3.3
♤♤♤ Neymar
Mon coeur est en miettes et je n'arrive pas à parler, tellement ma gorge est serrée. A tout moment je chiale comme un gamin et ce n'est clairement pas le moment de laisser mes émotions me submerger.
Je pensais réellement que c'était une blague de mauvais goût ; je n'imaginais pas un seul instant que cela puisse être réel. Mon coeur me fait mal rien qu'à l'idée de se quitter encore une fois, alors la perdre pour toujours...
J'essaie du mieux que je peux pour ne rien laisser transparaître. Quitte à être arrogant.
— Dis quelque chose, Ney. Je sais que ça fait mal. Mais on ne peut pas l'empêcher de faire ce choix.
Je joue avec la cuillère sur la table, le visage fermé. Je suis incapable de lui montrer à quel point je suis atteint. Parce que je ne veux pas paraître faible.
— Elle est juste égoïste. Dis-je, d'un ton froid.
— Ne dis pas ça.
Ma sœur pose sa main sur la mienne, mais je retire la mienne en soufflant.
— Neymar, extériorise ce que tu ressens. Je sais la douleur que tu endures en ce moment même, parce que j'ai la même dans mon cœur. Sa voix se brise, comme si elle s'apprêtait à pleurer. Mais on doit être forts, pour elle. Pour eux. Pour nous.
Si j'avais été à sa place, j'aurais fait exactement la même chose. J'aurais donné ma vie pour ma famille, pour mon fils. Et même pour elle. Mais, je ne peux pas m'empêcher de lui en vouloir de ne pas penser aux autres.
— Être fort pour quelqu'un qui veut se suicider ? Dis-moi que tu plaisantes.
Je n'en reviens pas qu'elle soit revenue dans ma vie pour la quitter d'aussi tôt. Son seul objectif est de me faire souffrir ou quoi ? J'ai tellement mal au coeur que j'ai envie de vomir.
Je n'aurais jamais, ô grand jamais, imaginé un tel scénario. Elle va quitter ce monde. Elle va quitter ma vie. Et partir avec un bout de mon âme. Malgré moi, je n'arrive plus à me retenir ; les larmes me montent automatiquement aux yeux et coulent sur mes joues.
— Putain, Neymar. Tu n'es qu'un crétin. Tu te rends compte de tes propos ?
— Est-ce qu'elle a pensé un seul instant au mal que ça vous ferait, hein ? Est-ce qu'elle s'est posée la question dans quel état vous seriez après sa mort ? Putain. Vous l'aimez et elle tout ce qu'elle trouve à faire c'est mettre fin à ses jours.
— C'est toi l'égoïste, Neymar. Ce n'est pas du suicide, elle sauve la vie de son frère Cloodd. Tu as le droit de lui en vouloir autant que tu veux, mais tu dois respecter son choix.
Au début de notre rencontre, quand elle m'avait parlé d'un frère « Cloodd », je n'y croyais pas. Pour moi, c'était comme le Mathyas là avec tous ces accents de merde. Des inventions.
— Il n'y a pas une autre solution ? Quelqu'un d'autre de sa famille qui pourrait faire cette greffe ?
— Je vais devoir te le répéter combien de fois ? C'est la seule compatible. Et ils ne peuvent pas se permettre d'attendre plus longtemps. Elle est sa seule chance. Tu n'en ferais pas autant pour moi ?
Bien sûr que si.
— Maintenant que tu es au courant, ne lui dis rien. Elle devait te l'annoncer pendant votre soirée, mais il faut croire qu'elle m'a menti.
Ne rien lui dire ? Alors que je viens d'apprendre qu'elle va mourir et que « c'est la vie ».
— Je suis incapable de faire comme si de rien n'était. Parce que je vais la raisonner.
— La raisonner de quoi, Neymar ? Merde. Elle a fait son choix. Elle a déjà signé les papiers. Elle va lui faire sa greffe de cœur. Il est trop tard.
Je secoue la tête de gauche à droite, n'acceptant pas cette décision. Pour qui se prend-t-elle de revenir dans ma vie et de m'abandonner après ?
