hâte qu'il arrive !
-Il ou elle, rappela Franky.
-Si ça se trouve, y en a deux, dit Sanji.

Zoro écarquilla les yeux et le regarda comme s'il venait de lui déclarer sa flamme.

-Deux !
-Bah ouais...des jumeaux, quoi.
-Cool, un gars et une fille !
-Ça peut aussi être deux gars ou deux filles, Luffy.
-Ah, on n'a pas assez de prénoms, alors ?
-Ouais bah on improvisera, rougit Zoro.

Des jumeaux ? Il n'avait pas du tout imaginé qu'il pouvait y avoir plusieurs petits qui grandissaient en lui. Oubliant totalement qu'il n'était pas seul, il posa une main sur son ventre et le caressa pensivement. Il paraissait si paisible que personne n'osa lui rappeler leur présence. Ils se contentèrent de le regarder avec un doux sourire aux lèvres, en silence, profitant simplement de l'instant présent.

Ils aimeraient que ça dure toujours.

***

Yasopp entra en baillant dans le bureau de Shanks afin de lui signaler qu'il partait, lorsqu'il le surprit en train de regarder une photo de Baggy et lui. Le clown n'aimait pas vraiment être prit en photo, mais ce jour-là, il avait fais un effort. En riant, le châtain s'appuya contre la porte et croisa les bras sur son torse, d'un air taquin.

-T'es gaga de ton mec, toi.
-Ouais, totalement !
-Au moins tu le reconnais...
-Yasopp, j'ai besoin de ton aide...

Immédiatement, le père d'Usopp leva ses mains en signe de défense.

-Non non non, je refuse d'essayer de convaincre Baggy de se laisser marquer !
-Mais alleeeeeeer ! C'est pour lui sauver la vie !
-Écoute, il a ses convictions. Tu ne peux pas le forcer à aller contre sa volonté.
-Mais j'ai vraiment peur de le perdre...

Le roux jeta un regard plein d'inquiétude à son ami, qui lui répondit d'un sourire compatissant.

-Je sais ce que tu ressens, Shanks.
-Laisse moi deviner : ton petit couple a aussi des différents à ce sujet ?
-Ouais...
-Décidément, il leur arrive toutes les merdes du monde...pauvres gosses.
-Écoute...

Yasopp s'approcha et tapota doucement son épaule.

-Laisse-lui le temps. Peut-être qu'il se sentira bientôt prêt.
-Peut-être ne le sera-t-il jamais...
-Tu sais que la marque a beaucoup de conséquences sur les Omégas. Soit patient.
-Je veux simplement le protéger, je le jure. Je ne cherche pas à l'enchaîner à moi.
-Il le sait, ne t'en fais pas. Mais tu ne peux pas aller contre les effets.

Shanks baissa la tête en signe de défaite (bon sang, qu'il avait horreur de ça !). Yasopp décida de le laisser tranquille, et lui annonça qu'il rentrait chez lui avant de partir.

En traversant le couloir, il ne vit pas Baggy, qui cache derrière la porte, n'avait pas perdu un mot de la conversation.

***

Ichiji aurait préféré être partout ailleurs plutôt que dans le bureau de son paternel, mais s'il y a bien une chose que les enfants Vinsmoke savaient, c'était qu'il ne fallait pas s'opposer à Judge. Seul Sanji était assez fou pour lui tenir tête.

Honnêtement, Ichiji n'avait jamais été proche du blond. Il avait toujours été le plus faible, sans doute par sa constitution d'Oméga, et dans leur enfance, un rien lui faisait peur. C'était un rêveur plus intéressé par les sentiments et la cuisine ; en d'autres termes il était tout le contraire des attentes de son père, et donc, tout le contraire de ses trois frères.
Il ne saurait dire à quel moment son tempérament s'était endurci (sans doute à la mort de leur mère) mais pour la famille, il restait une déception.

Et si Judge avait su rester calme jusqu'ici, tout avait empiré lorsque le blond leur avait expliqué son lien avec Usopp. Leur père ne s'en était toujours pas remis, et Ichiji était fatigué de l'entendre gueuler après un fils dont il s'est toujours éperdument moqué.

Et le moment présent ne faisait pas exception.

-Père, peut-on savoir ce que notre crétin de frère a fait pour que vous soyez à nouveau en train de cracher vos tripes ?
-Ichiji, le prévient Niji.
-Quel douce manière de parler, frangin, ricana Yonji.
-Je vais passer outre pour cette fois, railla Judge. Devinez ce que Sanji m'a annoncé l'autre jour.

