Chapitre I
C'est encore une journée comme les autres qui commence ce 9 janvier de l'année 1684. La lumière du soleil traverse ma fenêtre et vient directement m'éblouir. J'ai du oublier de fermer les rideaux hier soir. Je remonte la couverture jusqu'à mon front et essaie de me rendormir, mais c'est sans espoir. Je décide donc de sortir du lit. Je mets ma robe de chambre et me dirige vers la porte, celle ci s'ouvre avant que j'ai pu l'atteindre et une petit femme maigrelette entre dans ma chambre l'air enthousiaste.
« Mademoiselle ! Déjà réveillé ?!
- Bonjour Rosette, c'est une bonne journée pour toi, j'ai l'impression. Tu as eu de bonnes nouvelles de ta famille ? »
Rosette était ma nourrice quand j'étais un bébé, mais depuis que j'ai grandis elle est devenu ma gouvernante. Elle n'est pas très grande, tout comme moi, ses cheveux sont d'un blond presque blanc et ses yeux sont de la couleur du ciel. Malgré qu'elle est plus de deux fois mon âge, elle arrive à me comprendre et c'est peut-être ma seule amie depuis toujours.
« Oh oui, mais ce n'est pas cela qui me rend si heureuse. Ta mère vient de m'informer que nous aurons la visite de Madame de Maintenon dans l'après-midi.
- Vraiment ? Oh cela fait si longtemps qu'elle n'est pas venu nous voir, presque trois ans. Dans combien de temps arrive-t-elle ?
- Je ne sais pas, mais je dois te préparer et tu as même reçus de nouveaux vêtements pour l'occasion.
- Je peux les voir ?
- Non, non, d'abord je vais t'apporter ton petit-déjeuné, puis je vais te laver. »
Elle quitte la pièce en direction de la cuisine. Je suis tellement heureuse que la marquise de Maintenon vienne aujourd'hui. Je me rappelle que quand j'étais jeune, enfin plus jeune que maintenant. Elle venait nous rendre visite trois fois par an et chaque fois, elle me ramenait un petit présent, comme un collier ou des rubans pour mes cheveux, et chaque fois elle me posait des question pour savoir comment j'allais et si je me sentais bien ici. C'est elle qui m'apprit, il y a trois ans, que Lucie et Jacques n'étaient pas mes véritables parents et qu'ils m'avaient adoptés car ils n'arrivaient pas à avoir d'enfant. Je n'ai jamais cherché à savoir qui étaient mes vraies parents, elle m'avait demandé de ne pas poser de questions et que la seule chose dont je devais être au courant c'est qu'ils étaient morts juste après ma naissance. Elle devait être amie avec mes parents pour me rendre visite aussi souvent.
« Et voilà ton plateau, bon appétit.
- Merci. »
Elle pose le plateau sur la table en dessous de la fenêtre et je mis installe. Pendant que je mange, elle part préparer ma toilette après avoir pris un morceau de pomme que je lui ai proposé. Je mange assez rapidement et me dirige vers la salle de bain et avec l'aide de Rosette, je me nettoie le visage et les mains et retire mes vêtements. Je mets ensuite une nouvelle chemise, un corset et les différents jupons. J'ai l'impression de porter des sac de farine autour de la taille tellement que ma tenue est lourde, et j'ai même du mal à avancer jusqu'à ma glace pour que Rosette me coiffe. La glace reflète mes cheveux tombant jusqu'au bas de mon dos en jolis boucles brunes et Rosette laissant court à son imagination pour en faire quelque chose de convenable. Elle reflète aussi mes grands yeux verts et ma peau pâle accentuée par le bordeaux de ma robe. Elle finit de me préparer au moment où le bruit des sabots sur les pavés viennent jusqu'à mes oreilles. Je me lève de mon fauteuil et pars en direction de la salle de séjour où je dois être présente quand notre invité arrivera. Lucie, ma mère adoptive, a tout comme moi entendu l'arrivée de Madame de Maintenon et elle se dirige vers la porte d'entrée pour l'accueillir.
Je reste silencieuse près de la cheminée fumante. Je me demande ce que m'a rapporté la marquise aujourd'hui. La porte d'entrée s'ouvre, la voix de Lucie émet un son que je ne peux entendre à cause du bois qui vient de tomber dans la cheminée. Puis la voix d'un homme retentit. Je ne la reconnais pas, ce n'est ni celle de Jacques, ni celle d'un de nos gens. Mais alors qui vient de pénétrer dans notre demeure ? Seul le bruit de leurs pas me parvient, jusqu'à qu'un homme de grande taille entre dans la pièce où je me trouve, suivit de Lucie. Il est fort bien vêtu. Des fil d'or et des rubans décorent ses vêtements déjà somptueux, quoi qu'un peu copieux. Il porte aussi un grand chapeau sur ses cheveux bruns. Il doit avoir une quarantaine d'années et se tenait droit et sur de lui. Sûrement un gentilhomme de la cour de Versailles. Mais que fait-il ici ? Madame de Maintenon lui a-t-elle demandé de venir pour demander ma main à mes parents ? Cela serait logique, j'ai l'âge maintenant pour me marier. Ce pourrait être ma sortie pour un monde moins ennuyeux.
Je tourne le regard vers Lucie qui se trouve derrière l'homme pour avoir des réponses, mais cette dernière me fait les gros yeux. Je ne comprends rien à ce qui se passe. Je décide donc de prendre la parole.
« Bonjour à vous, dis-je à l'homme. Ne devions-nous pas recevoir la marquise aujourd'hui, mère ? »
Je la voix rougir légèrement et replacer rapidement une mèche blonde derrière son oreille. Elle baisse la tête.
