Chapitre 17
Des jours sont passés sans aucune nouvelle d' Oleg.
Je ne sais pas si je dois prendre ça pour un bon signe ou au contraire qu'il prépare quelque chose de grave.
Depuis mon entrevu avec lui, je vis dans la peur.
Jusqu'à présent même si je ne l'avais pas encore vu en vrai, j'avais un mince espoir que tout cela soit une farce.
Que ce soit un de ses codétenus qui me fait une méchante blague. Que tout ça ne soit pas réel.
J'espérais au fond de moi avoir tout imaginé. J'espérais qu'il soit toujours en prison et non pas dehors à surveiller mes moindres faits et gestes.
Devant lui j'ai fait semblant de contrôler la situation. J'ai dévoilé aucune émotion face à sa menace qui est pourtant bien réelle.
Je sais qu'à tout moment il va passer à l'action. La seule question qui reste en suspend, c'est quand ?
Quand va t-il bousiller ma vie ?
Quand va t-il la réduire en miette ?
Quand va t-il m'ôter ce que j'ai de plus cher ?
Quand va t-il m'enlever la raison qui me pousse à vivre ? Je n'en sais rien.
Et le manque de réponse me tue à petit feu. Je suis terrifié d'attendre la fatalité.
Je suis conscient que je ne vais pas y échapper et que je vais souffrir d'une manière ou d'une autre.
Je ne sais pas comment je vais réussir à tenir le coup s'il s'en prend à ma famille.
Je pense que je ne me relèverai pas. Que je resterai au sol et que je baisserai les armes. Que je cesserai de me battre.
Au lieu de me morfondre sur ce qui pourrait éventuellement arriver dans le futur, il faut tout d'abord que je me concentre sur le moment présent.
Oui, il faut que je me ressaisisse et que je profite de chaque instant ! Pour le moment Oleg a disparu de ma vie, pour combien de temps je ne sais pas.
Il faut que j'arrive à l'oublier pour me permettre d'avancer.
Je lève les yeux de mon carnet quand j'entends quelqu'un arriver. Ce n'est autre que Chloé, une collègue de boulot qui me propose gentiment un café.
Je décline poliment et me focalise sur mon travail. Rien d'autre que le programme que je dois créer ne doit avoir d'importance pour le moment.
Aucune distraction n'est possible. Il faut que je sois à cent pour cent concentré sur cette tache qui me donne du fil à retordre.
D'un côté cela me permet de penser qu'à ça et rien d'autre. C'est une bonne chose pour moi de ne pas ruminer mes problèmes.
Après des heures de réflexion, je réussis à terminer le fameux programme. Satisfait, je le dépose sur le bureau de mon patron et ce dernier me remercie tout en continuant sa conversation téléphonique.
Je sors alors du bâtiment en saluant mes collègues et me précipite vers ma voiture. Ce n'est qu'une fois installé dans ma voiture que je reçois un message.
Je déverrouille mon téléphone et m'apprête à voir le contact d'Héloïse mais ce n'est autre que mon harceleur : Oleg.
Cette fois-ci c'est une photo qu'il m'a envoyé. Effrayé de découvrir le contenu, j'appuie dessus pour la télécharger et ce que je vois me fait pousser un cri de surprise.
Mon cœur s'affole et je commence à manquer d'air. C'est une photo de mes 2 filles qui s'amusent tranquillement dans la cours de récréation.
Une légende accompagne ce cliché : ta vie ou la leurs. À toi de choisir.
Je panique et le premier réflexe que j'ai est de regarder l'heure : il est 17 heures. Héloïse est censé avoir déjà récupéré les filles et elles sont sûrement déjà à la maison à l'heure actuelle.
J'appelle ma femme en catastrophe. Cette dernière me répond dans la seconde. Je ne le lui laisse pas le temps de parler que je m'empresse de lui demander affolé :
" Azalée et Maëlys sont avec toi ?