"Bon sang, il ferait tellement mieux de se la fermer, celui-là !" soupira le rouge en détournant le regard vers la fenêtre.

-Ne me dites pas qu'il est enceint, s'exclaffa Yonji.
-Non. Mais alors que nous discutions au sujet de son job au Baratie...
-Encore une autre raison de gueuler, pensa l'aîné en roulant des yeux.
-Il m'a dis qu'il pensait sérieusement à quitter la maison.

Niji et Yonji écarquillèrent les yeux, tout envie de rire s'étant envolée. Ichiji, lui, haussa seulement un sourcil.

-Il veut partir ?
-Oui.
-Eh bien, laissez-le. Ça nous fera un soucis en moins. De toute façon, il ne nous sert à rien.
-Tu ne comprends pas, Ichiji.

Judge tapa du poing sur la table, ses yeux lançant presque des éclairs.

-S'il veut partir, c'est qu'il a l'intention de s'installer avec son imbécile de petit-ami. Et si les gens les voient ensemble dans la rue, ça va jazzer sur nous ! Notre famille sera ridiculisée !
-Père, voyons. Vous pensez vraiment que les gens ne les ont jamais vu ensemble dans ce stupide restaurant ?

Ichiji ricana de frustration et s'éloigna de la fenêtre, les bras croisés sur son torse. Sanji avait le don d'attirer toute l'attention sur lui, ce qui le gonflait sérieusement.

-Qu'il parte si ça lui chante. Quand il s'apercevra que la vraie vie n'est pas aussi simple que ce que son conte de fée veut bien lui faire croire, il viendra ramper à nos pieds et sera aussi docile qu'un chaton.
-Messieurs, je suis du même avis qu'Ichiji.

Les quatre hommes se tournèrent vers la porte, contre laquelle s'appuyait Reiju. La jeune femme leur fit son sourire charmeur, et vint s'asseoir sur le bureau de son père, sachant qu'il n'apprécierait pas du tout ce geste. Elle croisa les jambes et défia son frère aux cheveux rouges du regard.

-Enfin, d'accord à quelques détails prêts.
-Que veux-tu dire ?
-Donnez sa liberté à Sanji. Vous serez débarrassé de lui, et il sera débarrassé de vous. Vous pouvez être sûr qu'il ne reviendra pas vous voir, et mieux, il fera comme s'il n'était pas de votre famille.
-C'est bien beau, intervint Niji. Mais ce n'est pas comme s'il ne nous ressemblait pas physiquement. Les gens devineront...

Reiju lui jeta un regard noir, qu'il n'apprécia pas du tout. Malgré tout, il ne rajouta rien.

-Ton frère a raison, Reiju.
-Ça m'étonnerait que vous ayez de meilleure idée, père. Sinon, ça ne ferait pas des mois, que dis-je, des années que vous vous énervez après votre...oserais-je le dire..."fils".
-Cesse de te moquer de moi !

Elle descendit du bureau et agita ses cheveux, toisant sa famille d'un regard supérieur.

-Allons, vous n'avez pas besoin de moi pour paraître ridicule. Sanji, lui, à la classe.

Elle les salua d'un signe de main et quitta le bureau sans fermer la porte. Lorsqu'elle sortit du bâtiment, elle regarda le message que Sanji lui avait envoyé avant qu'elle n'aille rendre visite à leur famille.

"N'y va pas, Reiju. T'as pas besoin de te les mettre à dos, toi aussi."

-Désolée, petit frère. Mais il est temps que quelqu'un réagisse.

Elle rangea son téléphone, monta dans sa voiture, démarra et sortit d'une parking en direction du centre-ville.

***

-C'est une belle petite maison que vous avez là, complimenta Sabo en se saisissant du verre qu'Ace lui tendait.
-J'avoue, de toute beauté, acquiesça ce dernier en s'asseyant dans le canapé.
-Vous avez déjà dis ça pensant l'emménagement, rit Luffy, assis à même le sol.
-Bah, on le pense toujours.

Le plus jeune ricana, et regarda autour de lui. Il fronça les sourcils et se pencha vers Ace.

-Eh, où est Marco ?
-Dans ton jardin, Haiko avait envie de marcher un peu.
-Ah, OK !
-Tu croyais qu'il était où ?
-Là où y a Zoro.

Ace pencha la tête sur le côté, alors que Sabo pouffait à côté de lui.

