Chapitre 25 : pommes

Rezher regardait les papiers étalés sur son bureau sans vraiment les voir. Il était à deux doigts de sa réussite, il le sentait, il le savait. La SEULE et UNIQUE chose qu'il lui MANQUAIT, c'était l'accès à la S.E.A. À l'île. Et il savait qu'il était sur le point d'y arriver. Du moins, il le pensait. Mais à cause d'ELLE, il avait ENCORE échoué, perdant au passage quelques précieux pions. Jamais Rezher ne s'était senti aussi frustré. Depuis sa sortie de prison et leur coup d'éclat au Conseil, ces enfants ne cessaient de lui échapper, et l'île restait hors d'atteinte. Son saint objectif n'était pas simple à atteindre, il le savait, mais si ELLE n'était pas là, à lui mettre des bâtons dans les roues, il aurait déjà réussi depuis bien longtemps ... Dire qu'il y était presque, en décembre ... Une fois qu'il aurait enfin accompli sa grande quête, il aura sa tête entre les mains ... Et il la détruirait.

- MONSIEUR ! hurla une voix familière.

Il releva la tête de ses papiers pour voir Jonas débouler vers lui, hors d'haleine.

- Monsieur, on a ... on les a repérés.

* * * * *

- Très bien. Vous avez tout ? demanda Julian.

- Oui, Julian, on a tout, ricana Ciela en mettant son sac à dos sur les épaules.

- Et les valises sont bien bouclées ?

- Oui, Julian, tout est bouclé, soupira Ash en hochant la tête.

- Et les casse-croûtes ?

- Oui, Julian, tout est casse-croûté, acquiesça Crìs, provoquant une vague de rire sur leur petit groupe.

Sheena leva la tête vers une des grandes fenêtres de la gare. La lune brillait d'un halo un peu feutré, cachée de quelque peu par un petit troupeau de nuages, qui s'étaient assemblés dans le ciel peu de temps après le coucher du soleil. Sheena s'amusa de constater de que la lune se dissimulait, tout comme eux.

Après moult réflexions, ils avaient décidé d'un commun accord de prendre le train. Moins cher que l'avion, et surtout un peu plus discret, il leur serait plus simple de sortir de la ville ainsi. Une fois leur repas terminé, ils avaient récupéré leurs valises, et leurs sacs, tandis que Julian se débrouillait pour acheter des billets. Elle n'avait pas vraiment compris comment il s'y était pris, mais apparemment, ça avait été un achat de groupe au nom de ''Smith''. Parce que, au départ, Julian voulait venir.

Ash avait été contre, tout comme Almarica, pour raisons différentes, toutefois. Si le jeune homme ne voulait pas que l'adulte se dérange pour eux, Almarica refusait quant à elle qu'un étranger se mêle à leur ''quête'' (elle avait qualifié cette petite aventure américaine ainsi d'elle-même). Après une chamaillerie des plus conséquentes entre les trois Elements, Ash et Almarica avaient capitulé, lorsque Julian leur avait dit que de toute manière, il n'avait pas de travail, ni de responsabilités. Hormis la maison, rien ne le rattachait à la ville, il pouvait se permettre de disparaître pendant quelques temps. Qui plus est, dans le ''contrat'' de Brunette, celle-ci n'avait pas spécifié qu'il était interdit à Julian de quitter la ville. Mais ... Un événement imprévu avait changé la donne. Et cet événement imprévu se nommait Leedna, et sa perspicacité décidément très terre à terre ... Et voilà pourquoi ils se retrouvaient tous les huit à la gare la plus proche de la maison de Julian, en plein milieu de la nuit.

- Bon, n'oubliez pas, hein. 21, rue des Hibiscus. C'est la rue principale. Windy-Hill est une petite ville, ce sera facile à trouver. Je ... Si ... si vous trouvez des cabines téléphoniques ou quoi, n'hésitez pas à m'appeler, d'accord ? Euh ... Ça ... me permettra de ... ne pas trop m'inquiéter. S'il vous plaît ! bafouilla Julian en se tordant les mains.

- Promis, Julian. J'ai toujours votre numéro, on hésitera pas. En plus, vous nous avez payé les billets en première classe ... Était-ce nécessaire, sérieusement ? demanda Ciela en faisant les gros yeux.

Julian esquissa une grimace désolée.

- Très honnêtement, je pense que c'est une mesure de sécurité. En première classe, on évitera de venir vous chercher des noises. Et puis tout cet argent qui s'accumule sur mon compte ... il faut bien que je le dépense.

Romy hocha vivement la tête tandis que Crìs lui enfonça son coude dans l'estomac. Puis les deux commencèrent à se chamailler pour savoir qui aurait la place à côté de la fenêtre, tandis que Leedna les surveillait comme on surveillerait deux enfants en bas âge.

- Le train ne devrait plus tarder. Faites attention aux contrôleurs, et surtout, si vous en croisez, faites ce qui a été convenu, d'accord ?

