Chapitre 10 : le Conseil Mondial des Elements
Ils étaient tous fourbus et complètement ensuqués lorsqu'ils sortirent du contrôle de sécurité, malgré leur petite sieste. S'appuyant presque les uns sur les autres, les jeunes gens se contentaient de suivre Helen, tels des moutons, ne cherchant même pas à réfléchir. Le passage de la sécurité les avaient achevés, littéralement. Pratiquement deux heures d'attente ! Un peu plus, et ils se seraient véritablement assoupis à même le sol. Le pire dans l'histoire était sans aucun doute les jumeaux qui passaient leur temps à parler de choses sans queue ni tête qu'eux seuls comprenaient. Peut-être discutaient-ils avec Kryos et Guemnir ?
- Ta tante est une véritable machine de guerre, Ash. Comment elle fait pour encore tenir debout ? lui demanda Amélia en s'étirant d'une telle manière qu'il lui soupçonna des origines félines.
- Elle a plus de quarante ans, elle est la Directrice de la S.E.A, et elle est une Hunter.
La parisienne aurait sans doute éclaté de rire si elle se sentait moins fatiguée, devina Ash à son grand sourire.
- On va où maintenant ? marmonna Sheena de sa petite voix fluette en se frottant les yeux, l'air de retenir un grand bâillement.
- Au siège du Conseil, lui répondit Marika.
- Et c'est où ? intervint Ciela.
- Dans Manhattan je crois. Mais je ne sais plus où. Madame Hunter, que faisons-nous maintenant ? lui demanda-t-elle en voyant la Directrice arrêtée.
Helen ne leur répondit pas, tournée vers la foule de personnes devant eux. Tous attendaient quelqu'un, scrutant les arrivants. Ash s'amusa à observer les retrouvailles : une petite grand mère enlaça avec moult effusions un grand gaillard à la carrure de catcheur qui semblait très gêné par cet élan d'affection ; plus loin, une famille entière, bambins compris, se jetaient sur un cadre en costard cravate tiré à quatre épingles qui envoya voler son attaché-case avant de s'emparer de sa marmaille à grands cris de joie et à quelques pas d'eux, une jeune demoiselle aux cheveux bleus se jeta dans les bras d'un garçon de son âge qui devait bien la dépasser d'une bonne vingtaine de centimètres, en larmes, avant de l'embrasser avec une telle passion qu'Ash détourna la tête, un peu gêné. A ces côtés, Ciela fixait le couple avec un sourire si béat qu'il faillit lui sortir une remarque sarcastique. Mais il s'interrompit au dernier moment. Derrière elle, une drôle de scène se déroulait aussi : Amélia, sans doute complètement épuisée, venait de poser sa tête sur l'épaule de Romy, tous les deux assis sur leurs valises respectives. La scène assez cocasse aurait pu s'arrêter là si Ash n'avait pas aperçu son meilleur ami couver Amélia d'un regard bienveillant, prenant la peine de démêler une de ses mèches de cheveux, souriant d'une manière très douce, avec une expression de sérénité jamais vue chez lui. Ash en resta sans voix. Certes, il savait que Romy éprouvait des sentiments amoureux pour la jeune française, mais là ... Ce n'était pas qu'un coup de cœur passager. L'espagnol semblait réellement raide dingue de l'Element de plante.
- Roooh, ils sont choux eux quand même ! s'exclama Ciela, le faisant se retourner en sursaut.
- Ouais, ouais ... Mais c'est perturbant quand même.
- De quoi ?
Il fallut quelque secondes à Ash pour comprendre que sa petite amie faisait référence au couple inconnu et non pas à Amy et Romy.
- Ah, euh ouais.
Purée, même leurs surnoms semblaient s'accorder. Si ça c'était pas une coïncidence ...
Soudain, Helen sembla s'agiter à sa gauche et les appela d'une voix forte, faisant sursauter les plus endormis d'entre eux.
- L'homme venu nous chercher est ici, vite, debout ! Allez, dépêchez-vous ! les houspilla-t-elle.
Cinq minutes plus tard, ils étaient en face d'un homme au sourire si lumineux que Ash se demanda sincèrement ce n'était pas factice. Ses cheveux noir charbon étaient plaqués en arrière par tellement de gel qu'il semblait sortir de la douche, et son visage parfaitement rasé le rajeunissait d'une manière assez ridicule. Ash ne lui donnait pas plus de vingt-cinq ans, alors que ce dernier devait au moins faire la trentaine. Ses yeux bleu glace lui signalèrent qu'il était un Element d'eau ... et lui rappelèrent douloureusement Alexandre. Il refoula brusquement le souvenir de celui qui lui avait pourri la vie pendant près de cinq ans, mais qui avait pourtant sacrifié la sienne pour la leur, et la culpabilité écrasante qui aurait immanquablement suivi.
- Madame Hunter ! Bienvenue sur notre beau sol d'Amérique. Je suis infiniment heureux et honoré de vous rencontrer. J'ai tellement entendu parler de vous ! s'exclama-t-il d'une voix claironnante marquée d'un fort accent en lui tendant la main.
