- Chapitre 3 - Gold - version finale


Je gagne deux parties de billard sur trois contre Ash. Il me file les cent dollars que nous avons pariés avec un grognement mécontent. J'ai l'impression qu'un truc le perturbe, et pas seulement ses défaites. Je le trouve tendu... Ça concerne peut-être son salon de tatouages ? Ou sa régulière ? Est-ce qu'il y aurait de l'eau dans le gaz entre eux ? Ce serait vraiment le pire scénario possible pour son moral...

Je l'invite au comptoir pour en discuter. Quand je lui parle de sa copine, il grimace.

— Tout va bien avec Heden, et même très bien... commence-t-il.

— Mais ? lâché-je en prenant une gorgée de ma bière.

— Je vais lui demander d'emménager avec moi... Je ne sais pas encore quand.

Bordel, il flippe, en fait ! Alors que j'éclate de rire, il me décoche un regard à faire froid dans le dos.

— Tu veux que je t'en colle une, enfoiré ? s'agace-t-il.

Il aurait parfaitement le droit de le faire sans que je ne puisse m'en offusquer. C'est mon sergent d'armes, il est au-dessus de moi dans la hiérarchie du club. Les enforcers tels que moi agissent sous ses ordres directs. On s'occupe des missions dangereuses, celles qui impliquent en général du sang et des flingues. Le rôle d'Ash est de les superviser, même s'il est sur le terrain avec nous dans la plupart des cas.

— Désolé, je ne m'y attendais pas, c'est tout, m'excusé-je. Tu as peur de sa réaction ?

— Surtout de sa réponse, me renvoie-t-il. Et si elle me dit non ?

Parfois, je me dis que l'amour ne peut pas nous briser, nous mettre à genoux.

Puis je me rappelle d'Ash.

Il en a bavé avant de trouver sa moitié en Heden Otila. Il y a une dizaine d'années, sa fiancée l'a largué le jour de leur mariage, sans une explication. À cause de son cœur brisé, il s'est peu à peu empli de colère, de rancœur et de violence... Elles se sont apaisées désormais, mais elles l'ont dirigé pendant si longtemps qu'il en garde forcément des séquelles.

Dans les marines, on m'a appris à contrôler mes émotions, à les oublier quand la situation l'oblige. Je ne suis jamais tombé amoureux, je me contente de plans culs sans importance. Les relations courtes me conviennent, je ne compte pas m'embarquer dans une véritable histoire. Ça nous fout dans un tel bordel... Suffit de voir mon sergent d'armes. Ou Alex, tiens ! Le môme ne me l'avouera pas, mais depuis le départ de Cassiopée pour Chicago, il douille.

Du coup, je me tiens loin de cette merde qu'est l'amour. Il vaut mieux.

Je cherche une réponse à donner à mon frangin quand Gun, notre vice-président, se joint à nous en s'exclamant :

— Il vous arrive quoi, à tous les deux ? C'est quoi ces mines de chien battu ?

Ash roule des yeux, grogne et se lève. Pendant une fraction de seconde, je me demande s'il ne va pas envoyer une droite à son meilleur pote. C'est déjà arrivé... Certes, il se prend le retour de boomerang dans la gueule juste après, mais ça ne l'arrête pas.

— Gold, tu me suis, on va tirer, m'ordonne-t-il.

Bien, chef ! Je me marre devant la mine déconfite de Gun et lui glisse :

— Ça concerne Heden... Mais rien de grave, ne t'inquiète pas.

Sur ce, j'accélère pour rejoindre Ash, qui a déjà pris la direction du sous-sol. Des pièces y sont aménagées pour nous permettre de nous entraîner au maniement du pistolet ainsi qu'au combat rapproché, et pour gérer tout ce dont nous ne pouvons pas discuter lors des simples messes à l'étage.

Une fois dans le stand de tir, mon sergent d'armes sort tous les flingues pour les nettoyer. Je crois que ça le détend. Je me joins à lui en silence, dans l'attente qu'il reprenne la parole.

— Elle se passe comment, ta soirée ? finit-il par me lancer.

— Bien, réponds-je.

— Tu es allé à la Luxure ?