- Julian, c'est bon. Tout ira bien, promis !

- Merci, les enfants.

Julian leur fit un sourire chaleureux, ému, et Sheena crut distinguer pendant une fraction de seconde un début de larmes, mais tout cela fut stoppé par Ash, qui s'approcha de l'adulte pour lui faire une accolade.

- Merci, Julian Smith. Merci pour absolument tout. Tu nous a sauvé la vie.

Pendant un instant, il resta sans voix. Puis il rendit l'accolade au jeune garçon, avec un sourire fébrile.

- De rien, Ash Hunter.

- Il a raison. Rien que pour ce que vous avez fait, vous avez redoré le nom des Smith à nos yeux ! déclara Romy d'un ton grandiloquent en lui filant une petite tape dans le dos.

- J'approuve ! s'écria Crìs. Si j'avais un verre à la main en cet instant même, je vous porterai un toast, Julian !

Il éclata de rire, d'un rire empli d'émotions. Puis, il serra la main que Ciela lui tendait, essuyant du bout des doigts la perle d'eau salée qui avait roulé sur son visage

- Au moins, on sait d'où te vient ton côté pleurnicheur ... lui susurra le frère de son petit copain d'un ton mesquin.

Elle s'apprêtait à lui retourner un coup de coude quand les hauts parleurs s'activèrent, annonçant l'entrée en gare d'un train, qu'ils aperçurent tout de suite après.

- Hé, c'est le nôtre ! s'écria Ash en désignant les rails.

Immédiatement, il se dépêchèrent de prendre sacs et valises, et avant de s'avancer vers le quai au pas de course, saluant Julian à grands gestes, criant des « Au revoir Julian » à qui mieux mieux, contre-indiquant sans vergogne les précautions de sécurité mises plus tôt, au désespoir d'Almarica qui lâcha quelques insultes au passage.

Sheena fut la seule à rester en arrière. Elle leva la tête vers Julian, qui se tordait encore les mains en les regardant partir, apparemment très inquiet.

- Julian ?

- Ah, euh, oui ? Sheena, tu vas être en retard ...

Elle ignora sa remarque et ramassa son sac et sa valise sans se presser.

- Cet été, on a prévu de tous rester à la S.E.A. Pour profiter un peu de Ciela et du beau temps. Ça vous ... Dirait de venir ?

Il la regarda, totalement éberlué.

- T-tu me proposes de ... venir passer l'été sur l'île ?

Elle haussa les épaules et reporta son regard sur le bout de ses chaussures.

- Et bien ... Il y a beaucoup de choses qui ont changé, en vingt ans, vous savez. Ça ... pourrait être un bon moyen de renouer des liens avec l'île ... ? Et puis ... On pourra vous faire visiter ...

Julian prit une vive inspiration, et cligna rapidement des yeux, comme s'il tentait de chasser une poussière.

- Je ... Je pense que ... Oui, je viendrai, cet été. Si vous me le permettez ...

- Ce serait avec un grand plaisir, Julian.

Elle lui sourit. Il lui sourit en retour. Puis, il s'accroupit devant elle et posa une main sur son épaule.

- Sheena ... prends soin de toi et de tes amis, d'accord ? Je ... je ne peux venir avec vous et ... Ça me pèse. Quand toute cette histoire sera finie, je serai plus que ravi de vous revoir. D'ici là ... reste en bonne santé, d'accord ?

Son contact était chaud. Sheena pinça les lèvres, retenant ses larmes avec peine. Elle ne put que hocher la tête. Et avant que Julian ne puisse faire un geste, Sheena se jeta dans ses bras pour l'enlacer. Surpris, Julian vacilla en arrière, mais tint bon. Elle le sentit trembler, puis il lui tapota maladroitement le dos avant de l'enlacer doucement à son tour. Sheena sourit. Il sentait l'odeur qui régnait dans la vieille maison, le feu de cheminée, et un peu la pizza, aussi. Julian allait leur manquer.

- C'est de la part de tout le monde, le câlin, Julian. On vous aime bien, vous savez. Venez à la S.E.A quand vous voulez, vous serez toujours bien accueilli.

Elle le sentit hocher la tête.

- Oui, répondit-il d'une voix très faible.

- SHEENA, VIENS VITE ! hurla Almarica, du train.

Elle lui répondit qu'elle arrivait, puis se détacha de Julian, avant de se saisir de ses affaires. Elle retourna un dernier sourire à Julian avant de se dépêcher vers le train. Les jumeaux l'aidèrent avec ses bagages, et la guidèrent vers leurs sièges.

- T'as tardé, commenta Crìs.

- Je voulais dire proprement au revoir à Julian.

