Chapitre 29 : Casse-Noisette

Nancy cligna des yeux, interloquée.

- La nuit ... Du 7 octobre ?

Il hocha la tête en retour, deux fois. Il remonta ses genoux contre son torse, les entourant de ses mains croisées.

- Oui. Il y a un peu plus de sept ans. On était encore que des mômes ...

Il sembla vouloir dire autre chose, mais il se tut. La lueur qui avait habitée son regard durant quelques secondes s'éteignit, et son regard se reporta sur les tombes devant lui.

- Ce n'est pas mes affaires, désolée, s'excusa Nancy, en coinçant une de ses mèches derrières ses oreilles, par gêne.

- Sans vouloir te vexer ... C'est un ... Un problème familial.

- C'est compréhensible ! Je n'irai pas fouiner.

Il lui fit un léger sourire, reconnaissant. Mais la curiosité qui s'était allumée en Nancy ne s'éteignit pas. Plus le temps avançait plus le nom ''Erick'' lui évoquait différentes chosess. L'adolescent dragueur et effronté, le garçon vulgaire et casse-cou, le jeune homme brisé par son passé et hanté par ses actes ... Mais aussi le gars qui l'avait aidé à rire, et à oublier momentanément ses soucis et ses problèmes, qui lui avait permit de se confier alors qu'elle ne l'avait jamais fait, sauf quand la petite fille lui tirait les vers du nez. Il y avait quelque chose avec Erick qu'elle n'avait jamais expérimenté avec personne. Pas même avec Alexandre. Ce n'était ni de l'amitié, ni de la camaraderie. C'était un sentiment de compréhension et d'écoute mutuel. Et au fond, c'était tout ce dont ils avaient besoin.

- Elles sont propres, les pierres, murmura Erick, en désignant les stèles.

- Le fossoyeur fait bien son travail.

Un nouveau sourire sans joie étira de quelque peu les lèvres de l'Element de foudre. Puis il bougea légèrement, et sortit de la poche de son manteau une grosse poignée de fleurs blanches, un peu abîmées et écrasées.

- Les magasins sont pas ouverts, se justifia-t-il. Aucun moyen d'acheter de vraies belles fleurs.

Erick se releva avec raideur, puis sépara le bouquet en trois, avant de déposer soigneusement les fleurs à part à peu près égale sur les tombes.

- Je les ai ramassée dans la forêt.

- Elles sont jolies, commenta Nancy en en ramassant une qui avait chuté.

Cinq pétales, et un centre jaune poussin, aux veinures violettes. Elle sentait bon.

- Des pensées blanches.

- Même le nom est élégant, s'amusa Nancy en la faisant tourner entre ses doigts.

- Rah les filles, toujours à parler fleur et maquillage ... soupira-t-il en levant exagérément les yeux au ciel en revenant s'asseoir à côté d'elle.

Elle lui donna un coup de coude, et il lui répondit avec un sourire taquin. Le soleil irradiait tout le cimetière, maintenant. Il ferait bientôt un peu trop chaud pour elle. Son regard dériva sur les pierres blanches, son regard glissant sur les noms. Puis, elle s'arrêta sur l'une d'entre elle, mi-amusée, mi-curieuse.

- Au fait. Tu vas faire quoi de ta pierre tombale ? dit-elle en la désignant.

Il ricana légèrement, et se déplia, posant ses mains derrière lui, étendant ses longues jambes devant lui. Nancy lui jeta un rapide coup d'œil. Même en jean et avec un long manteau, il n'était pas difficile de voir qu'Erick était joliment bien tourné. Plus qu'avant, où il accrochait déjà le regard de pas mal de midinettes. Elle détourna rapidement ses yeux, un peu gênée. À quoi pensait-elle ... ?

- Je pense que je vais attendre le retour d'Ash. Et ensuite, j'aimerai bien la démonter à coups de marteaux !

- Pas sûre que ce soit légal.

- Mais ! C'est ma tombe, j'en fais ce que je veux !

La conversation était surréaliste.

- Ça c'est sûr, mais tu risque d'abîmer celles d'à côté.

Il grimaça.

- Pas faux, j'y avais pas pensé.

Puis il rit de nouveau, sincèrement. Nancy sourit un peu plus. Il avait un rire puissant, contrastant celui d'Ash, qui était toujours très discret. Les deux frères étaient dans l'opposition absolue, que ce soit sur le plan caractériel ou physique. Pourtant, ils étaient fusionnels. Rarement Nancy n'avait vu deux frères s'entendre aussi bien. Sauf peut-être les jumeaux. Quoi qu'il en soit, cela faisait du bien de voir cette facette-ci du jeune homme. Sa favorite, jusqu'à présent. Il prit une grande inspiration, et se passa une main dans sa tignasse étrangement bien disciplinée, qui lui évoquait maintenant un mélange vanille-chocolat.

- Ta teinture est partie. Tu vas la refaire ? demanda-t-elle.

Il attrapa une mèche encore bicolore, et la frotta entre son index et son pouce, pensif.

