Chapitre 12 : refuge
- On ... arrive bientôt ? murmura Amélia, tout en regardant craintivement tout autour d'elle.
- Oui, répondit laconiquement Marika.
La main crispée dans celle de l'Element des ténèbres, Amélia tentait de faire abstraction de son esprit qui hurlait que tout ce qui se passait autour d'elle n'avait absolument aucune logique.
Lorsque Ciela avait accepté sans broncher, ou presque, la demande folle de l'Element des ténèbres, ils avaient tous suivi. Parfois, il fallait juste mettre son cerveau en ''off'' et se jeter tête baissée dans l'action. Ou le domaine des ombres, comme le nommait Almarica. En effet, l'Enerienne leur avait expliqué que le moyen le plus sûr d'évacuer les lieux était de passer par le domaine des ombres, cette étrange dimension parallèle entièrement faite d'ombres qui lui servait de ''moyen de transport archi rapide''. Après leur avoir expliqué vaguement ce que c'était et comment ça marchait, elle leur avait fait promettre de n'en parler à personne d'autre - sauf peut-être Nancy et Helen. Ensuite, Almarica leur avait dit qu'elle ne pouvait prendre que deux personnes avec elle à la fois. Pour les maintenir à ses côtés dans le domaine des ombres, elle était obligée de garder un contact physique direct avec ses accompagnants. Sinon ... bah ... elle ne savait pas ce qui pourrait se passer, mais ça ne donnerait certainement rien de bon.
Ciela et Sheena étaient parties en première, et quelques minutes plus tard, Almarica était revenue chercher Ash et elle. Au départ, Amélia se sentait un peu réticente à l'idée de laisser les jumeaux derrière eux, tout seuls, mais Almarica l'avait houspillée en lui disant que plus vite ils partaient, plus vite ils seraient arrivés, et plus vite l'Enerienne pourrait revenir chercher les deux frères. Et ils avaient tout les trois plongés dans le domaine des ombres. Amélia avait immédiatement paniquée. Rien. Elle ne voyait strictement rien. Hormis elle même, Ash, et Almarica, comme en plein jour. Refrénant son esprit qui tentait de trouver une explication logique à cela, Amélia avançait au rythme d'Almarica, priant pour arriver au plus vite.
- Nous y sommes !
Puis sans prévenir, leur environnement se modifia, et Amélia déboucha sur une sorte de grenier poussiéreux, qui lui provoqua un violent éternuement. Elle se retourna, surprise. Un mur. Elle n'arrivait pas vraiment à en revenir.
- O-où ... ?
Almarica ne lui laissa pas finir sa phrase. Elle les lâcha, les poussa en avant et replongea dans les ombres.
- Par ici ! s'écria la voix fluette de Sheena.
Accroupie non loin d'eux, Sheena regardait par la petite fenêtre au carreau grossier, dépoussiérée par ses mains, tandis que Ciela, non loin d'elle, cherchait frénétiquement quelque chose dans son sac.
- Vous allez bien ? s'avança Ash d'un ton alarmé.
- Pas de problème ! Tout va bien ! Et toi ? Tu devrais pas t'agiter autant. Un quart d'heure auparavant, t'avais de la fièvre je te signale !
- Je vais bien, merci maman.
Ash retourna à Ciela son sourire éclatant, avant de venir ébouriffer Sheena. Celle-ci lui donna une petite bourrade avant de pointer son index sur le paysage urbain qui s'étendait au delà du verre déformé.
- On est toujours à New York. Mais plus sur Manhattan je crois.
- Tu aurais une idée d'où nous sommes ?
- Non. J'hésite entre plusieurs endroits, mais aucune idée véritable, se désola Sheena.
Ash l'ébouriffa à nouveau en lui glissant un « c'est pas grave, ne te torture pas », avant de se tourner vers elle.
- Et toi Amy ?
- Honnêtement ? Non. J'ai l'impression de nager en plein cauchemar. Rezher est de retour, et le siège est pris d'assaut, et ... et ... bref. Je suis sur le point de littéralement péter un câble mais apparemment je tiens le coup. Donc non, je vais pas bien, mais non, je ne vais pas m'effondrer par terre en convulsant. Pour le moment je crois.
La lueur de la lune qui éclairait l'espèce de grenier donna à l'expression d'Ash un air bien plus comique qu'elle ne devait être.
- Je vois.
- Au pire Leedna me secouera le prunier.
« - Je confirme. »
Les commissures de ses lèvres frémirent. Toujours là quand on avait besoin d'elle, la Leedna.
- J'AI ! cria Ciela.
En sursautant, Amélia se tourna vers la francophone. Ciela brandissait fièrement son portable, quasi victorieuse.
- Avec ça, je vais pouvoir contacter P'pa et M'man !
- Il n'y a pas de risque ? s'interrogea Sheena.
- Je ne vois pas pourquoi il y en aurait, répondit l'Element de lumière en composant le numéro de sa maison.