- De même, monsieur ... ? demanda la Directrice en répondant à sa poignée de main.
- Sutter. Éric Sutter.
Les mots de l'étranger lui firent l'effet d'une véritable décharge électrique et il sentit sa respiration se bloquer malgré lui. Argh. Une très, très, très, mauvaise combinaison, ces deux noms. Il ferma les yeux, chassant le maelstrom de sentiments qui remontait en lui.
C'était stupide mais ... Encore aujourd'hui, il avait énormément de mal à l'idée d'entendre ce prénom. Érick. Ou Éric. Ou encore Érik. Ou même Éricque. Oui, oui cette orthographe là existait aussi. A l'Académie, lorsque le prénom surgissait, même dans une foule, Ash se retournait immédiatement, comme s'il s'attendait à voir son frère surgir dans un coin, avant de s'apercevoir que ce n'était que deux camarades qui s'interpellaient. Au départ, c'était particulièrement pénible, mais il s'y était fait. Toutefois, il se retrouvait dans l'incapacité totale et incompréhensible de chasser ce sentiment de panique et de stress intense qui montait. Au moins, maintenant, il comprenait mieux la raison pour laquelle l'homme devant eux lui faisait penser à son ex-pire ennemi. Il sentit des doigts petits et fins se glisser à l'intérieur de sa main, et il les serra automatiquement en hochant la tête. Il allait bien. Ciela n'avait pas à s'inquiéter. Il rouvrit ses paupières au bout de quelques secondes et remercia la jeune fille d'un regard. Elle lui répondit par un sourire compatissant.
- Oh. Vous ... finit par dire Helen en retirant vivement la main de la poigne du Sutter, plus par réflexe qu'autre chose.
- Je suis un cousin d'Alexandre, répondit Eric avec un hochement de tête, son sourire un peu moins brillant tout d'un coup. Je ne le connaissais pas personnellement, mais ça fait bizarre de se dire qu'un membre de sa famille est mort ainsi.
- Je ne croyais qu'Alexandre n'avait plus de famille ?
- La famille Sutter est très étendue, Mademoiselle Loiseau. Maintenant, si vous voulez bien me suivre ...
* * * * *
- Loria, il faut qu'on parle.
La Saint Soul sursauta, manquant de renverser son café sur sa paperasse. Elle posa une main sur sa poitrine et roula des yeux, exaspérée. F avait tendance à être bruyant, voire très bruyant, mais il avait la fâcheuse manie d'être très discret quand il en avait besoin ... Elle foudroya du regard le grand brun adossé à la porte, qui la fixait, d'un air neutre. Il tapotait le coude de sa veste militaire sur un rythme malheureusement bien trop connu d'elle. Cette musique, le jeune homme avait tendance à l'avoir en tête chaque fois qu'il était trop stressé. Une musique et un chant qu'elle n'avait pas entendu ou fredonné depuis des années ... Sauf dans ce genre de moment. Elle poussa un long soupir et se massa les tempes.
- Dis-moi tout. Qu'est-ce qui te tracasse ?
- Le plan va marcher, Loria. Le plan de Judith va marcher. Il va fonctionner, et tu le sais. Tu le sais parfaitement.
- Oui, F.
- Tu sais aussi ce que ça veut dire.
Loria vrilla son regard sur celui de F, cherchant autre chose que sa fichue neutralité fictive qu'il affichait en ce moment même. Et elle y lut ce qu'elle craignait.
- Oui. Oui, je le sais.
* * * * *
- Nous y sommes ! claironna leur guide.
Ciela se pencha par la fenêtre de la limousine, bouche bée. Le gratte ciel était ... gigantesque. Tout bonnement gigantesque.
- Je ne le crois paaas ... C'est ici que siège le Conseil ?! rugit Crìs.
Dès la sortie de l'aéroport, ils s'étaient retrouvés face à une grande limousine noire aux banquettes faites de cuir foncés, avec mini bar intégré et saladiers remplis de bonbons multicolores, dont les jumeaux avaient volé la bonne moitié, qui leur servit de moyen de transport. Ils avaient passé la demi-heure de trajet à observer la célèbre « grande pomme » par les fenêtres, n'écoutant qu'un mot sur deux des phrases débitées par leur guide. Ciela avait rapidement compris qu'il était en charge d'eux durant la totalité de leur séjour. Elle s'était presque dévissée le cou en tentant d'apercevoir le sommet de ces immenses immeubles, en se demandant ce qu'en pensait Svelja.
