10


Pour la première fois de ma vie, j'ai passé la nuit dehors. Contrairement à ce que j'aurais cru, emmitouflé dans mon manteau et mon écharpe, le froid ne m'a pas tant posé de problèmes que ça, la douleur et la fatigue étant si intenses. 

Enfin, en réalité, j'étais simplement entrain de congeler sans m'en rendre compte, végétant dans un état pro-commotionné.

Toujours est-il que lorsque je me suis réveillé, il faisait déjà jour et je me trouvais toujours assis dans ma petite ruelle, un peu de neige me recouvrant. 


Je me demande franchement comment j'ai fait pour ne pas mourir de froid. 


Moi qui me pensais malchanceux, j'avais en réalité pas mal de veine.


Soucieux que quelqu'un me voit assis là comme un clochard, je me suis levé. Ça paraît simple, comme ça, mais en réalité, j'ai mis dix bonnes minutes, en prenant appuis sur le mur de la ruelle. J'ai fini par me soulever, étreint de courbatures des pieds à la tête. J'ai rabattu ma capuche sur ma tête et ai boitillé dans coin du village que je ne connaissais pas, espérant trouver un refuge.  À cette heure-là de la journée, il n'y avait heureusement pas beaucoup de monde dans les rues, même si les rares adultes qui passaient me regardaient d'un mauvais œil (Évidemment. Je portais toujours l'uniforme. Ils devaient me prendre pour un sécheur). 

Mais bon, ce n'était pas comme si j'en avais quelque chose à foutre. J'avais juste envie de dormir. 


Sans que je sache trop comment, je suis arrivé dans un parc dont je ne connaissais ni le nom, ni même la simple existence, je me suis trouvé un banc et à peine assis, me suis endormi.


Dormir, ça m'évitait de penser à ce que je devais faire par la suite. Je ne voulais pas rentrer chez moi, mais je ne pouvais pas non plus rester dehors toute ma vie. J'étais dans une impasse.

Bref. Toute ma journée est passée en un clin d'œil, se mêlant en pique de douleur, d'angoisse, de fatigue et de froid ; si bien que lorsque j'ai de nouveau levé les yeux vers le ciel, le soleil était entrain de se coucher. Mon ventre a commencé à protester contre le manque de nourriture et soudain, mon mal de crâne est devenu moins insupportable : je mourrais de faim.

J'ai ramené mes jambes contre moi, mes vieilles baskets couinant sur le banc en bois. Il fallait que je sois franc avec moi-même : j'étais vraiment dans la merde. J'aurais peut être mieux fait de subir ce que me faisait mon père deux ou trois heures. Il aurait fini par partir de la maison, de toute façon. Je n'aurai eu qu'à me montrer patient, à faire le dos rond quelques jours, puis il serait parti. 

Cette peur qui s'est emparée de moi... Je suis vraiment une mauviette. Il a raison. 


Je regardais les gens se diriger vers la sortie du parc, rentrer chez eux.

À quoi pensaient-ils? À leurs enfants, leur travail, ce qu'ils avaient à faire le lendemain, leur futur. Quant à moi? Je ne voulais même plus m'imaginer de futur. Tout me paraissait injuste. Tout me paraissait sombre.


Je te comprends tellement, Akane.


Et soudain, me tirant de mes pensées, un coureur en sweat blanc déboula sur l'allée enneigée. Ma respiration s'est coincée dans ma trachée, je me suis apprêté à déguerpir mais il me vit. J'ai détourné les yeux, avec le vain espoir qu'il me prenne pour quelqu'un d'autre - même si, au fond de moi, j'étais bien au courant que je ne le tromperais pas. Du coin de l'œil, je le vis froncer les sourcils, trottiner jusqu'à moi et s'assoir sur le banc. J'ai rajusté ma capuche sur ma tête, la tirant vers l'avant et lui ai tourné le dos. 


— Qu'est ce que tu fais ici à une heure pareille? me demanda Mika. 


C'est la pire personne que j'aurais pu croiser.


— Rien. 

— Ah. C'est vrai que s'asseoir ici à 19h en semaine pour ne rien faire, c'est l'occupation favorite des lycéens, hein? 