Et elle appela. Mais rapidement, son expression se modifia. Le trouble sembla l'envahir ... Rapidement remplacé par l'inquiétude.
- ... Il ... il n'y a pas de tonalité.
- Hein ?
- Même s'ils n'avaient fait qu'éteindre leur téléphone, j'aurais au moins la boîte vocale mais il n'y a aucune tonalité ! s'écria-t-elle en vérifiant bien que l'appel avait été lancé. Que se passe-t-il ?
Amélia jeta rapidement un coup d'œil à son portable. Ils avaient du réseau ici. Mais alors ... Elle faillit se frapper. Nom d'une amaryllis ! Elle avait presque oublié !
- Ciela réfléchis ! Normal que tu ne puisses pas les joindre. Nous sommes à l'étranger, et je doute que tu aies un forfait international.
Un silence complet se fit, et un sourire penaud se dessina sur les lèvres de Ciela.
- Ah.
Des bruits de pas précipités annoncèrent l'arrivée des jumeaux et d'Almarica. Amélia se retourna une nouvelle fois juste à temps pour voir ... Celle-ci s'effondrer à terre, la respiration sifflante. Les jumeaux la rattrapèrent au dernier moment et la posèrent le plus doucement possible en position assise.
- Pa ... rdon. Je ... Je ...
- Ne parle pas !
- Et repose-toi avant de partir !
Les quatre amis rejoignirent Almarica et l'entourèrent, inquiets.
- Ça va ... Je vais bien. Juste ... Ai perdu l'habitude ... Ça faisait ... un bon moment que j'avais pas ... fait ça. Tout ira mieux dans ... quelques secondes. Mais en attendant, ça ne m'empêche pas de ... bref. Écoutez. Encore. Je vais devoir partir à la recherche de Helen. Et il faut que je sache ce qu'il se passe exactement à l'académie. Mais en attendant, il faut que vous vous rendiez à l'adresse donnée.
Amélia vit Romy serrer le poing sur le papier blanc qu'il avait encore au creux de ses doigts.
- Tout seuls comme des grands ? Encore une idée foireuse de l'Inexistante je suppose ... railla-t-il.
Amélia grimaça. Ce dernier avait encore rancune face à elle. Tout comme Crìs, à en juger son regard.
- Non. Je ... En fait, l'Inexistante aurait dû nous y envoyer cet été, tous ensemble.
- PARDON ?! éructèrent les jumeaux dans un bel ensemble.
- Elle tenait à ce que vous y alliez. Vraiment. Avec Nancy aussi, je crois ... Apparemment, elle savait que vous voudriez venir la voir au début des vacances. Et en réponse, elle vous aurait expédié là-bas.
- Au ... « 21 Hibiscus Street Windy Hill, NY-1088 », c'est ça ?
- Oui.
- Et ... Tu ne sais pas où c'est ? demanda Ciela.
- Non. L'Inexistante s'y est rendue, une fois. Elle n'a que très rarement quitté l'île depuis que nous nous connaissons toutes les deux, mais elle l'a fait à trois reprises. La première durant le courant du XIXème siècles, la seconde durant les années 1920, et la troisième il y a très exactement treize ans, peu de temps avant ... qu'Helen ne soit nommée Directrice. Elle a dû s'y rendre durant l'une des ces trois sorties.
- Tu ne sais pas où elle est allée ?
- Non. Aucune idée. Mais je crois qu'elle est allée à Marrakech en 1922 ...
- A Marrakech ? répéta Romy, incrédule.
- Oh oui. Elle est revenue avec des babouches et une lampe très ... peu importe. Tout ce que je sais de cet endroit, c'est que c'est une ville qui se nomme Windy Hill, et qu'elle se trouve en Amérique du nord. Aux États-Unis au moins.
- Bon, c'est déjà ça ! s'exclama Sheena, se voulant optimiste.
- On est mineurs. On ne va pas pouvoir circuler dans le pays en cherchant une ville nommée Windy Hill sans attirer l'attention. Et en plus si Rezher est revenu, je ne donne pas cher de notre peau. Et nous sommes étrangers ! On a pas de visa longue durée ou quoi ! On va pas partir dans un road trip à la c .. hurm. Et les cours ?! s'écria Crìs.
Almarica ferma les yeux et se passa la langue sur les lèvres.
- En ce moment même, les cours et vos examens sont les derniers de vos soucis, si mes peurs se précisent. Mais tu as raison. Je ne veux - et ne peux - pas vous laisser seuls. L'Inexistante a conscience de beaucoup de choses, mais pas de ÇA. Je vais chercher Helen, et ... Je vais revenir. Je vais revenir ici. Et on ira ensemble, d'accord ? Tous les huit, avec Helen. Mais Rezher va vouloir vous chercher, et le premier endroit qu'il pensera à fouiller, c'est New York et ses environs. Si je ne reviens pas d'ici trois jours, alors ...