Tout en verre, l'immense gratte-ciel aurait pu se confondre parmi tous les autres autour, mais le bâtiment se fondait étrangement bien dans le paysage urbain autour d'eux. Un portier vint leur ouvrir, plus droit qu'un manche à balais, tandis qu'un autre alla décharger les valises du coffre de la limousine. Ils s'extirpèrent tous de l'immense voiture, fourbus, les yeux grands ouverts, un peu timides, revigorés par le voyage en voiture. Mis à part Amélia et Sheena qui vivaient à Paris en été, et les jumeaux qui venaient de Barcelone, aucun d'entre eux n'était jamais allé dans une ville aussi gigantesque. Ciela espéra ne jamais se perdre dans une telle ville, assez effrayée par les sinistres ombres projetées par la nuit tombante, et les innombrables voitures qui klaxonnaient en quasi continuité.
- Suivez-moi ! les appela Eric Sutter en démontrant la gigantesque porte du bâtiment.
Avec appréhension, les sept amis rentrèrent dans le gigantesque bâtiment ... Et changèrent de monde.
Tout autour d'eux, des dizaines et des dizaines de gens discutaient entre eux, dans des tenues aussi différentes que leurs porteurs. Ils devaient être des représentants du monde entier, des Elements venant des quatre coins de la planète se retrouvant en un seul lieu pour ... Pour quoi au fait ?
- Gérer les différentes communautés d'Elements dans le monde, c'est un boulot qui ne tolère aucune vacance ! s'exclama Eric en voyant leurs visages stupéfaits. Nous avons différentes branches : archéologiques, professorales, administratives, relations humaines et peut-être même des services secrets ! Non, je blague. C'est ... Un peu comme ... Le siège d'une entreprise internationale ultra importante. Ahahaha ! Sauf qu'au lieu de gérer des actions ou des objets, nous nous occupons de tout ce qui touche de près ou de loin des Elements. Savez vous qu'en 1905 des employés du Conseil ont découvert une tribu ancestrale d'Elements qui n'avaient absolument aucune idée de l'existence des Elements ? Ils se pensaient seuls au monde et se croyaient descendant d'anciens Dieux !
- Incroyable ! s'exclama Ash, passionné. Pouvez vous m'en parler un peu plus ?
Et les yeux pétillant, leur guide s'embarqua dans une description des plus complètes des us et coutumes de cette fameuse tribu. Lassée, Ciela laissa son petit ami à son histoire, et se tourna vers Sheena. Cette dernière, isolée d'eux tous depuis la sortie de la voiture semblait marmonner un truc en fixant le sol. Intriguée, Ciela s'approcha d'elle et l'interpella. La petite demoiselle sursauta si fort qu'elle trébucha sur sa propre valise, et Ciela dut se précipiter vers elle pour la rattraper au dernier moment.
- Sheena ! Bon sang de bonsoir, tout va bien ?
- Euuuuh ... oui, oui, oui. Je suis juste un peu fatiguée ... un peu beaucoup fatiguée.
Inquiète, Ciela s'accroupit devant son amie, la regardant droit dans les yeux. Cette dernière détourna immédiatement le regard, mais Ciela sut déchiffrer l'expression de son visage : l'inquiétude. Et c'est à ce moment là qu'elle se souvint de la raison pour laquelle ils étaient tous ici.
- Ça va aller Sheena. Ça va aller. Dis-toi qu'après ce qu'il s'est passé en décembre, on risque pas de voir pire, d'accord ?
Sheena se tourna vers elle, avant de lui faire un timide sourire.
- On peut faire difficilement pire, je suis d'accord.
- Bah voilà ! Toujours voir le bon côté des choses ! s'exclama-t-elle en lui ébouriffant les cheveux.
Sheena éclata de rire avant de tenter de se venger sans grande réussite.
- Bon allez. Maintenant, on y va d'accord ? Il faut retrouver les autres !
Et c'est alors que Ciela se retournait joyeusement vers le groupe ... Qu'elle constata qu'il n'y avait plus de groupe. Elles étaient perdues.
* * * * *
N'arrêtant pas de jeter des coups d'œil furtifs tout autour d'eux en se rongeant l'ongle du pouce, Crìs ne cessait de prier pour ne pas LES croiser. Allez. Juste un peu de chance. Juste un tout petit peu de chance. Soudain, Romy l'attrapa par le bras, et le décala légèrement du groupe, les isolant des autres.
- Crìs, calme-toi. Encore un peu et tu risques de fourguer assez d'électricité statique pour nous donner à tous la coupe de Einstein ! Vieux, j'arrive même pas à te toucher sans me prendre un coup de jus !
- J'y arrive pas, répondit-il, en croisant les bras, nerveux.
- Stop. Ça ira d'accord ? N'oublie pas. Si jamais on les croise, on ne les laissera s'approcher de personne. Ok ? Personne. De toute manière, Helen est avec nous. Elle nous protégera, si besoin est. N'oublie pas qu'elle sait. Elle sait tout.
Crìs hocha la tête, prenant une longue inspiration.
- Tu sais quel est le comble pour un paparazzi ?
L'Element de foudre ne put retenir un grand sourire.
- Se faire flasher sur l'autoroute.
- Et c'est dans ses moments là que je me sens fier d'être un Altafuente. Et Dieu seul sait à quel point c'est rare ! s'exclama Romy, hilare.
