Chapitre 8

Le mois de septembre avait filé à la vitesse de la lumière. Le temps commençait à se rafraîchir à Poudlard en ce 15 octobre. Les couloirs étaient vides, les élèves préférant se réunir autour d'un petit feu afin de s'échanger les derniers ragots. D'autres encore s'exilaient dans leur chambre pour écrire des lettres remplies de tendresse à leur famille, ou à leur petit(e) ami(e) qui pensait que l'amour de leur vie était en pensionnat en France. C'était ainsi quand nous ne vivions pas dans le même univers. Un mensonge permanent, qui toutefois ne nous empêchait pas de dormir.

Et pour compléter ces deux catégories d'élèves, n'oublions surtout pas ceux qui préféraient passer leurs journées entières dans la bibliothèque afin de peaufiner leurs connaissances, somme toute déjà très poussées. Hermione faisait bien évidemment partie de cette dernière catégorie. Celle de ceux qui ne juraient que par la théorie. Et pourtant, en cette journée glacée d'octobre, elle n'était pas dans la bibliothèque gérée par Mme Pince.

Non. Si un élève avait eu la curiosité de jeter un coup d'oeil à la carte du Maraudeur - si tant est qu'il la possède -, il aurait vu que Miss Granger était pour l'heure dans une salle de classe.

- Hermione, retravaille moi ce mouvement de baguette je t'en prie. Il n'est pas parfait, loin de là.

La jeune fille soupira, le front en sueur.

- Sirius, il n'y a pas si longtemps, tu m'avais dit qu'il fallait se laisser porter par l'instant présent... Que la théorie et la perfection n'était pas tout !

-... Je retire ce que j'ai dit. Et n'essaie pas de détourner mon attention ! Disloca ! Et appuie bien sur le o. Pour ce qui est du mouvement de baguette...

- Un coup bref sur la droite, ensuite la pointer sur l'articulation en question, puis faire un cercle. Un autre coup, un cercle. Je sais.

Son professeur eut un sourire satisfait.

- Mise en pratique maintenant.

Hermione respira fortement, puis dirigea son regard sur ce qui ressemblait à une poupée gonflable. Hormis le fait qu'elle soit ensorcelée par les bons soins de Sirius qui adorait cet air humain qu'elle arborait.

Sa baguette partit brusquement sur la droite, puis descendit vers la cheville du mannequin. Un cercle. Un coup à droite. Un cercle.

- DISLOCA !

La cheville de la poupée gonflable eut l'air de se ratatiner, puis se tordit.

- C'est ce que l'on appelle un sortilège réussi, Hermione ! Bravo !

La jeune fille le remercia, et se dirigea vers les tables qu'ils avaient disposées contre le mur afin d'avoir plus de place pour l'entraînement. Elle s'allongea sans aucune gêne sur l'une d'entre elles, et ferma les yeux.

Ces quelques semaines d'entraînement intensif avec Sirius semblaient porter leurs fruits. Elle parvenait à enchaîner des sorts qu'elle n'avait fait qu'entr'apercevoir dans des ouvrages de magie avancée. Sirius semblait particulièrement content de ses progrès. Son manque de confiance en elle ne semblait être qu'un mauvais souvenir, et ils envisageaient même de mettre un terme à leur association prématurément.

- MacGonagall t'avait-elle donné une date limite pour ces cours ?

Hermione s'assit, et s'avisa que Sirius s'était allongé près d'elle. Elle tourna la tête vers son professeur et fit la moue.

- Je lui ai parlé il y a quelques jours. Je lui ai fait part de nos progrès...

- Tes progrès, rectifia-t-il en souriant.

- Oui, mes progrès... Enfin voila, elle a paru ravie, et m'a soufflé que ces cours pourront prendre fin vers décembre s'il en était ainsi.

- Décembre ?

- Si tard, je sais... Tu as surement d'autres chats à fouetter, je pourrais lui faire entendre raison... On peut y mettre un terme plus tôt si tu le souhaites.

Un sourire amusé joua sur les lèvres de Sirius.

- Ta compagnie ne me gêne pas du tout Hermione.

