- Chapitre 33 -
Dimanche 24 septembre 2023, Parc national du Grand Bassin, Nevada, États-Unis d'Amérique.
Rebecca déverrouilla la portière avant que son père, qui venait de quitter le volant, n'ait idée de le faire lui-même. On avait beau la célébrer ce soir, elle refusait d'être traitée comme une invitée de luxe. D'ailleurs, la jeune femme avait fait de son mieux pour le rappeler à tous : pantalon et chemisier noirs, queue-de-cheval fonctionnelle et pas la moindre trace de maquillage. Ed avait esquissé une moue désapprobatrice en l'apercevant devant la voiture de fonction, empruntée pour la soirée à la Ghost Society. Après avoir soupiré de dépit, il s'était contenté de s'installer derrière le volant et avait lancé le véhicule en direction du chalet familial.
Ledit chalet éclairait les sous-bois alentours, assailli par des insectes qui bourdonnaient près des lumières extérieures. Plusieurs voitures étaient déjà garées dans la cour de graviers. Rebecca ajusta son chemisier en se préparant mentalement à ce qui allait suivre. Par principe, elle avait exigé à son père que son récent diplôme de Fantôme ne fasse pas l'objet d'une quelconque célébration. Peine perdue avec les Sybaris. Ils adoraient ce genre d'occasion. De quoi déballer des dizaines de plats aux saveurs du monde, sabrer les bouteilles de champagne à des centaines de dollars ou d'afficher leurs récentes acquisitions vestimentaires.
Rebecca avait en horreur cet étalage de richesse. Ces extravagances. Et elle détestait encore plus l'idée d'être à l'origine de tout ça. Si ça n'avait tenu qu'à elle, la jeune femme aurait fait ses bagages, embrassé sa jument et serait partie. Pas indéfiniment, bien entendu. Au moins quelques semaines, loin de la Ghost Society et des Sybaris. Peut-être qu'elle aurait goûté aux brises californiennes. Qu'elle se serait perdue le long de la plage ou qu'elle aurait rejoint d'autres membres de sa famille à Modros.
Son cousin lui avait assuré qu'elle trouverait un toit et des bras accueillants si elle mettait les pieds à Modros. À regret, Rebecca avait informé Jeremy que trop de choses la retenaient encore au Nevada. Elle avait promis à son père de ne pas prendre la poudre d'escampette dès son diplôme en poche. Son éducation ayant forgé une loyauté de fer en elle, Rebecca avait tenu parole.
Edward glissa une main sous son coude alors qu'ils remontaient vers le perron du chalet. La jeune femme se tourna à demi, l'interrogea en silence. Son père n'avait pas manqué à sa réputation ce soir. Ses cheveux plaqués en arrière étaient impeccables, en dehors de cette mèche laissée volontairement sur sa tempe. Le col de sa chemise blanche était aussi lisse que son sourire. Ses mocassins lustrés brillaient à l'éclat des appliques murales. Rebecca n'aurait pas été étonnée d'y apercevoir son reflet.
— Comment tu te sens ?
Rebecca se détourna en fermant les yeux, agacée par la question. Elle attendit qu'ils aient atteint le perron pour répondre sèchement :
— Comme une intruse. Un trophée. Une excuse.
Ed eut le bon sens de ne rien répondre. Pas dans l'immédiat, du moins. Il patienta jusqu'à ce que sa fille lève le nez vers lui, laisse poindre une once de vulnérabilité.
— J'ai peur. (Edward inclina légèrement le menton, affirma sa prise sur son coude.) J'ai peur de me ridiculiser. Qu'ils s'imaginent des choses sur moi.
— Ils le feront sûrement. Ils ne savent pas ce que tu veux, au fond.
Rebecca pinça les lèvres pour retenir sa réplique acide. Il avait fallu des années à son père pour qu'il comprenne que sa fille ne souhaitait pas suivre ses traces, pas plus que celles de sa mère défunte. Des années de disputes, d'accusations et de regrets. Edward était même allé jusqu'à enlever sa belle-famille dans l'espoir de placer Rebecca sur le piédestal qu'il lui réservait.
