Epilogue
Quelques mois plus tard...
Le juge appelle le premier témoin à la barre.
La tête haute, Héloïse se lève et s'installe sur la chaise posé à disposition. Elle jette un regard glacial à Oleg Ignatenko puis se tourne vers le juge. Il lui fait signe qu'elle peut prendre la parole.
Prenant son courage à deux mains, elle déclare d'une voix tremblante face à l'émotion qui la submerge :
" J'ai découvert le corps de mon mari quand je suis rentrée à la maison après avoir récupéré mes filles à l'école.
Elle laisse échapper un sanglot mais se ressaisit aussitôt :
- J'ai tout de suite compris que quelque chose clochait quand j'ai vu une enveloppe adressé à mon nom posé sur la table de la cuisine. J'ai ordonné aux filles d'aller jouer dans leur chambre et je l'ai ouverte. J'ai découverte sa lettre de suicide, ses derniers mots étaient écrit sur cette feuille de papier. Et comprenant ce qui s'était passé, je me suis précipitée dans la salle de bain et j'ai aperçu la flaque de sang qui se répandait sur le sol et mon mari un couteau à la main, allongé par terre. Il avait les yeux fermés. Sans tout cette mare de sang, on aurait pu croire qu'il dormait. Mais ce n'était pas le cas, il s'était ôté la vie par sa faute ! Rugit la femme de la victime en direction de l'accusé.
Ce dernier ne réagit pas et se tait regardant droit devant lui.
Le procureur se permet de demander d'une voix pleine de compassion :
- Comment avez-vous annoncé à vos filles Azalée et Maëlys la mort de leur père ?
La veuve le dévisage étonnée mais prend le temps de répondre à sa question :
- J'étais effondrée et bouleversée qu'il est pris cette décision sans m'en parler. J'étais en colère contre lui d'être parti et de me laisser seule avec nos enfants à élever. Leurs dire que leur père était mort est la chose la plus difficile que j'ai eu à faire de toute ma vie. Cela m'a brisé le cœur de leur annoncer qu'elles ne verront plus jamais leurs père qu'elles adoraient tant. Affirme la rousse en jetant un coup d'œil à ses enfants qui observent la scène aux côtés des demi-frères et sœurs de la victime : Hyssan et Trixie.
- Avez-vous en votre possession la fameuse lettre de suicide de votre mari madame ? Interroge l'avocat de l'accusé.
- Oui. Répond t-elle en la saisissant dans son sac à main.
- Pouvez-vous nous la lire si vous vous en sentez capable madame ? Questionne l'avocat d' Oleg.
- Oui, je vais le faire. Annonce la mère des enfants en fermant les yeux et en prenant tout l'énergie dont elle va avoir besoin en regardant le visage de ses filles qui lui sourit
Elle se racle la gorge et commence :
- Héloïse, ma chère Héloïse pardonne moi pour ce que j'ai fait. Tu ne mérites pas de souffrir par ma faute ni par quiconque d'ailleurs. Tu es la femme de ma vie et tu le resteras. Tu es la personne qui compte le plus à mes yeux avec nos filles. A tes côtés j'ai pu découvrir ce qu'était le bonheur et je t'en remercie. Cela m'a ouvert les yeux sur ce qu'était réellement la vie : des hauts et des bas. C'est comme sur une montagne russe, on fait des loopings, on a la tête à l'envers puis il y a un mélange de peur et d'excitation. Voilà ce qu'est la vie : un ascenseur émotionnel. Je sais que tu ne comprendras certainement pas mon choix, tu le trouveras peut-être égoïste mais je veux que tu saches que je l'ai fait pour sauver notre famille. Je l'ai fait pour protéger Azalée et Maëlys. Elles valent la peine que je me batte pour elles car elles sont celles qui apportent la lumière dans ma vie. Vous trois, mes tendres petites femmes sont celles qui ont éclairé mon chemin. Vous êtes ma planète, mon monde, mon oxygène, mon tout. Sans l'une de vous je ne saurais survivre. Et c'est pourquoi j'ai décidé de m'ôter la vie. Je n'ai pas eu le choix Héloïse, c'était soit ça soit Oleg allait s'en prendre à nos enfants. Je ne peux pas me permettre de risquer la vie de nos filles. C'est inenvisageable ! Pour moi c'était la seule et unique solution pour mettre fin à ce cauchemar. Je ne regrette rien de ce que j'ai vécu avec vous, j'ai profité de chaque moment à vos côtés. J'ai vécu la plus belle vie qu'un homme puisse espérer et c'est grâce à vous. Je vous remercie pour tout votre amour et votre soutien. Je ne le mérite pas. C'est à cause de moi et moi seul que nous sommes dans cette situation. Je suis tellement désolé de vous avoir mis en danger. Mais ce que je regrette par-dessus tout c'est d'infliger toute cette souffrance à Héloïse et Azalée. Infliger toute cette douleur aux personnes que j'aime le plus au monde me brise le cœur à un point tu ne peux l'imaginer. Je sais qu'elles sont vaillantes comme leur maman et qu'elles s'en sortiront dans la vie. Ce sont mes trésors, et je les aime plus que tout au monde. Je ne veux pas qu'elles m'oublient mais s'il te plaît ma chérie, refais ta vie. Ne te noies pas dans le chagrin, la vie est trop courte pour ne pas en profiter. Fais des rencontres quand tu seras prête, et surtout amuse toi et prend bien soin de nos merveilleuses filles. Rappelle leur que leur père sera toujours là dans leur cœur quoi qu'il arrive. Elles n'auront qu'à regarder le ciel et parmi toutes ces étoiles au dessus de vos têtes je serai là à vous regarder et à vous faire signe. Héloïse tu es l'amour de ma vie et je t'aime plus que l'infini. Je veux juste que tu saches que je vous aime vous, mes 3 soleils et que je vous aimerai toute l'éternité. " Conclut Héloïse les larmes aux yeux.