— Ouais. 


Il soupira. 


— Yuu, si à chaque fois que tu fais des progrès, tu te retrouves - à nouveau - à répondre par monosyllabes ou « ouais » et « non », on est pas rendus. Je pensais qu'on avait fait la paix hier? 


Il y eut un blanc. Hier me paraissait à des années lumières, désormais. 


— Je suis sincèrement désolé si je te mets mal à l'aise, reprit-il. Mais je ne veux pas que tu sèches les cours à cause de moi. J'ai bien conscience que tu te fous du lycée, mais tu vas finir par redoubler si tu rates des cours et, crois-moi, sans études, tu n'iras pas bien loin. Je ne veux pas te faire la morale - après tout, je suis assez mal placé pour ce genre de choses - mais, s'il te plait, viens en cours.

— Je suis désolé, dis-je.

— Il faut pas. Je peux parfaitement comprendre que tu aies peur de me voir. Je m'en veux de t'avoir raconté ça d'un bloc... Enfin, si j'étais un symbole de subtilité, ça se saurait, non? 


Je sentis un sourire dans sa voix. 


C'est tellement injuste. Pourquoi on s'est rencontré? Pourquoi il est si gentil?


Je me suis recroquevillé un peu plus sur moi-même, la main agrippée à ma capuche. Qu'est-ce que je pouvais faire? Si j'essayais de m'enfuir, il me rattraperait. Je ne pouvais que le repousser.

Et tout d'un coup, je le sentis se crisper à mes côtés. Tout d'un coup, je compris que toute tentative d'échappatoire serait vaine, quoi que je fasse. 


— Yuu... 


Sa voix était désormais emplie d'un mélange d'appréhension et d'incertitude.


— Qu'est ce que c'est, sur ta capuche?


Mon rythme cardiaque s'accéléra. Il ne devait pas me demander, je ne devais pas lui en parler.


— Tu as raison, tu me fais peur. Je ne veux pas que tu m'approches, en fait. 


Lui dire ça me donnait envie de vomir, et ma nausée ne fit qu'augmenter alors que je cherchais la chose la plus blessante à lui dire. 


— Tu me dégoûtes. 


Silence. Je finis par me demander si il était parti.


— Yuu? Pourquoi tu mens? finit-il par lâcher. 


Je me mordis les lèvres. 


— Je ne mens pas. 


Il m'attrapa le bras et tenta de me faire me retourner vers lui. 


— À qui tu veux faire croire ça? Tu me prends vraiment pour un idiot? Yuu, dis-moi, qu'est ce qui se passe? 


N'y tenant plus, je me suis levé d'une traite... sauf que je n'avais pas mesurer l'étendue de mes blessures. Une douleur me parcourut de la cheville jusqu'à la colonne vertébrale, je retins un cri et faillis tomber. Mika me retins, tenant mes deux bras, et en profitant par la même occasion pour me placer juste en face de lui. 

J'étais bien trop mal pour avoir peur de cette proximité. J'avais envie de lui hurler de me lâcher, mais si il le faisait, j'allais m'effondrer. Doucement il tira ma capuche en arrière et ses yeux s'agrandirent d'inquiétude. 


— Sur ton front, c'est...  c'est du sang? 


J'ai baissé la tête. 


— C'est rien. 


Il me regarda, et dans ses yeux, j'ai vu qu'il savait déjà. Il savait pour mes parents. Je ne sais pas si c'était Shinoa, l'intuition ou mon uniforme humide et sale mais il me dit : 


— Tu as passé la nuit ici, c'est ça? Tu as des problèmes dans ta famille? C'est à cause d'eux que tu es... comme ça? 


Ma respiration s'accéléra. De la peur, de la haine, de la colère se mêlant en une hystérie incroyablement difficile à contenir bouillait en moi. Je ne voulais pas lui avouer, mais je ne pouvais pas - non, plus le garder pour moi. 


— De quoi je me mêle? Je n'ai pas de problèmes. Mes parents font de leur mieux. 

— C'est eux qui t'ont frappé? demanda-t-il, sa voix douce devenue ferme.