Sa voix se brisa. Mais ils comprirent où elle voulait en venir. Si Almarica ne revenait pas d'ici trois jours, ils devraient quitter la ville et se débrouiller seuls. Malgré elle, Amélia déglutit.
- Très bien. On va t'attendre ici, répondit-elle spontanément.
- L'Inexistante vous a laissé de l'argent. Plusieurs centaines de dollars chacun, si j'ai bien compris.
Amélia faillit s'étouffer et elle fixa son sac, les yeux ronds. A ses côté, Crìs lâcha un juron.
- J'ai huit-cent dollars dans mon sac !
S'ils avaient tous la même somme ... Oui, ils avaient de quoi tenir pendant trois jours. Et même de quoi louer une belle chambre d'hôtel pendant un moment. Almarica ricana.
- Elle a toujours eu du mal avec l'argent.
- Je vois ça, lui répondit Romy d'une voix blanche.
Almarica se releva un peu fébrilement et secoua vivement la tête avant de leur faire un beau sourire.
- Ici, c'est un endroit sauf. Personne sauf moi et l'Inexistante en avons conscience. Restez ici en attendant. C'est une petite maison. Il y a de l'eau courante et suffisamment de chambres pour vous loger correctement durant tout ce temps.
- Où sommes nous ? Dans quelle partie de la ville ? demanda de nouveau Sheena.
- Hum ... Je ... Brooklyn, je crois. Mais je peux me tromper, je ne suis pas très douée avec les noms.
Elle s'épousseta rapidement et prit une grande inspiration.
- J'y vais. N'oubliez pas ce que je vous ai ...
Almarica n'eut pas le temps de finir. Amélia l'attrapa et la serra contre elle de toutes ses forces.
- Je t'ordonne de revenir. Philios t'attends, lui chuchota-t-elle.
Entre ses bras, Amélia la sentit frissonner, et Almarica lui rendit son accolade avec force.
- Je sais, répondit l'Enerienne.
Puis elle la relâcha, et Almarica balaya le groupe du regard, avec lenteur, souriant de toutes ses forces, avant de se jeter dans les ombres sans plus de cérémonie. Elle était partie. Ils ne bougèrent pas d'un cheveux, ne décrochèrent pas un mot, fixant le mur devant eux, leur donnant l'impression moche et macabre d'une minute de silence. Ash fut le premier à briser le silence.
- I-il est tard. On devrait descendre se reposer.
- Ouais. Qui prend le premier tour de garde ? demanda Romy en s'étirant.
- Le QUOI ?
- Hermano, tu t'es cru un film ou quoi ? ricana Crìs.
- Bah quoi ? C'est vrai ça ! On sait pas ce qu'il peut arriver non ?
- Pas faux, avança Ciela. De toute façon, je doute de pouvoir ...
Ash lui plaqua la main sur la bouche, leur faisant signe de se taire d'un geste autoritaire. Tous se figèrent, tendu. Des pas. Des bruits de pas. Sous eux. Il y avait quelqu'un d'autre en plus d'eux dans la maison. Les jumeaux se relevèrent lentement, le regard indéchiffrable, face à la porte d'entrée décrépie de la pièce, entièrement éclairée de manière lugubre par les rayons blancs de la lune, et Amélia sursauta en sentant un léger courant d'air glacial lui caresser les chevilles. Frénétiquement, elle chercha autour d'elle quelque chose qu'elle pourrait user pour se défendre ou défendre les autres, mais l'absence de végétaux la rendait impuissante, inutile. Et elle réalisa qu'elle était en ce moment même la plus faible d'entre eux. Tous pourraient au moins se défendre, mais elle ... En ce moment même, elle n'était ni plus ni moins qu'une simple humaine. Frustrée, Amélia serra les poings, le cœur battant à tout rompre. Les bruits de pas se faisaient distincts, très distincts. L'indésirable était devant la porte.
Lentement, la poignée de porte tourna ... Et la porte s'ouvrit. Sur Jonathan Smith.
* * * * *
« - NANCY ! NANCY !
Elle se retourna, le souffle court. Il faisait noir, si noir. Trop noir. Qui l'appelait ?
- NANCY ! A L'AIDE !
Alexandre ?! C'était Alexandre !
- NANCY SAUVE-MOI JE T'EN SUPPLIE NE ME LAISSE PAS MOURIR !
Elle ne voyait rien. Mon dieu, mais où était-il ?!
- NANCY JE VAIS MOURIR ! AIDE-MOI ! A L'AIDE ! NANCY ! NANCY ! »
Le souffle court, le visage couvert de larmes, un sanglot dans la gorge, Nancy se réveilla, en nage. Encore. Elle avait encore rêvé. De ça. Alexandre l'appelant à l'aide de toutes ses forces. Et elle, qui ne pouvait absolument pas l'aider. Un cauchemar affreux, horrible, qui la hanterait pour toujours sans doute.
- Nancy ?
Avec un cri, Nancy sursauta, plus tremblante qu'une feuille. Brunette, accroupit devant elle, la regardait de manière enfantine.
- Tu t'es assoupie.