Ça ressemble plus à une affirmation qu'à une question. Je hausse un sourcil, et Ash m'avoue :

— Un mec du club t'a vu y entrer. Il t'a même pris en photo et a envoyé un message à tout le monde pour prendre les paris sur la strip-teaseuse que tu allais baiser.

Je me renfrogne et prends le temps de terminer de démonter le Glock que je suis en train de manipuler avant d'indiquer :

— Je devais voir un vieil ami.

— Un vieil ami, répète Ash, goguenard. Il ne s'appellerait pas Lady, par hasard ?

Putain, je suis tellement prévisible ? Je pousse un grognement histoire de clore la conversation. On n'est pas là pour parler de ma queue, à ce que je sache...

Pendant un moment, mon sergent et moi continuons à nettoyer les pistolets en silence. Il est important de veiller à ce qu'ils soient toujours opérationnels : les Styx Riders ne sont jamais à l'abri d'une attaque de gang ou d'un MC d'une ville voisine qui déciderait de se la jouer Rambo. Enfin, depuis que nous avons neutralisé les Red Birds puis Rodz, le dealer qui tentait de nous doubler, plus personne n'ose se dresser devant nous. Nous avons repris le contrôle de la ville et gérons en paix nos ventes d'armes à travers le pays.

— Demain matin, tu passeras chercher Reed et vous me rejoindrez au diner de Wendy, m'ordonne soudain Ash avant de se lever et de se placer dans un box de tir.

Des coups de feu résonnent alors que des balles transpercent la tête de la silhouette accrochée à une dizaine de mètres.

— Pourquoi le diner de Wendy ? m'étonné-je. Ce n'est pas la porte à côté.

— Un mec prétend pouvoir nous dire où se planque Isaac Romy, il veut qu'on le rejoigne là-bas, m'explique Ash. Le président veut qu'on le rencontre pour déterminer s'il est fiable.

— Ouais, j'y crois moyen. Aucune des pistes qu'on nous a filées ne s'est révélée sérieuse jusque-là. Je te parie que c'est juste le trentième type qui veut mettre la main sur la prime qu'on a promise.

— Le trente-quatrième. On y va quand même.

— OK.

Je hoche la tête en observant mon ami. Il paraît toujours aussi morose... Je ne suis pas un grand bavard, mais je lui glisse tout de même :

— Arrête de te faire du mouron pour Heden.

— Je ne me fais pas de mouron, proteste-t-il !

— C'est ça, ouais.

Ash soupire, secoue la tête, puis change à nouveau de sujet :

— Comment va Cassiopée, au fait ? Elle se plaît bien à Chicago, non ? Pas trop dur pour toi ?

— Oui, elle adore sa nouvelle fac. De mon côté, elle me manque, mais je finirai par m'habituer à son absence.

— Et Alex ?

Pour lui, c'est une autre histoire... Lorsqu'il est devenu prospect, les gars et moi, on lui en a fait baver... Mais il a réussi à intégrer le club au bout de quatre mois, là où d'autres en mettent presque huit, parce qu'il est doué d'une résistance physique et émotionnelle hors du commun. Cependant, le départ de Cassiopée lui a mis un sacré coup au moral...

— Tu devrais l'inviter au lac un week-end, suggéré-je à Ash. Ça le détendrait.

— Heden a eu la même idée. J'organiserai un barbecue samedi prochain, tu seras le bienvenu si tu veux te joindre à nous.

— Ça roule. Bon, allez, je remonte. À demain, sergent.

— À demain, soldat.

Je laisse Ash au stand de tir et rejoint le rez-de-chaussée, où je remarque immédiatement la présence de Bradley au comptoir. Je me dirige vers lui, fais signe au barman de me servir une nouvelle bière et m'installe sur un tabouret. Sans préambule, j'annonce :

— Trois marines de l'ancienne unité d'Isaac Romy ont déserté ces derniers jours.

Le président ne commente pas tout de suite, se contentant de tapoter son index contre son verre. Puis, au bout d'un moment, il lance :

— Tu en penses quoi ?

— Qu'ils vont essayer de rejoindre leur camarade. Mais pourquoi maintenant ? Putain, ça fait neuf mois qu'il a disparu dans la nature !