-Euh...Zoro dort dans la chambre, non ? C'est bien ce que t'as dis ?
-Oui.
-Pourquoi Marco serait dans votre chambre ?
-Je sais pas.
-Pourquoi tu paniques, alors ?!
-Ace, calme-toi. Luffy est juste très protecteur. C'est normal puisqu'ils vont avoir un bébé.

Les deux bruns clignèrent des yeux, se regardèrent, et hochèrent vivement la tête. Ils avaient compris.

-Alors, poursuivit le blond. J'ai entendu dire que vous aviez trouvé les prénoms ?
-Oui ! Mais on n'en a pas assez.
-Comment ça ?
-On aura peut-être des jumeaux.
-Ah bon ?!
-C'est Sanji qui l'a dis.
-Oui, mais ça veut pas dire que vous en aurez forcément...
-Je sais.

Il replia ses genoux contre lui et enroula ses bras autour, posant son menton dessus.

-Dites...vous m'imaginez, en papa ?
-Pourquoi cette question ?
-Je ne sais pas...peut-être que je ne serai pas si doué que ça...
-Je comprends ce que tu ressens, sourit tendrement Ace. Je suis passé par là moi aussi.

Sabo croisa les bras et fronça les sourcils.

-Tu sais Luffy, poursuivit le Portgas, encore aujourd'hui, j'ai un peu de mal à m'imaginer que je suis parent en étant aussi jeune.
-Pourtant, t'es une chouette maman !
-Tu veux sans doute dire "Papa"...
-Qu'est-ce qui te fait peur, Luffy, demanda la blond.
-Bah...principalement, de gâcher la vie du bébé, et celle de Zoro, et de décevoir tout le monde...

Ace eut un frisson au mot "déception" alors que le visage de son père lui venait à l'esprit.

Roger n'était jamais venu le voir à la maternité. Il n'a que brièvement vu Haiko, et n'avait pas cherché à le connaître, ni même à connaître Marco d'ailleurs. Alors souvent, Ace s'était demandé s'il était une déception pour lui, et si c'était pour cela qu'il s'obstinait à rester hors de sa vie.

Sabo saisit les mains de ses frères et leur parla d'un ton sans appel.

-Vous gardez beaucoup trop de choses pour vous. Vous devez parler de vos doutes, de vos peurs, de vos colères. Marco et Zoro ne peuvent pas tout deviner, si vous ne leur dites rien, ça va se retourner contre vous, et vous le regretterez tôt ou tard. Croyez-moi...

Il jeta un regard en coin à Ace, alors que le cadavre de l'Oméga trouvé il y a quelques semaines lui revint à l'esprit. Malheureusement, même si ses frères avaient compris l'importance de se confier à leurs conjoints respectifs, il était sûr qu'il n'allait pas le faire de sitôt.

Ils entendirent alors des pas traînants, et Zoro apparut à l'entrée du salon, l'air visiblement fatigué.

-Ah, on a des invités. Luffy, t'aurais dû me réveiller...
-Tu as besoin de dormir, Zoro. Le bébé te prend toute ton énergie.
-Je vais bien, ne t'en fais pas.

Il lui fit un sourire rassurant, mais personne ne le cru vraiment. Marco arriva avec Haiko dans les bras, les deux ayant les joues rouges à cause du froid. Le bras du blond frôla l'épaule de Zoro, et Luffy se leva d'un bond pour se glisser entre eux.

-Bon, s'exclama-t-il en passant un bras autour de la taille de son homme. Et si on commandait des pizzas ?!
-Bonne idée, sourit Zoro. On a fin, le bébé et moi.

Ils prirent la direction de la cuisine, et juste avant d'y entrer, Ace chuchota à Sabo d'un ton rieur :

-Je crois que j'adore le côté surprotecteur de notre petit frère.

***

Plusieurs semaines étaient passées, et le ventre de Zoro a bien grossi. Il s'offrait tous les jours un petit moment pour s'observer dans le miroir ; bizarrement, c'était vraiment quelque chose qui lui plaisait, même s'il n'aurait jamais imaginé ressembler à cela un jour.

En revanche, la grossesse lui pompait beaucoup d'énergie, et il avait tendance à dormir énormément. Enfin, plus que d'habitude. Et quand il ne dormait pas, et que Luffy n'était pas à la maison, il allait souvent au dojo de son père pour voir l'exercice des nouvelles recrues. Sa condition l'empêchait de s'entraîner, alors il avait vraiment hâte d'accoucher pour se remettre en forme.

Bon, et aussi parce qu'il avait très envie de voir à quoi allait ressembler leur enfant.

