Chapitre 9

Ariane admirait la bague qui ornait son annulaire gauche. Elle la fit tourner avec délicatesse, histoire de faire jouer les rayons de lumière qui réfléchissaient sur l'énorme diamant. Avec un sourire, elle pensa que Sirius n'avait pas fait les choses à moitié. Cette bague de fiançailles représentait son implication sincère dans leur histoire, et la grosseur du diamant était un signe de son amour grandissant, du moins, elle l'espérait.

Avec un soupir de contentement, elle jeta un coup d'oeil sur l'ensemble de la classe de septième année qui lui faisait face. Ils devaient être fichtrement en colère contre elle. Un devoir le dernier jour des cours, juste avant les vacances de Noël. Mais ils n'étaient pas là pour l'aimer, juste pour assouvir son côté "professeur sadique". Elle devait avouer que ce devoir n'était pas particulièrement aisé. Il fallait être doué pour la théorie divinatoire, et très peu d'entre eux étaient capables de la maîtriser. Seule Miss Granger semblait avoir un don pour cela.

Miss Granger. Ariane avait eu un peu peur d'elle et de sa jeunesse au départ, mais son absence flagrante de beauté compensait tout cela. Il était statistiquement impossible que Sirius tombe amoureux de cette pimbêche, malgré tout le temps qu'ils pourraient passer ensemble. C'était triste pour elle, mais c'était ainsi.

- Il vous reste cinq minutes. Utilisez-les à bon escient...

Cinq minutes... Hermione avait pratiquement terminé son devoir, mais elle ne cessait de le relire, à l'affût de fautes d'inattention. Le professeur Météa était assez sévère, surtout quand il s'agissait d'elle. Autant ne pas la provoquer.

Cependant, son attention était sans cesse détournée par cette bague qu'elle arborait. Sirius ne lui avait rien dit, mais elle devinait qu'il s'agissait d'une bague de fiançailles. Et puis, pourquoi devait-elle être au courant ? Elle ne partageait avec Sirius que quelques cours particuliers, et ils ne se connaissaient que parce qu'il était le parrain de Harry. C'était tout. Ils n'étaient pas les meilleurs amis du monde, et tout était bien comme cela.

Mais un petit pincement au coeur se faisait parfois sentir, quand ils étaient en plein travail notamment. Sa présence toute proche, et ses yeux sur elle lui faisaient perdre ses moyens, chose qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant, et qui, conséquemment, l'effrayait quelque peu.

- Je ramasse les copies.

Le son de la voix du professeur Météa la tira de ses réflexions, et elle posa machinalement sa copie sur le bord de sa table. Après avoir chercher le regard d'Harry qui était assis à côté d'elle, elle lui adressa un sourire timide.

En retour, il fit une grimace éloquente, signe que ce devoir ne s'était pas déroulé comme prévu. Ron pencha la tête au même moment afin de croiser son regard, et il leva le pouce en signe de victoire. Ron qui réussit un devoir de divination ? Cela devait arriver une fois tous les deux ans, pensa Hermione en lui souriant également.

Le professeur de divination ramassa sa copie sans un regard pour elle, et Hermione pensa que c'était mieux ainsi. Elle n'avait pas envie de croiser le regard plein d'arrogance de cette femme qu'elle avait d'abord crue sympathique. Ses croyances s'étaient rapidement envolées au fur et à mesure que le temps passait. Et le comble fut atteint lorsqu'elle se mit à porter ce diamant à la limite du grotesque.

En poussant un soupir, Hermione se leva de sa chaise, resserra les pans de son manteau autour d'elle, et prit congé de ses amis. Elle invoqua une soudaine envie de se promener dans le parc afin de repérer quelques espèces en vue du cours de botanique. Harry parut étonné, mais Ron lui objecta que Hermione était un bourreau de travail, il n'était pas étonnant qu'elle trouve encore moyen de se perfectionner la veille des vacances.

C'est ainsi que la Gryffondor se retrouva dehors, les bottes mouillées par la bruine qui tombait par intermittence. Elle se réfugia sous un porche à quelques dizaines de mètres du château et croisa les bras, afin de se réchauffer.