L'avocat de l'accusé remercie la femme pour cette lecture et le juge informe à Héloïse qu'elle peut disposer.
Difficilement la jeune femme rejoint sa place auprès de ses filles et elle les sert fort dans ses bras.
Le juge appelle le second témoin à venir à la barre.
C'est alors au tour de Karen de se lever et de s'installer sur la chaise.
Oleg l'observe perplexe mais ne fait aucun commentaire. Le procureur commence alors l'interrogatoire :
"Comment avez-vous connu Oleg Ignatenko monsieur ?
- On était au même collège et on s'est tout de suite lié d'amitié avec un autre ami à nous qui s'appelle Isaac. Explique calmement Karen en regardant intensément son ancien ami.
- Et qu'avez-vous fait pendant vos années de lycée ? Enchaîne le procureur.
Le témoin jette un regard à Oleg et affirme en toute sincérité :
- Nous avons vendu toute sorte de drogues illicites pendant trois ans ensemble.
- Et vous avez une raison particulière pour cette activité illégale ? Questionne le procureur.
- Pour récolter beaucoup d'argent en peu de temps.
- Avez-vous des soucis d'argent dans votre famille Karen ?
- À vrai dire, je vivais seul avec ma mère et elle avait du mal à payer les factures... avoue le témoin d'une petite voix.
- Donc c'était pour rendre service à votre mère que vous faisiez cela et pour vos amis, vous connaissez leurs motivations ? Demande le procureur.
- Pour Isaac c'était pour le mettre de côté pour ses sœurs et Oleg c'était juste pour se sentir puissant. Affirme t-il.
- Puissant, c'est à dire ? Vous pouvez clarifier vos propos ?
- Oleg se prenait pour le roi du monde. L'argent lui montait à la tête ! Il a toujours été froid et distant avec les autres. Cependant, il l'était jamais avec nous et pourtant il a commencé à le devenir...
- Objection ! Cela n'a aucun rapport avec le suicide de Pholien Thurner. Coupe l'avocat de l'accusé.
- Ça vient, ça vient ! J'allais y venir. Rétorque le procureur. En jetant un coup d'œil au juge.
Ce dernier déclare d'une voix claire :
- Objection refusé, poursuivez.
L'avocat d' Oleg se renfrogne sur sa chaise et écoute attentivement la suite de l'interrogatoire :
- Comment avez-vous rencontré Pholien Thurner ? Interroge le procureur à l'attention du témoin.
- C'est après sa fuite du foyer. Il y avait des affiches partout de sa disparition dans la rue. Nous l'avons trouvé dans un parc et nous lui avons proposé un endroit où loger en échange de quelques services... raconte l'homme.
- Et quelles étaient ces services ?
- Il devait donner la marchandise à nos clients et réceptionner l'argent. Il faisait le travail à notre place. Révèle Karen, gêné
- Combien de temps Pholien est resté avec vous ?
- 3 mois, il est parti après avoir dénoncé Oleg à la police
- Et pourquoi a-t-il fait cela ? Questionne le procureur intrigué.
- Parce qu' Oleg lui parlait comme un chien. Il le rabaissait sans cesse et le traitait comme un moins que rien. Il ne le respectait pas. J'imagine que Pholien en a eu assez et à voulu lui donner une bonne leçon.
- Et pourquoi balancer Oleg à la police et pas Isaac et vous ? Demande le procureur.
