46. Unpredictable
« Et bien... Elle n'est pas habillée très convenablement pour une femme de ménage. » Mrs. Hood fronça les sourcils.
« Oui... Hum... Excusez la, elle est supposée porter sa tenue de soubrette en temps normal. » Calum ricana.
Au mot "soubrette", mes yeux se posèrent sur Calum avec fureur. Je mimai la phrase "va te faire foutre" avec mes lèvres lorsque son sourire moqueur s'accentua.
« Et elle a un bébé ? » Questionna Mr. Hood, une moue peu convaincue sur les lèvres.
« C'est... Ouais-Hum... C'est son petit frère dont elle a la charge pendant quelques temps. » S'empressa de répondre Calum.
À quoi est ce qu'il jouait ?!
« Ah. » Fit Mr. Hood.
« Ouais, super ! Allez, vous partez ? » Calum sourit faussement en les repoussant en vain jusqu'à la sortie.
« Tout doux, jeune homme. » Ne tarda pas à le stopper Mr. Hood.
« Quoi ? » Cracha Calum avec désinvolture.
« Nous sommes ici pour un motif bien précis. Tu nous feras donc le plaisir de nous inviter pour le déjeuner, le temps que nous nous expliquons, n'est-ce-pas ? » Mr. Hood sourit jaune à son fils, ses mains qui se liaient derrière son dos.
« C'est une blague ?! » Calum écarquilla les yeux.
« Tu nous as bien entendu, Calum. » Plaça Mrs. Hood, irritée.
« Bien. » Soupira Calum. « Dolly.... » M'interpela t-il ensuite.
« Oui ? » Soupirai-je.
« Va donc mettre la table. » Ce pauvre crétin esquissa un sourire malsain en me gratifiant d'un clin d'œil.
« Oui. » Grognai-je en simulant un minimum d'entrain.
« Oui, qui ? »
Et, avec des sourcils froncés et des lèvres pincées, je glissai:
« Oui, Calum. »
« Maitre Hood. » Rectifia t-il.
« Oui, Maitre Hood. » Je roulai des yeux.
Quel cinglé.
•••
Au moment où je gagnai la cuisine, après avoir déposé Timothy dans son parc, je sortis les assiettes. Depuis mon emplacement, je pris une profonde inspiration avant d'appeler Calum:
« Calum, » Je stockai progressivement ma colère pour pouvoir m'exprimer correctement.
« Maitre Calum. » Me corrigea t-il avec un sourire mesquin.
« Quoi qu'il en soit. » Je levai les yeux au plafond. « Pouvez vous m'indiquez où se trouvent les bols ? » Prétextai-je.
« Dans la troisième armoire du haut à partir de la gauche. Tu le sais bien. » Répondit Calum.
« Venez me montrer. » Répondis-je. « Maintenant. »
Au moment où Calum vint me rejoindre dans la cuisine, je croisai mes bras sur ma poitrine en m'appuyant contre le plan de travail.
« Oh, Calum... » J'exhalai un rire sonnant faux. « Tu as intérêt à avoir des explications qui tiennent la route. »
« Oh... » Il se gratta la nuque en riant exagérément. « Alors, hum... »
« Alors, quoi ? » Demandai-je, impatiente. « Tu te rends compte que tes parents ne sont même pas au courant que tu as un bébé ! »
« Ehhh ! » Il s'offusqua. « Toi non plus, tes parents ne le savent pas ! »
« Ils l'ont su, Calum ! Quand bien même, mon cas de figure n'est pas comparable au tien. »
« Et je peux savoir pourquoi ? »
« Peut être parce que j'ai pris moi même la décision de rompre tout contact avec ma famille ? » Je roulai des yeux alors qu'il s'approchait de moi et venait s'appuyer à mes côtés.
« Et tu te sens comment par rapport à ça ? Ta famille ne te manque pas ? »
« Calum... » Soupirai-je. « Ne fais pas comme si ça t'intéressait. Tu as juste envie de changer de sujet. Je me trompe ? »
« Ça m'intéresse ! » Fit t-il d'un ton affecté.
Silence.