- Hermione ?

Elle tourna vivement la tête et rencontra les yeux sombres de son professeur de défense contre les forces du mal. Il souriait.

- Que fais-tu dans le parc par ce temps ?

- Je voulais profiter de mes derniers moments de l'année à Poudlard, c'est tout.

- Il serait donc préférable que je te laisse, c'est cela ?

- Pas du tout ! Ta présence ne me gêne pas, au contraire.

Un silence pesant s'installa entre eux, avant que Sirius ne le brise.

- Je voulais savoir si c'était possible que tu passes les fêtes avec nous. Chez moi.

Elle lui adressa un regard vaguement intrigué.

- Il était prévu que je reste avec ma mère... Mais elle a décidé à la dernière minute de séjourner en France, chez une de mes tantes. Que je n'apprécie nullement d'ailleurs. Alors... Pourquoi pas ?

- Parfait ! Nous partons demain si tu veux tout savoir. J'ai encore quelques petites choses à régler, c'est pour cela que nous ne partons que demain matin.

- Très bien, je n'y vois aucun inconvénient.

- Bon et bien... A demain.

- C'est ça.

Tandis qu'il s'éloignait, Hermione ne put s'empêcher de penser à cette distance qu'il y avait maintenant entre eux. Il ne lui en avait pas parlé, elle non plus d'ailleurs, mais cette barrière invisible semblait s'être dressée entre eux dès lors qu'il s'était fiancé. Ses mots étaient différents, sa gêne palpable, comme si... Comme s'il était coupable de quelque chose.

La jeune fille secoua vivement la tête afin de se départir de ces idées plus folles les unes que les autres avant de se diriger vers le château. Il commençait déjà à neiger.

- Hermione, tu as fini ?

- J'arrive Harry ! Une minute !

Hermione fourra en hâte quelques affaires dans sa valise, tout en maudissant le réveil qui n'avait pas sonné. Comme quoi, les inventions moldues n'avaient pas que du bon, quoiqu'en dise le père de Ron.

Après avoir fermé ladite valise, elle la fit rouler jusqu'à l'escalier où elle appela Harry.

- C'est bon.

- Accio valise. Descend, ils nous attendent depuis quelques minutes.

La jeune fille attrapa son manteau et se dirigea avec Harry vers l'entrée du château.

- Le train part à quelle heure ?, lui demanda-t-elle.

- 9h15. Autant dire que nous sommes pressés.

Hermione esquissait un sourire gêné quand ils rejoignirent le groupe.

- Désolée. Panne d'oreiller.

- Ce n'est rien. Ariane nous attend au Square Grimmaurd. En route !

Le petit comité, composé de Ron, Harry, Ginny, Sirius et Hermione marchait d'un pas pressé vers le milieu de la cour, où ils montèrent dans les calèches censées les mener à la gare. Harry monta avec Ron et Ginny, laissant Sirius et Hermione seuls.

- Je crois qu'on peut arrêter.

Hermione avait prononcé ces mots en regardant par la fenêtre.

- Pardon ?

Elle reporta son attention sur lui, et lui adressa un sourire.

- Les cours de rattrapage. Nous sommes en décembre et...

- Oui, évidemment. Ils n'ont plus lieu d'être. Tu es une excellente élève, tu l'étais déjà avant, tu l'es encore plus aujourd'hui, sois en certaine.

- Je pense avoir progresser, c'est vrai. Et tout le mérite te revient. Je pense pouvoir me contrôler devant un épouvantard dorénavant.

Ils rirent doucement avant que Sirius ne reprenne la parole.

- En parlant de cet épouvantard... Tu ne m'as toujours pas dit de quoi il s'agissait. Enfin, je parle de la personne que ton "double" tenait dans ses bras.

Hermione le regarda avec des yeux ronds avant de respirer fortement.

- Je... C'était il y a longtemps tu sais. Et puis, je ne vois pas en quoi cela est important.