L'Element de foudre lui retourna un regard en coin, et elle crut même apercevoir un petit sourire approbateur. Elle pensait qu'avec toute cette histoire, Crìs serait plus que réticent quant à son envie de tenter de commencer à nouer quelque chose avec Julian, surtout avec leur passé familial franchement lourd, mais au contraire. Le jeune homme l'avait encouragé sur cette voie. Alors, elle avait pris son courage à deux mains et commencé à leur parler de son projet d'inviter Julian sur l'île durant les vacances d'été. Tous avaient été pour. Ash disait vouloir le faire parler un peu de ses parents, Ciela que les gâteaux de sa mère pourraient être un bon moyen de lui délier la langue ... Oui, ils étaient tous pour sa venue sur l'Île. D'un côté, elle se demandait si elle n'avait pas fait une bêtise en invitant l'homme en sa maison, mais de l'autre ...

Elle n'aurait jamais pu penser apprécier son géniteur un jour. Si on le lui avait dit ne serait-ce qu'une semaine auparavant, elle aurait hurlé, même. Mais maintenant, elle était juste ... perplexe. Et un peu angoissée aussi. Comment les choses allaient-elles se passer à l'avenir ? Elle ne le savait pas. Pas le moins du monde. La seule chose dont Sheena pouvait être sûre, c'était qu'elle comptait se rapprocher de Julian. Rattraper quatorze ans de haine et de vide serait très, très dur. Mais Sheena en avait envie. Et Julian aussi. Il était une bonne personne, après tout. Mais en vérité ... Au fond d'elle, elle avait envie d'avoir un père. C'était stupide comme pensée, et bizarre sans doute, surtout qu'elle s'en voulait pour souhaiter une telle chose. Mathieu, le père d'Amélia, s'occupait très bien d'elle, après tout, et il avait tout du Papa Parfait, mais ... ce n'était pas vraiment pareil. Amélia et Mathieu avaient une connexion qu'elle avait toujours enviée, et qu'elle n'avait pas vraiment. C'est normal après tout. Cependant, elle avait toujours plus ou moins envié cela. Alors ... Maintenant qu'elle en avait l'occasion ... Sheena remua, mise mal à l'aise par ce sentiment qu'elle savait stupide. Elle voulait juste essayer. Juste, juste essayer. Et si ça se passait mal ... Elle secoua vivement la tête. Non, non. Ça se passerait bien. Elle ne devait pas penser négatif. Ça se passerait bien.

Sheena sourit. Ils rentreraient à la S.E.A, Amélia et les jumeaux passeraient leurs examens, et l'été sera un des plus beaux qu'ils aient jamais vécu.

- Waw. C'était court, mais riche en émotions, ce voyage à New Yo-o-o-ork, bailla Ash.

- En effet, mais partir de la ville de cette manière est la chose la plus raisonnable à faire pour le moment, soupira Leedna, enroulée dans une grande veste à capuche blanche, servant à masquer sa longue chevelure grise.

- En tout cas, la première classe, c'est vraiment la grande classe, dit Ciela en regardant un peu partout autour d'elle, emmitouflée dans son plaid, confortablement installée sur son siège.

Ash lui lança un regard horrifié.

- Ne me dis pas que tu viens de faire cette blague, bon sang de bonsoir.

- Si.

- Je te déteste.

- Mais non, tu m'aimes, répliqua-t-elle avec un sourire en coin.

Ash poussa un long soupir d'agonie et roula des yeux, provoquant chez les jumeaux une véritable avalanche de taquineries.

Julian s'était débrouillé pour leur réserver deux îlots de quatre sièges l'un derrière l'autre. Au moins, ils n'étaient pas séparés les uns des autres ... Encore une preuve de la bienveillance de celui qui les avaient protégés durant deux jours.

Sheena se prit la place côté fenêtre de l'îlot le plus proche d'elle, et scruta le quai, à la recherche de Julian. Elle le repéra facilement, lui et son imper beige, un peu trop court pour sa grande silhouette filiforme, et lui fit signe. Il y répondit.

Une voix diffusée par haut parleur la sortit de ses pensées avec un sursaut. Le train partait. Ses amis, sauf Leedna, se jetèrent aux fenêtres et firent de grands signes à Julian. Il y répondit avec autant de chaleur. Elle ne put s'empêcher de sourire. Nul doute, il allait leur manquer.

- C'est parti vers l'inconnu ... murmura Ash, non loin d'elle.

Sheena se crispa. Il avait raison.

* * * * *

Julian regarda le train partir, sans mot dire, avec l'impression d'avoir une pierre d'une tonne dans l'estomac. Et les voilà repartis ... les enfants n'avaient été là que depuis une journée, dans sa maison et dans sa vie, mais ils avaient totalement bouleversé sa vie. En l'espace de vingt-quatre heures, tant de choses étaient arrivées ... Il renifla bruyamment, une grosse boule dans sa gorge. Et dire qu'il aurait pu les accompagner, s'assurer qu'ils allaient être définitivement en sécurité ... Mais Leedna avait raison, après tout. Tout en voyant le train de vingt-trois heures cinq en direction du nord de l'état partir, il repensa à l'après-midi passée ...

« - ... Bon, d'accord Julian. Vous pouvez venir, finit par capituler Almarica, en croisant les bras, apparemment bien mécontente.