Fébrile, Nancy essuya les larmes qui lui avait mouillé le visage, regardant les fleurs blanches du Pêcher Eternel au dessus d'elle, doucement bercées par le vent chaud de ce mois de Mai.
- Je t'ai appelée. Tu n'avais pas l'air bien.
- Je ... Je ...
- Un cauchemar ?
- Oui.
Avec un sourire affectueux, quasi-maternel, Nancy lui tendit une belle pêche.
- Mange. Ça te donnera des forces.
- M-merci ... Désolée, je ne voulais pas déranger mais ...
Depuis le départ de ses amis, Nancy s'isolait, craintive. De temps en temps, quand elle était seule, ou sans la compagnie des Last Hope, les autres étudiants lui lançaient des regards noirs, ou des insultes. Elle avait peur que ce qui s'était passé en janvier dernier recommence. Elle en était terrorisée. Alors, elle s'éclipsait le plus rapidement possible dès que son repas était terminé, et se réfugiait à la bibliothèque, ou ici, sous le pêcher. Étonnamment, elle se sentait bien ici. En sécurité. Elle avait confiance en Brunette. Contrairement à ce qu'elle avait pensé au premier abord, Brunette s'était révélée d'une grande gentillesse avec elle.
- Tu ne me déranges pas, tu sais. La solitude, c'est pas cool.
- « Pas cool » ? s'étonna Nancy avec un petit sourire, en mordant à pleine dents dans le fruit.
- Héhé ... Je crois que je suis victime d'une mauvaise influence. Sales mômes.
Nancy ne put retenir un petit rire, prenant une nouvelle bouchée de la pêche.
- Elle est délicieuse. Merci.
- De rien. Au fait Nancy, puisque je t'ai sous la main, je peux te demander quelque chose ?
- Oui ?
- Va voir Walter, et amène le ici, s'il te plaît.
- Quand ?
- Dès que tu auras fini de manger.
- Que se passe-t-il ? demanda Nancy en fronçant les sourcils, inquiète.
Un éclat étrange traversa son regard olive.
- C'est l'heure du second round.
* * * * *
Jonathan Smith. Le traître. Son ancien professeur. Et celui qui avait failli les tuer à deux reprises.
- JONATHAN, ESPÈCE D'ENFOIRÉ ! hurla Crìs, le corps entièrement parcouru d'étincelles électrique.
- Comment as-tu fait pour nous retrouver aussi vite ?! éructa son frère.
Le cœur battant à tout rompre, Ciela attrapa la main d'Ash, par réflexe, les yeux écarquillés d'horreur. Même ici. Même jusqu'ici il les avait poursuivis. Jamais ne cesserait-il de les hanter ? Elle serra les dents de toutes ses forces, à s'en briser la mâchoire. Non. Ça suffisait. Elle laissa peu à peu son élément s'emmagasiner en elle, déterminée. La leçon de la dernière fois donnée par Ash ne lui avait pas suffi ?! Cette fois-ci, il allait se prendre six raclées ! Mais soudainement, Ash posa une main sur son épaule et la força à reculer, en secouant la tête. Elle comprit le message. Non seulement la pièce était exiguë, mais elle semblait aussi fragile. Déclencher un combat ici reviendrait à détruire la maison. Et ce n'était pas une bonne chose. Sheena, qui paraissait avoir suivi le même cheminement qu'eux, attrapa Crìs, comme pour le sommer de se calmer. Mais ce dernier, trop concentré sur Smith, ne sembla pas s'en rendre compte.
- J-Jonathan ? marmonna le nouveau venu. Mais que se passe-t-il ?! Qui êtes-vous ?!
Ciela se redressa. Quelque chose clochait. La voix de l'Element n'était pas la même. Et ... Il paraissait ... Différent. Redressé de toute sa hauteur, les poings sur les hanches, l'homme les foudroyait de son regard écarlate. Écarlate ?!
- Vous n'êtes pas Jonathan Smith, affirma Ash d'une voix d'outre tombe.
L'homme leva les yeux au plafond et alluma la petite ampoule du grenier à l'aide d'un interrupteur à côté de la porte.
- Non. Et je me demande sérieusement ce que six jeunes fichent dans mon greni ...
Puis, en les voyant tout les six, il se figea. Et pâlit. Il eut un mouvement de recul, les pupilles écarquillées par la surprise
- Hen ... Henry ? Céleste ? Ce ... C'est impossible ... balbutia-t-il.
Cette fois-ci, se fut à leur tour de pâlir.
- Comment connaissez ... nos parents ? souffla Ciela.
- Vos parents ? répéta l'homme, avec l'expression d'un déterré, d'une petite voix.
Il avait l'air de s'être pris une gifle suivie d'une douche froide ... et d'un troupeau de vaches. En bronze.
- O-oui, je ... Je m'appelle Ciela. Et je suis la fille de ... Céleste Gray.
L'homme tituba et se passa la main sur le visage avant de s'adosser contre la chambranle de la porte.