« Sir, veuillez lui pardonner. Il me semble qu'elle ne vous ait point reconnu. » Il jette un rapide coup d'œil vers Lucie, mais son regard revient rapidement vers moi.
Elle a dit "sir", serait-il un prince ?
« Bonjour à vous aussi Sarah, non aujourd'hui Madame de Maintenon ne viendra pas...
- Sauf votre respect, qui êtes vous ? » Lucie ramène ses deux mains devant sa bouche, choquée. L'homme, lui, commence à rire. Se moque-t-il de moi ? Il avance vers le fauteuil et me désigne celui en face pour que je m'assoie. D'un geste de la main, il congédie ma mère adoptive. Elle sort de la pièce en fermant la porte. Pourquoi me laisse-t-elle seule avec un homme ? Je suis tentée de me lever et la suivre, mais il commence à parler avant que j'en ai eu le temps.
« Vous devez vous sentir troublez n'est-ce pas ? » Et c'est peu dire. Je suis complètement perdue.
« Ne vous inquiétez pas, je ne veux en aucun cas vous nuire. » Je me détends un peu et arrête de froncer les sourcils. J'attends plus que de savoir qui il est.
« Mais où sont passées mes bonnes manière ? Je ne me suis même pas présenté, constate-il avec amusement. Je suis Louis XIV, roi de France. »
Un rire nerveux sort de ma bouche et je le regarde avec intensité. Le Roi, et quoi d'autre...
« Que ferait le roi de France en ma compagnie dans un tel lieu ?
- Je viens en personne vous reconnaître comme étant ma fille et celle de ma défunt reine Marie-Thérèse d'Autriche. »
Mon cœur loupe un battement et mon sang monte jusqu'à mon cerveau. Plus aucun son ne me parvient. C'est le roi ? Mon père ?
« Je... Je ne suis pas sûr de comprendre. Je serais votre fille et vous seriez le roi ?
- Oui, c'est cela, me répond-il calmement. » Je n'arrive plus a respirer et mes mains tremblent.
« Je suis une princesse de France ?
- La dauphine de France, plus exactement.
- Pourquoi ?
- Expliquez-vous.
- Non, c'est à vous de m'expliquez tout ce qu'il est entrain de se passer. Vous venez me dire après quinze ans d'absence que je suis votre fille et que je suis l'héritière du trône de France ! M'écriais-je.
- Prenez garde à qui vous parlez. Vous n'avez pas tort d'être en colère contre moi, mais j'avais des raisons pour vous laisser à cette famille. Je vous voulais en sécurité, mais maintenant la France veut un dauphin et je n'ai plus que vous.
- Cela ne change pas le fait que je sois toujours une fille.
- Mais les lois ont changé et vous pourrez prendre ma place quand le temps sera venu.
- Vous vous rendez compte que je ne suis pas prête.
- Mais je ne compte pas mourir avant un long moment, vous aurez le temps apprendre. » Il se lève, s'approche de moi et pose sa main sur mon épaule. « Ne vous inquiétez pas, je veillerais sur vous. Dieu vous a désigné pour devenir un jour reine de France, je le sais. Maintenant prenez ce dont vous avez besoin, embrassez les personnes qui ont pris soin de vous durant toutes ses années, ensuite vous rentrez avec moi à Versailles. »
Tout ce passe tellement vite. J'ai souvent rêvé de mes parents, mais dans aucun d'eux mon père était le roi et encore moins qu'il était encore vivant. Je quitte la pièce sous la demande de roi. J'ai du mal à avancer, ma robe est de plus en plus lourde et mes jambes tremblent.
« Rosette ! » Elle apparaît devant moi.
« La marquise est déjà partis ? » Je secoue la tête de droite à gauche.
- Tu ne devineras jamais ce qu'il vient de se produire.
- Racontes-moi.
- Je suis la fille du roi. Il est en bas, il vient de m'annoncer que je rentrais avec lui à Versailles.
- Je savais que tu étais promis à un grand avenir. » Elle me prends dans ses bras, mais je m'écarte d'elle.
- Tu étais au courant n'est-ce pas ?
- J'ai eu quelques soupçons qui se sont avérés justes. Je t'ai préparé tes affaires, ce que tu auras besoin là-bas.
- Je ne vous oublierais jamais. Surtout toi, Rosette, tu as toujours été ma seule amie. » Je la prends à mon tour dans les bras. « Tu t'en ferais pleins là-bas.
- Mais elles ne seront pas comme toi... » Une larme coule sur ma joue, mais elle l'essuie d'un geste maternelle. « Tu n'as pas eu d'enfance facile, sans amours de parents, j'espère t'avoir aidé à ne manquer de rien.
- Sans toi, je serais morte d'ennui. Quand je serais à Versailles, je ferais mon possible pour que tu es une place convenable et que tu ne sois jamais dans le besoin. C'est la moindre des choses que je puisse faire après tout. » Elle me regarde haut en bas, défroisse ma robe, réajuste ma coiffure et m'embrasse les deux joues. « Ais une belle vie et que Dieu te garde, Princesse. » Elle me désigne ensuite la porte que je franchis. Avant de quitter la maison, je m'avance vers mes parents adoptifs. Les remercie du fond du cœur, ils ne m'ont jamais montrer leur affection à mon égard, peut-être étaient-ils juste obligés, mais ils ont été bon avec moi en quelque sort.
Je sors de cette maison, que je ne pensais jamais quitter. Avec l'aide d'un valet je monte dans le carrosse où mon père y est déjà installé. La voiture se met en route en direction de Versailles. Où une vie totalement différente m'attends en tant que Dauphine de France.
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Voilà le premier chapitre, comment vous l'avez trouvé, comment vous trouvez Sarah ? N'hésitez pas laisser un commentaire et de voter.
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