— Peut être bien. Mais ils font ça parce qu'ils souffrent. Comment je peux appeler ça un problème? 


Je soutins son regard empli de pitié et de dégoût envers mes parents. Et je ne pus m'empêcher de les défendre. Soudain, tiraillé par mes maux de tête et ma fatigue, faire comme si c'était moi la victime et eux les méchants me parut atroce, inhumain. 


— Écoute, ma mère reste cloitrée chez nous parce qu'elle a mal. Parce qu'elle a perdu sa fille. Si me rendre coupable de meurtre, si faire porter le blâme à quelqu'un peut lui faire rendre la vie supportable, comment pourrais-je l'en blâmer?


Il secoua la tête, l'air incrédule. 


— Ta mère reste cloitrée chez vous? Pourquoi tu ne m'en as jamais parlé?


Fatigué, si fatigué. 

J'ai souri. 


— C'est vraiment horrible. Parfois, elle ne mange pas pendant des jours. Parfois, la drogue lui fait perdre la tête et lui provoque des crises de paranoïa. Elle s'est retrouvée complètement seule. Elle ne sort que pour acheter sa dose. À l'heure qu'il est, mon père doit être entrain de la tabasser... Mais ce n'est pas un problème. Je ne la déteste pas. Je ne les déteste pas. Après tout, ce sont les seules personnes à s'être recueillis sur la tombe d'Akane.

— Yuu, tu...


Il ne poursuivit pas car - je le devinais - il n'avait rien à répondre à cela. Les choses étaient comme elles étaient. 


— Tu vois, Mika? Je ne suis pas si malheureux que ça. Je n'ai pas besoin d'aide. Quelque chose de ce genre, ça pourrait arriver à n'importe qui. Il n'y a pas de quoi en faire un drame. Ce n'est pas en se plaignant qu'on s'en sort. Voir ma sœur pendue, ça m'a fait du mal. Mais tu sais ce que m'a dit mon père, il y a de ça deux ans? Que je devrais me réjouir d'avoir eu une expérience aussi enrichissante. Et il a raison. Comme toujours. Je ne suis pas la seule personne malheureuse au monde. J'ai de la chance, je suis en vie. Et c'est pour ça que je ne veux surtout pas que tu aies pitié de moi. De toute façon...  ça m'a fait du bien d'en parler, tu ne peux rien de plus pour moi. 


Je me suis apprêté à m'en aller, mais il me retint le bras. Je me suis tourné vers lui, en sentant mes poings se serrer. Son visage était flou. Me fixant, il dit d'une voix conciliante: 


— Te laisser partir, ce serait non-assistance à personne en danger, Yuu. Tu viens chez moi.

J'ai essayé de retenir mes paroles. J'ai essayé de sourire.

À la place, j'ai explosé. L'allée du parc était déserte, mais la peur que quelqu'un me voit hurler n'avait plus d'importance. L'espace d'un instant, j'étais simplement seul, moi et ma douleur.


— Qu'est ce que tu cherches à m'imposer, au juste? Voir quelqu'un de gentil, quelqu'un qui n'a pas envie de me frapper, de m'insulter et qui ne me déteste pas, quelqu'un qui veut mon bien, tu crois que ça m'est bénéfique? Je pensais que ma façon de vivre était normale, avant! Tu sais pourquoi je me suis enfui de chez moi? Parce que j'avais le stupide espoir qu'il existait quelque chose de mieux dehors! C'est ta faute, connard!


Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, son visage exprimant un curieux mélange de tristesse et de surprise, mais je me suis reculé (en partie pour m'empêcher de le frapper), en sentant de nouveau la douleur me transcender la jambe. 


— Je te jure, jamais rien ne marche comme prévu, murmurai-je. Je pensais pouvoir finir ma scolarité tranquillement, mais non, il fallait rencontrer quelqu'un comme toi. Je suis maudis ou quoi? C'est la faute de mon idiote de sœur, elle a foutu ma vie en l'air... 


Je me suis de nouveau mis à sourire, puis à rire. Mika tressaillit face à ma réaction. 