« Bon okay, t'as gagné. J'en ai foutrement rien à branler. » Finit t-il par lâcher.
« Tu vois ! » Je soufflai d'agacement.
« Mais s'il te plait, Dolly, je te demande de jouer le jeu durant un seul déjeuner ! Après ça, je te promet que je leur dirai absolument tout ! J'ai juste besoin d'un peu de temps. »
« Faudrait bien, ouais. Sinon je m'en chargerai moi même ! »
•••
« Donc, vous travaillez ici ? avec un bébé ? Vous êtes un genre de domestique qui dort à domicile ? »
« Hum... Oui. En quelque sorte. » Je haussai les épaules.
« Oui. Il n'était pas convenu que le bébé soit présent mais étant un homme très bon, je n'ai pas pu la renvoyer. Vous voyez ? » Calum esquissa un sourire angélique.
« Oh oui... Ça aurait été regrettable. » Sa mère fit une moue de réflexion.
« Sinon, pourquoi êtes vous là ? » Demanda Calum en réceptionnant son poing dans sa paume, les coudes sur la table.
« Oh-Hum... Et bien... » David commença à tracer des cercles sur la nappe de la salle à manger, visiblement en réflexion. « Je suppose que tu es au courant de la somme de 20 000 dollars qui a miraculeusement disparu de mon coffre ? »
Attendez.... Est ce qu'il s'agissait de l'argent qu'il m'avait présenté avant de partir à Bali ?!
« Oh, ça.... » Calum déglutit nerveusement.
« Jared t'a vu et il nous a tout dit. Apparement tu connais le code du coffre de ton père depuis un bon moment. »
« Évidemment que je le sais. C'est la date de naissance de Monica Belluci. » Calum sourcilla en imitant des seins avec ses mains, ce qui eut le don de rendre son père rouge de gêne.
« Quoi ?! Moi qui croyait que c'était la date de notre mariage ! » S'apostropha Mrs. Hood.
« Joy chérie, laisse moi t'expliquer. » David rit jaune en jetant un regard lourd de propos à Calum.
« Bravo, Calum. » Je secouai la tête, irrité par son comportement.
« Relax, c'est une de mes techniques pour changer de sujet. Ils parleront plus du coffre maintenant. » Sourit Calum, fier de lui.
•••
« [...] Ce n'est pas la première fois David ! La fois passée, encore, j'ai retrouvé un des magazines cochons de Jared dans tes affaires ! »
« Oh, je t'en prie ! Je t'ai dis qu'il me servait de set de table quand je mangeais dans le lit ! »
« Bon sang, je t'ai déjà dit de ne pas manger dans le lit ! »
« Tu es vraiment une maniaque, Joy ! »
« Excuse moi d'être fatiguée de te demander de tirer la chasse derrière toi !! J'en ai par ailleurs parlé avec ta mère et elle est du même avis que moi ! Tu n'es pas convenable ! »
« Nous disposons d'une domestique !! »
« Elle est russe et je n'arrive jamais à lui faire comprendre le mot toilette ! »
« Renvoie la ! »
« Elle me tient compagnie à la maison quand tu vas voir tes prostituées, David !! »
« Je vais me tirer une balle dans la tête. » Marmonna Calum à côté de moi.
« Fais quelque chose, je t'en supplie. » Je soupirai.
Ils étaient occupés de se disputer depuis environ trois quarts d'heure.
« [...] Et l'étudiante qui était venue nettoyer la voiture ? Son pourboire c'était pour son décolleté ou son mini-short ? »
« Tu vois ? Il est là ton problème ! J'en ai ras le bol de devoir justifier chacun de mes faits et gestes ! »
« Tu n'as qu'à arrêter de mal agir ! »
« J'agis toujours mal avec toi ! Tu es comme ma mère ! J'ai le sentiment de faire l'amour avec ma mère, Joy ! »
« Regarde le spectacle que tu infliges à ton fils ! J'espère que lorsqu'il sera père, il ne terminera pas comme toi ! »
« Je suis père ! » S'écria soudainement Calum.
Et là, ce fut le silence complet.
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