Le lendemain

Une lumière dorée me parvint au travers de mes paupières, me tirant doucement de mon sommeil.

J'ouvris doucement les yeux et je sentis un frisson.

J'avais froid.

La cause ?

Karma n'était plus avec moi.

Je me releva sur les coudes et m'essuya l'oeil gauche pour inspecter la chambre.

J'entendis un bruit sourd en bas suivit d'une injure.

Ah, je crois que mon cher petit-ami prépare le déjeuner.

J'enleva la couette pour me lever et la remis aussitôt.

Ok nope, il fait trop froid.

Je vis un plaid sur la chaise de bureau et le pris.
Je l'enroula autour de mes épaules, mis des chaussettes et descendis les escaliers doucement.

Arrivé en bas, je vis Karma en train de cuisiner je ne sais quoi torse nu.

Je m'élança vers lui.

- Karma !!! Tu vas attraper froid !

Il sursauta et avant qu'il ne réplique, je l'enroula de mon plaid.
Je remis le plaid bien autour de ses épaules et lui souris.

Il me regarda avec des yeux rond avant de rire.

- Neeee~ ? T'inquièterais-tu pour ma santé ?
- Pfff.... Non.
- Ah bon ?
- Tu cuisines quoi ?
- C'est ça change de sujet.
- Oh des pancakes !
- Pas croyable, va t'habiller on part dans 30 minutes.
- Déjà ? Il est quelle heure ?!
- Mmmh... 10:50 environ.

Je râla.

- ... C'est quoi cette surprise ?
- Si je te le dis c'est plus une surprise. Va t'habiller.
- Oui chef...
- Je préfère quand tu m'es soumise.
- La soumise elle va t'enculer sec tu vas voir.
- Mais c'est qu'elle se rebelle en plus ! J'vais devoir te pu-nir~.
- C'est moi sui vais te fouetter tu vas voir.
- Qui a parlé de fouet ?

On se regarda plusieurs secondes sans rien dire puis je tourna la tête.

Je monta les escaliers et parti m'habiller.
Je pris tout d'abord une douche rapide puis mis un jean noir, un t-shirt à manche courtes rouge et... Quel pull vais-je mettre...

- Mon amouuuuurrr ? Criais-je.
- Tu veux, encore, m'emprunter un pull c'est ça ?
- Ouiiiii, s'il te plaiiiit.
- ... Vas-y.
- Merci !

Je lui vola un pull noir.

De toute façon, j'ai un bomber au cas ou j'ai froid.

J'attacha mes cheveux en une queue de cheval haute. Je me prépara brièvement et descendit les escaliers pour manger.

- T'en as mis du temps !

Je regarda l'heure sur le four.

11:00

- J'ai mis 10 minutes !
- C'était long.
- Insinuerais-tu que chaque minute sans moi est longue ?
- Non sûrement pas, c'est une bénédiction !

J'ouvra la bouche, offusquée.

Il m'embrassa sur la joue en riant doucement.

- Tu es belle.

Je rougis de plus belle pendant qu'il s'installait à table.

- Tu comptes venir manger ou rester debout comme un lampadaire ?

Je n'ajouta rien et m'assis à table.

Même si la comparaison à un lampadaire est assez originale...

Je pris un pancake et mis de la confiture de fraise dessus.

Une vingtaine de minutes après, on était sur le point de partir.

Je mis mes baskets et mon bomber noir avec la moumoute de la même couleur.
On est quand même en novembre, il ne faut pas l'oublier !

J'attendis Karma adossée contre le mur et le regarda.

Il mit sa veste, mis ses clefs dans sa poche et regarda son téléphone.

J'allais regarder mais il verrouilla son téléphone au même moment.

Il ouvrit la porte et l'air frais me chatouilla le visage.
J'enfouis donc mes mains dans mes poches et sortis.
Il verrouilla la porte et me tandis un bandeau jaune.

- Qu'est-ce que...
- Je sais que tu sauras quand même où on va, mais met-le.

Je le regarda, curieuse, puis m'exécuta.

- C'est bon tu vois rien ?
- Oui.

J'attendis quelques secondes, mais rien.

Il est pas parti sans moi quand même ?

Je sentis un contact chaud sur mon cou.
Je sursauta alors que mon agresseur m'agrippa plus fermement.

- K-Karma !

Au bout de quelques secondes, le contact chaud disparu.

- Bon, au moins je sais que tu ne vois rien.
- Tu m'as marqué ?!
- Exact. Je te punis.

J'allais répliquer mais il me prit la main.

- Allons-y.
- Où ça ?

Il ne répondit pas et me guida.

Au bout de 15 minutes, j'avais compris.

Comment ça 15 minutes c'est long ? Il fait des détours aussi !
Il va à droite, puis à gauche, puis re à gauche pour aller tout droit !