Elle avait pulvérisé ses rêves. Au profit des siens. Tant pis, la jeune femme avait dédié le reste de sa vie à sa famille. Maintenant qu'elle était majeure, Rebecca comptait bien récupérer les rênes qu'on lui arrachées des doigts bien trop tôt.
— Et je ne pense pas que tu vas te ridiculiser, Becky. Tu ne l'as jamais fait jusqu'ici.
Sans lui laisser le temps d'y réfléchir, Edward poussa le battant en bois clair. Une onde de musique et d'odeurs alléchantes la percuta. Après avoir dégluti péniblement, la jeune femme s'avança derrière son père. Ils furent aussitôt assaillis par Nikos et son fils. Edward les salua avec sa distinction habituelle. Pendant que Rebecca assistait à l'échange formel en retrait, Lazos se tourna vers elle. Le jeune homme ne masqua rien de son expression méprisante alors qu'il la toisait de la tête aux pieds. Rebecca haussa un sourcil inquisiteur à son encontre, mais il se contenta de hausser les épaules et de marmonner trop haut pour qu'elle puisse entendre à coup sûr :
« On dirait qu'elle va à un enterrement »
Rebecca se contenta de sourire tranquillement. S'il y avait bien un avis qui ne lui faisait ni chaud ni froid, c'était celui de son cousin éloigné. Une fois la discussion avec Nikos terminée, le petit groupe s'avança jusqu'à la pièce principale. La musique et le brouhaha formaient une caisse de résonnance qui irritait déjà Rebecca. Elle regretta de ne pas avoir pris d'antalgiques ; ils n'auraient pas été de trop pour la migraine qui s'annonçait.
À son entrée dans la salle principale, dont l'imposante table en bois massif était déjà couverte de bouteilles, verres et autres plats de nourriture, les visages se crispèrent. C'était elle qu'on célébrait ce soir. Mais les Sybaris se retrouvèrent face à une jeune femme à l'air taciturne et à l'attitude réfractaire.
Myrina fut la première à lever haut le bras pour la saluer, un sourire trop grand sur ses lèvres rouge mat. Elle fut rapidement suivie par ses enfants puis par son mari avec plus de retenue. Rebecca leur rendit le salut avant de s'avancer parmi les convives. Ils n'étaient pas si nombreux – des cousins, oncles et tantes éloignés – mais c'était déjà trop pour elle.
Rebecca ayant décidé de s'y rendre malgré tout, elle s'était promis de fournir un minimum d'efforts. Sous les yeux curieux de sa famille plus ou moins proche, elle s'empara d'une coupe de champagne. Les bulles lui donnèrent un étrange tournis. Sans s'y attarder plus longtemps, elle porta le verre à ses lèvres, en avala la moitié d'une traite. Une grimace plus tard, elle reposa la coupe sur la table, redressa le cou.
De l'autre côté de la table, sa grand-mère leva son verre en plongeant son regard implacable dans le sien. Une gêne s'installa entre les omoplates de Rebecca, qui ne fit pas mine de détourner les yeux pour autant. Pendant qu'Alexia tapotait un couvert contre le galbe de sa coupe pour attirer l'attention, la jeune femme inspira profondément.
— J'aimerais dire quelques mots, entonna sa grand-mère de sa voix égale.
Rebecca risqua un coup d'œil vers son père, qui s'était positionné à sa droite. Elle devina à la raideur de ses épaules qu'il était en réalité aussi nerveux qu'elle. Il y eut un moment de silence avant que les chaises ne raclent le sol et que les vêtements se froissent. Bientôt, seuls Alexia, son fils et sa petite-fille se trouvèrent debout en cercle.
— Tout le monde sait ici que je ne suis pas du genre à m'épancher. Pourtant, je dois reconnaître que je reste difficilement indifférente à ta réussite, Rebecca.