- Je ... Je ... Ils ne sont ... Je les croyais ... morts.
Ciela cligna des yeux, complètement perdue. Mais que se passait-il ?
- Qui êtes-vous ? demanda Ash.
- Je ... Je me nomme Julian Smith. Je suis le frère jumeau de Jonathan Smith.
* * * * *
« - Here we are, don't turn away now
we are the warriors that built this town »
Les yeux fermés, ses écouteurs vissés dans ses oreilles, les mains serrées l'une contre l'autre, son genou tressautant au rythme de la musique, il attendait. Il attendait patiemment. Encore un peu. Rien qu'un tout petit peu. Il y était presque. PRESQUE. Son bonheur lui avait déjà été volé deux fois. Mais avant, il ne savait pas se défendre. Il était impuissant. Plus maintenant. Il n'allait plus laisser qui que ce soit lui voler ce qui lui était cher. Il n'allait plus laisser qui que ce soit blesser ce qui lui était cher. Ça suffisait. Il avait courbé l'échine assez longtemps. « La vengeance est un plat qui se mange froid ». Cette expression, il l'avait entendue, petit. Il n'en comprenait pas vraiment le sens auparavant. Maintenant, plus. Il avait attendu pendant longtemps ... Et maintenant l'heure était venue.
« - Don't weep for me, 'cause this will be
the labor of my love »
* * * * *
- Julian Smith. Julian Smith ! Alors là, c'est le pompon ! s'écria Romy, en levant les bras au plafond, déclenchant un courant d'air froid qui fit claquer tout le monde des dents.
- Jonathan Smith n'a pas de frère ! Jumeau encore moins ! renchérit Crìs.
L'homme, les regarda un à un, ses yeux écarlates grand ouverts, épaules voûtées, semblant les observer avec un mélange de crainte et d'incrédulité.
- Qui êtes ... ? Et que faites-vous ... ?
Apparemment sous le choc, l'homme n'arrivait même pas à finir ses phrases.
- C'est quoi cette histoire ?! Almarica ne nous avait pas dit que cet endroit était une planque seulement connue d'elle ?! gronda Amélia, en foudroyant l'homme du regard.
Malgré lui Ash hocha la tête. Lui aussi était secoué. Il avait prononcé le prénom de son père, et de la mère de Ciela. Cela voulait dire ... Qu'il les avait connus ? Il ne savait pas quoi penser.
- Ici, c'est chez ... moi, répondit l'homme. Je ... Cette maison est un cadeau.
Ils sursautèrent dans un bel ensemble, raides comme des bouts de bois. Ok. Là, c'était VRAIMENT bizarre.
- Un cadeau ? répéta Ash, l'invitant à en dire plus.
Si jamais une bagarre venait à éclater, ils auraient le dessus. Alors autant le laisser parler. Apparemment sur la même longueur d'onde que lui, les jumeaux se contentaient de foudroyer du regard l'inconnu, sur leur garde. Ils l'étaient tous.
- O-oui ... Je ... Humpf. C'est un cadeau. D'une personne inconnue. Il y a treize ans. Une âme charitable qui voulait me ... remercier. Elle se disait être une personne de confiance qui voulait m'aider. A cette époque j'étais ... En besoin. En difficulté. Alors ... J'ai accepté ce cadeau comme un miracle tombé du ciel.
« Il y a treize ans » ? Ash tiqua. Almarica n'avait pas dit ... ?
- La personne en question, ça n'était pas une gamine brune habillée n'importe comment avec des yeux couleur olive ? le questionna-t-il.
- O-oui. Oui, oui. En effet. Vous la connaissez ?
Ash enfouit son visage dans ses mains en retenant un grondement. L'Inexistante lui avait donné la maison-refuge. Pourquoi ? Elle ne faisait jamais rien sans raison. Du peu qu'il avait vu. Alors ... ?
- Malheureusement, oui. Vous a-t-elle donné ... une raison ? Particulière ?
- Elle m'a simplement demandé de lui renvoyer l'ascenseur un jour. Je croyais qu'elle parlait d'argent mais ... Peut-être pas. Vous six, avez-vous été envoyés par elle ?
Avec un soulagement palpable, ils hochèrent tous la tête. Du coin de l'œil, Ash se rendit compte que les jumeaux se détendaient. Tout comme lui. Si l'Inexistante avait fait un voyage jusqu'à New York pour donner une petite maison à un inconnu, et qu'elle les avait envoyés ici en connaissance de cause, c'est qu'elle devait avoir confiance en lui. Et Brunette n'était pas quelqu'un qui accordait sa confiance facilement.
- Donc ... Vous êtes quelqu'un de fiable ?
La question de Sheena avait été dite d'une petite voix, d'où pointait l'espoir et la fatigue. Elle y avait insufflé toute son innocence et sa vulnérabilité, l'épuisement devant aider. Maintenant, plus que jamais, la petite demoiselle faisait bien moins que son âge, bien plus fragile, bien plus craintive ... Même le plus dur des guerriers aurait eut du mal à rester de marbre face à sa bouille. L'homme écarquilla les yeux, et accroupit son grand corps d'échassier, la regardant dans les yeux, les mains sur ses genoux, un sourire timide fleurissant sur ses lèvres.