Crìs l'attrapa à bras le corps et l'enserra dans un câlin fraternel suffisamment rare pour être souligné. Surpris, Romy se figea pendant un instant, avant d'y répondre, du plus fort qu'il pouvait.
- Je veux rentrer. Je veux rentrer Romeo. Je ne veux pas qu'ils sachent ou qu'ils pensent qu'on a ... Qu'on est ...
- Shhhh ... Tout va bien, tout va bien. Ils ne le penseront pas, Crìstobal. Ils ne le penseront jamais.
Ce n'était pas des paroles en l'air. Ni un mensonge. Mais il avait tellement peur de se bercer d'illusions. Il tenait affreusement à ses amis. Et le spectre de ces personnes planait sur eux tel une menace. Non. Non, non, non. Il ne supporterait pas de les perdre.
- Il va falloir leur dire, lui souffla Crìs dans sa langue maternelle.
Il sentit son frère se crisper.
- ... Oui. Je pense aussi.
Les deux frères se séparèrent alors, les yeux brillant d'une émotion mal contenue, et reprirent leurs valises avant de rejoindre très rapidement le groupe.
- Romy ? demanda à nouveau l'Element de foudre.
- Oui ?
- Où sont Sheena et Ciela ?
Tous s'arrêtèrent. Les jumeaux avaient parlé suffisamment fort pour être entendus par tous. Amélia devint soudainement blême, et Ash commença à chercher frénétiquement les deux demoiselles du regard : elles étaient introuvables.
* * * * *
Bouche bée, Ciela n'arrivait pas à croire à la stupidité de leur situation. Elles étaient perdues toutes les deux dans un pays inconnu, dans une ville inconnue, et dans un bâtiment gigantesque appartenant à de potentiels ennemis.
- Bon sang de bonsoir.
- Ci-Ciela ... murmura Sheena en s'accrochant à elle.
Oh non. Affolée, Sheena scrutait la foule autour d'elle, ses yeux brillant comme deux petits diamant à cause des larmes.
- Non, non ! Surtout ne pleure pas. On va les retrouver, d'ac' ? Ils ne doivent pas être bien loin.
Elle prit Sheena par la main et les deux jeunes amies slalomèrent dans la foule avec difficulté, tirant leurs valises avec attention, craignant de les enfoncer dans les jambes de quelqu'un ou de les emmêler avec d'autres valises. Soudain, un homme bedonnant recula vivement, percutant Sheena qui tituba sur le côté, à deux doigts de s'écrouler par terre pour la seconde fois de l'heure ... Mais fut réceptionnée de justesse par un grand homme.
- Tout va bien mademoiselle ? lui demanda-t-il.
Ciela se dépêcha de rejoindre son amie, passablement exaspérée.
- Il ne s'est même pas excusée, gronda-t-elle. Merci monsieur ...
L'homme lui fit un grand sourire. Ciela se figea. L'homme lui était ... Familier. D'une manière bien trop dérangeante. Elle le détailla rapidement. Ses yeux gris clair disaient de lui qu'il était un Element d'air, et sa peau mate suggérait un bel amour du soleil. Sa barbe, coupée avec soin semblait épouser ses joues et sa mâchoire carrée avec une quasi perfection fort peu naturelle. Ses cheveux caramel complétaient un tableau des plus troublant. Intimidée par sa grande taille, Sheena se dégagea de l'homme en costard cravate, et vint se réfugier aux côtés de Ciela, les yeux écarquillés. Avec un sourire en coin, il leva les mains en l'air.
- Oh, pardonnez-moi. Vous aurais-je effrayée ?
Sheena se contenta de secouer lentement la tête, ne quittant pas l'homme du regard.
- Herman ? Herman ! Où étais-tu donc passé ?
Une main aussi mate que la peau de l'homme se posa sur son épaule, et une femme aux yeux gris métalliques apparut derrière lui. Ses cheveux roux étaient relevés en un strict chignon assez volumineux, accordé à un tailleur cuivré, faisant ressortir ses traits durs et ses mèches rousses. Elle ne devait pas sourire bien souvent. Pourtant, quand son regard se posa sur les deux adolescentes, un léger sourire étendit ses lèvres pleines. Ciela retint une petite grimace. La femme lui rappelait la mère d'Amélia ...
- Bonsoir.
- B-bonsoir, balbutia Ciela en retour, en posant une main sur l'épaule de Sheena, par réflexe.
Pour une raison quelconque, elle se sentait mal à l'aise face à ces personnes ... Sans doute à cause de leur stature impressionnante. Ou du fait qu'ils étaient de parfaits inconnus.
- Tout va bien ? Vous semblez ... perturbées, demanda-t-elle.
- Nous avons perdu notre groupe.
L'homme éclata d'un rire tonitruant.
- Je me perdais souvent quand j'étais plus jeune, je connais l'effet que ça fait !