La jeune femme déglutit, eut la vague impression de sentir les bulles de champagne coincées contre sa glotte. Il n'y avait pas grand-monde pour verser dans l'émotion au sein des Sybaris. Que l'initiative vienne spécifiquement de sa grand-mère la déroutait plus que jamais.
— Je n'étais pas certaine du chemin que tu emprunterais, poursuivit Alexia sans la quitter des yeux. Ton père était très jeune quand il t'a eu. Et tu étais toi-même beaucoup trop jeune quand ta mère nous a quittés.
Edward s'agita à sa droite, enroula nerveusement ses mains autour du dossier de la chaise devant lui. Il ne fit pourtant pas mine de prendre la parole alors que sa mère enchaînait d'un ton implacable :
— Je n'étais pas certaine qu'Edward parvienne à t'éduquer comme il le fallait.
L'annonce tira une grimace à Rebecca, qui ne put s'empêcher de lorgner vers son père. Elle vit poindre le rictus acide, la lueur agacée dans ses yeux ambrés. Une leçon d'éducation venue d'Alexia ne pouvait que le faire rire jaune. Devant le reste de la famille, qui plus est.
— Pourtant, je dois reconnaître que mon fils a été à la hauteur de cette tâche. (Avec l'ombre d'un sourire sur ses lèvres fines, la femme inclina le menton vers Edward avant de revenir à sa petite-fille.) Tu as grandi en répondant à toutes nos attentes, Rebecca. Tu as toujours su être dans l'équilibre.
Quelques hochements de tête autour de la table. Le ventre de Rebecca se noua alors que sa grand-mère marquait une pause. Décidément, elle se serait bien passée d'un discours en son honneur.
— Et te voilà avec un diplôme de Fantôme en main. Tu peux être fière du chemin parcouru, malgré les obstacles rencontrés. Fière de la jeune femme épanouie et brillante que tu es en train de devenir. (Alexia glissa à nouveau vers son fils.) Ton père t'a préparé la voie pour une carrière réussie. Il y a eu quelques... déconvenues, mais je ne doute pas qu'on finira par s'apercevoir de ton potentiel et de tout ce que tu mérites.
Rebecca serra les dents, força ses lèvres à se recourber poliment. Une carrière réussie. Des déconvenues. Des paroles bien éloignées de ce qu'elle savait être la vérité. Avoir kidnappé des membres de leur propre famille ne représentait pas de simples déconvenues. Quant à ce que sa grand-mère – et toutes les personnes qui rivaient leur regard vers elle – s'imaginait de son avenir...
Tout ce petit monde imaginait très mal.
Après quelques paroles de Rebecca en réponse au discours de sa grand-mère, les festivités reprirent. On augmenta le son de la musique de fond, les plats de victuailles tournèrent de main en main et les bulles de champagne crépitèrent sur les langues.
Soulagée d'être remplacée par l'alcool et la nourriture, Rebecca poussa sa chaise dans un coin de la pièce. On frappait déjà à la cloison de sa boîte crânienne. Elle qui ne buvait jamais, les pauvres gorgées de champagne qu'elle avait avalées lui chauffaient déjà les joues.
— Belle cérémonie d'enterrement de carrière, glissa une voix onctueuse à son oreille.
Rebecca s'étonna de ne pas avoir entendu arriver Myrina, avec ses bijoux fringants et ses escarpins à talon aiguille. La cousine de son père lui flasha un sourire ravageur avant de tirer une chaise pour s'installer près d'elle. Entre ses doigts agiles dansait une coupe de champagne. La femme y observa son reflet, coloré par une trace de rouge à lèvres. Après quoi, elle l'inclina à la lumière du lustre pour étudier le visage renfrogné de Rebecca.
— Je suis étonnée qu'ils n'aient toujours pas compris, souffla Myrina en se penchant vers la jeune femme pour se faire entendre malgré la musique.
— Ils ne comprennent que ce qu'ils sont prêts à accepter.