- Oui, bien sûr qu'elles sont avec moi ! Elles sont devant la télé. Pourquoi cette question Pholien ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Me questionne t-elle inquiète.
Rassuré, je lui répond :
- Je te raconte tout à la maison. N'ouvre à personne, j'arrive.
- Ok, à tout de suite. " Dit-elle un peu secouée de cet échange.
Je mets le contact et je fonce illico à mon domicile. Une fois arrivé à destination, j'ouvre la porte et constate que mes jumelles regardent la télévision au côté de leur mère.
Je me précipite vers elles les serrer dans mes bras. Une fois que je me suis calmé, la belle rousse m'interroge du regard.
Je lui fais signe de me suivre dans notre chambre. Elle s'exécute et après avoir fermé la porte pour pas que les enfants nous entendent.
Je m'assois sur notre lit et mon épouse me rejoint, préoccupée par ce que je vais lui annoncer.
C'est le moment de vérité. Toutes mes craintes resurgissent à la surface.
Dès que je l'ai rencontré, que mes yeux se sont posés sur elle j'ai su que c'était l'élu de mon cœur.
Et à partir de ce moment là, j'ai su aussi que je devais être l'homme qu'elle méritait d'avoir. Or, en lui mentant sur mon passé, je n'ai pas respecté ma part du marché.
J'ai tellement refoulé cet épisode de ma vie de peur de son jugement que maintenant à cause de cela nos filles sont en danger par ma faute.
Le peu de courage que j'ai, je le mobilise pour prendre la parole :
" Je t'ai caché des choses Héloïse, des éléments de ma vie qui nous porte à présent préjudice. Je n'en t'ai pas parlé pour de bonnes raisons : je voulais oublier et tout recommencer. Et t'avouer la part de moi que je regrette le plus au monde m'aurait éloigné de toi. Et je ne voulais pas. Je suis désolé pour tout Héloïse, tellement désolé. Tu ne mérites pas cette vie, tu ne me mérites pas...
- Dit-moi ce que tu as sur le cœur Pholien, je te promets que je ne te jugerai pas. Me coupe la femme en face de moi en enlaçant sa main dans la mienne pour m'encourager.
- Comme tu le sais, j'étais en foyer après la mort de mes parents...
Elle acquiesce et me laisse continuer :
- Mais ce que je ne t'ai pas dit c'est qu'avant de rencontrer madame Rose, j'ai été à la rue après m'être échapper de là-bas. Et alors que je n'avais aucun endroit où aller et que le directeur du foyer ainsi que la police étaient à mes trousses, des jeunes ont proposé de m'héberger en échanges de services que je leur rendais...
- Et quels étaient ces services Pholien ? Me questionne ma femme craintive.
- Je devais vendre de la drogue pour eux. J'étais leur messager, je m'occupais de donner le colis et de réceptionner l'argent pour les adolescents... je lui dévoile honteux en baissant le regard vers le sol, n'osant pas affronter les iris émeraudes de la mère de mes enfants.
Un silence s'installe et alors que je m'apprête à la regarder, des larmes jaillissent et ruissellent le long de mon visage sans que je puisse les arrêter.
Je le couvre de mes mains et je renifle et pleure sous le coup de l'émotion. Héloïse serre ma main de plus belle me forçant à la regarder.
Je relève les yeux vers elle et alors que je pensais faire face à sa colère, elle se montre aussi compréhensive que délicate.
Elle me prend dans ses bras et me murmure à l'oreille les mots que je veux entendre. Que ce n'est pas ma faute, que ces jeunes m'ont manipulé et que j'étais qu'un enfant. Que je ne savais pas ce que je faisais.
Même si ces paroles sont réconfortantes, elles me laissent un goût amer car dans tout ce qu'elle dit il y a une chose qui est faux.