La femme lui tapota le bras d'un air complice, avec un léger sourire en coin. Ciela sentit Sheena se détendre légèrement. Ils n'avaient pas l'air si menaçants que ça ...
- Quel était le nom de votre guide ?
- Eric Sutter.
La femme se figea et ouvrit de grands yeux avant de regarder celui qui devait être son mari. L'ombre d'une expression surprise passa sur son visage, qui fut rapidement remplacée par un grand sourire ... Si rapidement que Ciela crut l'avoir imaginé.
- Vous êtes sûres ? insista la femme en fronçant ses sourcils en circonflexe parfaitement épilés.
- Oui. Sûres et certaines, confirma Ciela en se rappelant de sa ressemblance frappante avec Alexandre.
Soudain, comme si les deux adultes venaient d'être piqués par une abeille, ils leur sourirent de concert, chaleureusement.
- Mais où sont donc passés nos bonnes manières ? J'ai oublié de me présenter : je suis Encarna Azna-Artega. Heureuse de vous rencontrer, jeunes demoiselles, leur dit la femme d'un ton professionnel, en tendant sa main gauche.
Une espagnole ! Les jumeaux lui avaient dit que généralement, en Espagne, on se présentait sous le nom de son père et de sa mère, même les femmes mariées, qui ne prenait pas les noms de leur mari par ailleurs. Ce concept avait été suffisamment intriguant pour qu'elle le retienne. Ciela serra la main de l'Element et tressaillit en sentant sa forte poigne qui devait en dire long sur son caractère. Elle se retint de la secouer lorsqu'elle la lâcha et fit de même avec Sheena. L'homme s'inclina légèrement.
- Je me nomme Herman Altafuente-Franco, président du conglomérat Altafuente Corporation.
Ciela avala de travers. Avait-elle bien entendu ?!
* * * * *
- Deux secondes ! Nom d'un chien elles se sont paumées en deux secondes ! C'est possible ça ?! s'écria Amélia en levant les bras au ciel.
Helen, exaspérée, la foudroya du regard, lui intimant de se taire. Eric Sutter, qui s'était éloigné pour passer un rapide coup de fil à la sécurité, ne semblait pas en mener large non plus. Amélia se passa la main dans ses longs cheveux, tirant sur les nœuds qu'elle rencontrait, fulminante. Les perdre ici était vraiment presque PIRE que ce qu'elle aurait pu imaginer. Et elles ne répondaient même pas au téléphone ! Elle allait frôler la crise de nerf.
- Amélia, pitié, calme-toi ... murmura une voix faible.
Interloquée, elle se tourna vers Ash ... Et l'inquiétude prit le dessus. Appuyé contre Crìs, ce dernier, les yeux mi-clos, semblait fixer un point invisible devant lui.
- Tout va bien ?
- ... Mal à la tête, marmonna-t-il.
Crìs, qui avait enroulé un bras protecteur autour des épaules de son meilleur ami, pointa le front du jeune homme de son index, et articula silencieusement un mot. Elle retint une juron de justesse. Ash avait de la fièvre. Il ne manquait plus que ça ! La poisse qui les assaillait semblait ne pas vouloir cesser. Limite, elle ne serait pas surprise de voir Rezher au coin du couloir dans lequel ils s'étaient arrêtés.
- On est tous fatigués, déclara Romy d'un ton si doux qu'elle faillit ne pas reconnaître la voix de l'espagnol. Allez, tenez bon. Il faut se serrer les coudes.
Amélia croisa les bras, en fermant les yeux. Penser positif. Il fallait penser positif ...
- J'ai appelé la sécurité, déclara Eric en revenant vers eux. Ils sont très compétents. Elles n'ont pas du aller bien loin, elles seront retrouvées en moins de deux !
- Merci, monsieur Sutter, déclara Helen d'un ton à la fois soucieux et sincère.
Le pauvre homme ne savait pas où se mettre. Il se tordait les mains dans tous les sens en se mordant la lèvre inférieure. La situation était ridicule. Amélia ne pouvait tout bonnement pas rester ici les bras croisés. Elle ouvrit la bouche, déterminée.
- Je vais ...
- AMÉLIA !
Le hurlement soulagé faillit avoir raison d'elle. Elle fit volte face juste à temps pour attraper Sheena en plein vol. Une flopée de jurons plus disgracieux les uns que les autres envahirent son esprit, et elle ne se calma qu'en enserrant sa jeune amie le plus fort possible entre elle.
- Ouuuh ! Je suis heureuse de vous revoir toutes les deux ! s'écria-t-elle en attrapant la main de Ciela, qui les avait rejointes en même temps.
Derrière elle, Amélia aperçut deux inconnus, légèrement en retrait. Ils avaient quelque chose de ... Légèrement familier. Mais elle ne sut pourquoi. C'est alors qu'elle aperçut le drôle d'éclat qui brillait dans les yeux de Ciela ... et son visage crispé.
- Amy, il faut qu'on parle, lui chuchota Sheena.
