Sixième Chapitre
Suite à ça j'ai donc pris mon petit déjeuner en compagnie du tailleur. Ce dernier n'était pas des plus réveillé quand je suis arrivé mais il s'est vite reprit une tasse de café dans l'estomac. Il me prend ensuite toute mes mesures.
- Madame mais vous êtes vraiment très fine ! Comment vos formes tiennent en place ?
- Disons que ces derniers jours je n'ai pas manger à ma faim. Alors j'ai du maigrir sans m'en rendre compte.
- Il va falloir vous remplumez ! J'imagine déjà votre taille parfaite. Ou du moins normal je veux dire.
Il est un peu excentrique, parle de sujet que l'on pourrait trouvé gênant ou déplacé avec une légèreté désinvolte que j'admire. Ses yeux jaunes et ses cheveux noirs complètement en désordre mais qui glisse sous ses épaules me mettent à laise. Son sourire y est sûrement pour beaucoup aussi. Un monocle ne cesse de faire des aller retours entre son oeil gauche et sa poche de veston. Veston de couleur violet, jaune et de couture noir. Le tout à rayure avec un pantalon noir simple. Un ensemble étrange mais pas désagréable à regarder.
- Vous avez des couleurs de préférence ? Sinon j'en ai à vous conseiller.
- J'aimerai des vêtements dans les tons : rouge, violet, argenté/gris ou noir. Gardé le bleu pour les chemises de nuit mais hors de question que j'en porte en robe sauf pour les anniversaires de mon fils.
- Vous n'aimez pas le bleu ? Pourtant votre fils a de magnifique cheveux bleu.
Elle est toujours curieuse. Elle m'a prévenu mais bon le nombre de questions qu'elle pourrait posée serait potentiellement, à la longue, éreintantes.
- Disons qu'en dehors de sa couleur à lui, je préfère éviter le bleu pour diverses raisons.
- Bien bien bien. Je vais vous faire de bel arrangement. Permettez moi de vous dire que l'orange serait bien sur vous aussi. Mais le blanc mélangé à du violet et du gris serait une pure beauté ! Je vois déjà l'association ! Le violet de vos cheveux s'accordera à merveille avec mes robes vous verrez. Je prends toutes vos couleurs et je vous rajoute les miennes ahah, ce sera un plus !
- Soit allez y.
- Merveilleux ! Un style de robe particulier ? Je vous imagine bien avec des manches bouffantes, un corset fin qui met en valeur votre poitrine et un jupon pas très large mais long. Il faudrait de la longueur en traîne derrière vous. Le tout en soie ! Ah ! Je la vois déjà ! Quelle magnifique robe !
Je le regarde comme s'il était dans un autre monde puis finis par éclater de rire. Comment peut on être à ce point dans ces pensées pour parler à voix haute mais imaginer tout un imbriquement de possibilité dans son esprit ? C'est incroyable ! Tout deux semble surpris à leurs tour de mon moment de rire et surtout sans comprendre pourquoi. Je n'arrive malheureusement pas trop à me retenir. Cela fais si longtemps que je n'avais pas laisser un rire pareil sortir de mes cordes vocales que cela fait du bien.
- Pardon. Excusez moi.
- Mais je vous en pris ! Riez. Riez autant que vous le voulez. Je suis bien heureux de pouvoir vous faire rire. Allons allons commençons !
Nous nous sommes mis à regarder les tissues, voir quelles couleurs étaient les plus belles. Il a fait des croquis de robes et j'approuvais ou non. Des robes des plus simples au plus prestigieuse. Cet homme à un talent sûr pour cela. Loufoque mais bourré de talent. Je l'apprécie déjà bien assez pour espérer le voir de temps en temps au moins pour pouvoir rire avec lui. Cet homme est sans conteste une personne vraie et entière, une personne qui ne nous poignarde pas dans le dos. C'est délectable. Nous passons vraiment toute notre matinée la dessus. Des robes, des robes et des tissus ! Je crois bien en avoir le tournis au bout dun moment. Mais j'ai grandement apprécié qu'il me laisse participer à l'invention des robes. Je ne pouvais rien dire sur les robes que je pouvais porter avant. La je retrouve un peu de liberté et je dois dire que cela fait un bien fou que ce soit à mon coeur ou à mon âme. Il me donne une robe à peu près dans mes mesures pour la journée.
- Mettez donc cela pour aujourd'hui. Dès que je terminerai une robe je vous ferai venir pour l'essayer d'accord ?
- Sans problème.
- J'aurai votre fils demain il me semble pour lui faire des vêtements. Si vous voulez l'accompagner venez. Vous serrez la bien venue !
