faut-il être brouillard pour comprendre le temps
le mouillé de mes joues est fait de larmes
et d'éclats de ciel.
honte d'envier ceux qui ne savent pas
peur de cette linéarité qui balafre la vie.

faut-il être brouillard pour comprendre le temps
le silence du bruit, forêt évaporée
grandiose entre mes doigts
filante inanimée.

les paupières
ne se ferment plus.
cils à l'agonie supplique animale.

faut-il être brouillard pour comprendre le temps
humidité douce
et tournoyer face à l'encre de nos sangs.
tant ont soulevé un voile qui ne menait
à aucun autre monde.

faut-il être brouillard pour comprendre le temps
caresse passive de mes mains sur le sol
je n'entends plus le vent et
plus loin
éloigné de deux pas
il n'y a rien.

les cris ne bougeront pas
aucun appel ne vibre, souhaitant
fendre mes yeux.

faut-il être brouillard pour comprendre le temps