— Mais qu'est ce que je raconte? Je le sais très bien, ce n'est pas sa faute, c'est la mienne. C'est mes parents qui ont raison: si je n'étais pas né, ils auraient tous eu une vie décente. C'est ma faute. Je... Ils...

— Yuu, tu dérailles... 

— Pourquoi je foire tout? Je m'applique dans tout ce que je fais, pourtant. Je fais des efforts. Je me cache, je me défends, j'essaie de ne jamais en vouloir à personne, j'essaie de ne jamais haïr les humains, car ça risquerait de me tuer. Je sais que je suis tordu mais je n'ai rien fait pour avoir une vie aussi pourrie. Ça me bouffe. 


J'ai regardé mes pieds, immobiles sur l'herbe gelée. 


— Dis, Mika. T'es heureux, toi? Parce que n'espère pas trouver le bonheur ou quoi que ce soit qui s'en approche de moi. Je ne ferais jamais que de te tirer vers le bas. Je ne suis sûrement pas fait pour-


Et contre toute attente, il... me colla une baffe. Pas au point de me faire mal, mais au point de me surprendre assez pour me faire taire et le fixer sans comprendre. Son visage n'était plus flou ; Mika tremblait, ses yeux bleus étaient désemparés. Il semblait ne pas vouloir y croire. 

Je suis resté là, face à lui, interdit, me demandant si ce qui venait de se passer était vraiment arrivé. 

Tu as fais peur à Mika.


Il secoua la tête et, d'une voix vibrante d'émotion, il déclara :


— Ce n'est pas sain, Yuu. T'empêcher de ressentir certaines émotions, te cacher, ce n'est pas sain. Tu ferais mieux de les expulser, ces émotions, et surtout... tu ne dois pas te détester. Tu es drôle, intelligent, tu essayes de faire attention aux autres et de faire de ton mieux.  Tu refuses sûrement de le voir, mais c'est même pas vraiment important. Même si tu penses être la pire personne au monde, tout le monde a le droit au bonheur. Tu n'es pas maudit. Les démons, les malédictions, ce sont de vieilles histoires qu'on raconte aux enfants pour leur faire peur. Donc tu viens avec moi, et on trouvera une solution. Ensembles. 


Il m'attrapa les deux bras et m'obligea à le regarder. Il était vraiment mort d'inquiétude. 

Ça a beau être ridicule, devant son regard si gentil, mes yeux se sont emplis de larmes. Avant d'avoir le temps de faire quoi que ce soit, des gouttes se sont mises à rouler sur mes joues. Il m'a souri et m'a attiré contre lui, me caressant la tête d'un geste réconfortant, comme si je ne venais pas de lui hurler dessus. 


Je dois vraiment avoir l'air minable à ses yeux.


J'ai calé ma tête dans le creux de son épaule, l'ai serré contre moi, agrippant son sweat des deux mains. Et je me suis mis à pleurer. Très fort. 


Je ne pouvais pas tenir tête à mon père, mais je ne pouvais pas non plus lui obéir. Ce n'était pas étonnant qu'il me détestait de la sorte. Je ne pouvais pas me permettre d'aimer pleinement Mika mais d'un autre côté, c'est ce que je faisais. Toute ma vie était devenu une putain d'antithèse. 

Peut être que je le faisais souffrir, à me tenir si proche de lui, mais en cet instant précis, je m'en moquais. J'avais simplement besoin de lui. 


Son cœur qui bat, si proche du mien... Il me parait tellement... vivant. 

Je me suis souvenu de ma sœur et de son regard vide. Si vide. Si occupée. Jamais réellement présente.


— Mika, hoquetais-je, tu es bien là? 


Il me serra plus fort et enfouit sa tête dans mes cheveux pleins de neige.


— Je suis là.

— Je suis désolé pour tout ce que j'ai dit, je ne voulais pas. Vraiment pas. Mais en attendant, je ne suis jamais allé chez personne et je n'ai-

— Économise ta salive. Je peux te trainer de force jusqu'à chez moi, si besoin est.


Alors que je commençais à retrouver mes esprits, je me sentis rougir. Un gardien a rapidement clos la discussion en nous faisant signe de dégager, annonçant que le parc se fermait.  