Enfin bref, tout ça pour dire qu'au lieu de mettre habituellement 20 minutes, on en a mis 45 !
Et ce, juste pour encore aller dans ce bâtiment !
Comment ça on est censé avoir cours ?
Mais je m'en bas les reins ! C'est mon anniversaire je fais ce que je veux.

Wait.

Karma ne savait pas que je comptais sécher...

- On est arrivé.

Il m'enleva le bandeau.

On était devant le bâtiment de la classe E.

- Je voulais sécher Karma.
- Quel mauvais exemple.
- Oups. J'avais oublié que je devais montrer l'exemple aux plus jeunes.

Je lui tira la langue et il me tira la joue.

- Aie !
- Bon entrons.
- Pour voir un poulpe jaune ? Vraiment ?

Il me pris le bras et me tira dedans.

On marcha dans le bâtiment. Le bois craquait sous mes pieds.

Je reconnais l'odeur de Rio et de Nagisa.

Bon j'ai cramé leurs surprises, hein.

Il attendit devant la salle de classe et se tourna vers moi.

- Je sais que t'as deviné le truc.

Il se pencha pour m'embrasser sauvagement.
J'écarquilla les yeux d'étonnements et il s'écarta pour ouvrir la porte.

- JOYEUX ANNIVERSAIRE !!

J'étais encore sous le choc du baiser avec Karma.

Je suis sûre qu'il a fait exprès pour que je paraisse surprise et que les efforts de mes camarades n'aient pas été vains.

Je souris doucement, touchée par cette affection.

Mes camarades jetaient des confettis, Koro bavait devant un gâteau et Karma me poussa avec une tape dans le dos comme pour me dire « Va socialiser ».

- Merci... Beaucoup...

Oui, je ne sais pas comment réagir.

- C'est normal ! On ne voulait pas que tu sois seule !
- C'était l'idée de Koro !

Je regarda le poulpe.

- Même si on pense plus qu'il a fait ça pour pouvoir manger du gâteau.. Rigola Sugino.
- En parlant de gâteau...

Oh non.

Tout le monde commença à me chanter Joyeux Anniversaire.

Et moi j'suis juste la. Je sais pas quoi faire.

On me tendis une part avec une bougie.

- Fait un vœux !
- Un vœux ? Ça marche pas ça.
- Allez essaie !

Je poussa un long soupir

Qu'est-ce que je souhaite ?

Je regarda mes camarades, tous souriants.

On en a vécu des choses en 6 mois d'années scolaires...

Et je n'échangerais ces 6 mois pour rien au monde.

Alors ce que je souhaite ?

Plus de moment comme ceux-là.

Je souffla sur la bougie.

- C'était quoi ton voeux ? Demanda Maehara
- Le but c'est de ne pas le dire, non ?
- Rohhh tu peux me le dire, à moi, ton beau gosse préféré !
- Tu n'es pas mon beau gosse préféré. Je pense même que l'adjectif « beau gosse » est vraiment... Exagéré.
- Mechanteuh.

Il bouda et je ris doucement.

- Tu vas le manger ton gâteau, oui ?

Je n'eus pas le temps de répondre que Rio m'enfonça une cuillère dans la bouche.

J'avala difficilement. (... Je vous vois bande d'esprit pervers).

- Oh... C'est vrai que c'est bon ! Karma tu dois goûter !
- Sans façon.

J'haussa un sourcil et lui mis ma cuillère dans la bouche.

- Quand j'ai dis que tu devais goûter, c'était pas une question.

Il avala et je retira ma cuillère.

On se fixa pendant plusieurs secondes puis je vis un sourire machiavélique se dessiner sur son doux visage.
Puis il pris un morceau de la part de gateau dans ses mains et me la jeta dessus.

- Akabane t'es un homme MORT !

Je pris ma part en entière et lui jeta dessus.

On a vraiment rit.

Mais on a dû arrêter rapidement car Koro ne voulais pas de gâchis de son « précieux gâteau ».

Évidemment, on l'a traité de goinfre et de rabas-joie.
Et évidemment, il est parti pleurer dans les seins d'Irina.
Et évidemment, elle l'a envoyé valser et on l'a tous traité de pervers.
Donc il a encore pleuré.

C'est une boucle sans fin.

J'avais passé une très bonne journée d'anniversaire.

La meilleure depuis leur décès.

Et puis, il faut dire que voir Karma avec de la nourriture dans les cheveux et était adorablement hilarant.

Avec du recul, je me dis vraiment que c'est grâce à l'ex Shinigami et à Tadaomi que je les ai rencontrés...

Et que j'ai eu ma revanche...

Que je suis tombée amoureuse...

Que j'ai pu être heureuse après le drame...

La classe E m'a sauvée.