- Chapitre 52 -
Mardi 6 mai 2025, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d'Amérique.
Ryusuke était déjà assis dans les gradins du gymnase quand son partenaire le rejoignit. Jim lui adressa un « bonjour » à peine audible en se laissant lourdement choir. Comme tous les élèves autour d'eux, il était vêtu de vêtements appropriés aux affrontements qui les attendaient. Il avait oublié de lacer l'une de ses baskets.
— Ben merde, lâcha Ryu en le considérant avec réelle inquiétude. T'as l'air encore plus fatigué qu'hier.
— Ouais. Quasi rien dormi. Me suis pris la tête avec mon père hier soir.
La bouts de phrase atones affaissèrent le visage de Ryu les uns après les autres. Il étudia les yeux rougis de son ami, sa bouche morne, ses épaules basses.
— Qu'est-ce qui s'est passé ?
— On a rediscuté du boulot, des exams, de Wyatt. Il veut que je ralentisse cet été, même après la fin des contrôles. Il m'a interdit de bosser au Farfalla avant la rentrée. (Un muscle se crispa dans la joue du jeune homme.) Je suis majeur, bordel.
— Il s'inquiète pour toi, Jimmy, avança Ryu dans l'espoir de désamorcer la tension dans la voix et l'attitude de son partenaire. C'est pas pour t'emmerder, tu sais.
— Je sais. Mais ça m'emmerde quand même.
Le regard de Jeremy vaqua dans le gymnase, vers le mur d'escalade où il s'était perdu des heures durant à explorer les voies, vers le terrain où ses camarades et lui s'étaient vidés de leur sueur – parfois de leurs tripes – au fil des cours d'EPSA, vers les gradins où fourmillaient une cinquantaine d'élèves nerveux. Il n'arrivait pas à se faire à l'idée qu'il quittait tout ça définitivement dans moins d'un mois.
— Tu lui as dit, pour Lazos ? Ça t'a vachement secoué, hier.
— Nan, j'ai rien dit. Il se prend déjà la tête avec les Sybaris, surtout avec Edward. Je voulais pas en rajouter une couche.
Ryusuke porta un regard peiné dans sa direction, baissa le menton.
— Jim, t'aurais dû lui dire. (Comme son ami ne répondait pas, les lèvres boudeuses, Ryu ajouta d'un air conciliant :) Et pour le boulot... dans la mesure où tu vis encore chez lui, ça me choque pas qu'il puisse décider de certaines choses pour toi. Tu en as parlé avec ta mère ?
— Oh, ils sont d'accord. (Jim tripota son collier, fit rouler les perles jumelles entre ses doigts.) Même Thalia y a mis son grain de sel. Elle trouve que j'en fais trop.
— Ils ont pas tort. (Comme son ami dardait un regard noir dans sa direction, Ryu se leva avec un soupir.) Bon, les combats vont commencer. T'as vu avec qui tu es tombé ?
— Une recrue-Fantôme. Et toi ?
Cette fois, Ryu ne chercha pas à masquer son désarroi.
— Emily.
Passer une presque nuit blanche n'aurait pas tant déstabilisé Jim s'il ne jouait pas une partie de son diplôme avec cette épreuve. Alors qu'il se rendait vers la zone où son affrontement devait avoir lieu, il se claqua les joues. Força son cerveau à sortir de sa brume d'abrutissement. À aiguiser ses réflexes, préparer ses muscles.
Il était le deuxième à passer dans la matinée. Dans moins d'une heure, il sortirait victorieux ou défaitiste de ce duel. Ensuite libéré pour la journée, Jeremy n'aurait plus qu'à patienter le lendemain pour le deuxième combat.
Une dizaine d'élèves s'étaient déjà rassemblés sous l'affichette « 3 ». Jeremy les évalua, reconnut plusieurs étudiants de sa classe ou de l'autre 7ème année S.U.I. Cinq autres ne lui disaient rien. Parmi eux, quatre filles. En étudiant leurs profils, il identifia l'une d'elles comme étant une recrue-Fantômes – après tout, les trois autres étaient vêtues comme les Mino qu'il avait croisées la veille.
