Chapitre 19
Flashback : 4 ans auparavant...
Installé à mon poste de travail, je tente de trouver l'erreur qui fait planter le programme.
Nicolas, un collègue m'aide à cette tâche et alors que nous trouvons enfin la solution à notre problème, je reçois un appel de l'hôpital.
Mais que se passe-t-il ? Je commence à paniquer et je décroche, affolé :
- Pholien Thurner à l'appareil ?
- Oui, c'est bien moi.
- C'était pour vous annoncer que Rose Madelovia est à l'hôpital. Ses enfants sont déjà sur place, elle a voulu vous tenir au courant vous aussi. M'explique le docteur d'une voix calme.
- Que se passe-t-il ? Je le questionne stressé.
- Il ne lui reste que quelques instants monsieur, le cancer s'est propagé jusqu'à ses poumons. Je suis désolé...
- Et il n'y a pas d'autres traitements à essayer plus costaud ? Je l'interroge en tentant de ne pas accepter la terrible vérité.
- Malheureusement non monsieur, nous avons déjà tout essayé. Son système immunitaire est déjà attaqué. Rien ne peut la sauver, je suis sincèrement désolé... explique le médecin.
- J'arrive tout de suite ! Je réplique effrayé.
- On vous attend monsieur. "
Abattu, je raccroche et je me précipite vers ma voiture pour filer illico à l'hôpital.
J'arrive en catastrophe dans le hall et voyant mon visage apeuré, la réceptionniste m'indique les informations dont j'ai besoin pour trouver la chambre de madame Rose.
Je la remercie et sans perdre une minute de plus, je vais en direction de la chambre indiquée.
Je pousse la porte et découvre madame Rose dans un lit d'hôpital, des tuyaux sont placés dans ses narines pour l'aider à respirer. Elle a l'air très affaiblie.
La voir dans cette état me fait mal au cœur.
Hyssan et Trixie m'adressent un faible sourire et me laissent me rapprocher d'elle. Je n'ai pas vu beaucoup de fois ses enfants, ils sont venus lui rendre visite de temps en temps quand elle m'a hébergé.
Ils ne m'ont jamais reproché de leur avoir volé leur place ou je ne sais quoi. Non, ils m'ont accepté et m'ont compté comme un membre de leur famille à part entière.
Je ne les remercierai jamais assez de s'être comporté comme ça à mon égard. Ils ont bien été éduqué par madame Rose.
Je prends délicatement la main de cette dernière et je plonge mon regard dans le sien. J'y lis de la tendresse et surtout beaucoup d'amour.
Elle tente de se redresser pour me voir de plus près mais n'y parvient pas. Je m'approche alors encore plus près d'elle et pose ma tête sur son ventre et instinctivement ses doigts me caressent les cheveux pour m'apaiser.
Je reste là, à profiter de ce moment si précieux qui est sûrement un des derniers moments que je partage avec elle.
Elle qui m'a tant appris et tant donné va désormais me quitter. Jamais je ne cesserai d'aimer cette femme qui m'a fait devenir l'homme que je suis aujourd'hui.
Je la contemple, les larmes au yeux, effondré de constater que c'est bientôt sa fin.
Elle me serre fort la main et me murmure d'une toute petite voix :
" Ne sois pas triste mon garçon. J'ai vécu une belle vie, vous trois vous l'avez illuminé et je vous remercierai jamais assez pour cela. Maintenant que j'ai fait ce que j'avais à faire, je peux m'en aller comblée...
- Je t'aime et je t'aimerai toujours madame Rose, merci pour tout ce que tu m'as apporté sans toi, je ne serai jamais l'homme que je suis devenu. Je réponds au bord des larmes, ému par ses mots.
- Je vous aime mes enfants et je serai toujours là dans votre cœur, ne l'oubliez jamais ! "
Nous l'enlaçons tous les trois de tout notre cœur et c'est comme un accord que l'infirmière débranche la machine qui la maintenait en vie.
Un torrent de larmes inonde mes joues sans que je puisse les retenir en voyant la femme qui m'a recueilli morte dans ce lit d'hôpital.
Hyssan et Trixie m'enlacent à leur tour dans leur bras et ce contact me soulage un bref instant.
Je sors de la chambre, chamboulé. Elle ne méritait pas de partir aussitôt. Elle ne méritait pas de mourir dans ce lit d'hôpital.
Je me sens profondément mal, je ne sais pas si je vais réussir à tenir le coup face à sa perte.
Inondé par la tristesse qui me consume, je ne remarque pas l'infirmière qui m'appelle. Je sèche mes larmes d'un geste vif, lève les yeux et j'écoute ce que m'annonce la jeune femme :
" Votre femme est sur le point d'accoucher monsieur.