Myrina rit sous cape avant de terminer sa coupe de champagne. Elle la déposa au pied de sa chaise, poussa un lourd soupir de fatigue et glissa un bras autour des épaules de la jeune femme. Rebecca se crispa sans la repousser pour autant. Les gestes de Myrina avaient toujours un sens. Elle ne tarda pas à en comprendre le but quand la femme se servit de leur proximité pour discuter sans être entendues des autres :
— Combien de temps tu vas rester à la Ghost avant de mettre les voiles ? Tu as trouvé un arrangement avec ton père ?
— Quelques années, répondit Rebecca en toute franchise. Cinq ans maximum, si possible. De quoi mettre de l'argent de côté et assurer mes arrières.
— Mmh, fit Myrina, leurs têtes séparées d'un souffle d'air. Assure vraiment bien tes arrières, Becky. Les Sybaris sont un peu... collants. D'ailleurs, je suis étonnée qu'Ed le prenne si bien, finalement.
— Il l'a très mal pris, quand je lui ai tout avoué. Mais il sait qu'il a pas le choix.
Myrina esquissa un sourire attristé.
— Ça me ferait presque rire de dérision si ton père n'avait pas blessé autant de gens dans sa folie des grandeurs.
Myrina sentit sous son bras les épaules de la jeune femme se raidir. Sans que Rebecca s'y attende, elle déposa un baiser sur sa tempe et se redressa.
— Ta grand-mère n'a pas menti en disant que tu pouvais être fière de toi. Je le suis également.
— Merci, Myrina, souffla Rebecca, ses joues encore un peu plus chaudes.
Une honte fugace la traversa en sentant son cœur battre plus fort. Les marques d'affection la mettaient mal à l'aise la plupart du temps. Pourtant, elle devait reconnaître qu'une femme comme Myrina lui témoigne sa tendresse était loin de la laisser indifférente. L'absence de sa mère depuis quasiment toujours ne devait pas y être pour rien.
— Tu auras toujours mon soutien, embraya Myrina en lui serrant le poignet. Quelles que soient tes décisions. Si je peux t'aider d'une façon ou d'une autre... n'hésite pas.
— Je sais. Merci beaucoup.
La reconnaissance dans les yeux graves de la jeune femme rassura Myrina plus que n'importe quelles paroles. Elle lui pressa les doigts une dernière fois avant de se lever. Rebecca ne la quitta pas des yeux tandis qu'elle rejoignait son fils et sa fille à table, son mari apparemment débordé par les deux garnements.
Rebecca n'eut pas beaucoup de répit. À peine Myrina s'était-elle éloignée que son père se laissait choir sur la chaise vide à côté d'elle. Edward déboutonna le col de sa chemise avant de tirer dessus en grimaçant. La jeune femme se félicita d'avoir opté pour un chemisier léger. Même si la soirée était bien installée, l'air tiède et la chaleur dégagée par autant de convives rassemblés dans une même pièce rendaient l'atmosphère étouffante.
— J'attendais que tu aies fini avec Myrina, commença Ed en récupérant la coupe que la femme avait abandonnée après son passage.
Rebecca attendit qu'il en vienne au vif du sujet. Comme elle gardait le silence, les yeux rivés au sol, Edward soupira. Sa fille n'avait jamais été bavarde. C'était parfois déroutant d'essayer de faire la conversation avec elle.
— Il y a quelque chose dont je dois parler à la famille, lui apprit Ed en étendant les jambes devant lui. Mais je voulais t'en informer avant.
Sa fille plissa les paupières, l'interrogea d'un long regard scrutateur. Il n'y avait rien de spécial sur le visage de son père. Une fatigue sous-jacente, mise de côté par son regard vif et ses lèvres promptes à sourire.
— C'est professionnel, enchaîna Edward face à l'expression préoccupée de sa fille. Un projet qui commence à être concret. Et qui va sûrement bien m'occuper pour les années à venir.