L'affrontement précédent ne dura que cinq minutes. Un élève de sa classe en sortit perdant. Guère rassuré, Jeremy s'avança sur les tatamis avec la poitrine engourdie. En face de lui, une professeure au regard aussi sombre que sévère le héla :
— Wayne, j'imagine ? Qu'est-ce que tu choisis ? Mains nues, bâton, couteau, dague ?
Jim cligna bêtement des yeux en direction de la table qui soutenait une vingtaine d'armes variées. Des bandes protectrices pour les poings au bâton d'aïkido. Entre, de fausses lames fabriquées selon des modèles variés de dagues, couteaux ou poignards.
Absorbé par sa dispute avec Ethan la veille au soir, Jeremy en avait oublié de lire les consignes du duel, persuadé que tout se déroulerait comme il en avait l'habitude en EPSA.
— Euh...
Le visage chauffé par un mélange de honte et d'angoisse, il s'avança vers la table, étudia les armes proposées. Lors des duels en combat rapproché, on les avait essentiellement entraînés à combattre à mains nues. Les affrontements avec armes de poing avaient plutôt lieu lors des sessions en équipe ou en immersion.
Avant d'arrêter son choix sur une arme – ou de simples bandes de protection – il zieuta en direction de l'adversaire. La recrue-Fantôme patientait à l'autre bout des tatamis, immobile et grave. Au bout de son bras musculeux pendait un bâton long : un Bokken, d'un mètre environ.
Avec un sourire crispé, Jim s'empara de deux petits couteaux jumeaux. Bien entendu, il s'agissait de plastique dur. Aucun risque de blesser gravement son opposante. La professeure hocha la tête, inscrit son choix sur sa feuille de notation. Quand elle redressa le cou, Jeremy put enfin mettre les mots sur ce qui n'avait pas facilité sa concentration depuis qu'il foulait les tatamis :
— Mme Kairuij ?
— Tu me reconnais enfin, lâcha la femme d'un ton mi-satisfait mi-impatient. J'espère que tu as de bons souvenirs de moi, 33.
— Je préfère Wayne, grommela l'intéressé avant de se détendre face au sourire de la femme. Oh, je te reconnais aussi.
Il venait d'adresser ces mots à l'adolescente en face. Elle ne cilla pas, mais ses yeux se plissèrent. Curiosité et méfiance combinées.
— Jeremy. Elias. (Un rire dépité franchit les lèvres de l'adolescent.) Matricule 33. On a fait un bout de notre 14-15 ensemble. Tu es matricule 7, hein ?
Un éclair de compréhension traversa le visage de son adversaire. Ses lèvres frémirent enfin.
— Je me rappelle, oui. Tu es parti du jour au lendemain. (Elle inclina la tête, l'étudia sous toutes les coutures.) Tu étais pas excellent. J'espère que tu as progressé, depuis.
— Trêves de bavardages, intervint Mme Kairuij avec autorité. Rappel rapide des consignes.
Jim s'efforça de ne pas montrer son soulagement à ces mots. Tout en maîtrisant sa respiration de plus en plus tendue, il écouta en silence son ancienne professeure :
— Avec l'arme que vous avez choisie, vous devez mettre hors d'état de nuire l'adversaire. C'est moi qui vous indiquerai quand j'estimerai que cette consigne est respectée. Généralement, les élèves attendent d'avoir désarmé et immobilisé l'adversaire. La sortie de la zone vous oblige à vous repositionner au milieu. Tous les coups sont permis.
Comme le visage de Jeremy se plissait visiblement à ces mots, Mme Kairuij eut un sourire indolent.
— Eh oui, Wayne-33, cette épreuve est à la sauce Ghost Society. Mais pas d'inquiétudes : les armes ne peuvent pas faire de dégâts sérieux.