-Oi Marimo, tu rêves ?!

Le vert cligna des yeux et regarda Sanji, assit en face de lui.
Zoro sortait peu de la maison, mais le cuistot venait lui rendre visite quand il ne travaillait pas et qu'Usopp était au lycée. On pourrait trouver étrange que les deux restent souvent seuls, étant donné qu'ils ne cessaient de se disputer. Mais Luffy avait demandé à Sanji de veiller sur son amour en son absence, de peur qu'il ne lui arrive quelque chose. Et son côté protecteur a fait qu'il ne pouvait demander ce service qu'au Vinsmoke. Impossible de laisser Zoro seul avec un Bêta ou un Alpha !

-Marimo, Luffy n'est pas le seul à s'inquiéter. T'es tellement épuisé...
-Vous vous en faites pour rien. Je suis fort, je vais tenir le coup.
-Mouais, ménage-toi quand même.

Il s'appuya sur une de ses mains et regarda le ventre de Zoro. Son maillot était un peu petit, car il était difficile de trouver des vêtements adaptés au tas de muscle qu'il formait. Malgré tout, le voir ainsi était très attendrissant.

-Ah, la chance que tu as...
-T'as vu.
-Cette modestie...

Le vert posa son verre (toujours de jus) sur la table et plongea son regard dans celui de son ami.

-Pourquoi tu fais pas un bébé, toi aussi ?
-Parce que nous au moins, on va attendre que les deux parents soient adultes, Baka !
-Oh ça va !

Sanji ricana, mais son regard se fit soudain triste, ce qui étonna Zoro.

-Oi, y a quoi ?
-J'ai du mal avec le fait d'être un Oméga. J'aurais aimé être Alpha...ou même Bêta...
-Je vois pas ce qu'il y a de mal à être Oméga. Imagine un peu si t'avais été un Alpha : t'aurais été élevé comme des crétins de frères, tu serais devenu encore plus invivable que tu ne l'es déjà, et t'aurais été bien malheureux, crois moi.
-Peut-être, mais Usopp et moi n'aurions pas eu tant de problèmes...
-Vous êtes soudés malgré tout, c'est ce qui fait que vous êtes un beau couple.

Il regarda l'heure, et un sourire prit place sur ses lèvres. Sanji ne comprit pas son comportement, et il s'étonna de le voir se lever, au milieu de leur conversation. Le bretteur partit dans la chambre, et le blond le suivit. Il s'appuya contre la porte, et le regarda faire son rituel quotidien.

-Tu fais quoi, tête de mousse ?
-Je m'observe.
-Je ne te savais pas si narcissique.
-Baka ! Tu peux pas comprendre, t'es pas enceint !

Sanji pouffa, et en silence, il le vit se tourner et se retourner devant son reflet. Mais c'est qu'il était mignon, en faisant ça. Il connaissait deux personnes qui seraient jalouses si elles l'entendaient.

-Tu aimes bien faire ça ?
-Je le fais tous les jours. Je sais pas vraiment pourquoi.
-Tu riras moins quand il commencera à te donner des coups de pieds. Parce que peu importe de qui il tient, ça promet d'être coriace.
-J'ai étrangement hâte de voir ça.

Les deux hommes sourirent, et ils entendirent soudain des éclats de voix à l'extérieur.

-Ah, Luffy et Usopp arrivent...
-Luffy !
-Oi, court pas Marimo ! Si tu te casses la gueule, on sera bien !
-Comme si j'allais tomber !

Ils firent la course jusque dans l'entrée, et si Luffy éclata de rire, Usopp paniqua lui aussi a l'idée que Zoro glisse et se blesse. Mais le vert atteignit son petit-ami sans encombre et le serra contre lui en tirant la langue à Sanji.

-J'ai gagné, gros débile !
-Quel langage châtié, tête de d'algue ! Ton gosse parlera mal !
-Tss, il sera parfaitement éduqué, tu verras !
-Avec les oncles qu'il aura, c'est sûr, rit Luffy en répondant à l'étreinte de son homme.

Les 4 amis imaginèrent Marco et Sabo donner des leçons de vocabulaire au bébé, Haiko et Ace, et c'est en riant à gorge déployées qu'ils allèrent boire un coup au salon.

***

Je précise que je sors les noms d'un dictionnaire de prénoms !

Okiko : enfant de ma haute mer
Hikari : lumière, clarté

Les deux prochains chapitres vont être durs à supporter, je vous préviens 😉

Merci de votre attention !

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