- Sans doute pas. Je me suis caché pendant beaucoup trop longtemps. Ça suffit, maintenant.

Malgré elle, Nancy lui fit un grand sourire. Pour une raison qu'elle ne comprenait pas encore, Erick avait dissimulé sa blondeur sous un belle couche de teinture brune, qui était encore bien présente quand il était revenu sur l'île, quelques jours plus tôt. Pourtant, en l'espace d'un peu moins de quarante huit heures, elle semblait s'être complètement évaporée. Comme si le jeune homme avait pris dix douches à la la suite pour s'assurer de sa disparition complète. Il en aurait été capable, remarque.

- Bon allez. C'est pas tout ça, mais j'ai faim moi. On va manger ? demanda Nancy en se relevant, passant ses mains sur ses cuisses.

- Où ?

- Au Casse Noisette. Une pâtisserie qui fait d'excellents petits déjeuners. Et la patronne est la mère d'une amie.

* * * * *

Sheena soupira d'aise en terminant son donut, satisfaite de son ventre plein. Elle avait l'impression d'être Homer Simpson, mais au moins elle avait fait taire ces embêtants grondements. Elle balaya la salle du diner du regard, amusée. Il s'était un peu plus rempli, depuis leur arrivée. Des habitués, qui se connaissaient tous entre eux, à voir la façon dont ils agissaient les uns avec les autres. Le cœur de Sheena se serra un peu. Ça lui rappelait l'île. Ça lui rappelait la pâtisserie de la mère de Ciela, dont elle était devenue la patronne à la démission de son ancien propriétaire, qui avait transformé la pâtisserie en une sorte de pâtisserie/salon de thé/café. Un endroit où Sheena y allait tous les week-end, seule ou accompagnée de ses amis. La mère de Ciela, toujours gentille et généreuse avec elle, se débrouillait pour lui faire payer toutes ses consommations moins chères. Ses pensées dérivèrent vers Julian. Julian ... Aimerait-il cet endroit. Elle s'imagina l'adulte boire un café en face d'elle, discutant de tout et de rien, peut-être des changements opéré ici et là sur l'île. Serait-il heureux à l'idée de revenir sur ces terres ? Sans doute ...

- Ouais, donc, du coup, on va leur dire quoi à ces gens ?

Crìs ricana.

- « Bonjour, on est là au nom de l'Inexistante ! On sait pas qui vous êtes mais on a un message et on est sensé venir chez vous apparemment ! »

Marika grogna et lui donna un coup dans le tibia.

- Idiot !

Leedna se pencha en avant, les sourcils froncés.

- Mademoiselle Almarica, êtes vous sûre de ne pas les connaître ?

- Leedna, pour la dernière fois, quand j'ai cette apparence, appelle moi Marika. Quant à ta question, je ne connais aucune personne âgée. Walter à part. Quant à ... Des personnes que j'aurai pu connaître auparavant ...

Elle secoua la tête, et poussa un long soupir.

- Des personnes que j'aurai pu connaître auparavant, et qui, avec le temps, auraient vieillies ... Et bien les seules qui me viennent en tête sont Julian et Helen. Enfin, de celles encore en vie. Euh ... désolée, Ciela, Ash. Euh ... b-bref, toussa Marika, clairement embarrassée.

Ash haussa les épaules, mais elle cru le voir se rembrunir. Toutefois, il se redressa quasi immédiatement,en croisant les bras sur la table.

- Allez, on y va. Mais avant, vous me laissez prendre des photos ... ?

Interloquée, Sheena regarda Ash se retourner sur la banquette, dégainer son téléphone pour prendre une série de photos de l'intégrité du petit restaurant.

- J'ai toujours rêvé d'entrer dans un endroit pareil, soupira Ash avec un contentement évident.

Ciela lui ébouriffa les cheveux en riant de bon cœur, sourde aux protestations de l'autre. Sheena se leva et aida Crìs a rassembler les affaires étalées sur la table, qu'ils allèrent jeter à la poubelle la plus proche tandis que Marika et le reste se débrouillèrent pour régler la commande et ramener les bagages à l'extérieur. Rien de bien compliqué avec l'amas d'argent assez impressionnant laissé par l'Inexistante pour leur soin.

Une fois tous dehors, Sheena allait se diriger vers le motel non loin de là, quand on la tira vivement en arrière. Une Leedna étrangement très alerte ...

- Pourquoi y a-t-il ces personnes devant le motel ?

Sheena sursauta, et se retourna de nouveau vers le petit bâtiment, devant lequel se trouvait un ambulance, et une voiture de police, munie de gyrophare, qu'elle n'avait pas remarqué au premier abord, toute plongée dans ses pensées qu'elle était. Quelques hommes en uniforme discutaient entre eux, un petit attroupement de monde commençant à se former autour de ce drôle de spectacle. Sheena tourna la tête à droite, et à gauche, et repéra deux cinquantenaire en pleine discussion, non loin d'elle. Elle s'éloigna discrètement du groupe et marcha lentement vers eux, tentant de capter quoi que ce soit de leur conversation :

- Pauvre Lewis ...