Alors qu'elle leur intimait de se mettre en position, Jim garda pour lui ses protestations. C'était trop tard. Et sa faute, accessoirement. Il aurait dû lire les consignes indiquées sur le fascicule que son père lui avait donné.
Les yeux rivés au Bokken de l'adversaire, Jeremy déglutit. Son cerveau envoyait des shots d'adrénaline dans son sang. Des sueurs froides le traversaient de la tête aux pieds. Il était bien réveillé, cette fois. Pleinement conscient des douleurs que pourrait inscrire le grand bâton de bois dans sa chair.
Dans le cercle d'élèves qui assistait à l'affrontement entre une Mino et une recrue-Fantôme, Ryu se tordait les doigts. Comme Jim, il aurait largement préféré passer dans la matinée. Le tirage au sort lui avait non seulement imposé Emily, mais aussi un créneau en début d'après-midi.
Les heures d'attente lui écrasaient déjà la poitrine de leur poids. Il aurait tout le temps de voir ses camarades se faire battre à plate couture – ou l'inverse. D'imaginer une stratégie contre Emily, tout en sachant que ce genre de duel ne flattait pas ses compétences – ni celles de sa camarade, à vrai dire. Emily et lui étaient bien meilleurs lors des sessions en immersion, surtout lorsqu'il fallait gérer une équipe. Ils s'emparaient spontanément de la casquette de leader stratégique, sans qu'aucun de leurs camarades ne le remette en question.
Lorsqu'une main lui agrippa le bras, Ryusuke manqua bondir dans les airs. Après une excuse soufflée à son voisin, qui avait sursauté presqu'autant en réaction, Ryu considéra le visage grimaçant qui lui faisait face.
La paupière droite de Jeremy était enflée et sa sclérotique injectée de sang. Il aurait un œil au beurre noir avant le soir, à en constater les couleurs qui fleurissaient autour de l'orbite. Une fois passée la stupeur, Ryu se pencha vers lui, tendit mécaniquement les doigts vers son visage.
— Jeremy, s'étrangla-t-il en retirant sa main à temps pour ne pas lui faire mal. Mais...
— Tu devrais voir l'autre fille, se gaussa son compagnon avec un rire sinistre.
Comme les traits de Ryu continuaient de se plisser, Jim soupira, esquissa un mince sourire.
— Je rigole, elle a pas de marque apparente. Je l'ai pas frappée à la tête. (Jeremy tapota sa tempe droite, grimaça de douleur.) Bon, elle, elle a pas eu de remords. Elle m'a même foutu un coup dans les couil...
— Mais t'as gagné ? l'interrompit Ryu en lui agrippant le bras de nervosité.
— Euh, ouais. (Comme le visage de son ami retrouvait une consistance solaire, Jim haussa les épaules.) C'était serré. Très serré. Notre examinatrice a failli prononcer sa victoire à un moment. Mais j'ai réussi à inverser le duel.
Comme il se doutait que Jim avait dû prendre d'autres coups, Ryu s'abstint de l'enlacer. Il lui serra le bras à la place, lui offrit un sourire aussi fier qu'enthousiaste.
— Bravo, Jimmy. C'est génial. Tu dois être moins stressé, déjà.
— Un peu, reconnut son ami du bout des lèvres. Et toi ? Comment tu le sens ?
— Franchement, je sais pas. Le combat rapproché, c'est pas mon fort. Pareil pour Emily, tu vas me dire.
Jeremy rendit à Ryu une pression sur le bras. Plongea des yeux sérieux dans les siens. Le cœur de Ryusuke gonfla dans sa poitrine. Ce n'était pas souvent que son partenaire lâchait toute sa nonchalance pour afficher ce genre d'expression déterminée. Ryu n'aurait jamais osé lui dire, mais il ressemblait à son oncle à cet instant.
— Tu vas y arriver, Ryu. Ça fait des années qu'on est dans la même classe qu'elle. Tu t'es déjà battu face à elle. Tu connais ses faiblesses. Elle manque de force et elle évite les chocs frontaux.