J'entends soudain un bruit derrière moi. Alex vient de débarquer et de s'installer à son tour au bar, juste à côté de moi. Il décoche un rapide coup d'œil à Bradley et moi, puis s'exclame :

— Salut prés', salut beau-frère.

— Alex. Qu'est-ce que tu fous là ? lui demande notre supérieur.

— Fallait que je bouge, je vais devenir dingue chez ma tante.

Cette dernière sait pour l'entrée d'Alex chez les Styx Riders. Ça l'a fait péter un plomb : elle a débarqué un soir au Purgatoire en furie. Bradley lui a indiqué que faire partie du club était le choix de son neveu et nous veillerions à sa sécurité. Mine de rien, il a aussi rappelé à madame Anson que c'était grâce à nous que les flics s'en sortaient face aux gangs de Black Lake. Elle l'a encore mauvaise. Tu m'étonnes !

— J'ai entendu ce que vous disiez, ajoute Alex en me volant mon verre. Il est évident que Romy aurait pu quitter la ville depuis le temps, même avec un contrat sur sa tête. Un truc le retient dans notre ville, un truc qui l'a poussé à appeler ses ex-camarades de régiment en renfort.

— Il est temps de foutre un coup de pied dans la fourmilière, gronde Bradley en se levant. Allez pioncer, tous les deux, vous faites peine à voir.

— Tu veux crécher chez moi ? proposé-je à Alex lorsque notre président s'est éloigné.

Un sourire triste étire les lèvres du jeune homme.

— C'est sympa, mais je vais rentrer, me dit-il. Je ne veux pas que ma tante s'inquiète en se demandant où je suis passé.

Brave môme. Je suis un peu plus fier de lui chaque jour qui passe. Je sais qu'il rend heureux ma frangine, qu'il fera tout pour elle, et que ce qu'il a traversé lui a donné de profondes valeurs.

Je tapote son épaule en lui rappelant :

— Sois pas en retard lundi matin au garage.

Depuis la fin de sa terminale, il bosse pour moi à temps plein. Il est sérieux et motivé, nous formons une bonne équipe ensemble.

— Je vais essayer, boss, me renvoie-t-il.

— Si tu n'es pas à l'heure, je te vire, plaisanté-je.

— Pigé, boss. Bonne nuit, boss.

— Va te faire voir, tu me fatigues !

De retour chez moi, je me cuisine un risotto aux poireaux, parce que ça me détend. J'adore m'enfermer dans ma cuisine et me vider l'esprit en préparant des plats en bien trop grande quantité pour moi tout seul. J'en mange une partie et le reste, je les donne aux gars du club qui vivent seuls, pour les changer de la nourriture surgelée.

Dès que j'ai terminé mon dîner en solo, je prends une douche, puis je me pose dans mon lit avec mon téléphone. Minuit est passé depuis longtemps, mais je ne trouve pas le sommeil. J'en profite donc pour répondre aux mails des fournisseurs du garage, avant de parcourir l'actualité locale. Je cherche en particulier ce qui pourrait avoir un lien avec les gangs de la ville. Rien de fou à signaler, cependant.

Au bout d'un moment, mes yeux commencent à se fermer. J'enchaîne les insomnies ces derniers temps et je commence à les sentir passer...

Alors que je cède au sommeil, les images d'une fille en robe blanche me bercent. Lux. Au-dessus de son nombril, le poignard rouge gravé sur sa peau m'obsède. Je tente de regarder sous son masque, en vain.

Qui es-tu ?

— Lux, me répond-elle.

Je suis hypnotisé par les boucles couleur chocolat qui tombent sur ses frêles épaules, ses mouvements gracieux, son aura de mystère.

Je te connais, Lux. Je t'ai déjà vue... mais où, bordel ?

Mon réveil sonne à six heures. Ma vision disparait ; pas la frustration qui l'accompagnait, en revanche. La tête dans le cul, je prends un petit déjeuner à base de fruits et de muesli, puis je fais des pompes et des tractions histoire de garder la forme. Ensuite, je me lave, je m'habille, puis j'enfourche ma Harley. Je passe chercher Reed devant chez lui. Il m'attend déjà, en compagnie de Martia, sa régulière, appuyée sur l'encadrement de la porte. Elle m'offre un signe de main poli, auquel je réponds par un hochement de tête.