Julian ne put retenir un sourire en entendant Ciela soupirer de soulagement non loin de lui. Il était très heureux, d'enfin pouvoir servir à quelque chose. Tout ce qu'il avait fait jusqu'ici, c'était servir de porte-manteau, pleurer, pleurer encore plus, et faire les courses. Il n'avait même pas été fichu de mettre Amélia à l'abri avant que tout aille mal. Mais c'était fini. Maintenant, il allait accomplir son rôle d'adulte. Protéger ceux qui devaient l'être.

- Merci. Bon, je m'en vais faire ma valise et ensuite je m'occuperai des bi ...

- Julian, vous ne pouvez venir.

La voix dure et le ton sans appel de Leedna lui fit l'effet d'une douche froide. Elle se plaça derrière Almarica, en croisant les bras, avec autant d'expression qu'une porte de prison.

- Mais ... Leedna, pourquoi ? demanda Ciela.

- Julian est une personne de confiance ! bondit Ash, le regard flamboyant.

Elle leva la main, apaisant les amis de son hôte d'un simple geste.

- Je sais, mais il ne faut pas oublier que les Saint Souls sont à notre poursuite. Et j'ai bien peur qu'ils aient dans l'idée de ne pas nous laisser partir d'ici aussi facilement. Surtout que maintenant deux de leurs agents savent qu'Amélia est ici. Donc, vous également.

Un silence lourd de sens tomba sur eux tous. Encore une fois, Leedna avait raison.

- Je salue votre idée Julian, et je la trouve sincèrement bonne, mais je préférerai que vous ne veniez pas avec vous. Les deux soldats ont vu votre visage. Ce n'est qu'une question de temps avant que, malheureusement, des Saints Souls viennent à votre poursuite. Il sera plus simple pour eux de poursuivre un adulte qu'un groupe d'enfants. Et même si votre subterfuge a de grandes chances de les lancer sur une mauvaise piste ... Venir avec nous ne ferait qu'augmenter les risques.

Julian se sentir pâlir. Bon dieu. Dans sa précipitation et sa volonté d'aider les enfants, il avait totalement oublié qu'il s'était mis en danger, et avait par la même occasion mis en danger Liz et les autres. Ils leur avait laissé le soin d'appeler la police ! S'ils avaient vu leurs visages ... Oh, non. Les Saint Souls pouvaient très bien décider de partir à la poursuite de ses amis. Non, non, non ! Il ne pouvait se permettre ça ! Pas alors qu'ils étaient enfin heureux ! Et lui. Bien sûr que les deux agresseurs avaient vu son visage, et avec l'humiliation qu'il leur avait donné, ils n'allaient certainement pas le laisser partir ainsi. Il allait se faire traquer. Et bien sûr, s'il accompagnait les enfants, ils allaient leur donner une indication supplémentaire de leur position ...

- Il serait plus sage pour vous de rester ici, que de nous accompagner.

- LEEDNA ! Tu plaisantes j'espère ? Nous n'allons pas laisser Julian aux mains des ... commença à s'énerver Romy, avant que celle-ci ne l'arrête de nouveau.

- Je n'ai jamais dit ça, Ash. Calme toi. Et moi non plus, cela ne m'enchante guère que de laisser un allié aussi précieux que Julian dans une situation aussi inconfortable que déplaisante. Je cherche encore un moyen de pouvoir le mettre en sécurité, mais nous accompagner ne ...

Cette fois-ci, ce fut à son tour d'interrompre Leedna. Elle avait raison, mais ...

- Je saurai me débrouiller seul. N'oubliez pas que j'ai mes propres ressources. Qui plus est, fuir et me cacher, c'est bien une des choses que le dur monde de la rue m'a appris. Je m'occuperai de couvrir vos traces, et je disparaîtrai des radars des Saint Souls sans difficulté. Je sais comment faire.

Julian savait se faire discret. Il trouvait le moyen de s'abriter de ces monstres, il se le promettait. Et il devait protéger ses amis ex-sans abris aussi. Il pensait que plus rien ne pouvait le retenir à New York. Il avait tort. »

Ça y est. Le train avait quitté la gare depuis plusieurs minutes déjà, mais il était toujours là, à regarder la grande bouche sombre de la nuit qui avait avalé le train. Julian prit de nouveau une vive inspiration. Allez. Si tout allait comme ils l'avaient prévu, alors il n'y aurait aucun danger. Mais il le savait, les choses allaient rarement sur des roulettes. C'est pour ça qu'il valait mieux avoir toujours un wagon d'avance sur tout le monde. Julian avala sa salive. Et sortit son téléphone.

Il avait fouillé dans l'annuaire français, une fois les préparatifs achevés. Son numéro ne fut pas difficile à retrouver. Julian savait que téléphoner à l'étranger ainsi risquait de lui coûter très cher, mais honnêtement, il avait largement de quoi payer ses factures. Et Il composa le numéro. Appela. Et colla l'appareil à son oreille. Une sonnerie. Deux sonneries. Trois sonneries. Allait-il répondre ? Il était un numéro inconnu, après tout. Ce ne serait pas impossible que ...