— Elle est plus rapide et plus souple, nuança Ryusuke d'un ton rauque.
— T'as plus de détente et d'instinct. Si y'a bien une personne dans la classe qui réfléchit encore plus que toi en combat, c'est elle. Prends le dessus en lâchant un peu ta tête.
Jim enfonça un doigt dans la poitrine de Ryusuke, au niveau du cœur, puis dans le creux de son abdomen.
— Sers-toi un peu plus de ça. (Jeremy ramena le doigt pour désigner sa propre personne avec un sourire mordant.) Prends un peu exemple sur ton punk préféré.
Une chaleur dans sa poitrine, dans son ventre. Ryusuke rit doucement, secoua la tête. Même si Jeremy teintait ses conseils d'une dimension comique, leur sens résonnait en Ryu. Depuis qu'il était arrivé à l'École, ses professeurs d'EPSA le félicitaient pour sa vision stratégique, sa capacité à réagir au changement et sa minutie lors du tir ou du travail d'équipe. Ils lui reprochaient aussi d'être trop cérébral au combat, de ne pas se laisser aller dans le courant.
Un reproche qu'Emily Hobs avait aussi dû entendre plus d'une fois au cours de sa formation. Rassénéré, Ryusuke étira doucement les lèvres.
— Je voudrais pas manger trop tard, pour éviter la digestion en début d'aprem, informa-t-il Jim en se dirigeant vers la sortie du gymnase. On se fait un casse-dalle sur le toit ?
— C'est interdit, lui rappela son ami pour la forme.
— C'est bien l'idée, non ?
Comme les yeux dépareillés de Jim débordaient d'étincelles, Ryusuke n'eut pas besoin de s'assurer qu'il le suivait. Jeremy était déjà à ses côtés, salivant sur les snacks qu'ils dévoreraient en secret sur le toit du Centre.
Les yeux bleu-vert d'Emily étaient glaciaux lorsque Ryu la retrouva sur les tatamis. Alors qu'elle le dévisageait, à la recherche de la moindre faille, du moindre doute, Ryusuke regretta cette situation. Leurs professeurs aimaient les comparer, rapprocher leurs points communs, relever leurs différences. L'une était première de la classe, l'autre deuxième – et les rôles s'inversaient parfois.
Tous deux reconnaissaient leur rôle de leader dans leur binôme respectif. De tête pensante. Mais Ryu réfléchissait avec le cœur tandis qu'elle menait avec la logique. Honnête envers lui-même, Ryusuke lui enviait cette capacité à diluer les émotions, à faire émerger les faits, les chiffres, les plans. Et il était persuadée qu'Emily se demandait parfois comment il s'attirait aussi facilement la sympathie des autres, leur confiance et leurs croyances.
Emily s'était munie d'une dague. Bien, elle jouerait de sa souplesse et de sa vitesse. Sous l'œil scrutateur de M. Cross – bien sûr, il fallait que ce soit leur examinateur – le jeune homme s'empara d'un bâton de la longueur de son avant-bras.
Ils s'avancèrent. Ryu expira, ferma les yeux jusqu'à ce que le professeur annonce le début imminent du duel. Quand le sifflet vrilla les tympans de Ryusuke, il rouvrit tranquillement les paupières. Emily n'avait pas bougé – même si elle adoptait à présent une posture défensive.
Ryu n'avait pu assister au combat de son coéquipier, alpagué par l'annonce de son horaire de passage. Mais des années d'entraînement côte à côte avaient inscrit dans la mémoire du jeune homme les mouvements et habitudes de son ami. Comme Jim lui avait expliqué avec ses mots, Ryu devait privilégier l'instinct.
Il se jeta sur Emily. Se servit de ses longues jambes pour réaliser un bond qui avala la moitié des tatamis. Tendit le bras, le bâton en extension de son épaule, pour atteindre l'adolescente. Emily réagit par peur. Après avoir reculé de justesse, elle se déporta sur le côté et contra le coup descendant que Ryu avait déjà prévu.