Je souffle un bon coup, puis lui pose la question qui me brûle les lèvres depuis le début de ce repas :
— Il lui reste combien de temps à vivre ?
Rafaella baisse le regard sur son dessert qu'elle n'a pas touché une seule fois. Et je sens que la réponse va me déchirer.
— Neymar...
— Je t'en prie. Au point où on en est.
Elle me lance un regard tellement triste que je refuse de lui montrer à quel point je suis dévasté. Ma sœur souffre déjà assez comme ça, ce n'est pas pour que j'en rajoute.
— Il lui reste moins d'un mois.
C'est comme si je recevais un coup de poignard en plein cœur ; tous mes espoirs se volatilisent en un instant.
— Mais ça peut être encore moins. Même si elle aimerait bien finir sa liste avant de partir.
Je relève le regard vers la brésilienne, interloqué.
— Quelle liste ?
— Putain de merde. Se pince-t-elle l'arête du nez. Il faudrait que j'apprenne à fermer ma gueule.
Je porte un regard insistant sur sa personne pour qu'elle poursuive la conversation.
— Elle va me tuer. Roule-t-elle des yeux. Elle l'a appelé sa « to do list du dernier jour ». C'est triste, mais c'est toutes les choses que Blake souhaite faire avant de subir son opération. Elle sait qu'elle ne pourra pas tout faire mais-
— Tu pourrais m'envoyer la copie de sa liste ? La coupais-je.
Si elle doit mourir, qu'elle en soit digne.
— Elle mérite une fin heureuse. Ajoutais-je.
— Comme votre histoire.
J'ai un haut-le-cœur malgré moi. Si seulement tout avait été différent.
— Il faut croire qu'on ne mérite pas la plus belle fin des histoires.
*
Je n'ai pas le moral quand je descends de la voiture en compagnie de ma sœur. Sa révélation m'a déchiré le cœur, et je suis submergé de remords. Si seulement tout avait été différent.
J'ouvre la porte laissant ma sœur passer d'abord puis je la suis vers la cuisine, là où fusent des voix.
— Où est-ce que je me change, merde ? S'agace d'impatience Blake.
— Derrière les poubelles.
Nous faisons irruption dans la pièce, mais ce n'est pas pour autant qu'elles arrêtent de se lancer des piques.
— Merci mais j'ai pas le temps de visiter ta maison. Rétorque-t-elle.
Je ris face à sa répartie, ce qui énerve davantage Judith :
— Tu sais quoi ? Tu vas être tellement traumatisée de mon coup de poing dans ta gueule que tu n'oseras plus jamais mettre un pied ici.
— S'il vous plaît, se plaint Kylian, arrêtez les. C'est comme ça depuis que vous êtes partis.
— Non, c'est drôle. Ricane Raf, les bras croisés.
Je cherche du regard mon fils, et je le vois manger son dessert, un casque sur les oreilles, à regarder des vidéos sur YouTube.
— Le poing où tu as ta bague ? Ricane Blake, d'un ton moqueur.
— Exactement. Ou devrais-je plutôt préciser avec la bague de fiançailles que Neymar m'a offert.
Un sourire scotché à son visage, Blake lâche tout naturellement ce que j'aurais préféré qu'elle ne dise jamais :
— Un conseil, reste sur terre. Parce que la bague que tu portes actuellement m'était destinée.
Ah, si seulement tout avait été différent.
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Saluuuuut ! Comment allez-vous aujourd'hui ?
Je plaisantais, c'était pas l'avant dernier chapitre 😂 c'est nul comme blague mais tkt, ça peut pas être pire que les blagues de Blake de toute façon
ENFIN Judith apprend que la bague ne lui était aucunement destinée ptdrrr, ça lui permettra de remettre ses idées en place
ENFIN Neymar (et vous aussi hihi) apprenez pourquoi Blake s'apprête à mourir...
Hâte pour la suite ?
Je voulais savoir votre date de naissance ? Ça m'intéresse (je fais ma petite curieuse)
Merci pour tout, vous êtes incroyables (je le dirais jamais assez)
Bon dimanche à vous et à la semaine prochaine ! <333
nyssa
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