— Soyez prudents, les garçons, nous recommande-t-elle.

Toujours !

Une demi-heure plus tard, Reed et moi rejoignons Ash à notre point de rendez-vous. Il nous attend à l'intérieur du diner de Wendy avec l'air de celui qui n'a pas dormi de la nuit. Bienvenue au club ! Au moins, une délicieuse odeur de pain chaud et de bacon flotte dans l'air. C'est toujours ça de pris pour nous mettre de meilleure humeur.

Des camionneurs et des techniciens se remplissent déjà la panse dans le restaurant – dont la propriétaire ne s'appelle pas Wendy, d'ailleurs, mais Irina. Elle a demandé la protection des Styx Riders moyennant une contribution financière chaque mois. Derrière son comptoir, à côté de la machine à pop-corn, un patch du MC aussi gros que mon poing est affiché fièrement. Ça détone avec le reste de la décoration – plutôt printanière –, mais au moins ça dissuade les petites frappes du coin de tenter de la braquer.

— Salut, sergent, lancé-je en m'installant en face d'Ash.

— J'adore cet endroit ! s'exclame Reed avec l'entrain d'un gamin. J'emmène souvent Martia et les gosses manger ici. Je vous conseille la formule petit-déj', elle est super.

Il est le seul à la commander : nous ne sommes pas venus ici pour grailler, à la base. Mais Ash et moi prenons tout de même un café.

— C'est quoi, cette tête ? enchaîne Reed en jetant un regard interrogateur à notre sergent d'armes.

— Heden a chopé un truc, grommelle-t-il en réponse. C'était... le bordel, ce matin.

Reed éclate de rire.

— Laisse-moi deviner, tu as été d'astreinte pour tenir ses cheveux au-dessus de la cuvette ?

— Ouais. Le premier qui me les casse aujourd'hui, je le bute.

Autant dire que ni Reed, ni moi ne nous risquons à continuer de le charrier.

Le gars qu'on attend se pointe vingt minutes plus tard. Dans la trentaine et gras du bide, il ratisse la salle du regard jusqu'à nous repérer. Il avance vers nous d'une démarche qui se veut assurée, mais un truc dans ses yeux trahit chez lui une nervosité plutôt fréquente de la part de ceux qui traitent avec les Styx Riders.

— Votre traître, là, Isaac Romy, j'ai des infos sur lui, déclare-t-il en s'installant en bout de table. Avant de vous les donner, je veux une avance sur la prime promise.

Son sourire arrogant me donne envie de lui coller une balle entre les deux yeux. Je reste pourtant immobile, faisant appel à mon sang-froid pour me maîtriser. Ash, quant à lui, ricane et lâche :

— Regarde en dessous de la table.

Le type s'exécute. Quand il voit le flingue du sergent d'armes braqué sur lui, il blêmit !

— Attendez, je ne suis pas votre ennemi ! proteste-t-il.

— Non, mais on en a vu défiler, des mecs comme toi. Tous ceux qui t'ont précédé nous ont fait perdre notre temps. Là, on sature, tu vois ?

— Tu as intérêt à être convaincant, ajouté-je.

— Vous pensez que je pourrais vous mentir ? s'indigne le gars.

— Si tu te présentais, d'abord ?

— Billy Frise.

Je sors mon portable et envoie le nom et prénom à Buck, le hacker perso des Styx Riders. Il va se charger de trouver un maximum d'infos sur ce type pendant qu'on discute.

— On t'écoute, Billy Frise, affirme Ash, d'un ton un peu plus conciliant.

— L'autre jour, je vendais ma dope du côté de Memphis Avenue, à un gars qui connaît un agent de sécurité qui bosse au casino. Figurez-vous que ce type, l'agent de sécurité, a entendu un client dire qu'il avait vu votre Romy.

Je m'enfonce dans la banquette, les bras croisés sur mon torse. Je m'en doutais, putain ! Cette rencontre ne nous mènera nulle part.

— Tes infos puent, Billy, commente Ash.

— Bah, je pensais que ça vous serait utile !

— Qu'un mec t'a dit qu'un autre mec lui a dit l'avoir vu ? se moque Reed. Où ça, d'ailleurs ?

— Au casino !