- Allô ?

Julian tressaillit. Sa voix était devenue plus grave qu'auparavant. Ah ... Ça faisait remonter de sacrés souvenirs.

- Allô ? Allô ! s'égosilla-t-il.

- Bonjour, Thé Vert, murmura Julian, en marchant vers l'extérieur de la gare.

Un silence significatif s'ensuivit.

- J ... Jus de Tomate ? C'est toi ?

- Oui Mathieu, sourit Julian.

Il regarda sa montre. Il devait être cinq heures en France. Il n'était pas sûr que Mathieu réponde, mais il avait parié sur la nature de lève-tôt de son ancien ami. Pour une fois, il ne s'était pas trompé.

- Ça fait une paye Julian ! Mais t'étais passé où ? Que t'est-il arrivé ? Mais attends t'appelle de ... NEW YORK ?! Mais qu'est-ce que tu fiches à New York ? Pourquoi tu m'appelles de là bas ?

- Ça fait longtemps, oui. Je suis désolé de t'appeler ainsi après avoir fait un silence radio de deux ans mais ... J'ai besoin de toi.

- Comment ça ? Julian, tout va bien ?

Julian poussa un long soupir.

- Dis-moi, ta fille s'appelle bien Amélia ?

* * * * *

Les pommes. Il avait toujours aimé les pommes. D'aussi loin qu'il se souvenait, dès qu'il avait découvert leur existence, il avait toujours aimé ce fruit, rond, souvent rouge, vert, ou jaune. Les pommes de maintenant n'avaient pas le même goût que les pommes de l'époque. Il ... n'arrivait pas à se rappeler du goût des originelles. Il savait simplement qu'il était différent des pommes actuelles. Il ne se souvenait pas de leur goût, mais leurs formes ... Grosses, rouges, et certaines avaient même de jolies tâches vertes, quand elles n'étaient pas tout à fait mûres. Il y en avait beaucoup, dans la forêt, à l'époque ...

« - Qu'est-ce que tu fais, tout là-haut ?

Il baissa la tête, et avisa une longue chevelure noire et une paire d'yeux améthyste.

- Je cueille des pommes !

- Des quoi ?

- Des pommes ! Tu ne connais pas ?

- Non, c'est quoi ?

Et bien ! Voilà qui était surprenant. Il en rafla quelques unes et dégringola souplement de l'arbre, atterrissant juste devant son amie.

- Tiens, c'est délicieux, promis ! dit-il en lui tendant un de ses mets favoris tandis qu'il croquait goulûment dans une d'elle.

Avec hésitation, Almarica s'empara doucement du fruit, avec hésitation, l'air rebutée.

- En alchimie, l'on nous apprend très tôt que les plantes et les fleurs aux couleurs aussi vives sont dangereuses.

- Ah, oui ! Pour repousser les prédateurs, c'est ça ? se souvint Philios.

Elle leva un regard brillant vers lui, et il sentit une boule de chaleur exploser dans sa poitrine. Elle était heureuse qu'il se souvienne de ça, et il était heureux qu'elle le soit grâce à lui.

- Exactement.

- Pourtant, là, je t'assure que ce n'est pas toxique. Regarde, j'en mange depuis des années, et je suis en excellente santé !

Et pour appuyer ses propos, il prit croqua une autre bouchée, se délectant intérieurement du goût de ce merveilleux fruit. Almarica parut mettre de côté ses inquiétudes, et glissa une de ses mèches derrière son oreille, avant de croquer à son tour dans la pomme. Elle ouvrit de grands yeux et finit sa bouchée, avant de se lécher les lèvres.

- C'est ... étonnant ! Je ne m'attendais pas à ça ! C'est sucré tout en étant un peu amer et ... consistant ! C'est vraiment bon !

Il éclata de rire.

- Exactement ! Svelja trouve ça trop acide et Fenror préfère les feuilles de l'arbre que les fruits. Content de voir que toi au moins tu sais apprécier la pomme à sa juste valeur.

Elle rit silencieusement, et prit une autre bouchée.

- C'est ça, l'avantage de la saison pluvieuse. La nature s'épanouit et révèle sa beauté infinie, ajouta Philios en levant le nez vers le ciel.

C'était rare, durant la saison pluvieuse, mais il arrivait qu'ils aient de belles journées sans un flocon de nuage à l'horizon. Pourtant, il n'était pas dupe. D'ici demain, la pluie aurait de nouveau repris ses droits. Mais pour l'instant, il voulait profiter un peu, de ce doux soleil éclatant, et de la présence de son amie dans son sanctuaire naturel favori.

- C'était joli, ça !

- C'est parce que toi, réussit-il à articuler, la bouche pleine.

