Chapitre 20
Avant de partir pour le boulot, je prends le temps d'embrasser les 3 femmes qui partagent ma vie.
Je leur répète que je les aime, je veux qu'elles le sachent et qu'elles ne l'oublient pas.
Après un baiser sur les lèvres de ma tendre femme et un gros câlin avec mes jumelles, je sors de la maison.
Je prends la voiture et je me dirige comme chaque matin au bureau. Je prends un rapide café pour me donner de l'énergie et je commence le travail.
Aujourd'hui est une journée tranquille, je ne dois m'occuper que de deux programmes informatiques. Je suis chanceux ! Sans perdre de temps, je me mets au boulot.
Tellement focalisé sur le programme, je ne remarque pas mon téléphone qui ne cesse de vibrer. C'est Chloé, qui me l'indique.
Je la remercie et je consulte mon cellulaire. Ce que je découvre me fait la sensation d'une gifle. Oleg m'a envoyé plusieurs messages qui me glacent le sang :
Tic
Tac
Tic
Tac
Tic
Tac
L'heure tourne Pholien, tu as pris une décision ?
Pendant quelques instants j'avais oublié que ce connard me pourrissait la vie.
À vrai dire, hier soir ne trouvant pas le sommeil, j'ai beaucoup réfléchi. Je me suis fait mille et un scénarios jusqu'à à avoir mal au crâne.
Je me suis tellement pris la tête que j'en ai perdu la raison. Je ne sais plus ce que je dois faire. Je ne suis plus apte à avoir un raisonnement purement réfléchi.
Je suis perdu, complètement à la rue. Tout ce que je sais c'est que je dois agir et vite. Ce gars là ne bluffe pas, je sais qu'il serait capable de s'en prendre à mes filles juste pour assouvir sa vengeance.
Cependant si j'accepte ce qu'il me demande de faire, cela blessera d'autant plus ma famille et surtout mes enfants qui se retrouveront alors sans père.
Dans tous les cas, je suis perdant dans l'histoire. Mais rien ne m'empêche d'aller voir la police et de tout leur raconter. De leur montrer que ce fou m' harcèle et menace ma famille.
Ils le mettront en prison et je serai tranquille, ma famille sera sauvé.
Mais pour combien de temps jusqu'à ce qu'il sorte et qu'il soit encore plus motivé que jamais à vouloir ma perte ?
Combien de temps avant de nouveau vivre dans la peur ?
Combien de temps avant de devenir parano ?
Combien de temps avant que je finisse dans un asile si ce dernier me retrouve et s'en prend de nouveau à ma famille ?
Je ne peux pas supporter de vivre comme ça en surveillant sans cesse mes arrières. Mais surtout je ne peux pas vivre sans mes filles à mes côtés.
Je dois faire tout mon possible pour assurer leurs sécurités, une vie paisible. Et Oleg est un obstacle à cela.
Et pour l'éliminer, le seul moyen est de me soumettre à sa volonté. Et ce qu'il veut plus que tout au monde c'est ma mort.
Et s'il faut en arriver là pour assurer la vie de mes filles et qu'il les laisse tranquille, alors je le ferais.
Même si cela va briser ma femme et même mes enfants. Même si elles ne me le pardonneront peut-être jamais.
Même si cela me fait mal au cœur de leur faire subir cela, je dois le faire, pour elles. Pour leur sécurité.
Je serai serein que si je suis certain qu'il ne leur arrive rien. Et le seul moyen pour que cela arrive c'est de m'ôter la vie.
Même si je n'en ai aucune envie, que j'ai encore pleins de choses à vivre et à découvrir.
Je suis heureux de ce que j'ai eu la chance de vivre, ce n'est pas le cas de tout le monde de se sentir bien dans sa peau.
De trouver des personnes sur qui compter et qui te donne tout l'amour dont tu as besoin pour avancer.
Tout le monde n'a pas cette chance d'avoir une famille. Moi je l'ai et c'est la meilleure famille qu'il existe sur la terre, et c'est tout ce dont j'avais besoin.
Et comme c'est ce qui m'importe le plus au monde, je me dois de la protéger. Même si pour cela je dois la quitter.
Je chasse ces pensées moroses et termine rapidement mon travail. Je le dépose sur le bureau de mon patron et pars.
Nerveux, je me rends chez moi et j'ouvre la porte. Je ne sais pas par quoi commencer.
Je regarde l'heure de ma montre, il est 15 heures. Il faut que je me dépêche avant que Héloïse ne ramène les filles de l'école.
La première initiative que je prends est de répondre à la personne que je hais le plus au monde qui mérite toute la souffrance de l'univers : Oleg Ignatenko.
Tout ce qu'il mérite c'est de pourrir en enfer et de ne jamais en ressortir. Il mérite de vivre dans une boucle éternelle où il ressasse sans cesse son pire cauchemar.