Que se passait-il ? C'est à ce moment-là qu'Eric Sutter passa devant elle, avant de serrer la main de l'homme, tout sourire.
- Monsieur le président ! Quel surprise de vous voir maintenant. Est-ce vous qui avez ramené ces jeunes demoiselles ? Merci infiniment !
- Ce n'est rien. Nous allions à votre bureau. Une chance que nous soyons tombés sur vous ainsi ! déclara l'homme en retour.
Helen les rejoignit avec souplesse, tapotant les épaules des deux jeunes demoiselles avec soulagement. Ciela lui fit un grand sourire avant de chercher Ash du regard et de foncer à ses côtés. Son état n'avait pas l'air de s'arranger. Il était encore plus pâle que d'habitude et sa tête dodelinait d'un côté, puis de l'autre. Soucieuse, elle le prit dans ses bras, lui caressant les cheveux d'un air quasi maternel. C'est à ce moment-là qu'elle se rendit compte de l'absence des espagnols, qui étaient pourtant jusque là aux côtés de l'écossais. Elle les chercha du regard ... Et les aperçut à quelques mètres d'eux, raides comme des statues. Tendus comme des cordes d'arc, ils semblaient avoir même cessé de respirer, les yeux grands ouverts ... Main dans la main, comme deux enfants. Ce fut ce qui acheva de l'alarmer. Les jumeaux étaient terrifiés. Indiscutablement. Mais ... De quoi ? Ou plutôt de qui ?
- Oh permettez-moi de vous présenter des amis de ma famille ! Le président de la Altafuente Corporation et sa femme. Ils sont deux excellents conseillers en matière de relations entre humains et Element. Ils n'hésitent pas à descendre au siège du Conseil pour nous prodiguer de l'aide aussi souvent qu'ils le peuvent. Ce sont des personnes que tout le monde tient en haute estime ici, s'exclama joyeusement Eric Sutter.
« Altafuente Corporation » ?! Son regard se tourna vers les deux espagnols, suivi de tous les autres. Les pauvres carottes avaient l'air plus mortes que vives. Malgré elle, son regard fit la navette entre eux et les deux adultes. Leurs visages s'étaient éclairés lorsqu'ils avaient aperçu leurs deux amis et la femme n'avait pu retenir une exclamation de surprise.
- Crìstobal ! Romeo ! Quelle agréable surprise ! Mais pourquoi êtes-vous donc ... ? Oh. Serait-ce donc vous tous les étudiants miraculés ? s'exclama l'Element d'air, paraissant profondément étonnée.
Les deux garçons se crispèrent sous le son de la voix de la femme, tandis que l'homme s'avançait vers eux, les bras ouverts, comme s'il s'apprêtait à les étreindre.
- Comme vous avez grandis tout les deux ! Regardez-moi ça. Mais c'est qu'ils vont me dépasser ! s'écria-t-il d'un ton bon enfant.
Mais au lieu de l'accolade attendue par Amélia, l'homme se contenta de tapoter les deux épaules des garçons, qui, inébranlables, continuaient de garder une expression neutre. Amélia n'en croyait pas ses yeux. Elle avait déjà entendu parler de ces deux Elements par le passé. Ils apparaissaient dans bon nombre de tabloïds , et sa mère lui avait déjà parlé d'eux, à quelques reprises. Connus dans le monde entier pour leur conglomérat fleurissant et les très nombreuses œuvres charitables dont ils étaient pour la plupart les fondateurs, presque tout les médias s'accordaient à dire qu'ils étaient bien plus respectables que la plupart des personnes. Mais il ne lui serait pas venu à l'esprit d'associer leur carottes de services et ces deux milliardaires. Jamais.
- Bonjour père.
- Bonjour mère.
Désincarnés. Ils semblaient désincarnés. Pour un peu, elle les aurait crus dépossédés de tout souffle de vie. Mais que leur arrivait-il ?!
- Oooooh ! Ce sont donc vos deux fiiiiiils ! roucoula Eric avec un grand sourire, semblant découvrir les deux adolescents sous un jour nouveau. Bon et bien vous savez où nous trouver. Nous vous laissons en famille ! Madame Hunter, veuillez me suivre je vous prie ! Nous avons déjà pris du retard sur le planning ... Ce n'est pas une bonne chose !
Helen prit une vive inspiration et salua le couple d'un mouvement de tête poli avant de prendre ses valises et d'emboîter le pas au guide. Marika, qui s'était littéralement évaporée depuis leur arrêt, sembla sortir de nulle part, lui collant une peur bleue, et se précipita vers Ash et Ciela, et lui toucha deux mots. Puis, sans cérémonie, elle le prit dans ses bras et se mit à le porter comme un enfant sous le regard ahuri de tous, tandis que Ciela se récupéra leurs deux sacs et valises. Sheena, leur emboîta le pas en trottinant, et Amélia les suivit à contrecœur, ne pouvant retenir une vague d'inquiétude pour les deux jumeaux. Elle leur jeta un dernier coup d'œil par dessus son épaule avant de tourner au coin du couloir.