- Je ne vous ferai aucun mal, si c'est ce que vous voulez savoir. J'étais tout bonnement très surpris. Je m'apprêtais à me faire à manger quand j'ai entendu un grand bruit. Je vous ai pris pour des voleurs. Mais vous ne l'êtes pas. Comment êtes-vous arrivés ici ?
Ash pinça les lèvres. Julian comprit instantanément le message.
- Je n'ai pas à vous demander quoi que ce soit, pardonnez-moi. Vous avez faim ? J'ai des œufs au bacon si vous voulez.
- N-non merci, répondit Ash, la gorge sèche.
Lentement, l'homme se releva et sortit de la pièce, allumant l'interrupteur de l'escalier.
- Allons au salon, ce sera bien plus confortable que de parler ici.
Ils se regardèrent tous, encore un peu méfiants. Mais ils n'arriveraient à rien en restant ici, et la fatigue brouillaient leurs doutes. Avec un soupir, Crìs fut le premier à s'avancer.
- Attention aux marches, elles sont petites, les avertit-il, en bas, ouvrant la porte qui séparait l'escalier du reste de la maison.
Plus ou moins laborieusement, ils descendirent l'escalier, sac sur le dos, exténué. Ils débouchèrent sur un long couloir servant aussi de hall d'entrée, bordés de cinq portes tout au long de celui-ci. Julian alluma le petit lustre du couloir et ouvrit une nouvelle porte, la plus proche de celle d'entrée, d'où s'échappa un filet de lumière jaune.
- Je peux faire un feu si vous voulez, il doit me rester du bois quelque part ...
La pièce était grande. Sans doute la pièce principale de la maison. Dans le fond se trouvait une cuisine américaine relativement neuve, d'où s'échappait une délicieuse odeur de bacon frit, et un peu plus loin trônaient un grand canapé un peu abîmé et deux fauteuils désaccordés devant une belle cheminée éteinte. Un petit poste télé reposait sur une table basse non loin de là, à côté d'un vase fêlé qui ne contenait ni fleurs ni eau depuis bien longtemps. Au sol se trouvait un ancien tapis élimé sans doute à moitié grignoté par les mites. L'étrange côté versatile de la pièce rajoutait au charme étrangement attirant de la petite maison qui semblait coincée entre deux époques. S'affairant dans la cuisine à grand bruit de casseroles et de couverts, Julian Smith désigna du pouce le groupement de canapé et fauteuils.
- Faites comme chez vous !
Amélia et Sheena s'assirent sur le canapé, encadrées par les jumeaux qui levait le nez au haut plafond, intrigué par le lustre en cristal qui devait dater d'un bon moment. Peut-être même du siècle dernier ... voir plus. Ciela sortit son plaid de son sac et s'assit en tailleur au pied du canapé, la couverture bleu turquoise drapée sur ses épaules.
Souhaitant plus se rassurer que rajouter de la chaleur dans la pièce douillette, Ash plaça quelques bûches dans la cheminée et les enflamma à l'aide des flammèches qui lui picotaient les doigts depuis que Julian les avaient surpris là haut. Il y mit plus de force qu'il n'en fallut, mais ça lui permit d'évacuer son stress. Un fois qu'un bon feu flambait dans la cheminée, il se retourna et trouva Smith, une assiette à la main, les sourcils haussés. L'avait-il impressionné ?
- Des Elements. J'en ai perdu l'habitude, déclara-t-il d'un ton neutre en s'asseyant dans le fauteuil le plus proche du canapé, en face d'eux.
D'accord. Smith n'était pas impressionné. Il ne s'attendait simplement pas à ce qu'ils soient des Elements.
- Vous ne nous avez pas ... ? balbutia Romy.
- Non. Mais je suppose que ça coule de source, au moins vu vos yeux. J'ai simplement perdu l'habitude de fréquenter des Elements. Je n'en ai pas croisé un seul depuis bien ... un peu plus de quatorze ans. Presque quinze.
Il piqua dans l'œuf au plat qui accompagnait son bacon et en avala un morceau, tout sourire.
- Donc ... Vous êtes ? continua-t-il.
- Romy est un Element d'air, Crìs de foudre, Amélia de plante, Sheena est ...
- Une Reine des Glaces ?
- Euh ... Oui.
Un étrange éclat passa dans ses yeux et il détourna la tête vers la cheminée, la bouche plissée en une expression presque douloureuse. Cependant, il reprit vite constance et pivota de nouveau vers lui.
- Et toi je suppose que tu es un Element de feu ?
- A juste titre, confirma Ash avec un sourire.
- Et toi ... Tu es une Element de lumière je suppose, dit-il en pointant Ciela de sa fourchette.