Dès que mon pied droit frôla le sol je sentis une douleur atroce. Je ne pus réprimer un gémissement.


— Tu tiens le coup?


Je ne tenais pas du tout.


— Oui, ça va. 


À peine ai-je fait un pas que ma jambe flanchait. Soupirant, il attrapa ma taille délicatement d'une main, de l'autre, soutint le dessous de mes genoux et me porta. Exécré, je l'ai fixé sans rien dire un moment. Quand j'ai réalisé ce qu'il faisait je ne pus m'empêcher de lui claquer une tape sur la poitrine en protestant : 


— Non mais tu déconnes, là? Pose-moi tout de suite par terre!

— Tu ne peux par marcher.

— J'ai qu'à me déplacer à cloche pied ou je ne sais quoi mais ça, c'est trop... Enfin... Je suis pas une fille, non plus! 


Il leva les yeux au ciel. 


— Ha! Il n'y a que les filles qui ont le droit d'être blessé? Crois-moi, les mecs ont tout autant besoin de soutien, ils sont juste bien trop arrogants pour se l'avouer.

— J'ai comme l'impression que tu essayes de me manipuler juste pour pouvoir me porter, grommelais-je.

— ... Ma foi, c'est fort probable.


Je jetais des regards aux passants autour de nous qui, bien entendu, nous regardaient. Mais au vu du sang sur mon front, la plupart étaient plus inquiets que moqueurs. Une vieille dame nous a même accosté pour nous demander si nous voulions qu'elle appelle les secours (j'étais devenu rouge comme une pivoine et Mika lui a assuré en souriant que je n'étais qu'un imbécile qui avait glissé dans le parc). Résigné, j'ai fini par fermer les yeux, écoutant la respiration de Mika, me préparant mentalement à ce qui allait suivre. 


Aller chez quelqu'un. Dormir chez quelqu'un. M'imposer. 


Nous avions fini par arriver devant chez lui, et j'ai réussi à retrouver les deux pieds sur terre (c'était douloureux, mais moins que d'imaginer la tête de ses parents me voyant dans les bras de leur fils). La maison était plutôt jolie, avec sa façade blanc cassé d'où grimpait un rosier. Un petit jardin bien entretenu l'encerclait. On était à mille lieux de ma maison qui ressemblait plus à une décharge qu'à un lieu habitable. Avant d'ouvrir la porte, il me dit :


— Hum... Je dois te prévenir que tu es la première personne que j'invite depuis qu'on a emménagé ici. Ma mère est du genre sur-protectrice, donc, s'il te plait, ne... panique pas. Tu peux le faire?


Si c'était la mère de Mika, je pouvais le faire. Ou du moins, j'essayais de m'en persuader. Il sonna et des pas se firent entendre derrière la porte. 

 

« Mika, si tes baskets sont pleines de boue, enlève les avant d'ent- » 


Elle ouvrit la porte et écarquilla les yeux en me voyant. C'était une femme petite et menue, aux courts cheveux bruns, typée japonaise. Elle ne ressemblait pas du tout à Mika. De l'extérieur, je ne leur aurait jamais donné un lien de parenté. Elle mit sa main devant sa bouche.


— Oh, mais qu'est ce qui t'es arrivé, mon garçon? 


Mika sourit. 


— C'est Yuu, un ami. Il a - euh - glissé dans le parc.

— Yuu? (son regard s'éclaira) Oh... Mika nous a beaucoup parlé de toi, si tu savais! Ce verglas, quelle plaie, mon pauvre garçon... Entre, entre, je t'en prie! Tu resteras bien diner? 


Qu'est ce qu'il a bien pu lui dire? « C'est un mec asocial mais il est assez sympa »? 


— En fait, il restera aussi dormir, précisa Mika. Il habite loin et les transports en commun sont bloqués jusqu'à demain à cause de la neige.

— Oh, Yuu-chan! Décidément, ce n'est pas ton jour de chance.


C'est le moins qu'on puisse dire. 


Elle passa une main dans mon dos et me poussa à l'intérieur, en m'offrant un sourire chaleureux.

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