Almarica eut un temps d'arrêt, puis il la vit progressivement prendre la couleur de son péché mignon. Il comprit son erreur, et se dépêcha de déglutir, s'étranglant à moitié au passage.

- Non ! Euh, je voulais dire, t-toi, tes récits ! C'est de toi que ... euh ... viennent les mots. Enfin ... Je veux dire ... bafouilla-t-il. Tes récits ... les mots sont beaux, et ... bah des fois j'utilise tes mots.

Elle lui fit un merveilleux sourire.

- Ahaha ! Merci, Philios. Et ... merci pour la pomme, elle est délicieuse.

Avant, le rouge et le doré étaient ses couleurs favorites. Mais maintenant, elles se faisaient bataille en son cœur contre le noir ... et l'améthyste. »

Philios sourit. Quoi qu'il fasse ou pense, tout se ramenait à elle. Almarica lui manquait tellement. Il mordit vivement dans la chair jaune de son fruit favori. Ah, elle était acide, celle-la.

* * * * *

- Tu veux une pomme ?

Romy se tourna vers Sheena, qui proposait à ses amis quelques fruits qu'elle avait acheté dans le wagon restaurant, avec Ciela.

- Nah, merci, j'ai pas faim.

Autour d'eux, le peu de passagers qu'il y avait s'étaient isolés d'eux. De vieux hommes d'affaires, pour la plupart. Pas étonnant. La moitié d'entre eux s'était endormie sur son sièges, et l'autre tapait vivement sur de minis ordinateurs portables. Elle aussi, ne tarderait sans doute pas à imiter la première moitié. Il n'y avait qu'à voir Ash qui avait été le premier à plonger, emmitouflé dans sa précieuse veste à capuche écarlate, très vite suivi par Almarica. Son frère, quant à lui, somnolait déjà complètement. Seule Sheena semblait avoir encore un semblant d'énergie. Leedna, sur le siège à côté de lui, gardait son regard fixé sur le paysage complètement masqué par les ténèbres nocturnes, pas plus expressive d'une statue de marbre. Plus le temps avançait, plus ça mettait Romy mal à l'aise. Le seul moment où Leedna avait manifesté un semblant d'émotions, ce n'était que lorsqu'Almarica leur était revenue. Leedna la Loyale, lui avait dit Kryos. Tss. Leedna le robot, oui !

« - Je te déconseille de ne voir Leedna qu'uniquement comme un être froid et glacial. C'est faux. »

- Tu m'excuseras, Kry-Kry, mais je ne vois pas autrement, grogna-t-il, à mi-voix.

Il sentit une vague de mécontentement grimper en lui qui n'avait rien avoir avec ses propres sentiments. Il haussa un sourcil. Ah, tiens ! Kryos semblait sur la défensive. Il n'avait pas aimé qu'il s'en prenne à Leedna ? Bizarre. Bizarre ... ?

- ... Non Kryos ... ne me dis pas que toi et Leedna ... ? lui murmura-t-il, amusé par la perspective.

- Si tu veux tout savoir Romy, Kryos et moi, c'est une bien longue histoire.

Romy crut sentir son cœur remonter dans sa gorge. Il se tourna d'un bloc vers Leedna qui s'était légèrement tournée vers lui, toujours aussi indéchiffrable. Il s'avachit sur lui même, mécontent.

- C'est pas bien d'espionner les conversations des autres, marmonna-t-il, son regard fixé sur Ciela, qui en face de lui, venait d'enrouler son plaid autour de ses épaules avant de son pelotonner contre son petit ami.

- Je n'espionnais pas, je n'ai fait que porter une oreille distraite autour de moi, et tes mots me sont parvenus.

- Grrr ... Ça ne t'était même pas destiné, d'abord.

- Ah, mais je le sais bien. Comment-va Kryos ?

- Bien, mais il me casse les pieds.

- C'est plus le rôle de Guemnir que de casser les pieds des autres.

- C'est ce que Crìs me dit. Mais je t'assure qu'il tient une sacrée palme, Kryos.

Un léger sourire brisa son masque froid et détaché.

- Je n'en doute pas. Il peut se montrer ... perturbant, parfois.

- ... Quelle relation entretenez-vous, tous les deux ?

C'était une question qui ne se posait pas, et il était bien placé pour le savoir. Mais il était bien trop fatigué pour raisonner correctement : la journée avait été plus que rocambolesque, l'absence d'Amy le stressait au-delà du raisonnable, et Kryos l'énervait. Alors oui, il poussait sa curiosité.

Mais contrairement à ce à quoi il s'attendait, Leedna lui répondit calmement :

- C'est assez étrange à expliquer. Nous étions proches, oui, mais pas autant que l'étaient Almarica et Philios ou Svelja et Fenror. Quant à Zelmaria et Guemnir, on a jamais vraiment su avec ces deux-là.

- V-vous ... étiez ... ?

- Amis. Un peu plus parfois.

- Euuuuuuuh ... Comment ça ?

Son sourire s'agrandit.