* * * * *
Brunette expira profondément, les paupières closes. Cette fois-ci, elle ne laisserait rien au hasard. La dernière ligne droite. Elle avait abattu carte sur table, ne gardant que le joker dans sa manche, en plus de sa carte maîtresse.
Elle leva le regard vers le gigantesque lustre qui servait d'éclairage au Sous-Sol, et contempla son immense bric à brac, assise en tailleur sur le grand autel en marbre blanc, son coffre secret à côté d'elle. L'Inexistante avait décidé de le ramener sur l'autel. Elle se sentait plus à l'aise de le savoir proche d'elle. Ainsi, la petite fille se sentait ... moins seule. C'était la première fois qu'Almarica quittait le sol de la Saint Elena Island, et qu'elle se retrouvait VRAIMENT seule. Hormis Nancy, personne n'avait conscience de son existence ou de sa localisation, ici, à la S.E.A. La solitude était un fardeau qui lui pesait parfois plus qu'elle ne le voudrait. Mais elle se rabroua. Philios devait lui aussi le porter ce fardeau. Et par sa faute. Tout était de sa faute. Au fond d'elle, elle espérait vraiment un jour pouvoir se faire pardonner ses actes. Mais elle savait comment faire. Et elle y était presque. Un peu. Rien, rien qu'encore un tout petit peu de patience. Cela faisait déjà six mille longues années qu'elle patientait, en attendant de pouvoir désespérément se racheter, et racheter ses fautes ou son arrogance. Et par dessus tout, racheter le bonheur de ceux qui avaient subi l'orgueil et l'égoïsme d'un seul homme. Elle se souvint de son rire suffisant, son regard condescendant. Malgré elle, Brunette ne put retenir un petit sourire.
- Rira bien qui rira le dernier Bellum.
La première bataille pouvait commencer : elle était prête. Ils l'étaient tous.
* * * * *
- Ne vous approchez pas d'eux, gronda Crìs, soutenant le regard froid et calculateur de son père sans crainte.
Sa mère croisa les bras en haussant un sourcil, hautaine.
- Helen est au courant. Si quoi que ce soit se passe ce soir, vous en serez tenus pour responsables, renchérit Romy.
- Vous faites partie de ces adolescents mystérieux qui ont bouté nos troupes hors de la Saint Elena Island ? Tssss ... Je n'y aurai pas cru. Vous me décevez beaucoup, les garçons, leur dit Herman en secouant la tête.
- Si nous avions su que ces fillettes étaient mêlées à cette affaire, nous ne les aurions même pas approchées : c'est bien plus facile de tuer quelqu'un à distance pour nous. Elles sont fort sympathiques. C'est bien dommage, déclara Encarna d'un ton monocorde, détachant chacune de ses syllabes.
Ils serrèrent mutuellement leur poigne. Comment osaient-t-ils ... ? Jamais, au grand jamais ils n'allaient les laisser faire. Toutefois ils régulèrent leur tempérament. Ils se le devaient. Pour Kryos et Guemnir ainsi que tous les autres. Ils n'étaient plus seuls maintenant, et ils devaient en prendre la responsabilité. Si jamais les deux adultes se doutaient de quoi que ce soit, le danger serait RÉELLEMENT plus présent qu'une simple provocation.
- Rezher était bien trop arrogant. Comment a-t-il cru pouvoir s'en prendre à la S.E.A en toute impunité ? Les rumeurs répandues par vos soldats mis en déroute manquent de cohérence, ricana Romy. Ce sont les villageois et les professeurs qui leur ont mis une belle raclée. Pas nous.
- Des témoins, voilà ce que nous sommes, ni plus, ni moins. Et c'est ce que nous allons dire, car nous n'étions pas là. Vos menaces de mort n'ont pas lieu d'être.
Et les deux jumeaux surent au regard pénétrant et haineux de ceux qui leur avaient donné la vie qu'ils n'en croyaient pas un mot. Mais ça leur était parfaitement égal. Qui pouvait prouver le contraire ? Personne. De la même manière qu'ils ne pouvaient prouver l'implication de ces derniers dans la sordide organisation des Saint Souls.
