89. Savez-vous vraiment ce que signifie tuer ?
Pdv Akisa
Cent milligrammes d'antimatière suffisent à générer une quantité d'énergie équivalente à celle d'une bombe atomique. Le Professeur Yanagisawa cherchait à produire cette énergie de façon durable en calant le cycle d'accélération des particules sur celui de l'être vivant. Le légendaire assassin appelé Dieu de la mort subissait quotidiennement ses expériences. L'énergie antimatière qui circulait dans son corps modifiai peu à peu la composition de son corps en une substance solide et flexible. Yanagisawa les appela « tentacules » et, prenant peur, fit renforcer le lit de contention. Le dangereux travail d'observation fut laissé à Aguri Yukimura. Et elle savait... Que le Dieu de la mort ne connaissait ni son vrai nom ni sa date de naissance. Qu'il avait appris à charmer et sourire dans le seul but de tuer. Lui aussi savait... Qu'il n'y avait nul amour entre elle et son fiancé Yanagisawa, qu'elle était fière de sa soeur qui menait une carrière d'actrice. Presque un an s'était déjà écoulé depuis leur rencontre, et ce laboratoire était devenu pour eux un lieu de bavardage.
Elle lui avait donné une date de naissance, celle de leur rencontre.
Elle lui avait dit qu'elle peinait à raviver la flamme dans les yeux de ses élèves et que son mari voulait qu'elle travaille à temps plein dans ce laboratoire.
Son faux sourire avait enfin fini par devenir sincère.
Mais lorsque la lune explosa, le professeur Yanagisawa décida de le tuer.
Aguri le decouvrit et l'annonca au Dieu de la mort qui allait tester ces nouveaux pouvoirs surhumains qu'il avait développé.
Il cassa les cameras surveillances et bloqua l'ouverture des armes dans les murs avec du mucus.
Il tua les gardes avec un grain de sable qui, projeté à haute vitesse, suffisait pour trancher l'aorte.
Les gardes l'attaquerent avec tout ce qu'ils avaient, mais io n'était sensible à rien de connu.
Il creva un oeil au professeur et tua tous les gardes.
A la fin du combat, le bâtiment était totalement effondré et io ne restait pas, ou presque, de survivant.
Aguri était sous des débris lorsqu'elle repris conscience. Elle avait levé la tête et avait aperçu quelque chose d'inimaginable. Leur création.
Elle réussit à se libérer et marcha jusqu'au shinigami, situé sur une pile de débris.
- Quoi qu'il arrive, je mourrai dans un an. Ça m'est égal que je meurs maintenant. Ça m'est égal que la Terre meurt avec moi.
Elle souffrait, mais continuait à avancer. Elle monta sur la montagne de grabuges.
Et au moment ou il allait s'envoler, elle l'agrippa en criant.
- Non ! Si... Si tu fais ça... Tu ne pourras plus faire marche arrière !
Elle avait ses bras enroulé autour de la taille du Dieu de la mort et nichait sa tête dans son dos en pleurant.
- Je voyais tout. J'avais l'impression de tout voir. Mais elle qui me regardait, je ne l'ai pas vue.
Un systeme de sécurité s'était déclenché quand Aguri l'avait enlacé.
Une lance se logea dans le coeur de cette femme, la faisant violemment tomber en bas de cette colline.
- Aguri !
Le monstre se déplaça en bas, pour la récupérer entre ces bras.
- J'ai encore fait une gourde... Je ne savais pas qu'il y avait de tels pièges...
- Pourquoi ?
- J'ai eu l'impression que ma seule voix ne suffirait pas à t'arrêter.
Il aurait pu la sauver s'il l'avait vu un dixième de seconde plus tôt.
Il aurait pu la sauver s'il avait exercer ses tentacules à la médecine.
Pourquoi ne l'a-t-il pas fait ?
Il avait pourtant le temps.
Pourquoi n'a-t-il pas mis au service des autres son pouvoir de détruire et de tuer ?
Pourquoi ?
C'était comme si c'était lui qui l'avait tué.
Elle souris, ayant deviné ces pensées.
- Bien sûr que non. C'est moi qui ai choisi de faire ce que j'ai fait. Et ça ne me gêne pas de mourir si ça permet de te sauver. Tu comptes tant pour moi... Un jour, tu rencontreras aussi quelqu'un qui compte autant pour toi.