— Bien sûr, Billy Frise, au casino. Romy a un contrat sur sa tête, mais il irait jouer au poker comme si de rien n'était ?

À mon tour de prendre la parole :

— Billy Frise, ou plutôt Billy Friserman, tu habites une bicoque dégueulasse sur Queen Avenue. Tu as été marié six mois, puis un jour tu passé ta femme à tabac et tu t'es pris quatre ans de prison. Depuis, tu la harcèles, sans tenir compte des ordonnances restrictives. Tu as un chien du nom de Check, un berger allemand que tu ne sors jamais de ton minuscule jardin. Tu as pris un abonnement au câble pour des chaînes pornos... et tu dois un sacré paquet d'argent à divers organismes. Tu as une vie palpitante, Billy Friserman.

Le visage de l'enfoiré se décompose au fil de mes paroles. Les infos, je les tiens de Buck, qui vient de me faire un topo rapide par SMS.

— Comment vous...

— On a ton adresse, mon gars, le coupe Ash avec un sourire sombre.

— Je voulais juste aider...

— Ouais, on a compris le topo. Barre-toi, maintenant, lui ordonne mon sergent, à bout de patience. S'il se trouve que tu nous as menti, je passerai personnellement chez toi faire un brin de causette. Tu piges ?

— Vous êtes vraiment des...

— Fais gaffe à ce que tu vas dire, glousse Reed. J'en connais un qui a la gâchette facile ce matin.

Ash décoche un coup d'œil mauvais à mon camarade enforcer, mais se retient de commenter. Dans la foulée, Billy déguerpit du diner en vitesse.

— Vous en pensez quoi ? nous demande Reed.

— Qu'on s'est déplacés pour rien, gronde Ash. On décolle dans cinq minutes, j'ai besoin de rouler. Dépêche-toi de terminer ton petit-déjeuner, Reed.

— À vos ordres, sergent.

Pendant que notre frangin engloutit ce qu'il reste de ses pancakes au sirop d'érable, je suis Ash dehors, curieux de savoir s'il a demandé à Heden d'emménager avec lui. Jusqu'à maintenant, je n'avais jamais vu mon pote aussi nerveux.

— Pas eu le temps, elle était vraiment mal ce matin, soupire-t-il. Je verrai plus tard.

Je ne suis pas vraiment en mesure de lui filer des tuyaux, puisque je ne suis jamais resté avec une meuf plus de deux semaines. Aucune ne m'a donné envie d'aller au-delà.

Une fois, Cassiopée m'a sorti qu'aimer, c'était lâcher prise. Bon courage à la nana qui essayera de m'entraîner dans le vide...

— C'est ta régulière, le lien entre vous est puissant, me contenté-je d'affirmer à Ash. Elle dira oui, j'en suis certain.

J'ai vu comment ils se regardaient, tous les deux. Mon ami se met la pression pour rien. Tout ira bien avec sa nana.

— Oh, bonjour, Gold ! entends-je soudain derrière moi.

Surpris, je me retourne vers une grande brune habillée d'une robe blanche. Pendant une fraction de seconde, elle me rappelle Lux, mais ce sont seulement ses vêtements qui produisent cet effet. Ce n'est que la meilleure amie de ma frangine, Ruby. Le genre étudiante sage qui se présente aux élections des représentants des élèves, pas du tout le type de fille à travailler dans un club de strip-tease.

— Salut, lui réponds-je.

Elle me décoche un sourire que je ne parviens pas à interpréter, m'observe en silence pendant plusieurs secondes, puis rentre dans le diner.

C'était quoi, ça ? On aurait dit qu'elle s'attendait à ce que je lui parle, ou un truc du genre.

Ash se marre, perché sur sa moto.

— Quoi ? lui lancé-je.

— Rien du tout, réplique-t-il. Tu la connais d'où, cette nana ?

— C'est la meilleure pote de Cassiopée.

Il ricane.

— Putain, Gold, tu as grillé la manière dont elle te matait ?

— C'est la moto qui fait ça, c'est tout, affirmé-je.

Sur ce, Reed sort du restaurant en se massant le ventre, mettant fin à cette conversation un peu trop étrange à mon goût. Sans attendre, nous démarrons et prenons la route, direction le Purgatoire.



Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top