Il se penche et me murmure : « Vous êtes la seule que je fais rire. Les autres me trouvent bien trop décalé ! ». Je glousse.
- Ce sera avec plaisir dans ce cas.
- Merci à vous Madame !
Il prend ma main pour y déposer un baiser et nous partons suite à ça.
- Vous êtes bien proches dites moi.
- Il me fait rire. Cela fait bien six ans que je n'avais plus ris. Alors oui j'apprécie cette personne.
Elle me regarde étrangement mais s'abstient de dire quoi que ce soit. Elle me conduit à la salle à manger. Quand j'entre il n'y a que Darwin. Le temps que j'efface mon sourire, il avait déjà remarquer que j'étais plus joyeuse.
- Et bien voilà qui est surprenant. Vous avez l'air plus qu'heureuse. Était-ce si bien que cela ?
J'étais tentée de le taquiner puis j'ai eu un blocage. J'aurai bien dit « Oh si vous saviez ! » d'un air éperdue mais c'est comme si je ne me souvenais plus de comment faire ce genre de chose. Depuis combien de temps n'avais-je plus plaisanté ? Six ans aussi. Alors j'ai oublié comment m'y prendre.
- Et bien ce fut une matinée fort agréable.
- Fort agréable ?
Il est intrigué et regarde Roselia.
- Tu peux nous laissez maintenant.
Elle me regarde et sort. Je sais qu'elle désapprouve mon comportement. Mais je ne changerai pas pour autant. Darwin me regarde comme si je le désespérais.
- Il s'est passé quelques choses que vous ne voulez pas que je sache c'est ça ?
- Pourquoi devriez vous connaître ce qui m'est privée ? Je dois tout vous livrez ?
- Ce n'est pas ça.
- Alors cela est réglé.
Il serre la mâchoire et j'avance vers lui.
- Je n'ai même pas le droit de savoir pourquoi vous semblez si heureuse sans être en ma présence ?
- Serriez vous jaloux ?
Il tique. Son énervement est clairement lisible. Mais cette conversation ce poursuivra plus tard car mon petit amour débarque en courant dans le salon.
- Maman ! Darwin ! Regardez !
Il vient entre nous et nous montre un petit oiseau dans ses mains.
- Un oiseau ? Pourquoi as tu un oiseau mon coeur ?
- Il a volé dans une fenêtre et il est tombé au sol. Il semble ne plus pouvoir voler.
- Comme c'est triste pour lui. Que veux tu faire avec ?
Darwin lui sourit en lui posant la question et Ettan semble réfléchir.
- Est-ce que.. je pourrais le garder pour le soigné ?
Darwin me lance un coup d'oeil puis répond.
- Bien-sûr ! Je ferai mettre une cage ou une caisse dans ta chambre pour que tu puisse le soigner, l'avoir avec toi.
- Vraiment ??
La joie sur son visage est intense.
- Oui vraiment. Un vétérinaire viendra même t'aider si tu le souhaite.
- Un vétérinaire ?
- C'est un docteur qui soigne les animaux.
J'interviens pour lui répondre. J'étais moi même surprise qu'il y en est ici. Nous n'en avions pas chez nous car ils préféraient tuer les animaux malades ou blessés. Soit disant, cela était une perte de temps et de moyen.
- Oh ça me donne envie d'étudier ça !
Je rougis face à son enthousiasme. Un tel engouement pour une discipline qu'il ne connaît que de nom dans les histoires que je pouvais lui raconter le soir. Cela me serre le coeur de façon positive qu'il voit déjà le futur par l'envie d'apprendre.
- Tu demanderas au vétérinaire s'il veut bien t'apprendre alors.
- Il lui apprendra. Je suis sûr qu'avoir un garçon aussi énergique, plein d'amour et de compassion sera une chose qui l'intéressera.
Il saute presque de joie et viens s'asseoir en posant l'oiseau à coté de lui. Puis il réfléchit.
- Qu'est-ce que mange les oiseaux ?
- Des graines principalement. Cela peut être des vers aussi.
- Hein ?? Les choses toutes gluantes qui rampent ??
- Ahah oui c'est ça.
- Je n'aime pas trop les rampants
- Tu n'es pas obliger d'en toucher tu sais ?
- Vraiment ? Mais maman s'ils se nourrissent de ça il faudra bien que je lui en donne..
- Et bien demande à un jardinier de t'en prendre quelques un pour un oiseau. Puis tu laisseras l'oiseau prendre ceux qu'il voudra.
- Moui je peux faire ça.. Merci à vous !
- De rien mon coeur !
- De rien Ettan.