Il mérite de vivre dans la peur et la terreur jusqu'à la fin des temps.
Il mérite de ne jamais connaître le bonheur et de ne jamais être heureux. Il mérite seulement d'être condamné à la tristesse et l'abandon.
Pour la première fois, je lui envoie un message :
Tu as gagné Oleg, je vais le faire. Tu as intérêt à respecter ta part du marché.
Il me répond dans la seconde :
Marché conclu mon ami, je suis heureux qu'on est pu s'entendre ! On se voit dans l'au-delà !
Agacé, j'éteins mon téléphone et à la place je prends une feuille de papier et un stylo et j'écris.
Je couche sur le papier toutes mes émotions, toutes mes pensées insensées, tout ce qu'il reste de moi.
Je m'excuse d'avoir pris cette décision. Que c'est cruel de ma part et que ma femme et mes filles ne méritent pas de subir cela.
Elles ne méritent pas de souffrir mais je leur explique que selon moi c'est la seule solution qui peut résoudre le problème.
Je sais qu'Héloïse ne le comprendra pas. Elle m'en voudra de les avoir laisser tomber et cela me fait mal, tellement mal de les quitter moi qui ai tant de choses à vivre à leur côté.
Je ne verrai pas grandir mes filles, je ne serai pas là pour leurs mariages ou encore à la naissance de leurs premiers enfants.
Je ne serai pas là pour les soutenir dans toutes les épreuves de leurs vies. Et tout cela, c'est le prix que je dois payer pour mes erreurs du passé.
C'est ce que je dois m'infliger pour que ma famille soit en sécurité.
Et je m'en veux de leur donner cette vie. Je m'en veux de les faire souffrir.
C'est la pire chose à laquelle je dois me confronter. C'est la décision la plus difficile que j'ai du prendre de toute ma vie.
Je ne suis pas assez bien pour elles, je finis toujours par tout gâcher.
Je devais savoir que ma vie était trop parfaite pour que ce soit réellement le cas. Je devais savoir dans quoi je m'embarquais.
Mais j'ai décidé d'ignorer tous ces avertissements et maintenant les conséquences de mes actes sont que je vais les perdre.
Elles méritent d'être heureuses et de ne pas se préoccuper d'un malade mental qui s'en prendront à elles.
Je veux le mieux pour ma famille, et ce n'est pas moi.
Je m'en veux de faire subir à la femme de ma vie ma mort, je m'en veux de la rendre veuve. Mais par dessus tout, je m'en veux de faire subir à mes filles ce que j'ai subi : la mort d'un parent.
J'espère de tout cœur qu'elles sauront se relever et avancer. Qu'elles auront les épaules assez larges pour supporter toute cette souffrance.
Mais elles sont si jeunes et si innocentes. Par ma faute, elles vont se rendre compte que la vie n'est pas un conte de fée. Elles vont se rendre compte que la vie est cruelle et sans pitié.
Et je m'en veux qu'elles découvrent cela alors qu'elles sont si petites et qu'elles ont encore le droit de rêver.
Je souhaite par-dessus tout qu'elles vivent et qu'elles profitent de la vie. Qu'elles s'amusent et tentent des choses. Qu'elles ne connaissent aucun regret !
Car même si la vie est pourri, elle vaut la peine d'être vécue. Je l'ai vécu moi ma vie, et je l'ai bien vécu !
J'ai vécu les meilleures années de ma vie dès ma rencontre avec Héloïse. Et l'arrivée de ces deux petits anges a fait de moi l'homme le plus heureux sur terre.
J'ai vécue tout cela alors que j'ai toujours pensé que je n'allais jamais avoir accès au bonheur.
Et je l'ai eu grâce à ma famille et rien que pour cela je saurais toujours reconnaissant envers elle de m'avoir apporté tant d'amour.
Je peux partir serein car même si j'ai encore toute la vie devant moi, je l'ai vécu comme je l'ai toujours imaginé.
J'ai passé les plus belles années en leur compagnie et cela n'a pas de prix. J'ai ouvert mon cœur à la femme de ma vie et il sera toujours destiné à elle.
J'aime ces trois filles plus que tout au monde, voire même plus que ma vie.
Et c'est pour cette raison que je vais me l'enlever.
Je saisis un couteau et m'enferme dans la salle de bain. Je ferme les yeux et vois le visage de mon épouse et de mes filles. Cette image me donne la force pour avancer.
Je souffle un coup, rassemble tout le courage dont je dispose et je passe à l'acte.
La lame glisse délicatement sur la peau. Le sang coule à flot. Je m'envole comme un oiseau...
***
Voilà le 20ème chapitre !
Alors vous vous y attendez ?
Que pensez vous de sa décision ? Est-elle la bonne ?
Je veux connaître votre avis sur ce chapitre, je suis trop curieuse :)
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