- Parce qu'on s'entendait bien avec Pholien. On ne lui a jamais manqué de respect, on lui a toujours bien parlé. J'appréciais ce gamin, c'était en quelque sorte un petit frère. J'aimais sa compagnie, c'était un chouette gamin. On n'aurait jamais dû profiter de lui et lui faire faire toutes ces choses. C'était irresponsable de notre part et je le regrette. Je regrette ne pas avoir pris la défense de ce pauvre gosse. Si j'avais ouvert ma bouche, rien de tout cela ne serait arrivé. Déclare Karen d'une voix cassé, plein de remords.
- Avez-vous revu Pholien depuis qu'il a dénoncé Oleg à la police et qu'il s'est enfui ?
- Il est venu me voir 15 jours avant sa mort, il était tard le soir. Il a trouvé mon adresse via internet et il est venu me rendre visite.
- Pourquoi est-il venu voir après toutes ces années ? Questionne le procureur.
- Pour prendre de mes nouvelles et il a dit qu'il était content d'apprendre que j'ai réussi à refaire ma vie. Il m'a informé qu' Oleg était sorti de prison et qu'il le menaçait et l' harcelait. Il est venu en parti pour me demander des conseils sur comment arrêter de faire en sorte qu' Oleg le menace.
- Et que lui avez-vous répondu ?
- Il m'a demandé s'il aimait l'argent. Et je lui ai répondu que oui c'est ce qu'il comptait le plus pour lui. Pholien m'a interrogé pour savoir si j'avais une idée de où est-ce qu' Oleg planquait son fric. J'ai supposé que c'était au hangar où on s'était installé plus jeunes et où on a hébergé Pholien. Ce dernier comptait voler l'argent et faire chanter Oleg avec mais au dernier moment il a changé d'avis.
- Savez-vous pourquoi il a changé d'avis au dernier moment ?
- J'imagine qu'il s'est rendu compte qu'il allait commettre une grosse erreur. Répond le témoin d'une voix calme.
- J'en ai fini avec vous. Conclut le procureur.
- L'avocat de l'accusé voudrait poser une question au témoin ? Demande le juge.
- Oui, j'en ai une. Dit l'avocat d' Oleg en s'approchant de Karen.
Il le regarde droit dans les yeux et déclare :
- Vous affirmez que Pholien est venu vous voir et vous a raconté qu' Oleg le menaçait et l' harcelait. Mais avez-vous des preuves qui confirme vos propos ?
- Si vous consultez le relevé des messages entre Pholien et Oleg vous aurez tous les preuves qu' il vous faut. Affirme du tac au tac Karen, amusé.
L'avocat de l'accusé retourne s'asseoir tout en observant le juge qui lit le relevé de la conversation apporté par le greffier.
Il ne laisse montrer aucune émotion et ne voyant aucune chose à ajouté, il informe le témoin qu'il peut retourner à sa place.
Karen se lève et jette un regard haineux à l'accusé.
La salle est plongé dans un silence totale où tout le monde attend le verdict final.
Le juge regarde l'auditoire et annonce haut et fort :
" L'accusé est jugé coupable de l'incitation au suicide de Pholien Thurner. Il a recourt donc à une peine de 3 ans de prison et de 45000 euros d'amende. "
Un brouhaha éclate dans le tribunal mais ce qui prime est surtout l'énorme soulagement pour les proches de la victime.
Même si Karen va faire de la prison pour sa déclaration, il est persuadé d'avoir pris la bonne décision. Il l'a fait pour rendre hommage à Pholien, son ami.
Sa peine sera réduite car il a apporté son aide à l'enquête. Il ne verra même pas le temps passer.
Amis, frère, sœur, femme et enfants sont tous soudés et incarnent à cet instant là l'unité. Justice a été rendu et de là où il est, Pholien observe cette scène heureux de voir tous ses proches réunis et en sécurité.
Car au final c'est tout ce qu'il espérait : protéger les gens qu'il aime. Il les a peut-être quitté mais il ne regrette en rien sa décision.
Pour lui, il a fait le bon choix. Cela a permis de mettre cette ordure là où est réellement sa place : en prison mais surtout cela a permis à ce que ses proches se rencontrent et forment une famille.
Une vrai famille qui va au-delà du sang, une famille qui sera toujours là les uns pour les autres, qui sera toujours là pour s'aider mais surtout pour s'aimer...
***
Voilà le dernier chapitre qui conclut cette histoire !
Quels sont vos avis sur cette fin ?
J'espère de tout coeur que vous avez apprécié votre lecture, si c'est le cas n'hésitez pas à cliquer sur la petite étoile, cela fait toujours plaisir :)
Merci d'avoir lu cette histoire jusqu'au bout, vous savez pas à quel point cela me touche ♡
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