- Ça lui apprendra à jouer les apprentis électricien.

- Excusez-moi messieurs, mais qu'est-il arrivé ?

Ils se retournèrent vers elle, interloqués, et Sheena désigna d'un geste leur petit groupe.

- Nous sommes des touristes venus en vacances ... Nous avions l'attention de loger dans le motel mais ...

- Y'a rien à voir dans le coin. Pas même une piscine. Vous allez passer des vacances bien ennuyeuses, commenta l'un d'entre eux en secouant la tête.

- Frank, c'est pas le sujet ! ronchonna le second. C'est Lewis, le directeur du motel. Apparemment, il aurait voulu changer une ampoule tout seul et ce serait prit un tel coup de jus qu'il en serait tombé dans les pommes. Il a chuté de l'échelle sur laquelle il était et se serait ouvert le crâne. Patricia, sa femme ...

- Qui n'est pas une lumière, sois dit en passant, commenta le dénommé Frank avec une mimique amusée.

- Frank, la ferme ! Donc je disais. Patricia, sa femme, l'a vu étendu ainsi à terre ... Et en a conclu à un meurtre.

- Elle a vu beaucoup trop de séries policière, celle la.

- FRANK ! Elle a finit par appeler les flics, et ils ont débarqué fissa y'a une heure.

- Heureusement, ils ont plus de jugeote que cette cruche de Patricia. Pfff.

L'ami de Frank leva les yeux au ciel, l'air désespéré, et haussa les épaules.

- Tout ça pour dire que Lewis est à l'hosto et que c'est certainement pas Patricia qui va prendre la direction du motel dans un état pareil. Je pense qu'il risque d'être fermé jusqu'à ce que Lewis sorte de l'hosto. Désolé les gosses.

Sheena remercia les deux hommes qui continuèrent à se disputer sur « le Q.I d'huître de Patricia », tandis qu'elle alla reporter ce qu'elle venait d'apprendre à ses amis. Marika blêmit. Romy jura. Et Ciela soupira.

- Mais où allons nous passer le séjour, si le motel est fermé ? finit par demander Ash.

- On peut demander à quelqu'un de nous héberger ? proposa Sheena.

- Nous tous ? J'en doute.

Sheena soupira. Bon sang, mais quelle pagaille ! Soudain, Marika les sifflèrent. Sheena n'avait pas vu qu'elle s'était éloignée d'eux. L'air particulièrement énervée, elle leur fit signe de la suivre d'un mouvement de la tête, et s'engagea dans une petite ruelle sombre à quelques pas de là. Ils la suivirent tous sans poser de questions, traînant leurs valises et sacs derrière eux. La ruelle était suffisamment grande pour que leurs valises puissent y entrer sans soucis, mais pas pour qu'ils puissent tous s'y tenir côte à côte. La fausse japonaise était penchée au dessus du contenu de sa mallette à potions qu'elle fouillait avec ardeur, en pestant à mi-voix. Elle finit par en sortir une sorte de fiole de taille moyenne dont elle vida le contenu violacé cul sec. Puis elle frissonna et toussa plusieurs fois. Et Sheena assista ébahie à la transformation lente de Marika en Almarica, tandis que cette dernières prit plusieurs potions dans la valise, avant de les enfourner dans son sac sans – étonnamment – le moindre bruit de casse. Puis elle referma sa mallette, avant de prendre sa valise ... Et de les balancer contre le mur le plus proche. Qui les absorba. A côté d'elle, Ash laissa échapper un hoquet de surprise.

- Madre de dios ! Où sont passés ... ? balbutia Crìs, la mâchoire pendue.

- Dans le domaine des ombres, grogna l'Element des ténèbres en retour. Ordinairement, c'est déconseillé de laisser quoi que ce soit là bas, mais vu que je suis la seule personne encore en vie à encore connaître cet endroit, ça passe. Disons que je me sert aussi du Domaine des Ombres comme entrepôt infini, parfois ... Filez moi vos valises, je vais les mettre là jusqu'à ce qu'on puisse trouver un abri. Allez ! On a pas toute la journée !

Leedna fut la première à s'avancer. Quelques minutes plus tard, ils ressortirent de la ruelle dans l'autre sens, une Almarica de particulièrement mauvaise humeur en tête.

- Ça marche jamais quand il faut, JAMAIS ! Toujours des COMPLICATIONS INUTILES AU PIRE MOMENT ! semblait-elle s'exaspérer, en levant les bras au ciel.

Ils avaient décidé d'un commun accord silencieux de laisser un petit no man's land entre l'Enerienne et eux, par soucis de sécurité et par préservation de leurs pauvres tympans.

- Bon bah ... Trouvons la rue principale, et allons toquer ? suggéra Crìs.

- Attendons d'abord qu'elle se calme. Imagine qu'elle fasse peur aux petits vieux ... grimaça son frère.

- Je suis TRÈS CALME !