— Oh, fit Rebecca avec surprise – elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui en parle de façon si solennelle. C'est important, j'imagine ?
— Important pour moi, oui. J'espère mener ce genre de projet depuis des années, mais ça fait seulement quelques mois que l'opportunité s'est présentée. Ça aura un impact sur le centre de formation, même si tu viens de le quitter.
Il lui adressa un sourire mutin à ces mots, une lueur dans les yeux. Le cœur de la jeune femme se serra alors qu'elle réalisait que c'était plus de la mélancolie que de la joie. Peut-être n'était-il pas si indifférent à l'idée que sa fille soit déjà aussi grande, aussi indépendante.
— Je suis en train de monter un projet de collaboration entre les trois centres de formation du réseau de la Ghost Society, lui apprit Edward. Le nôtre, celui des Amazones et l'école de S.U.I.
— Quel genre de collaboration ?
— C'est en discussion, justement. Mais l'idée est de croiser nos élèves pour évaluer au mieux leurs acquis, leurs compétences... Il y a plusieurs possibilités. Des cursus communs, croisés, des échanges d'élèves ou de professeurs entre centres de formation, des examens collectifs.
— Je vois, souffla Rebecca en étendant les jambes à son tour. C'est toi qui as proposé ça, spécifiquement ?
— Oui, soutenu par d'autres collègues. J'ai toujours regretté le manque d'échanges entre les centres de formation, surtout avec celui de S.U.I. (Comme Rebecca tirait une moue songeuse, il ajouta avec ferveur :) J'ai été formé là-bas. Ce ne sont pas forcément les meilleures années de ma vie, mais j'ai adoré les cours, à l'époque. Je suis convaincu que les élèves sortiraient grandis d'un échange entre les centres de formation.
Sa fille acquiesça, plongée dans ses propres pensées. Elle ne savait pas trop si la perspective lui aurait plu, en tant que recrue-Fantôme. À présent qu'elle était diplômée, ce genre de considérations était derrière elle.
— Si je t'en parle en avance, ajouta Ed avec une grimace, c'est aussi pour que tu gardes certaines choses pour toi.
— C'est-à-dire ? C'est confidentiel ? Tu ne vas pas tout dire à la famille ?
— En partie, si. Je pense plutôt à... tes connaissances à l'école de S.U.I. La direction et certains de leurs professeurs sont au courant, mais pas les élèves.
Comme Rebecca gardait le silence le temps de faire les liens, Edward accentua sa grimace. Lui-même n'était pas très fier de cette façon détournée de dire les choses.
— Tu veux pas que je le dise à Jeremy ? (Comme Ed hochait la tête en soupirant, sa fille roula des yeux.) Quelques années, tu dis ? Il lui reste deux ans avant d'être diplômé. Il va sûrement être concerné, hein ?
— Sûrement, oui. Mais même son père est tenu par le secret professionnel. Alors, par égard pour les autres élèves, je te demande de ne rien lui dire de ce projet.
Les lèvres de Rebecca se plissèrent de désapprobation. Après quelques secondes, elle finit par accepter et hocha la tête avec raideur. Edward soupira, se frotta le nez.
— Merci, Becky. (Après un instant d'hésitation, il demanda :) Comment ils vont ?
— Ton frère et sa famille ? Demande-lui.
Face à l'attaque acide, Ed se contenta d'un sourire peiné. Même si la remarque entourait son cœur d'épines, il la savait méritée. Quand sa fille se leva abruptement de sa chaise, il la suivit des yeux sans chercher à la retenir.
Rebecca avait raison ; il aurait dû reprendre contact avec son frère depuis des mois. Présenter des excuses pour le mal qu'il avait fait à ses enfants et à Maria. Expliquer ses motivations en profondeur. Mais il avait suffisamment subi le mépris et le rejet d'Ethan. L'idée de le vivre à nouveau lui tordait le ventre.
Quelquepart, le projet Réseau était une manière détournée d'établir un contact avecson jumeau.
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