Chapitre 6

Flashback : 17 auparavant

La sonnerie se fait entendre et tous les enfants se précipitent vers le portail pour sortir. Leurs parents les attendent patiemment devant pour les récupérer. 

Moi aussi comme tous ces écoliers, j'attends que ma maman vienne me chercher. Les minutes passent, je ne m'inquiète pas pour autant. Maman a l'habitude d'être en retard, elle va arriver d'ici peu de temps, j'en suis persuadé. 

La cour se vide petit à petit jusqu'à ce qu'il ne reste que moi et ma maîtresse. Peut-être que maman est retenu plus longtemps au boulot ? Cela peut arriver... 

L'institutrice décide alors d'appeler ma mère. Elle ne répond pas. Puis elle essaye de joindre mon père. Son téléphone est éteint. 

C'est étrange ! Il y a toujours un des deux qui répond d'habitude. Ce n'est pas normal. Il y a quelque chose qui cloche. 

C'est à ce moment-là que je commence à paniquer. Où est ma mère ? Elle a oublié de venir me chercher ? Elle a oublié l'existence de son fils ? Elle m'a renié de sa vie ? 

Je m'affole et l'enseignante tente de me calmer en me disant des mots réconfortants. Cela fonctionne et peu à peu je me ressaisis en essayant de me convaincre qu'il ne leur est rien arrivé.

 Soudain je repère une silhouette féminine, j'ai de nouveau de l'espoir. Mais cette lueur s'éteint très vite quand je constate que ce n'est pas ma mère qui se dirige vers nous mais une agent de police.

 Elle croise mon regard et m'adresse un sourire triste. Mais que se passe-t-il ? Pourquoi c'est elle qui est là et pas maman ? 

J'observe la scène qui se déroule sous mes yeux sans prononcer un mot : La policière chuchote quelque chose à l'oreille de l'institutrice et cette dernière éclate en sanglots. 

Pourquoi ma maîtresse pleure ? Qu'est-ce que lui a annoncé la fameuse policière ? 

Cette dernière se met à genoux pour être à ma hauteur, prend son courage à deux mains pour me révéler d'une voix pleine de délicatesse :

" Tes parents ne sont plus là Pholien, ils sont partis pour le pays des anges. "

Je la dévisage abasourdi ne comprenant pas un mot qu'elle vient de prononcer.

Voyant mon incompréhension, l'agent de police éclaircit ses propos toujours d'une voix douce, presque rassurante :

" Ton papa et ta maman sont morts dans un accident mon garçon. Je suis désolée... "

Le choc que j'éprouve face à sa révélation est tellement fort qu'il me cloue sur place. Je ne trouve pas les mots pour exprimer l'immense tristesse qui m'envahit. 

Ils étaient en vie ce matin, tout allait bien. Et voilà que ce soir ils ne sont plus de ce monde. Pourquoi le monde est-il si cruel ? 

Je regarde la femme en face de moi et d'une toute petite voix je parviens à dire sans m'effondrer en pleurs :

" Que s'est-il passé ? ''

La jeune femme me dévisage, de l'inquiétude se lit à travers ses yeux. Elle a peur de ma réaction.

 Elle prend une longue inspiration pour se donner du courage , pose une main sur mon épaule d'un geste affectueux et me dévoile :

" Ils étaient à la banque, c'était une journée tranquille. Il n'y avait pas beaucoup de clients à cette heure-là. Et il y a eu un braquage... Des hommes armés et cagoulés se sont introduits dans le magasin. Ils ont menacé ta mère qui était à l'accueil, et elle allait prévenir la police quand elle s'est fait tirer dessus. Ton père qui était dans son bureau, a entendu les coups de feu et a accouru vers le hall. Quand il a vu ta maman effondrée sur le sol il s'est précipité vers elle et a essayé de stopper l'hémorragie. En vain, elle avait pris une balle en plein dans la poitrine et se vidait de son sang. Il était anéanti, il voulait se venger et faire payer les coupables. Il a composé le numéro de la police sur son téléphone et c'est moi qui ait décroché. Il m'a expliqué la situation et avant que je ne lui dise quoi faire pour se protéger, j'ai entendu un coup de feu et ça a interrompu la conversation. Il avait été abattu par un de ces hommes sans scrupule. Je me suis rendu sur place le plus vite que j'ai pu. Et j'ai constaté qu'il n'y avait aucun survivant, tous les employés avaient été tué. Grâce aux caméras de surveillance de l'épicerie d'en face on a repéré la marque d'immatriculation de leur voiture et on est parvenu à les retrouver et à les arrêter. Ils vont payés pour ce qu'ils ont fait à tes parents mon grand je te le promets. On ne va pas les laisser s'en tirer comme ça ! "

Je suis bouche bée, je n'en crois pas mes oreilles. J'apprécie la franchise de la policière, elle ne m'a pas ménagé. Elle m'a dit la triste vérité sans oublier le moindre détail. Je lui en suis reconnaissant de me parler comme à un adulte et non un enfant.

 Elle comprend la peine que c'est de perdre quelqu'un mais surtout le fait de se torturer la cervelle en se répétant qu'on aurait pu les épargner. 