Les deux frères pincèrent leurs lèvres en regardant leur pieds, provocant un fou rire mal contrôlé chez Ash. Décidément, ils n'étaient pas sortis de l'auberge.

* * * * *

« Almarica souffla longuement sur une mèche de cheveux qui était tombée devant ses yeux, et la rangea rageusement derrière son oreille. Elle en avait assez, de toute cette histoire. Elle jeta un coup d'œil derrière elle, vers la cabane de bois, d'où de joyeuses conversations lui parvenaient sans mal. Elle se renfrogna et s'éloigna un peu plus, exaspérée sans vraiment savoir pourquoi. La nuit était tombée depuis un bon moment, maintenant. Toutefois, cela ne l'empêcha pas de s'enfoncer encore un peu dans cette forêt qu'elle avait apprit à connaître. Tant qu'elle ne s'éloignait pas trop de la clairière, elle n'avait rien à craindre. Ses pas finirent par la conduire au lac non loin de la cabane. L'eau limpide reflétait la lumière de la pleine lune et des étoiles, lui offrant un spectacle des plus apaisants, le silence à peine troublé par le bruissement des feuilles et les bruits des petits animaux de la forêt. La tension incompréhensible qui l'avait envahie depuis l'arrivée de la petite Zelmaria s'évacua petit à petit, remplacée par la sérénité offerte par les lieux. Elle s'accroupit au bord de l'eau, fixant son reflet éclairé par l'astre lunaire au dessus de sa tête, et toucha l'eau du bout de l'index dont la surface se rida à son contact. Elle s'amusa à faire peur aux poissons qui nageaient paisiblement non loin de là, souriante. Mais malgré la beauté de ces lieux, elle n'arrivait à chasser de son esprit le sourire lumineux que Philios avait fait à la nouvelle arrivée. Une amie de Philios et Svelja, apparemment. Elle était tombée dans les bras de la fiancée de son frère en hurlant de joie, et Svelja avait fondue en larmes, lorsqu'ils avaient tous ramené l'étrangère à la cabane. Depuis, la jeune Zelmaria racontait comment elle s'était enfuie d'elle ne savait quel lieu. Troublée, elle avait préféré s'éclipser discrètement sans se faire remarquer. Elle n'avait pas eu envie de rester là-bas ... Elle poussa un petit soupir qui se mêla à la brise qui souffla alors, faisant doucement bruisser les feuilles des arbres derrière elle.

- Oh, que c'est joli !

Almarica sentit son cœur bondir hors de sa poitrine, et sauta sur ses pieds, alerte ... pour trouver la petite Zelmaria en face d'elle.

- Bonsoir ! lui dit-elle avec une moue innocente.

Elle ne l'avait pas entendue arriver, plongée qu'elle était dans ses pensées. Et les bruits de la forêt n'avaient pas aidé ...

- B-bonsoir ...

Elle lui sourit et la contourna, les mains dans le dos, pour observer les lieux avec un émerveillement non feint.

- Cette endroit est ... Splendide. Digne d'un rêve. Je comprends pourquoi tu es venue ici.

- Vous m'avez suivie ?

Zelmaria se retourna vers elle, courroucée. Elle posa ses petites mains sur ses hanches et releva le nez vers elle.

- Pas de vouvoiement, Almarica ! Je ne suis pas digne de ça, voyons ! Et oui, je t'ai suivie. Enfin, c'est plutôt Fenror qui m'a indiqué où tu étais, mais ça reviens au même ...

Décidément, cette demoiselle était fort étrange. Elle avait également les cheveux les plus longs qu'elle n'avait jamais vu. Réunis en une haute tresse pour les empêcher de toucher le sol, ils reposaient sur son épaule. Même ses cheveux à elle, alors qu'elle était tout de même la première (ex) princesse du royaume de Domitien, étaient moins longs. Quel statut pouvait donc avoir la petite demoiselle pour être aussi proche de Philios, et de Svelja, qui avaient tout de même un rôle très important au sein de leur patrie ? Almarica se souvint de la robe que portait la jeune fille lors de leur rencontre. Bien que maculée de terre et de boue, en plus d'être déchirée par endroit, Almarica avait remarqué la qualité de l'habit ... et que ce n'était certainement pas fait pour être porté à l'extérieur, le tissu étant bien trop fin pour être autre chose qu'une tenue de nuit, tout au plus. Et pour couronner le tout, pieds nus. Almarica se demandait même comment la demoiselle avait fait pour arriver jusqu'ici.

- Tu as du faire un long voyage, toi aussi ... lui dit la petite demoiselle d'une voix étonnamment douce, en lissant du revers de la main la robe trop grande que Svelja lui avait passé, en échange des lambeaux qu'était la sienne.

Almarica tressaillit.

- Comment ça ?

- Pour partir du château de ton frère, et arriver jusqu'ici, tu as du vivre des choses ... Peu amusantes.