Je souriais en regardant mon fils donner des petites graines qu'il y a sur son pain à loiseau. Cette scène si innocente est vraiment belle. Je me sens observée et je détourne le regard. Darwin me détail. Il me sourit et je baisse mon attention dans ma nourriture. J'oublie qu'en la présence de mon fils j'abaisse mon masque. Nous finissons de manger tranquillement.
- Dit moi Ettan, cela te plairai de faire un balade à cheval ?
- Vraiment ? On peux ?
- Bien-sûr ! Tu peux faire ce que tu veux ici. Si tu veux faire du cheval, du sport, du jardinage de la lecture ou peut importe, tu as le droit.
- C'est vraiment génial ! Maman je peux ?
- Oui tu peux.
- Voudriez vous venir avec nous ?
- Je ne voudrais pas vous gêner.
- Vient maman ! S'il te plaît ?
Il me fait ses petits yeux et secoue la tête amuser.
- Bien bien c'est d'accord.
- Super ! Je vais me changer Darwin et je reviens !
- Daccord, dit à Marra de t'emmener à l'écurie.
- Oui !
Il part comme une furie puis reviens pour prendre loiseau avant de disparaître à nouveau. Je me retiens de glousser devant la scène. Puis une main se présente devant moi.
- Vous venez ?
Je lève les yeux vers lui.
- Suis-je obligé de prendre votre main ?
- J'aimerais beaucoup. Si cela vous dérange tant, faite comme si vous faisiez charité à un malade.
- Vous allez loin pour juste avoir une présence.
- Peut être.
Je me lève et glisse mon bras sous le sien. Il hausse un sourcil et sourit. Il semblait s'attendre juste à tenir ma main plutôt que mon bras mais cela lui semble plus profiteur. Son regard joueur s'allume.
- Cessez d'avoir cet air satisfait ou je me détache de vous.
- Alors la, pardonnez moi Madame, mais je ne vous laisserais pas faire aussi facilement. Après cette petite victoire je ne vous laisserais pas fuir.
- Vous êtes trop prétentieux. Une victoire ? Que suis-je au juste ? Une terre convoitée ?
- Allez savoir. Ma convoitise n'a pas de limite.
Je ne sais quoi répondre. Je me décide à simplement rouler des yeux pour montrer mon exaspération. Il me fait passé pour une convoitise de sa part. C'est tellement déplacé ! Je suis gênée. Nous nous dirigeons à l'écurie alors qu'il rit sous cape et que je suis dans ma coquille.
- Arrêtez ce n'est pas drôle !
- Bien-sûr que si.
- Quel âge avez vous pour rire de la gêne d'une femme ?
Il me regarde taquin.
- Vous vous demandez mon âge après hier ?
- Je ne pensais plus à ça en vous posant cette question.
- Mais vous êtes curieuse n'est-ce pas ?
- Pourquoi m'intéresserais-je à vous ?
- Oh mais je n'ai pas dis que je pourrais vous intéresser Madame. Simplement que je pourrais attiré votre curiosité.
Je lui jette un regard noir. Le sagouin ! Il s'amuse à jouer sur les mots pour me prendre en traître. C'est vraiment immature. Je regarde à nouveau devant moi la tête haute.
- Laissez donc tomber. Je ne suis pas si curieuse au point de m'abaisser à ça.
Il se met à rire. Ce n'est vraiment pas drôle ! Il me frustre.
- Ne soyeux pas si mauvaise joueuse voyons.
- Mais je ne jouais pas !
Je hausse le ton. Il semble encore surpris et rit davantage. C'est vraiment agaçant. Je lâche son bras mais il rattrape le mien pour me garder à son bras. Il se calme.
- Vous vous vexez vite. Mais ne me lâchez pas pour mes taquineries.
- Alors évitez de mêtre désagréable.
- Bien bien.
Il soupire en prime. Hilarité ou désespoir il va falloir choisir.
- Je vais donc vous répondre. Je suis âgé de vingts-sep ans. Cela fait de moi le plus vieux de nous deux.
- Vous ne faite pas si vieux.
- Vous considérez qu'avant trente ans nous sommes déjà vieux ?? Vous allez me blesser.
- Ce que je voulais dire c'est que vous faites plus jeune. Enfin, si vous ne semblez pas agacé. C'est les moments qui trahissent votre âge.
Il pousse un petit souffle comme abasourdit.
- Vous m'observez donc assez pour savoir dans quel moment je semble vieux ou jeune. C'est intéressant que mon âge vous porte autant attention.
- Cela ne me porte pas intérêt. Mais c'est vrai que je suis assez observatrice. Que ce soit pour vous ou autre.
Notre conversation s'arrête en arrivant à l'écurie et en voyant Ettan courir vers nous.
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