Sans lui laisser le moindre répit, il la pourchassa. Ce n'était pas son style. Ce mouvement constant, cette nervosité, cette recherche du contact, c'était Jeremy. Et Emily en était franchement déstabilisée.
Il ne lui laissa pas une seconde pour en tirer une nouvelle stratégie. La respiration presque coupée par la violence inhabituelle de Ryu, Emily contra et renvoya quelques attaques. Jusqu'à ce que l'acharnement de Ryu, sa force physique plus conséquente, prennent le dessus. Son bâton frappa l'épaule de la jeune femme, lui arracha un grognement.
Elle riposta aussitôt en dirigeant sa dague vers le flanc de Ryusuke. Il bascula ses appuis, sentit le plastique dur frotter son t-shirt sans faire plus de dégâts. Abattit son arme sur sa hanche, son bras, se rétracta au dernier moment pour planter son pied contre ses côtes.
Ryu l'envoya valdinguer sur les tatamis.
Même M. Cross affichait une moue étonnée.
Avec un geignement, Emily se redressa sur un coude. Puis sur un genou. Enfin, l'air hagard, elle se tint debout face à Ryu. Il devina l'expression confuse sur ses traits crispés. Une crainte fugace. Une méfiance bien ancrée.
Ryu resserra sa grippe sur le bâton, s'avança dans sa direction. Pas de temps mort. Emily l'accepta, déglutit, leva sa dague. Ils se jetèrent l'un sur l'autre. Frappe, parade, feinte. Ratée, réussie. Coup, engourdissement. Colère qui grimpait leur colonne vertébrale.
Grimpait, grimpa encore. Le souffle erratique, les muscles pulsant, le cœur en cacophonie interne. Emily planta sa dague entre ses côtes, où elle visait depuis le début. Après s'être plié de douleur, Ryusuke la repoussa d'un mouvement circulaire. Plongea pour enfoncer le bout du bâton dans le ventre de l'adversaire.
Emily cria, tomba, pour mieux frapper de son poing fermé autour de la garde. Le coup atteignit Ryu à la cuisse, le déséquilibra. Il appuya sa main libre sur les tatamis, s'en servit comme appui pour balayer les jambes tremblantes de l'adolescente.
Le jeu était au sol à présent.
Le poids plus léger d'Emily l'envoya rouler plus rapidement que Ryu. Elle lui frappa l'aine, cria en même temps que lui lorsqu'il lui envoya son poing dans la mâchoire en retour. Le sang gicla de la lèvre fendue de la jeune femme. Elle se stabilisa à moitié à quatre pattes, porta un regard écarquillé vers Ryu.
Son cœur serré, fermé, pincé, il récupéra son bâton, l'abattit sur la main armée de l'ennemie. Un nouveau cri. Elle recula, ramassée sur son poignet blessé comme un chat sauvage. Ryu lui poussa l'épaule du pied, l'obligea à s'allonger en se servant de son poids.
Après quoi, il se laissa tomber à genoux de part et d'autre de la jeune femme. Le visage rougi d'effort d'Emily blêmit quand Ryusuke captura sa gorge entre ses mains.
Il ne mit aucune pression dans la grippe. Rien que la sentence finale de ce duel. L'évidence de sa victoire. Un dernier lambeau d'innocence perdue. Une couche de roc autour du cœur.
— Hitori, fit la voix de M. Cross par-dessus le brouhaha des spectateurs, la victoire est à toi.
Quand Ryusuke se redressa, le corps parcouru de frissons d'adrénaline, il tira le col de son t-shirt pour essuyer la sueur de son front. Le souffle court, il trouva le regard de son ami dans la foule. Jim lui adressa un mince sourire, mais ses yeux criaient le contraire.
Et Ryu se rendit compte qu'il n'y avait pas que la sueur. Il frotta ses joues, libéra une respiration tremblante. Dans le secret des paumes qui recouvraient son visage, il goûta aux larmes qui perlaient sur sa peau moite.
En accepta la douceur amère.
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