Almarica baissa les yeux. Son voyage ... il avait commencé le matin de son mariage, et s'était terminé lorsqu'elle avait rencontré Philios, qui avait abattu les bandits à l'aide de ses flèches. Sa tendre nourrice l'avait aidé à s'enfuir, et l'avait caché dans une cargaison de marchandise qui partait en chariot du château, qu'elle avait quitté dans la nuit, après s'être glissé dans le domaine des ombres. Elle n'avait pas aimé avoir recourt à cela, mais elle n'avait pas eu le choix. C'était le domaine des ombres, ou retourner au château de son frère. Et il était hors de questions qu'elle se marie avec ... Cet inconnu, alors que son frère était en vie, quelque part. Se nourrir et s'abreuver avait été la chose la plus difficile à faire, mais les dieux devaient être de son côté : Almarica avait toujours trouvé le moyen de se nourrir avant de commencé à manquer. Elle avait scrupuleusement suivie les indications de sa nourrice, qui l'avait conduit, quelques jours plus tard, à un petit village, non loin de la frontière de son royaume et de ceux de leur ennemi, sur la bande de terre neutre qui ignorait – pour l'instant – le conflit qui déchirait Caerris et Domitien. En écoutant les conversations des villageois, elle en avait déduit que son frère devait s'être dissimulé dans la forêt qu'elle voyait s'étendre non loin de là. La fameuse forêt de la cabane. Et l'étoile de son frère, Svelja. Oui, s'il était vivant, il serait là-bas. Et au final, elle avait raison.

- Ça n'a pas été aussi dur que ça aurait dû l'être.

- Les dieux étaient de ton côté, murmura la demoiselle en inclinant la tête, yeux clos.

Almarica recula d'un pas, dérangée. Cette demoiselle ... il émanait d'elle quelque chose de bien étrange. Soudain, le déclic se fit en elle. Des rumeurs circulant au palais de Domitien, cette manière de se mouvoir, comme si les choses autour d'elle lui était étrangère, ces cheveux si long, d'une couleur si étrange, sa peau bien trop anormalement blanche ... et surtout, ces yeux si particulier. Ça ne faisait aucune doute.

- Vous êtes une Oracle des Sables, murmura Almarica, abasourdie.

Elle fit la moue et se pencha d'avant en arrière, comme une enfant.

- Oh non, je suis découverte ... Tu es futée ! Mais ça, je le savais déjà. Et pitié, pas de ''vous'' avec moi. Je suis bien plus jeune que toi ...

Les Oracles des Sables. Ces talentueux élus de la Déesse de la Terre, Aburilès. Ils auraient les cheveux et les yeux de la couleur de la terre aride, et le talent infiniment précieux de prédire l'avenir dans le sable et la poussière. Petite, Almarica s'était gavée d'histoires les concernant, rêvant de les raconter à un public aussi passionné qu'elle ne l'était. Quiconque avait à ses côtés un Oracle des Sables se voyait couronné de gloire et de victoires. Nombre de récits épiques mettaient en scène une Roi élu, supporté par un Oracle des Sables toujours mystérieux. Elle s'était toujours évoqué ces personnes de légende sous la forme de grands hommes voilés, masqués par une tempête de poussière. C'était ainsi qu'ils étaient décrits, du moins. Mais elle ne s'était pas attendu à rencontrer une jeune demoiselle comme Zelmaria.

- Impressionnée ? lui demanda-t-elle, espiègle.

- Assez oui.

- Il n'y a pas de quoi. Je ne suis qu'une petite fille.

Interloquée, Almarica la regarda avec plus d'attention. En effet, elle ne semblait même pas avoir passé sa majorité ! Elle était même plus jeune qu'elle ...

- Tu as fais tout ce chemin ... Toute seule ? Pourquoi ? demanda doucement Almarica.

Elle leva le regard vers les arbres, et du bout du doigt, traça le contour des feuilles auréolées de la lueur pâle de la lune.

- Je ne voulais plus rester en un lieu où je n'avais plus d'alliés. Rien ne me retenais au palais des Caerris. Je suis rentrée chez moi, voilà tout.

- Chez ''toi'' ?

Elle plaça sa main sur sa poitrine.

- Chez moi. Auprès de ceux qui me sont chers. Un vieux proverbe dit : « notre maison n'est pas le toit que nous avons au dessus de nos têtes. Notre maison est l'endroit où nous nous sentons le mieux. ». Et je ne me suis jamais sentis aussi bien qu'auprès de mes êtres chers.

« Mes êtres chers » ... Parlait-elle de Philios et Svelja ? Sans doute. C'est alors qu'Almarica avisa sur les poignets de la jeune demoiselle des marques bien étranges ... Des marques de fers. Elle baissa le regard sur ses pieds. Ils étaient meurtris. Bien trop meurtris.

- C'est la première fois que je met le nez dehors depuis aussi longtemps que je me souvienne, avoua Zelmaria en surprenant son regard.

- Comment ... ça ?

