01.12 :: 𝙑ers le futur

nda - je suis en retard, pardon, ma vie sociale reprend le dessus sur mes tendances de no life <3

j'espère que vous allez bien sinon ! je vous envoie de la force pour vos premiers examens en ce début de mois de juin, et j'espère que vous les réussirez avec brio ;)

ce chapitre est le dernier de la première partie ; dans deux semaines, nous passerons donc à la deuxième partie avec deux nouveaux protagonistes. vous pouvez d'emblée les deviner sans trop de mal d'ailleurs 😌✨
ce chapitre est aussi un peu plus court que d'habitude, il fait plus office d'épilogue que de chapitre d'ailleurs- Mais j'espère qu'il vous plaira !

rendez-vous le 19 juin pour le lancement de la deuxième partie, et bonne lecture ;) et merci pour les 2K de vues <3

CHAPITRE DOUZE ― VERS LE FUTUR
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« Si tu fais la moindre remarque, je t'étrangle. » La menace n'atténua même pas le sourire d'Hinata, qui se contenta de le dévisager avec un grand sourire moqueur.

« Ne t'inquiète pas, je ne dirai rien. Cela va parfaitement avec ton teint fantomatique. »

Le passeur marmonna une insulte, et passa une main dans ses cheveux noirs ― trop courts. Il savait qu'il n'aurait jamais dû faire confiance à quelqu'un d'autre que Miwa pour les couper. Tant pis si cela signifiait les garder longs toute sa vie puisqu'il ne risquait pas de revoir sa sœur de sitôt, il aurait au moins échappé à... ça.

Non seulement il avait l'air ridicule avec sa frange trop courte, mais en plus, Hinata avait raison, son teint était toujours aussi pâle. Les deux semaines qu'ils venaient de passer à bord du chalutier avaient eu raison de sa santé ― il se remettait à peine difficilement du terrible mal de mer qui l'avait assailli deux jours après leur départ. Et il s'en serait remis plus vite si son idiot de compagnon de route ne le lui rappelait pas fréquemment.

« Au moins, vous serez beau pour votre retour aux États-Unis. » Le marin qui venait de commettre ce désastre ― hum, de lui couper les cheveux ― semblait fier de lui (il n'y avait pas de quoi). Tobio marmonna malgré tout un remerciement qui se voulait sincère avant de se détacher du miroir et de se redresser.

« Et vous ? » Le marin s'adressa ensuite à Hinata, tout sourire.

« Ah, non moi je...

Faites-lui une petite coupe aussi. » le coupa Kageyama. Il adressa un sourire à Hinata, sourire qui le fit tressaillir. Hors de question que le rouquin s'en tire ainsi.

« Avec plaisir ! »

Hinata tenta de s'éclipser, mais Tobio était plus proche de la porte, et il la bloqua au jeune homme aux cheveux roux ― grâce à son avantage de taille qui constituait son arme principale face à l'infatigable central. Celui-ci gonfla les jours, agacé, mais fut bien obligé d'aller s'asseoir dos au marin.

« On peut dire que vous avez bien chamboulé ma traversée, les jeunes. » Tobio sursauta, il n'avait pas entendu le capitaine entrer derrière lui. Le quinquagénaire souriait, toujours aussi avenant. « D'abord vous nous piquez une cabine. Ensuite vous transformez mes marins en équipage de chiffes molles qui oublient de bosser ! » Le marin désigné par la première pique se fendit d'un rire amusé tout en attaquant ― hum, coupant les cheveux ― d'Hinata.

« Faut croire que couper les cheveux, c'est pas que pour les femmes. » commenta-t-il, tandis que les deux japonais échangeaient un regard, l'un désespéré, l'autre savourant sa victoire.

« J'ai besoin de bras, reprit le capitaine en regardant Kageyama, et puisque je vois que Davies est occupé... »

Le passeur comprit assez aisément que le capitaine désirait son aide, puisque les deux autres personnes à sa disposition étaient occupées. Il le suivit donc à l'extérieur du bateau ― heureusement qu'il n'avait plus autant mal au cœur ! Après deux semaines, Hinata, Natsu et lui s'étaient habitués à la circulation sur ce modeste chalutier. Ils restaient la plupart du temps dans leur cabine, pour ne pas traîner dans les pattes des marins, mais les aidaient parfois aussi à gérer le stock de poisson qu'ils pêchaient.

Tobio s'était enquis à plusieurs reprises des raisons pour lesquelles les étasuniens étaient venus jusqu'au Japon pour pêcher ― après tout, cela faisait un peu loin juste pour pêcher du poisson. La réponse des marins le laissait toujours songeur, même s'il ne voyait pas quel intérêt ils auraient de mentir.