- Nous nous tournions autour sans vraiment nous dire ce que nous ressentions.

Wow. Euh ... venait-elle de lui dire qu'elle ... ?

- J-je crois que ... Kryos entend.

- Ça m'est égal. Il le sait, comme je sais pour lui aussi.

Une pointe de regret perça le voile de confusion qui avait recouvert ses émotions. Il se secoua, chassant les pensées parasites de Kryos qui parfois pouvaient se mélanger aux siennes.

- Mais ... Enfin ... balbutia Romy, perdu.

- J'aimais Kryos, mais je n'ai jamais eu l'occasion de l'exprimer ... Ou d'en profiter. Jamais. Je suis morte avec un des plus gros non dits de mon existence sur le cœur. Nous savions ce que nous ressentions l'un pour l'autre, et que c'était réciproque, mais aucun de nous deux n'a osé faire le premier pas.

Elle tapota du bout des ongles la vitre, en un rythme qui lui était inconnu.

- A l'époque, je me trouvais beaucoup de prétextes derrière lesquels me cacher, des raisons pour ne pas tenter ma chance. Ce n'était pas correct, ce n'était pas le bon moment, nous étions en guerre, il était issu d'une famille noble, moi non ...

Elle secoua légèrement la tête, perdue dans ses souvenirs.

- Tout cela, à l'époque, me paraissait si important, insurmontable. Maintenant ... Ce n'étaient que futilités. Nous pensions avoir la vie devant nous. C'était faux. Ça l'est toujours.

Leedna se tourna vers lui, et lui lança un regard perçant.

- Si un jour une seconde chance m'est donnée, je ne la gâcherai pas, lui murmura-t-elle.

Sur le coup, Romy se sentit très gêné. Car il savait que Leedna ne s'adressait pas à lui. Il remua, assez mal à l'aise, souhaitant plus que tout que cette sensation de malaise très intense s'évanouisse au plus vite. Pendant un instant, il eut peur que Kryos se décide à prendre les manettes et à faire des siennes, mais il ne se passa rien. Du moins, c'est ce qu'il croyait. Il n'apprécia pas du tout les larmes qui montèrent toutes seules à ses yeux, issues d'un chagrin déchirant ... qui, à bon entendeur, n'était pas le sien. Il se pinça l'arrête du nez et déglutit à de nombreuses reprises pour tenter d'éliminer la boule d'émotion qui lui serrait la gorge. La vache, qu'il détestait ça.

- Oh, non, je suis désolée, lui dit-elle avec un petit sourire, amusée par son état.

Il la foudroya du regard. Mais qu'ils dégagent, ces saletés de fantômes parasites. Ils avaient peut-être sauvé l'île, mais actuellement, ils n'étaient que des emme ...

- Amélia va bien.

Il bloqua sa respiration.

- Je comprends que toute cette situation vous énerve. Pour être honnête, elle nous énerve aussi. Nous sommes là, dans des corps qui ne sont même pas les nôtres, et de loin, tout ça pourquoi ? Parce que nos âmes étaient contenues dans nos armes, et que vous avez eu la ''malchance'' de les toucher ? C'est du grand n'importe quoi. Comme dirait Amélia, on se croirait dans un mauvais film fantastique rempli d'incohérences scénaristique abyssales ...

Elle croisa les bras, visiblement dans un état à la fois las et furibond.

- J'aurais dû mourir. Je suis morte. Pourquoi sommes-nous là ? Comment ? Par quel miracle ? Toutes ses questions qui restent sans réponses me torturent.

Romy en resta sans voix. Il ne pensait pas qu'elle se posait autant de questions. Il se sentit soudainement très bête. Il n'avait pas vu plus loin que le bout de son nez, avec toute cette histoire. Il n'avait pas songé un seul instant que toute cette histoire puisse être aussi un fardeau pour leurs ''squatteurs''. S'il était à leur place, à se retrouver ainsi, dans le corps d'un autre, en cohabitation totale avec un parfait inconnu, il serait loin d'être bien, c'était sûr ...

- Je suis désolé, murmura-t-il, ne trouvant pas quoi d'autre à dire, mort de honte.

Elle le sonda de son regard argenté, avant de le pardonner d'un hochement de tête, une expression sereine illuminant le visage d'Amélia. Romy préférait voir cette Leedna, plutôt que la Leedna de glace ... Qui en un sens, lui rappelait Amy, lors de ses mauvais jours. Où lorsqu'elle était arrivée à l'académie ...

- Amélia t'aime beaucoup.

Il sursauta, comme assommé. Quoi, quoi, quoi, quoi ? Qu'est-ce que Leedna venait de dire ?

- Amélia t'aime beaucoup. À ses yeux, tu es une des personnes les plus importantes qui soit.

Il prit une vive inspiration et sentit son visage le brûler. Non, mais c'est pas possible, il allait mourir de ridicule ...

- J-je ... D'où ça sort, ça ?