- Démasquée ! s'écria Ciela avec une mimique horrifiée.
Quelques ricanements fusèrent derrière elle.
- Mais vous n'avez pas l'air d'être un Element de lumière, vous, rétorqua Ciela.
« Comme votre frère » devait-elle sous-entendre. Julian laissa filer quelques secondes, mâchonnant avec application son morceau de bacon, retardant le moment décisif.
- Hum ... En effet. Je suis un Blood Element.
Des Elements jumeaux ayant différent éléments, c'était chose commune. Il n' avait qu'à voir Crìs et Romy. Mais une paire d'Element de lumière et de Blood Element ? Ça, c'était particulier.
- Vous connaissez mon frère, n'est-ce pas ? Et ... Qu'a-t-il fait pour être appelé ... ''enfoiré'' ?
Ash croisa les bras en se souvenant de l'affreuse grimace suffisante de celui qui avait aider à kidnapper sa copine, l'avait drogué sous les ordres de Rezher, et avait même tenté de le tuer.
- Votre frère enseignait à la S.E.A et ... a mal tourné, dirons nous. Vous ne saviez pas ?
Interloqué, il se redressa. Ash s'embringua alors dans un récit maladroit de l'attaque, de décembre, Sous-Sol et morts de leurs amis à part, le tout ponctué de remarques de ses amis, qui finirent par peindre un tableau plus ou moins réaliste de ce qui s'était passé. Et le pauvre Julian Smith, l'appétit coupé, avait posé en tremblant son assiette sur la table basse, entre la petite télé et le vase cassé.
- Je ... Je ne savais pas pour ... Mon Dieu. Je suis désolé de ... Nous ne nous sommes jamais vraiment bien entendu Jonathan et moi. J'ai perdu contact avec lui au moment où j'ai emménagé ici. Je savais qu'il voulait devenir professeur et ... Sa femme ! Chiara ! Chiara et Séraphina ! Elles ont dû souffrir de cette trahison, les pauvres.
Cette fois-ci, ce fut à leur tour de blêmir. Les jumeaux se rembrunirent et Ciela jeta un coup d'œil inquiet aux autres. Sheena fit un petit sourire désolé et se pencha en avant, avant de dire d'une voix douce et fluette.
- Elles ... Sont mortes il y a deux ans.
Julian s'effondra sur lui même.
- J-je ... Oh, mon dieu. Mais pourquoi ne m'a-t-il pas ... ? Séraphina était adorable et Chiara d'une grande gentillesse ...
- On sait, murmura Romy.
- Séraphina ressemblait beaucoup à sa mère, renchérit Crìs.
Il secoua la tête, désespéré.
- Vous les connaissiez, constata-t-il avec désolement.
- La meilleure amie de ma sœur, dit Sheena en posant son regard sur les flammes crépitantes du feu.
Le Blood Element suivit le regard de Sheena, les yeux humides.
- P-pouvez vous ... me parler un peu d'elle ? De Séraphina ? La dernière fois que je l'ai vu ... Elle n'avait même pas cinq ans.
Les jumeaux commencèrent. D'abord des descriptions physiques, puis caractérielles. Sheena compléta par des anecdotes quant à son altruisme et sa joie de vivre. Amélia, qui avait même une photo de Séraphina sur son portable la lui passa. Il fixa pendant de longues minutes le cliché de sa nièce, ne cherchant pas à cacher sa tristesse.
- Jonathan était fier d'elle déjà, alors qu'elle était toute mome. Si elle avait connu ma petite ...
Sa voix mourut dans sa gorge et sa pomme d'adam fit un aller-retour dans sa gorge.
- Hurm. Pardon pour toutes ses divagations. Merci Amélia, dit-il en lui rendant son smartphone. Parlons du présent, plutôt. Pouvez vous m'expliquer ce que six étudiants de la Saint Elena Academy font si loin de leur île ? Les vacances sont encore loin je crois.
Alors ils racontèrent tout. La raison de leur voyage, l'évasion de Rezher et ... leur ''évacuation''. Cette partie là fut difficile à décrire en raison de leur promesse à Almarica, alors ils l'éludèrent. Saisissant sans doute leur difficulté à raconter ce passage, Julian ne chercha pas à creuser plus dans cette direction. Ils conclurent avec le fait qu'il devait patienter au moins trois jours en attendant deux amies, ou quitter la ville le délai passé. Toutefois, entre temps, ils avaient presque tous cédé à la fatigue : Sheena, qui s'était lovée sur les jambes de Crìs, dormait avec un grand sourire béat. Les espagnols, avaient trouvé le moyen d'entremêler leur bras droit dans une position qui semblait particulièrement inconfortable par dessus le dossier du canapé, et Amélia, plongée dans les bras de Morphée, s'était originellement endormie dans la position assise, mais sa tête avait fini par glisser sur le torse de Romy. Ce dernier, avait enroulé son bras gauche autour d'elle, se servant d'elle presque ... comme un doudou. A leur réveil, ils auraient une sacrée surprise ... Et de belles courbatures.