« On bosse pour un grand chef cuisinier là-bas. Tu crois qu'il se contente de poisson de basse qualité ? Il nous envoie toujours ici pour pêcher. » Plus il y pensait, plus l'explication semblait tirée par les cheveux. Mais aucune autre ne pouvait expliquer leur présence dans ces mers, et ils ne paraissaient pas mentir.

« Tiens, attrape ça. » Le capitaine lui tendit une sorte de casque ― ce qui ne rassura pas le passeur. L'autre ricana devant son expression.

« C'est juste au cas où. » Il le fit descendre dans une des cales, non loin de ce qui devait être le moteur. « On doit changer une pièce en hauteur. Les gars sont plus rassurés quand on amortit leur chute. » Nouveau regard interloqué, nouveau rire du capitaine. « Tenir la bâche suffira, ne te fais pas de bile. »

Tobio n'était pas doué pour déceler l'humour quand on lui en adressait, aussi il se contenta d'hocher la tête avec un petit sourire crispé et de saisir la bâche, tenue à l'autre bout par le capitaine. Les deux hommes la déplièrent, et le regard du passeur se posa sur les deux marins qui travaillaient en hauteur. Ils avaient l'air plutôt sereins malgré ce que disait le capitaine, concentrés sur leur tâche. En tout cas, ils devaient avoir l'habitude vus leurs gestes experts.

« On débarque ce soir. » annonça le capitaine après quelques instants de silence. La veille, il leur avait déjà annoncé qu'ils n'étaient plus très loin du port de San Francisco.

« Merci encore pour nous avoir accueillis, déclara Kageyama en réponse.

On allait pas vous laisser à l'eau quand même, rit l'homme. Et puis, c'est nous qui vous remercions pour ne pas avoir exigé qu'on fasse un détour. On aurait eu des ennuis si on avait eu trop de retard. Mon patron est pas un homme facile.

Il ne vous dira rien, pour le fait que vous nous ayez recueillis ?

Il n'est pas obligé de le savoir. » L'homme de cinquante ans lui fit un clin d'œil amusé. « Ce sera notre secret. » La phrase sonnait un peu étrange, mais le jeune homme aux cheveux noirs passa outre ce détail.

« Merci encore. » Le marin hocha la tête, puis leva les yeux vers le plafond avant de lâcher, avec désinvolture.

« Il vaut mieux ne pas trop en parler de toute façon, non ? »

Tobio le regarda, interloqué. Était-ce juste une phrase innocente qui sonnait malencontreusement juste, ou l'homme avait-il vraiment vu clair en leur jeu ? Celui-ci sourit avec amusement en voyant son expression.

« Ne vous inquiétez pas. Je n'ai aucun intérêt à dire ce que je pense savoir. J'ai moi aussi pas mal de choses que je ne peux pas expliquer. »

Il sourit de nouveau, de façon un peu plus inquiétante aux yeux du passeur, mais il ne put rien dire ; une ampoule tomba soudainement sur la bâche, le faisant tressaillir. Les deux marins descendirent ensuite, leur réparation terminée, tandis que le capitaine récupérait sa bâche et la repliait tranquillement.

Tobio le fixa quelques instants, avant de repartir. Il était idiot, mais pas au point de ne pas comprendre qu'il valait mieux en rester là. Il y avait bien quelque chose de bizarre avec ce bateau, comme il s'en doutait déjà légèrement. Il ne savait pas quoi et n'était pas sûr de vouloir le savoir. Même si dans ces circonstances, la liste des raisons pour lesquelles un capitaine de chalutier voulait cacher des choses sur ses déplacements n'était pas bien longue.

(Sauf que l'hypothèse la plus plausible s'avérait bien trop invraisemblable. Il n'était pas sûr de bien comprendre ce qui se tramait au juste.)

Il retourna dans la cabine pour voir si Hinata avait encore des cheveux, se délectant d'avance de cette vengeance amplement méritée. En effet, le rouquin était celui qui avait émis en premier l'idée ridicule de se couper les cheveux avant de débarquer. Il s'agissait pour lui de symboliser leur nouveau départ, et aussi de se rendre un peu moins reconnaissables en cas de problème. Sybille étant fermé au reste du monde, les chances que les Etats-Unis d'Amérique apprennent leur fuite étaient proches de zéro. Surtout que jamais les autorités japonaises n'admettraient publiquement que des individus s'étaient enfuis de leur utopie dont ils se vantaient sur la scène internationale.