Je la regarde ébahie, l'incompréhension se lisant dans mon regard, elle répète :
- Héloïse Thurner va accoucher de vos deux filles monsieur !
- Mais elles ne devaient arriver que dans deux semaines ! Je réplique secoué.
- Elles sont en avance ! Je sais que ce que vous venez de vivre est dur mais vous devez vous accrocher et essayer de vous ressaisir pour être là pour votre femme d'accord ? C'est maintenant qu'elle a le plus besoin de vous ! " M'explique l'infirmière d'une voix posée.
J'opine de la tête ayant du mal à réaliser ce qui est en train de se passer. La jeune femme m'emmène dans la chambre de ma femme et quand cette dernière pose son regard sur moi, elle sourit.
Son geste me donne la force pour mettre mon chagrin de côté et de me battre avec elle. Je me précipite à son chevet pour prendre sa main en guise de soutien.
Pendant tout le moment de l'accouchement, je suis à cent pour cent disponible pour ma femme. Je suis aux aguets, prête à l'aider et à la soulager du mieux que je peux.
Après des heures de souffrance, nos 2 petites filles pointent enfin le bout de leur nez.
La sage femme vérifie qu'elles soient toutes les deux en bonne santé puis mon épouse prend nos 2 filles dans ses bras.
À cet instant précis, le sourire éclatant d'Héloïse qui enlace nos 2 enfants me remplit de joie. Je suis papa.
Je vais élever ces deux petits êtres comme m'ont élevé mes parents et madame Rose. A la pensée de la femme âgée, je n'arrive plus à refouler mes larmes.
Je craque et Héloïse me prend immédiatement la main en me demande ce qui ne va pas.
Je lui annonce que j'ai perdu madame Rose et elle qui sait que c'est une personne importante dans ma vie donne les enfants à la sage femme pour me prendre dans les bras.
Normalement c'est elle qui devrait avoir besoin du réconfort, elle qui a tant souffert pour mettre nos enfants au monde.
Ce n'est pas juste de m'apitoyer sur mon sort. Et pourtant je ne peux m'en empêcher. C'est plus fort que moi.
Madame rose était ma famille et la perdre m'anéantit.
La douleur que j'ai ressenti pour la mort de mes parents refait surface et c'est assez dur à la supporter.
Cependant, quand je regarde mes deux filles, elles me donnent le courage de chasser ces mauvaises pensées.
Elles sont mon moteur, c'est grâce à elles que je vais réussir à avancer sans à avoir à me retourner et à repenser au passé.
Une fois calmé, je regarde ma femme et je l'interroge :
" Alors comme on l'avait dit ?
- Oui, comme on l'avait dit ! Réplique t-elle en m'adressant son magnifique sourire qui me charme toujours autant.
- Alors quels sont les prénoms de vos jumelles ? Nous questionne la sage femme curieuse.
- Maëlys et Azalée. Nous rétorquons en chœur, fiers de ces prénoms.
- Ce sont de magnifiques prénoms, vous avez bien choisi ! " Commente la sage femme enthousiaste.
Je la remercie et demande à prendre une des deux jumelles dans mes bras. Ce petit être si fragile et si sublime est ma fille.
J'ai du mal à y croire. C'est trop beau pour être vrai. Je m'assois aux côtés de ma femme qui a dans ses bras notre deuxième enfant.
En regardant ma famille, je me sens plus heureux que jamais. Je me sens vivant.
Une idée me traverse l'esprit. J'en informe mon épouse :
" Je sais qu'on avait pas prévu cela, mais je me disais que vu les circonstances, est-ce que ça te dérangerait qu'on donne à une de nos 2 filles Rose comme 2ème prénom ?
- Mais oui bien sûr, avec plaisir Pholien. " Me répond Héloïse comme si c'était une évidence.
Je la remercie d'accepter ma demande. Je suis un peu soulagé de savoir qu'en quelque sorte Rose continuera de vivre à travers l'une de nos filles. Je suis rassurée.
En observant ces doux petits êtres, je me rends compte que je n'ai jamais été aussi heureux qu'à cet instant.
La fierté que j'éprouve en regardant mes enfants est inégalable. J'enlace la main de ma femme et nous restons là, sans rien dire à observer nos 2 jumelles qui sont désormais parmi nous.
Je me rends compte que ce jour est à la fois le plus triste et le plus beau de ma vie. Ce jour est un mélange de mélancolie et d'euphorie.
Ce qui est certain c'est qu'il restera graver dans ma mémoire jusqu'à la fin de mon histoire...
***
Voilà le 19ème chapitre !
Alors vous vous attendez à ce que Pholien perde Madame Rose et qu'il y ait la naissance de ses filles le même jour ?
J'espère de tout coeur que vous avez apprécié ce chapitre ;)
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