- Je ne regretterais pas de mourir pour toi. Mais il n'y a personne d'autre que toi qui...
Elle toussa du sang, interrompant le monstre dans sa phrase.
- Si tu pouvais consacrer l'année qui te reste à vivre à quelqu'un d'autre... J'aimerais que tu la passes à enseigner à ces enfants. Ils sont comme toi... Ils errent dans les ténèbres... Regarde-les droit dans les yeux et tu verras la lumière...
Elle pris un tentacule dans ces mains.
- Quels magnifiques tentacules... Je sais qu'avec eux, tu feras...
Elle posa sa main sur le menton du Dieu de la mort.
- Un merveilleux... professeur...
Sa main retomba mollement le long de son corps.
Il la déposa délicatement sur le sol.
Il lui caressa les cheveux et pris une cravate qui lui était destiné.
- C'est moche...
Aguri a toujours eu des goûts douteux.
Mais à ce moment là, il comprit enfin que ses défauts faisaient aussi partie de son charme.
Il serra le tissus entre ses tentacules.
- Je vais consacrer le reste de ma vie à être professeur. Je continuerais de veiller sur ces enfants comme tu l'as fait. Quoi qu'il arrive... Je ne les abandonnerais pas.
C'est l'âme emplit de tristesse qu'il s'en alla, sans remarquer qu'une petite fille avec un corps fin avait réussi à se glisser dans le bâtiment : Kaede Kayano.
Il laissa simplement une feuille :
« À qui de droit.
Je m'enfuis, mais je suis prêt à devenir le professeur principal de la classe E de Kunugigaoka.
J'en discuterais avec vous un autre jour.
De la part d'un monstre super destructeur. »
Ces tentacules lui ont demandé ce qu'il voulait être.
Il a répondu qu'il voulait être faible. Plein de faiblesses, facile à vivre. Capable de comprendre l'être le plus faible, de l'aider, de le guider.
Devenir cet être, devenir ce professeur qui se trompe parfois, qui sait parfois se montrer dur.
Mais il fera de son mieux. Il tentera d'honorer ses aspirations à sa façon, avec ses qualités.
- Voila, j'ai fini mon histoire. Mon professeur à moi, fut Aguri Yukimura. Elle regardait les gens droit dans les yeux, les traitait comme ses égaux et ne les jugeait pas sur leurs faiblesses. Ce sont les bases de l'enseignement qu'elle m'a apprises. J'y ai ajouté mon expérience et mon savoir, pour me préparer à vous rencontrer. Je voulais tirer le meilleur de mes dons pour vous permettre d'évoluer le mieux possible. Je n'ai cessé de réfléchir à quelle serait la meilleure méthode, et j'ai fini par conclure que je devais me servir du temps qui me restait à vivre à former une classe d'assassins.
J'entendis Kayano sangloter et Karma me pris la main.
Enfin, nos deux index étaient accrochés l'un à l'autre.
Je leva mes yeux légèrement humide vers lui et lui fit un mince sourire.
Il tira mon doigt pour m'amener vers lui et il m'embrassa simplement le front.
Je ferma les yeux à ce contact, puis tourna le regard vers mes camarades.
Koro est arrivé il y a neuf mois et tout le monde a beaucoup progressé. Il a vraiment été pour nous le meilleur des professeurs. J'ai appris plus ici en un an qu'à mon école d'assassin... J'ai même réussi à prendre, en battant le shinigami, son titre.
Et en 30 minutes, il nous a expliqué ce qu'il l'avait motivé à devenir prof.
Tous les moments passés avec lui se bousculèrent dans ma tête.
Les moments de peurs, d'agacements, de bonheur, de joie, de joie, de joie...
De joie...
Je regarda mes camarades.
Alors, je compris.
Il comprirent tous pour la première fois la terrible mission qui nous avait été attribué.
Nous devions tuer ce professeur.
Les mots d'Irina résonnèrent dans ma tête
Savez-vous vraiment ce que signifie tuer.
J'avais déjà saisi l'importance et la lourde charge qu'était cette mission.
Mais c'est comme si cette charge s'était alourdie sur mes épaules.
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