Il avait cependant approuvé ― parce qu'il était vrai qu'une nouvelle coupe leur ferait du bien. Hinata l'avait ensuite emmené voir Davies, puisqu'il avait discuté avec lui et appris qu'il savait bien couper les cheveux ― il était hallucinant pour le passeur de voir à quel point son compagnon était sociable. En moins de trois jours, il s'était lié d'amitié avec tous les marins, et connaissait leur vie entière dans les grandes lignes. Il pouvait même citer le nom de leur compagne ou de leurs enfants s'ils en avaient. Tobio, à côté, peinait simplement à retenir le nom des marins qui les accompagnaient.

Sauf qu'apparemment, Davies avait enjolivé ses talents de coiffeur. Ou alors, tout son entourage avait très mauvais goût. Parce que le jeune homme aux cheveux noirs était loin d'être emballé par la coupe de cheveux que l'homme lui avait attribuée. Et il se doutait que celle d'Hinata lui procurerait aussi un certain amusement.

Leur baiser n'avait rien changé à leur relation ; ils continuaient de se prendre la tête pour tout et pour rien. La seule différence était qu'ils avaient admis l'un à l'autre qu'ils n'étaient pas que des partenaires de galère, mais un peu plus que cela. Ils étaient tous les deux parfaitement confus face à leur nouvelle relation, qu'ils n'avaient l'un comme l'autre jamais expérimentée ― Tobio ne s'était jamais intéressé aux filles, et il commençait seulement à comprendre pourquoi.

Le pire dans tout cela était que, même si leur baiser avait aidé Tobio à éclaircir son esprit sur quelques points, notamment les raisons de son départ et de sa révolte, il y avait encore beaucoup de choses qu'il ne comprenait pas. En tête de la liste venait la question la plus importante : Comment leur relation avait-elle évolué ainsi ? Deux semaines plus tôt, après trois ans de volley dans la même équipe, Tobio connaissait à peine le nom du jeune homme. Aujourd'hui, il avait quitté tout son monde pour ce même jeune homme.

(Était-il complètement inconscient ? Oui. Un jour peut-être, il perdrait cette fichue impulsivité. Un jour.)

« Kageyama ! » La voix de Natsu attira son attention, et il l'aperçut, assise devant la porte de leur cabine. Elle semblait gagner en vivacité tous les jours ― mais le jeune homme aux cheveux noirs savait qu'elle était dépassée par tous ces événements, car il l'avait entendue parler de nombreuses fois le soir avec son frère. Elle s'inquiétait pour leur famille, et leur futur.

« Où est passé ton frère ? » demanda-t-il, surpris de la voir seule. Il était rare que le rouquin ne soit pas aux alentours.

« Il se cache. Il n'aime pas sa nouvelle coupe. » Un sourire narquois naquit sur les lèvres du passeur. Oh.

« Voilà qui me rend curieux. »

Il essaya d'ouvrir la porte de leur cabine pour admirer le désastre, mais celle-ci devait être bloquée par la chaise, car il ne put pas l'ouvrir. Il soupira légèrement avant de donner un coup ferme dans la porte.

« T'as pas intérêt à nous laisser dehors, abruti d'Hinata ! » (Oui, leur relation nouvelle n'avait pas vraiment changé leurs interactions. On y trouvait juste désormais une absence totale et terrifiante de romantisme.)

« C'est de ta faute ! Tu n'aurais pas dû me laisser entre les mains de Davies. » La voix de l'autre, bien que légèrement étouffée, lui parvint.

« C'était ma revanche. Tu t'es bien fichu de moi tout à l'heure. » Il pouvait parfaitement imaginer l'autre en train de gonfler les joues avec agacement. Mais ils savaient tous les deux que Tobio avait raison.

« Je me console en me disant qu'on sera deux à avoir l'air ridicule. » Tobio leva les yeux au ciel. Ça, c'était certain. À moins de trouver des chapeaux de toute urgence, leur arrivée aux États-Unis allait être remarquée « capillairement » parlant.

« Maintenant que tu es consolé, tu peux ouvrir cette porte ? »

Il y eut un silence avant que le jeune homme ne finisse par ouvrir lentement la porte ― et Kageyama ne put réprimer un sourire. Il avait l'air ridicule avec ses cheveux coupés de façon inégale ― il rappelait à Tobio un personnage d'un de ces animes du siècle passé, qu'il avait une fois vu en regardant un reportage sur ce phénomène.

« Ne rigole pas, l'avertit Hinata en fronçant les sourcils ― cela ne le rendait absolument pas plus effrayant, aussi Tobio eut du mal à réprimer le sourire qui naquit sur ses lèvres ensuite.

Tu es toujours beau Shô, t'inquiète ! » Natsu intervint avec son habituelle bonne humeur. Son frère lui adressa un sourire attendri tandis que Tobio en profitait pour laisser ce fichu sourire lui échapper, avant de reprendre son air neutre.