Elle détourna la tête, signe qu'elle en avait fini. Cette attitude finit par mettre la puce à l'oreille de son professeur.

- Pourquoi t'obstines-tu à ne pas me répondre sur ce sujet ? C'est si intime que ça ? S'il s'agit d'un amoureux caché, je peux garder le secret tu sais, ajouta-t-il avec un petit sourire.

La jeune femme tourna rapidement la tête vers lui, les sourcils froncés. La calèche s'arrêta subitement, et elle en profita pour descendre. Alors qu'elle s'éloignait de son professeur, elle ne s'aperçut pas qu'elle marchait sur une plaque de verglas plus que conséquente et glissa. Au moment où elle atteignait le sol, Sirius l'attrapa par la taille, ralentissant sa chute.

- Aïe !

- Allez, donne moi la main Hermione.

Elle la prit de mauvaise grâce, et ils se dirigèrent vers le train où Harry, Ron et Ginny les attendaient. Cinq minutes plus tard, ils étaient en route.

- Sirius ! Vous en avez pris du temps !

Ariane avança vers eux de sa démarche féline, s'arrêtant à la hauteur de Sirius afin de lui prendre la main.

- Il y a eu des contrôles à la gare. Rien de grave cependant, ajouta-t-il en croisant son regard angoissé.

Elle se mordit la lèvre inférieure avant de sourire.

- Très bien. Les enfants, je vous laisse vous installer, vous connaissez la maison mieux que moi je pense. Pour information, nous dînons tous les soirs à 19h.

- D'accord Ariane. A tout à l'heure, répondit Harry avec un sourire.

Les trois compères s'éclipsèrent quelques secondes plus tard, traînant leurs valises dans les escaliers. Ils se quittèrent sur le palier, et Hermione entra dans la chambre qui lui était destinée.

C'était comme revenir six mois en arrière. Rien n'avait changé, et c'était très bien comme ça. Avec un petit sourire, elle ouvrit l'armoire et commença à ranger ses affaires dans la penderie. Après quelques instants, elle tomba sur sa robe de bal, toute chiffonnée. Elle la déplia avec un grand soin et l'étala sur le lit.

Le décolleté était juste parfait. Ni trop provoquant, ni trop pudique. A partir de la taille, la robe s'évasait tout doucement, jusqu'à tomber sur ses pieds. Des petites manches ballons venaient compléter le tout. La couleur bleue lui seyait à merveille, elle ne regrettait pas du tout d'avoir investi dans cette pièce. Elle n'avait pas vraiment l'habitude de dépenser en vêtements, mais pour une fois, elle n'avait pas hésité. Elle avait vraiment le sentiment de plaire dans cette robe de bal.

Mais elle n'était pas sûre de pouvoir l'enfiler cette année.

Avec un soupir, elle s'apprêtait à la mettre dans la penderie quand on frappa à la porte. Elle repoussa la robe sur le lit et alla ouvrir. Sirius.

- Je peux entrer ?

Hermione s'effaça afin de le laisser entrer avant de refermer doucement la porte derrière lui. Son professeur se dirigea vers son lit où il effleura distraitement le tissu de sa robe.

- Très joli.

La jeune fille croisa les bras sur sa poitrine et alla s'asseoir sur un coin du lit.

- Merci. Mais je ne pense pas pouvoir la mettre de sitôt.

Sirius s'assit sur la chaise de bureau et l'observa avec un petit sourire.

- Justement. J'étais venu pour cela. Nous avons prévu quelque chose pour le réveillon de Noël. Rien de très grandiose, mais une soirée habillée. Qu'en penses-tu ?

- Je suis partante ! Vraiment, ça me semble être une bonne idée.

Sirius se leva et se dirigea vers la porte.

- Très bien. N'oublie pas de te chercher un cavalier surtout.

Hermione sourit et le regarda sortir de sa chambre. Un cavalier. Par Merlin, où allait-elle dénicher cette espèce ? Finalement, ce bal n'était peut-être pas une très bonne idée, pensa-t-elle en s'allongeant sur le lit, les bras en croix.

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