Depuis quasi leur naissance, les deux jeunes garçons avaient baigné dans un univers bien trop sombre pour leur âge. Ils n'avaient jamais eu le courage de s'opposer aux actes de leurs parents, se contentant de refuser catégoriquement d'enter dans leur combine ou d'apprendre quoi que ce soit venant d'eux, à ce sujet du moins. A leur douze ans, les deux adultes, exaspérés par leur rébellion contre la « tradition familiale », les avaient expédiés à la S.E.A. C'est là bas qu'ils avaient rencontré Ash, puis Kiwi et Violet, Amélia, puis Sheena, et qu'ils avaient apprit à vivre une autre vie que celle que leurs parents leur avaient créée. Le monde se révélait être autrement différent que celui qu'ils pensaient être. Et ils en avaient été infiniment heureux. Ils n'avaient jamais dit à personne ce que leur parents étaient réellement. Jamais. A quiconque. Notamment parce qu'ils avaient peur des représailles. Mais ... Lorsque l'incident des Mult'Up était arrivé, les deux jeunes gens en étaient arrivés à une évidence : ça suffisait. Ils étaient rentrés à Barcelone l'été suivant ... Et avaient entamé un long bras de fer plutôt douloureux avec leurs géniteurs. Ils avaient souffert. Comme des damnés. Durant pratiquement deux mois. Mais le jeu en avait valu la chandelle. Ils étaient déshérités, et quasiment reniés, à la condition que plus jamais les deux adultes ne s'approchent d'eux, ou de leurs proches et ne tentent plus jamais de les entraîner dans leurs affaires. Helen, qui avait apprit la situation peu de temps après, leur avait juré de tout faire pour qu'ils n'aient plus à croiser ne serait-ce que leur regard. Ils avaient été placés sous la responsabilité définitive du majordome de la famille Altafuente, et l'affaire s'était conclue ainsi. C'était la dernière fois qu'ils leur avaient parlé. Et c'était il y avait deux ans.
- Vous n'avez pas changé ... Toujours aussi butés à ce que je vois, ricana Herman d'un air tout sauf joyeux.
- Vous finirez par entendre raison.
- Ne les approchez pas, répéta Romy d'un ton lent et menaçant. JAMAIS. Ils ont déjà suffisamment souffert à cause de vos élucubrations.
- Ciela n'est pas une l'Élue de lumière. Et les autres sont innocents et n'ont strictement rien avoir avec quoi que ce soit. Ce ne sont que des enfants dépassés par le jeu puéril d'adultes irresponsables et trop égoïstes pour observer autre chose que leurs intérêts personnels, continua Crìs.
- Cette fois-ci, vous ne gagnerez pas, complétèrent-ils en choeur.
Une ombre menaçante passa dans le regard d'Encarna, et un éclair crépita dans la paume libre de Crìs en guise de réponse. S'il le fallait, les deux adolescents étaient prêts à se battre. Et avec les deux guerriers légendaires à leurs côtés, ils gagneraient. Toutefois, les quatre Elements le savaient, il ne se passerait rien d'autre qu'un échange de menaces à peine voilées. Déclencher un combat d'Elements ici équivaudrait à un véritable suicide, et même si l'état mental du couple était sérieusement bancal selon les deux jeunes hommes, ils n'iraient pas jusqu'à la bataille. Encarna posa une main sur sa hanche, en inclinant sa tête sur le côté, se constituant un sourire aussi photogénique que factice.
- C'est ce que nous verrons, mis amores.
Les deux garçons lui répondirent par un sourire tout aussi hypocrite et récupérèrent leurs bagages avant de tourner eux aussi au coin du couloir, sentant leurs regards assassins dans leurs dos. Et ce ne fut qu'à ce moment-là qu'ils se lâchèrent la main, avant de se regarder l'un l'autre. Quoi qu'il arrive, ils n'échoueraient pas une seconde fois. La terreur et l'inaction ne leur enlèveraient plus jamais personne.
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JOYEUX NOËL MESSIEURS DAAAAAAMES ! (Oui, parce que j'ai QUAND MÊME fini par comprendre qu'il n'y a pas que des filles ici.)
ET POUR CEUX/CELLES QUI FÊTENT PAS NOËL, ECLATEZ-VOUS BIEN QUAND MÊME ! (C'est très important de s'amuser.)
Vous passez de bonnes vacances j'espère ! (Pitié, faites pas comme moi, ne tombez pas malade toutes les semaines. Si,si. Je plaisante pas.)
Alors ce chapitre : un note sombre à la fin ... Et ... Utile. TRES UTILE.
Et oui, les jumeaux ont AUSSI leur part de drama. Rhala. Il doit bien y'en avoir un ou deux qui se demandent POURQUOI ils ont tous aussi peu de chances côté famille, mes personnages, mais c'est simplement parce que S.E.A n'est ni plus ni moins qu'une histoire de famille. Pas vraiment question de faire du mélodrame ou non. (Je dois très certainement en faire. Mais ce n'est pas volontaire, croyez-moi.)
A l'origine, ce chapitre aurait du être BIEN PLUS gros et long, mais ... Bah trente page Open Office pour un chapitre c'est un peu gros (surtout à corriger... *tousse* -la correctrice [Mea culpa signora. J'aime les longs chapitres.]). Alors j'ai coupé. Le prochain chapitre arrivera 100% sur en janvier !
Donc il semblerait que je me sois fixé un rythme. Un chapitre par mois, vers la fin. Aux environs du 25 je dirais. Ça vous va ?
Allez, à la prochaine mes flocons de neige mangeurs d'hommes ! (Celui ou celle qui me trouve la référence, je lui tire mon chapeau. BONNES FÊTES ET BONNE ANNÉE !)
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