« Tu dois être la seule à avoir le même goût que Davies en matière de coupe de cheveux. » fit-il remarquer ensuite.

La jeune fille se contenta de rire légèrement et de lui offrir ce sourire étincelant caractéristique des Hinata, avant de retourner dans leur cabine. Son frère et Kageyama restèrent debout, dans l'encadrement de celle-ci, se dévisageant sans rien dire. Puis, ils ricanèrent d'un commun accord.

« Mieux vaut en rire qu'en pleurer, commenta finalement le rouquin.

Tu te la joues philosophe ? rétorqua son compagnon.

J'ai toujours été assidu en cours, contrairement à toi. »

Tobio lui envoya un regard sceptique, auquel l'autre répondit par une mine boudeuse. En fin de compte, le passeur la dissipa avec un baiser volé. Il ne se serait jamais cru aussi mièvre. Mais il finissait par s'y faire, surtout avec Hinata qui se révélait incroyablement tactile par moments. D'ailleurs, le central était prêt à lui rendre son affection... Si sa sœur ne s'était pas exclamée, au même moment :

« Tout le monde peut vous voir ! »

L'arrivée au port de San Francisco était la dernière étape de leur voyage, et les trois clandestins n'en crurent pas leurs yeux lorsqu'ils posèrent enfin un pied à terre, en plein soleil, sans avoir à se cacher ou quoi que ce soit. Ils devaient ressembler à des touristes regardant absolument partout autour d'eux, mais ils s'en fichaient.

Ils étaient enfin aux États-Unis.

Ils avaient réussi.

Hinata et Kageyama échangèrent un regard presque stupéfait lorsqu'ils purent enfin inspirer l'air frais et qu'ils entendirent de nombreuses exclamations en anglais, provenant de gens de toutes origines qui s'activaient sur le port.

« Je n'arrive pas à y croire, lâcha finalement le rouquin.

Moi non plus. »

Ils se tournèrent vers les marins pour les remercier ― ceux-ci leur firent de grands signes chaleureux, et leur souhaitèrent de tout cœur de rentrer chez eux sains et saufs. Si seulement ils savaient, songea le jeune homme aux cheveux noirs. Ils ne rentreraient jamais chez eux, à moins que Sybille ne soit aboli, ce qui ne risquait pas d'arriver de sitôt. Quand bien même ils le voudraient, retourner au Japon était devenu un doux rêve irréalisable.

« Alors, on fait quoi maintenant ? » Tobio demanda au jeune homme après une seconde de contemplation des alentours. Ils ne pouvaient pas rester plantés là éternellement. À sa grande désolation cependant, le jeune homme aux cheveux roux ne semblait pas franchement plus avancé que lui.

« Je suppose... Qu'on cherche un endroit où rester ? »

Cela paraissait être un bon début oui. Le passeur acquiesça, même s'il songeait que le problème de l'argent allait vite se poser. L'argent, et un paquet d'autres problèmes... Mais, à voir l'attitude d'Hinata, le jeune homme n'y pensait même pas. Son regard noisette était fixé vers l'horizon devant eux, sans ciller.

« Tu restes avec nous pas vrai ? » La question de Natsu le prit par surprise. Il se força à lui offrir un sourire non effrayant pour répondre :

« Il faut bien que quelqu'un gère ton frère. » Celui-ci gonfla les joues, apparemment vexé par la remarque.

« Je n'ai pas besoin de ton aide, monsieur désagréable ! » rétorqua-t-il vertement.

« Tu parles ! Tu ne connais rien à la vie.

C'est toi qui dis ça ? Au moins je sais des choses sur l'Amérique !

Moi aussi ! »

Ils se foudroyèrent du regard un long moment, avant qu'Hinata ne pouffe soudainement, sans que le passeur ne comprenne vraiment pourquoi. Mais le rire du jeune homme était contagieux, aussi il sourit finalement, en proie à un amusement tout aussi naïf. Leur situation n'avait rien de comique pourtant, mais l'optimisme du jeune homme était communicatif.

Il observa pendant un instant le sourire de son compagnon, avant de prendre une inspiration. Ils devaient se lancer. Ils ne pouvaient plus revenir en arrière. Ils avaient déjà été bien trop loin pour simplement faire demi-tour. Un océan les séparait de leur lieu de naissance et de vie.

Ils avaient pris le parti fou de la fuite, le parti fou d'un rêve sans le moindre sens. Sybille leur réservait à tous les trois un futur bien déterminé, qu'ils avaient rejeté en bloc, lui préférant un futur incertain et rempli d'obstacles.

Sans doute étaient-ils une jeunesse stupide.

Mais, en prenant la main d'Hinata, Tobio songea que cela n'avait plus d'importance.

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