- Quand je suis née, mes parents ont tout de suite remarquée ce que j'étais. De tels cheveux et de tels yeux, ça ne s'ignore pas. Alors j'ai été amenée au château. Ils ont reçu une récompense qui leur a sans doute permis de faire un bon gigantesque dans l'échelle de la société. Et je n'en suis plus ressortie. J'ai grandie dans une petite pièce aménagée confortablement, des chaînes aux pieds et aux mains, pour m'empêcher de m'en aller. Je n'avais que très peu de visiteurs, et seuls ceux venus consulter mes prédictions, et les gardes m'emmenant à manger ou à boire connaissaient mon existence. La compagnie de Philios et Svelja étaient les seules choses positives qu'il me restait. Philios, grâce à son statut de troisième enfant royal, avait toujours pu me voir quand ça lui chantait. Je l'ai toujours connu. Mais avant que Svelja ne se mette à me rendre visite, il ne venait pas souvent.

Almarica digéra les nouvelles avec une impression d'injustice tenace. Comment une enfant aussi jeune avait pu être traitée ainsi ? Certes, elle était oracle, mais Zelmaria n'était pas un objet. Elle était un être vivant. Elle n'avait pas à être traitée comme une prisonnière.

- Svelja, courtisée par Zelphis, le prince héritier de Caerris alors, fut autorisée à venir me voir quand elle le souhaitait. A chaque fois qu'elle me rendait visite, ce n'était jamais pour des prédictions. Mais toujours pour jouer avec moi, me distraire, m'apporter des nouvelles du monde extérieur ... Philios aussi. Ils sont devenus mes deux très précieuses personnes. Quand on m'a annoncé que Svelja était morte sur le champ de bataille, je n'y ai pas cru. C'était impossible. Svelja n'avait pas pu mourir. Même si Philios me l'a confirmé, je n'y croyais pas une seconde. Alors pour la première fois de ma vie, j'ai émis une prédiction pour moi même. Pour savoir si Svelja était en vie. Et je l'ai vu, avec Fenror, ici, à la cabane. Quand Philios l'a apprit, il est parti de ce pas. Il a eut des réticences à partir, et à me laisser seule, mais ça n'avait pas d'importance. Ce n'est que lorsque je me suis rendue compte que je ne pouvais plus me contenter de rester enfermée dans un lieu où je ne voulais plus être que j'ai décidé de partir. Grâce à mes prédictions, j'ai pu savoir où vous étiez tous, et je suis partie vous rejoindre. Même si je n'avais jamais vu le monde extérieur, tout était mieux que cette chambre aux murs poussiéreux. J'ai brisé mes chaînes et je suis partie.

Le récit de Zelmaria lui inspira respect et contentement. Personne ne devrait se faire enfermer ainsi sans raison. Il n'y avait que les coupables qui méritaient une telle sentence. Pas les enfants qui n'avaient comme crime que d'être né avec un pouvoir trop puissant.

- C'est vraiment la première fois que ... Tu met les pieds à l'extérieur ?

Elle hocha de nouveau la tête, et Almarica se sentit prise de compassion pour elle. Avant de partir, elle avait également très peu de liberté. Jamais elle n'était sortit du château, du moins, officiellement, mais Fenror avait toujours été sa porte ouverte vers le monde extérieur. Plusieurs fois, il l'avait aidé à se faufiler en douce en dehors du château, pour lui faire découvrir le monde tel qu'il l'était vraiment.

- Je suis heureuse que tu sois partie.

- Je le suis aussi, Almarica. Et je suis contente d'enfin te rencontrer.

- Me rencontrer ?

- Almarica Reïsha. La troisième enfant du Roi Sanglant, le précédent Roi de Domitien, celui qui après avoir assassiné l'héritier de la précédente dynastie a usurpé le trône de sa patrie, et l'a légué à son fils aîné à sa mort. Tu es une alchimiste réputée. Mais je t'imaginais bien autrement !

Almarica sourit, amusée. La réputation lugubre d'empoisonneuse sadique que lui avait faite son frère avait à jamais sali son nom. Mais cela ne l'avait jamais embêtée.

- J'ignorai que les Caerris avait une Oracle des Sables. Cela explique leurs batailles facilement remportées. Tu étais un secret d'état bien gardée.

- Exact. Et étant donnée que je suis un si grand secret, connu de seulement une petite poignée de personnes, l'on ne prendra pas le risque d'envoyer qui que ce soit à ma recherche. Cela ne ferait qu'informer l'ennemi de ce que les Caerris possèdent. Ou du moins, possédait.

Elle paraissait être fière d'elle. Un pied de nez à ceux qui l'avait emprisonné toute sa vie durant. Almarica lui fit un beau sourire. Elle était bien différente de ce qu'elle pensait être, Zelmaria. La tension et le malaise qu'elle ressentait en sa compagnie auparavant s'était évanouie.

- Je suis sincèrement heureuse que tu t'en sois sortie.

Son regard sembla s'illuminer, et son sourire s'agrandit, lui donnant une expression plus juvénile et vulnérable. Ce n'était encore qu'une enfant ...

- Demain, je te montrerai les lieux si tu veux. La forêt est magnifique, et la saison des pluies étant terminée, c'est la meilleure des périodes pour visiter. Le village non loin de là est également un merveilleux endroit.