Leedna étouffa un petit rire, puis, elle leva la main ... et commença à lui tapoter la tête. Hein ?

- Vous êtes jeunes. Profitez, amusez-vous. Mais surtout, ne faites pas les mêmes erreurs que nous.

Il rit, d'un rire qui n'avait rien de joyeux. Puis, il enleva la main d'Amélia.

- Je ne veux pas de cette discussion. Mais vous allez tous me le faire ou quoi ? C'est pas gentil de pousser quelqu'un vers un mur ...

Il avait beau tenter d'étouffer ses faux espoirs, si ces idiots continuaient de lui en donner, il n'était pas sorti de l'auberge.

- Je suis pas bête vous savez. Quand je vois qu'un truc marche pas, il ne marchera pas. Peu importe combien je voudrais que ça aille.

Il aurait dû se la fermer après ça. Mais il put pas vraiment s'en empêcher. Peut-être avait-il besoin de se confier, au fond.

- J'aimerais pouvoir dire que moi je serais capable de la rendre heureuse, que jamais elle ne souffrirait avec moi, ou toute autre bêtise dégoulinante de romance, mais ça n'arrivera pas. Sauf dans mes rêves ou mon imagination stupide. Et en attendant, je suis coincé avec ça pour un bon moment, je crois. Et mer ... Pourquoi suis-je tombé amoureux de quelqu'un qui jamais ne pourra me le rendre ? C'est stupide ! J'aimerais juste tout oublier. J'aimerais juste l'oublier ... Ce serait tellement plus simple !

- Sauf que ça n'arrivera pas de si tôt. Et en attendant, tu es coincé avec ça, ainsi qu'avec ta peur qu'Amélia le découvre, et te repousse. Voire te déteste.

Il en resta sans voix. Elle avait raison. Et ça le tuerait. Enfin, métaphoriquement parlant, hein. Non parce que mourir d'un cœur brisé, il n'était pas sûr que ce soit possible.

- ... Si tu sais, pourquoi tu continues à en parler ? Ça te fait marrer de me voir ainsi ?

- Pas vraiment. Pas plus que je n'aime voir Amélia ainsi. Mais je suis heureuse de voir qu'il y a des gens comme vous tous pour veiller sur elle. Comme toi.

Il roula des yeux. Mais oui.

Elle se rassit normalement, et s'adossa confortablement au siège.

- Tu l'aimes jusqu'à quel point ? demanda la guerrière, quelques secondes plus tard.

- ... Je ne sais pas. Et c'est ça qui me fait peur.

Leedna sourit de nouveau. Comme si ce qu'il lui avait dit lui faisait vraiment plaisir. Puis, au bout d'une poignée de minutes, il remarqua la respiration régulière de l'Enerienne. Elle s'était endormie. Exaspéré, il croisa les bras à son tour, en grinçant des dents.

- Tu veux une pomme ? lui redemanda Sheena.

* * * * *

« - Tu as entendu, hein ?

Toute recroquevillée sur elle-même, au milieu des coquelicots et d'autres fleurs des champs, la jeune fille était là où elle l'avait laissée.

Mais Leedna était quasiment sûre que les larmes et l'étrange rougeur qui colorait son visage n'étaient pas là à son départ. »

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BABABAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAM

Amy a littéralement entendu la déclaration involontaire de Romy.

Sentez-vous cette douce odeur de drama qui arrive ? (En vrai ça va tellement être cool j'ai hâte)

Les Saint Souls sont pas en reste non plus. Même s'ils ont l'air très stupide.

Je suis frustrée, parce qu'ils auraient dû arriver à Windy Hill dans ce chapitre, mais au final ils y arriveront pour Janvier. Héhé. Pardon.

Je sais, ça traiiiiiiiiiiiiiiiiiiine en longueur mais boncdshoifcdiokxjcikd;x ! Voilà. Ça m'emmerde aussi, faut pas croire.

Le truc c'est que si j'avais laissé Windy-Hill, z'auriez eu un chapitre de 30 pages, et mon.ma correcteur.trice aurait fait un arrêt cardiaque (exactement ptdr.), en plus de vous et de moi. Aaaah ...

P.S : joyeux Noël, et petit cadeau en avance !

A la prochaine bande de pastèques au ketchup ! (J'ai faim.)

(P.P.S : J'ai l'immense plaisir de vous annoncer que votre auteure toujours affamée fait de moins en moins de fautes, alors veuillez l'applaudir grandement. Bisou -Le.a correcteur.trice)

P.P.P.S : je publie ce chapitre en avance car je n'aurai plus d'ordinateurs avant milieu/fin janvier et bonjour la catastrophe :)))) Je ne suis même pas sûre de pouvoir donner le chapitre 26 à temps, alors s'il y a du retard, vous serez prévenus, et veuillez m'en excuser s'il vous plait, ça sera pas ma faute. Il est juste en réparation mais boooon

Bref ! Bonnes fêtes et à l'année prochaine !

Avec un peu de chance, j'arriverai à publier

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