C'est de mon plein gré que je me suis enfui de ce foyer, personne ne m'y a forcé. Sans cette décision autant réfléchi qu'irresponsable, je n'aurais pas retrouvé ces jeunes et étaient tenté par leur offre.
Dans toute cette histoire, je suis le seul et unique fautif. Je ne peux m'en prendre qu'à moi.
Même si ces jeunes m'ont sûrement manipulé pour que j'accepte leur proposition, c'est moi qui me suis retrouvé dans cette situation.
Et je dois payer pour mes actes.
Une fois adouci, je raconte à Héloïse la suite de l'histoire, la partie qui nous concerne et qui concerne notre famille.
Je lui révèle comment j'ai fait pour piéger Oleg et l'envoyer en prison ; comment j'ai trouvé madame Rose et que je l'ai trouvé elle ensuite.
Puis je lui ai parlé des messages de menaces que j'ai reçu de la part de ce détenu me montrant que ce fumier était de nouveau en liberté.
Je l'ai informé que pour essayer de régler le problème, j'ai failli devenir comme lui et avoir aucune morale en essayant de voler son argent.
Mais que je me suis rappelé que je n'étais pas cet homme. Et que je ne le serai jamais.
Je lui ai raconté que Karen était devenu quelqu'un de bien, quelqu'un en qui j'avais confiance. Et que j'étais heureux d'avoir son amitié qui compte beaucoup à mes yeux.
Et je lui ai surtout montré la photo de nos filles que j'ai reçu il y a quelques heures et la légende qui va avec.
Tout comme moi, elle est resté estomaquer devant le cliché de nos adorables petites filles.
Maintenant qu'elle connaît toute l'histoire, elle déclare :
" J'aurais préféré que tu me dises tout cela bien avant Pholien. On aurait pu éviter tout cela... Je suis vexée que tu m'es cachée cette partie de ta vie. J'aurais voulu être dans la confidence et t'aider à traverser cette épreuve. Je ne veux plus de mensonges, d'accord ? Le fait que tu es fait des mauvaises choses dans le passé ne définissent pas l'homme que tu es devenu aujourd'hui. Tu as fait des erreurs oui, mais tu as grandi et tu vas ne plus les refaire c'est le plus important. "
Devant ces paroles je ne peux m'empêcher d'être ému devant la merveilleuse femme que j'ai devant moi.
Qu'ai-je fait pour mériter une femme aussi clémente et bienveillante qu'elle ? C'est un ange, c'est mon ange à moi.
Je la serre dans mes bras et la remercie de le prendre aussi bien. Je sais que ce n'est pas tout le monde qui réagirait de manière si adulte.
Je lui en suis éternellement reconnaissant.
Après cette étreinte forte en émotion, elle se décale délicatement de moi et me pose ma fameuse question :
" Qu'est ce qu'on fait maintenant ?
- Je ne sais pas, mais je vais tout arranger Héloïse je t'en fait la promesse. Il ne s'en prendra pas à nos filles. Je réplique d'une voix froide.
- Je sais Pholien, je sais. " Me rassure ma femme de sa voix douce en me caressant les cheveux affectueusement.
Je souris, conscient d'avoir la meilleure femme de l'univers. Elle qui me soutient dans toutes les situations, elle est ma guérison.
J'embrasse ses tendres lèvres qui m'appellent et elle répond à mon baiser.
Nos filles nous interrompt dans ce délicieux moment en nous appelant car elles ont faim. Nous sommes donc contraints de sortir de la chambre pour satisfaire leur demande.
Elles se jettent à nos bras et nous les accueillons, heureux d'avoir nos 2 petits soleils qui illuminent nos vies.
***
Voilà le 17ème chapitre !
Héloïse apprend enfin la vérité, c'était pas trop tôt mdr !
Vous avez apprécié ce chapitre ? Quels sont vos avis là-dessus ?
PS : désolée si ce chapitre est un peu lon (2000 mots), j'espère tout de même que cela ne vous a pas empêcher à l'aimer ;)
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