Cela me réconforte un peu le fait qu'elle ne m'est rien caché. Comme ça au moins je suis fixé, je sais ce qui leur est arrivé. 

Je n'ai pas à me faire mille et un scénarios de leurs morts mais seulement un. Je sais à présent que je n'aurais rien pu faire pour les sauver. Cela me blesse encore plus car ils sont morts avec l'impossibilité d'être secourus. 

Ça leur est tombé dessus mais ça pouvait très bien être leurs confrères au bout de la rue. Mais non ces braqueurs ont choisi la banque où mes deux parents travaillaient.

 Ils étaient tellement obnubilés par l'argent qu'ils n'ont pas pensé aux autres choses qu'il y avait autour : des personnes. 

Cela ne leur est pas venu à l'esprit d'épargner la vie d'êtres humains. Non, ils ne se sont pas posé de question et ont employé la manière forte, sans hésitation. 

Ils ont tué tous ces innocents, tous ces employés qui avaient des proches à qui ils tenaient plus que tout. Toutes ces familles brisées par quelques hommes n'ayant pas de moral.

 Ils ne méritaient pas ce qui leur est arrivé. Ce sont des gens bien, ils ne faisaient que leur travail !

 J'espère de tout cœur que ces pourritures qui ont osé enlever la vie de mes parents vont croupir en prison pour le reste de leur vie. C'est tout ce qu'ils méritent ! 

Comment cela se fait-il qu'il existe ce genre de personne sur terre qui commettent des actes irréparables ? N'ont-ils pas de consciences ? Qu'est-ce qui tournent pas rond chez eux ? 

Ils décident de qui a le droit de vivre ou pas ? C'est insensé. 

Qui sont-ils pour éliminer des gens comme ça juste pour une question d'argent ? 

Alors maintenant l'argent, c'est plus important qu'une vie ? 

Cela me dégoûte de voir qu'ils existent des monstres comme cela qui sont encore libres dans la nature. 

Dans mes pensées sombres et douloureuses; je ne remarque pas que l'agent de police est toujours à genoux et décrypte ma réaction, soucieuse.

 Je plonge mes yeux dans les siens et je m'y accroche n'ayant plus aucun repère à quoi m'agripper. Instinctivement, elle me prend délicatement dans ses bras et me serre en espérant soulager mon chagrin. 

Malheureusement cela ne marche pas, même avec tous les câlins du monde, rien ne pourra ramener mes parents à la vie. Il ne reste que moi, le petit Pholien âgé de 7 ans qui va devoir s'adapter à vivre avec cette réalité si dure à accepter.

 La policière me demande d'une voix maternelle :

" Tu as de la famille en dehors de tes parents mon grand ? 

- Non, je ne connais pas les grand parents du côté de ma mère. Et ceux du côté de mon père sont morts. Je lui affirme honnête.

- Et tu n'as pas de tante ou de tonton ? Me questionne t-elle d'une voix calme.

- Non je ne crois pas.

- Tu sais ce que cela signifie mon grand ?

- Non. Je réponds confus.

- Tu vas devoir aller en foyer si personne ne peut te prendre en charge. M'annonce t-elle tristement.

- Je vais changer d'école ? Je la questionne inquiet de perdre mes amis.

- Non, tu vas rester dans cette école mon grand.

- D'accord. " Je réponds un tout petit soulagé.

Je ne peux pas imaginer perdre mes parents et mes amis à la fois, cela serait insurmontable.

" Viens Pholien, on va passer chez toi prendre tes affaires et je vais te conduire au foyer. " M'informe l'agent de police à contre cœur.

Je prends la main qu'elle me tend, adresse un geste amicale à mon institutrice qui me le rend difficilement, elle a les larmes aux yeux. 

Puis je suis la femme jusque dans sa voiture et je m'installe à l'arrière en attachant ma ceinture. C'est le début d'un nouveau départ pour moi. Et je ne l'ai pas choisi. 

Comment je vais parvenir à surmonter tout ça ? Avec quelle force je vais affronter ce qui m'attend ? Comment je vais effacer cette douleur qui s'installe dans ma poitrine et qui ne semble pas vouloir partir ? 

J'en ai aucune idée, alors pour éviter de penser à tout ce qui me réserve, je me focalise sur le paysage qui défile à travers mes yeux. 

Le temps de quelques instants, tout ce qui me préoccupe a disparu. 

Cependant, quand je dépose un pied dans ce foyer, tout revient et se bouscule dans ma tête. Je n'arrive pas à chasser ces pensées qui monopolisent tout mon cerveau.

 Je suis donc résolu à renforcer le couteau dans la plaie et me faire encore plus de mal en m'imaginant la mort brutale de mes parents. Je suis dans un cercle vicieux où je mélange fiction et réalité. 

Je ne sais pas si je vais parvenir à ne pas sombrer dans la folie à cause de cet événement qui s'est produit et qui ne peut pas être réparé... 

***

Voilà le 6ème chapitre !

Alors vous vous attendez à ce que les parents de Pholien meurent de cette manière ?

Quels sont vos avis sur ce chapitre ? Vous avez aimé ? 

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