- Oh ! Merci ! J'ai hâte ! Philios me l'avait déjà proposé, mais je préférerai passer plus de temps avec toi !

À l'entente du prénom du Caerris, son sourire se fana un peu, malgré elle. Almarica souhaitait également passer plus de temps avec Zelmaria, mais cet étrange pincement au cœur n'était pas parti pour autant. Zelmaria sautilla alors vers elle, et se pencha en avant, les yeux grand ouvert.

- À mes yeux, je ne vois Philios que de la manière dont tu vois Fenror. Un gentil grand frère. C'est tout, ni plus ni moins.

Interpellée par ses paroles, Almarica pencha la tête sur le côté, confuse. Zelmaria rit, et elle recula légèrement.

- Tout va bien. Tu n'a rien à ''craindre'' de moi. De toute manière, Philios n'a d'yeux que pour toi.

Mais avant qu'Almarica ne saisisse pleinement la portée des paroles de sa nouvelle amie, un bruit étrange l'interpella, et la jeune fille recula vivement ... avant de se faire happer par une main qui l'attrapa par la taille, et une autre qui se posa sur sa bouche. La dernière chose qu'elle aperçut avant de basculer dans les ténèbres fut une grande silhouette menaçante se tenant devant une Zelmaria terrifiée.

* * * * *

La peinture blanche de la porte du manoir était écaillée. En réalité, la peinture de la façade entière de la maison était écaillée. Le rouge bordeaux et le blanc manquaient par endroits, révélant des pans entiers de vieux bois. Et les parterres réservés aux fleurs étaient entièrement recouverts de mauvaises herbes, et de lierre ... Cette maison semblait bonne à tomber en ruine. Pourtant, elle avait du charme, de loin. Une maison dans un style un peu colonial, sur un étage. Elle était suffisamment grande pour héberger plusieurs tribus de scouts, avait commenté Crìs, quelques temps plus tôt. Et les voici tous devant cet étrange lieu, trop intimidés pour oser aller toquer ou héler le vieux couple.

- Bon euh ... On fait pierre feuille ciseaux pour savoir qui y va ? osa demander Romy.

- Ça me semble être une bonne option, déclara Ciela avec une fausse joie.

Almarica soupira longuement, exaspérée. La potion qu'elle avait avalée lui avait boosté son énergie, lui permettant de récupérer suffisamment de puissance pour ouvrir un passage vers le domaine des ombres, mais en échange, ça avait enrayé sa potion de transformation, annulant ses effets, et avait accentué sa déjà très mauvaise humeur. En apprenant l'accident du motel, elle avait sentit la moutarde lui monter au nez ... Et là, voilà que ses amis se sentaient trop couard pour ne serait-ce qu'aller toquer à une porte ?! C'en était trop ! Avec un grognement, elle repoussa vivement les bras tendus des jumeaux, prêt à former une paire de ciseaux chacun, avant de se diriger vers la porte à grandes enjambées. Elle grimpa le porche à pas lourds, et de son poing, frappa fortement la porte qui vibra sous ses coups.

* * * * *

Il ouvrit de grands yeux, lorsqu'il entra dans le Casse Noisette. L'établissement embaumait les viennoiseries et l'odeur de sucre chaud. Erick frissonna de plaisir. Il n'avait rien avalé depuis hier midi. Il crevait littéralement de faim. Discrètement, il jeta son chewing-gum à la menthe dans la poubelle à l'entrée, et suivit Nancy qui l'amena au comptoir. Le lieu était joliment décoré, et l'ambiance très chaleureuse. Un lieu dans lequel on adorerait se réfugier au milieu de l'hiver.

- Bonjour, Madame Page !

- Oh, Nancy ! Bonjour à toi ma petite ! Comment vas-tu ? Je suis heureuse de voir que tu vas bien. J'étais très inquiète lorsque j'ai appris que l'île ... commença la femme, avec soulagement, avant de l'aviser lui. Oh, tu as amené un ami ?

- Oui, c'est Erick, répondit Nancy, sans en dire plus.

La femme, qui devait être la gérante des lieux, lui fit un sourire que l'on pourrait qualifier de maternel avant de se pencher par dessus le comptoir pour lui serrer la main. Elle était très jolie, indéniablement. Mais ses traits tirés ternissaient sa beauté. Ses cheveux caramel, retenu en un lourd chignon strict paraissaient bien ternes, et ses beaux yeux de l'exacte couleur que sa chevelure était soulignés de lourdes cernes. La pauvre femme paraissait être morte d'inquiétude. Pourtant, elle ne se départissait pas de son sourire.

- Ne vous inquiétez pas, madame Page. Ils vont très bien, j'en suis sûre et certaine, la rassura Nancy, avec un joli sourire.

Elle poussa un long soupir, et Erick comprit quelle situation la minait exactement.

- Ce sera comme d'habitude, Nancy ? se reprit-elle toutefois.

- Oui ! Et toi, tu prends quoi ?