Ash, appuyé contre le mur près de la cheminée les regardait avec un léger sourire, amusé de les voir endormis ainsi. Au pied du canapé, Ciela avait elle aussi cédé au sommeil, roulée en boule dans son plaid, se servant du coussin sur lequel elle était auparavant assise comme oreiller.
- Seize ans maximum ... Vous avez entre quatorze et seize ans. Vous êtes bien trop jeunes pour vivre de telles choses.
Ash s'arracha à ses amis et reporta son regard sur Julian. Voûté sur lui-même, il se caressait le front du pouce, son front plissé par une ride d'inquiétude.
- Ce n'est pas à nous qu'il faut le dire.
- Tu as raison. Quoi qu'il en soit, restez ici durant les trois jours. Les Saint Souls ne vous trouveront pas.
Le ton de l'homme était sans appel. Ash hocha la tête, ne sachant pas quoi dire. Sa gentillesse était ... Surprenante. Certes, le coup de la dette à l'Inexistante devait y être pour quelque chose, mais bon. De là à accepter six Element - adolescents qui plus est - sous son toit pendant trois jours sans broncher ... Julian était particulier. Et semblait en avoir vu des vertes et des pas mûres.
- Excusez-moi, Julian, mais j'ai VRAIMENT du mal à vous appeler Monsieur Smith. Vraiment.
- Oh là ! Ne te formalise pas là dessus, je ne suis certainement pas du genre à aimer les mondanités.
- Héhé. Merci.
Julian reporta de nouveau son regard sur le feu. Puis il plongea la main dans la poche de son pantalon et en ressortit ... un paquet de cigarettes et un petit briquet. Ash fronça les sourcils.
Alors que Julian portait une cigarette à sa bouche, cette dernière s'enflamma soudainement, faisant sursauter le Blood Element. Paniqué, il la jeta au feu d'une pichenette, les yeux ronds. Il se tourna vers Ash qui le regardait avec un grand sourire satisfait, faisant craquer les jointures de ses phalanges.
- Je déteste voir les gens fumer. Surtout quand Sheena est dans les parages. Faut lui protéger les bronches à cette pauvre gamine, dit-il d'un ton entendu.
L'amusement remplaça la surprise sur le visage de Julian et il posa le paquet ainsi que le briquet à côté de l'assiette sur la table basse un peu encombrée maintenant.
- Toutes mes excuses. C'est un automatisme, une mauvaise habitude prise depuis trop longtemps.
Il pinça de nouveau les lèvres, prêt à dire quelque chose.
- Tu ... es le portrait craché de Henry.
Ash se crispa. Il se doutait que ce moment finirait par arriver. Il se souvenait de ce que l'homme avait dit dans le grenier. Il l'avait appelé Henry.
- ... Je suis son fils.
Julian ferma les yeux pendant une poignée de secondes.
- Je ... Et de Céleste ?
Ash avala de travers.
- Qu ... Non ! Bon sang de bonsoir ! Ci-Ciela n'est pas ma sœur ! éructa-t-il, secouant vivement la tête. Gloria ! Gloria est ma ...
Le mot ne put sortir. Il resta bloqué dans sa gorge. Malgré lui il grimaça. Et refoula ses souvenirs à grands coups de pied.
- « Bon sang de bonsoir » ? Il n'y a pas à dire, tu es bel et bien un Hunter, dit-il avec l'ombre d'un sourire.
Ash poussa un long soupir et grommela dans sa barbe, les rouages de son cerveau tournant à plein régime.
- Donc ... Elle est la fille de Céleste et Aïdan ? murmura Julian.
- Oui.
Il avait l'air si ému. Un sourire hésitant tremblotait sur ses lèvres.
- Vous êtes leurs enfants ... Alors ils ont vraiment survécus.
- Vous les connaissiez, hein ?
- Oh oui. Vos parents m'ont sauvé la vie.
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HAHAHAHAHAHAHAHAHA ! J'IMAGINE VOS TÊTES ! OUUUUUH J'M'ECLATE ! >8D
Et ouais. Coup de théâtre ! Tous les Smith sont pas des enfoirés.
Et l'Inexistante a encore de quoi bien embêter le monde. Et les lecteurs. Elle vous aime bien ! //SHBAAAAAAAAFF//
Est-ce qu'Helen va bien ?
Que pensez-vous de Julian ?
Est-ce qu'Almarica reviendra à temps ?
Quels sont les plans de Brunette ?
Et quelles sont les intentions de Judith et Rezher ? (il est très gentil le monsieur. Ou pas.)
(Me frappez pas, j'adore les questions. *^*)
Bon ! Allez les gens. A nouveau, prenez soin de vous ! J'espère que durant ce mois, vous n'êtes pas tombés malade. Rendez-vous au 25 mars !
P.S : pardonnez moi du retard, mais j'ai étais absente de chez moi toute la journée !
A la prochaine mes bubulles d'aquarium australien !
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