Il allait un répondre un café, quand un odeur bien familière vint flatter ses papilles. Une odeur de chocolat ... Chaud. Il n'en avait pas dégusté depuis si longtemps ... Ça lui faisait envie.

- S'il vous plaît, une tasse de chocolat chaud, murmura-t-il, en regardant fixement la pancarte proposant les différentes boissons chaudes disponible.

La gérante acquiesça et Nancy conduisit Erick à la table la plus proche. Il se laissa tomber sur une des chaises, surprit de ne pas pouvoir tenir plus que ça sur ses jambes. Il était si faible que ça ? Ça ne lui ressemblait pas. Mais il ne fallait pas oublier qu'il n'avait en effet rien dans le ventre, vécu un ascenseur émotionnel assez important la matinée même, et des relents d'une gueule de bois pas très glorieuse. Si tant et si bien qu'une gueule de bois pouvait s'avérer glorieuse. Il s'était ramollit, dites donc.

- Tu vas voir, lui dit Nancy. Les chocolats de madame Page sont les meilleurs.

Madame Page ... Page. Ce nom lui disait quelque chose. Mais quoi ? Oh ! Mais oui, bien sûr ! Comment pouvait-il avoir oublié ?

- Page ? Comme Ciela ? C'est la mère de Ciela ?! s'étonna Erick, en se penchant en avant.

- Oui, Ciela Page. Une amie proche. Tu connais ? Elle est arrivée ici récemment, pourtant, dit Nancy, confuse. Tu n'as pas pu la connaître quand tu étais encore à l'académie !

Il se mordit la langue pour s'empêcher d'en dire plus, et feignit l'ignorance.

- Euh ... J'ai entendu parler d'elle. Elle n'est pas là, c'est ça ?

Nancy secoua la tête, et un sourire triste se peignit sur ses lèvres. Elle joignit ses deux mains pales sur la table devant lui, et les regarda, avec un soupir.

- Non. Elle, Sheena, les jumeaux, Marika, qui est une amie, et ... Ton frère sont partis à New York. Et ne sont toujours pas rentrés. L'on a aucune nouvelle d'eux depuis deux jours. Et la famille Page dépéris.

Il hocha la tête. Officiellement, ils n'avaient aucune nouvelle. Mais quand Helen était rentrée blessée ... Ils avaient bien compris que rien ne s'était déroulé comme prévu. Rapidement, Erick avait apprit l'identité des étudiants réclamés par le Conseil. Et il avait grincé des dents comme jamais. Mais l'Inexistante avait refusé de le laisser aller les chercher, assenant qu'ils avaient une ''mission'' et que cela était primordial pour eux tous. La frustration alors ressentie l'avait fait entrer dans une colère noire. Rester ainsi à se tourner les pouces, il avait une sainte horreur de ça.

- Et Ciela ... hurm, c'est une amie proche ?

- C'est l'Ange, murmura Nancy.

L'Ange. Erick ouvrit de grands yeux en se remémorant son ''conte'' de la veille. Cela collait bien à l'image qu'il avait de la petite Element de lumière. La Pitchoune. La gentille gamine de la prison, et qu'il avait mené à Rezher, le 26 décembre, à contre cœur. La drôle de gosse qui l'avait affublé du nom de « Unknown ». Et qui paraissait avoir ravi le cœur de son frère en beauté, selon l'Inexistante.

- Je ne t'ai quasiment pas parlé d'elle, au fait. Tu ... risque de bien l'aimer, je pense. C'est une fille ... Particulière. Mais très douce. C'est la copine de Ash.

Il haussa les sourcils, en mimant une immense surprise.

- Dis m'en plus !

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Oui, oui, les théoristes. Unknown EST le frère d'Ash. Vous aviez raison. Sortez le champagne et les pizzas.

Sinon ! Regardez ! On arrive ENFIN ! Alors, qui prends les paris pour savoir QUI sont les habitants de la maison ! Des gens qu'on connaît, ou de vrais inconnus ? J'suis curieuse de savoir c'que vous pensez de ça.

Et Almarica ?! Que lui est-il arrivé avec Zelmaria ?! Ouuuuh du suspens inutile et tout pourriiiit, ouuuuh !

Plus de pièges, le mois prochain, vous saurez tout !

Je vous remercie vraiment de votre patience incroyable. Attendre un chapitre tout les mois et revenir à chaque fois ... Wah vous êtes trop gentils et tout chou ! (merci aussi à Rosette qui me corrige chaque mois et qui laisse passer aussi peu de fautes que tu le peux, tu gères terriblement.)

Si jamais il y a ici des lecteurs de Âmes Éthérées (ce que j'espère parce que je peux mettre ça nul part autre) sachez qu'il y a eut une petite pause qui durera encore un moment. Je voudrais bien préparer le terrain avant de publier la suite, et avoir quelques chapitres d'avance. Je pense que j'en posterai au moins un avant le début de l'été (sois l'anniv de Ciela héhé).

Tout ça pour dire merci à vous et pour l'attente !

À la prochaine mes petits boutons d'hibiscus !

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