La jeune fille le dévisagea quelques secondes avant que ses joues ne prennent une couleur rosée. Elle sauta de la table, et lissa sa robe de sorcière. Après avoir retiré quelques mèches rebelles de devant ses yeux, elle daigna le regarder.

- Je dois avouer que ces quelques heures en ta compagnie me font beaucoup de bien.

Elle ne s'aperçut de l'ambiguïté de ses propos qu'après les avoir prononcés. Sirius riait franchement à présent, et descendit lui aussi de la table. Il ne répondit pas sur l'instant, et profita du fait que Hermione soit éloignée pour remettre les tables en place grâce à un sortilège. Là, il reprit la parole.

- On va dire que c'est réciproque. Pour rester... Décent.

Hermione ouvrit la bouche pour répliquer, mais ne trouvant pas ses mots, elle se contenta de rougir franchement, et de faire semblant de se concentrer sur la rangée de livres qui se trouvait près d'elle.

- Hum. Intéressant ce livre sur les sortilèges impardonnables.

- Je suis persuadé que tu ne l'as jamais lu. Ca va Hermione ?

Elle se retourna vers lui, et lui fit un grand sourire.

- Bien sur. Tout va très bien.

"Hormis le fait que tes propos me troublent au possible, tout va parfaitement bien." ajouta-t-elle mentalement.

- Je dois y aller. J'ai promis aux garçons de les faire réviser.

- Il est 21 heures, dit-il en haussant un sourcil.

- Et bien... Je... Ils ont vraiment beaucoup de retard ! Avec les galops de devoirs qui nous attendent pour novembre... Ils ont du mal avec... Heu... L'histoire de la magie. Tu sais comment ils sont...

Satisfaite de sa réponse, elle s'apprêtait à lui souhaiter une bonne soirée quand on frappa à la porte. Hermione resta interdite, mais Sirius ne semblait pas du tout gêné. Avec une grande décontraction, il autorisa la personne à entrer. Une jeune femme blonde fut rapidement à ses côtés.

- Sirius, tu es encore ici ! Je t'ai cherché dans tes appartements.

- Je n'y suis pas comme tu peux le constater. Que se passe-t-il Ariane ?

Près de la bibliothèque, Hermione n'osait pas bouger. Son professeur de divination ne semblait même pas l'avoir remarqué. Néanmoins, après quelques secondes de flottement, elle tourna la tête vers la jeune fille et lui adressa un sourire chaleureux, complété quelques instants plus tard par un regard suspicieux.

- Miss Granger... Pourrait-on savoir ce que vous faites avec le professeur Black à cette heure tardive ?

- Je...

- Hermione voulait des conseils quant à un sortilège particulièrement complexe. Je lui ai proposé mon aide.

- Oh, je vois, jeta-t-elle après une minute de réflexion.

Hermione sortit enfin de son mutisme.

- Je vais vous laisser. Bonne soirée.

- Bonne soirée Hermione. Attend, n'oublie pas ceci.

Sirius se dirigea vers elle alors qu'elle était sur le point de partir, et ajusta son gilet sur ses épaules, dans un geste très affectueux qui n'échappa pas à Ariane.

- Merci..., souffla-t-elle avant de sortir.

Après le départ de la Gryffondor, le professeur Météa s'asseya sur une chaise, et croisa les jambes, dans un geste particulièrement travaillé. Sirius se contenta de retourner à son bureau, afin de ranger ses ouvrages de magie.

- Vous avez... Travaillé longtemps ?

- Une petite dizaine de minutes. Pourquoi ?

Il lui tournait obstinemment, chose qui ne plaisait guère à Ariane. Elle poussa un soupir frustré, et se leva de sa chaise. Après avoir réduit la distance qui les séparaient à néant, elle posa négligemment ses mains sur ses épaules.

- Je te sens tendu... Me cacherais-tu des choses ?

Sirius ferma les yeux rapidement, et les ouvrit alors qu'il se retournait afin de lui faire face.

- Tu sais très bien que non.

Un sourire satisfait collé aux lèvres, Ariane s'approcha de Sirius et l'embrassa doucement.

- Je n'aime pas ressentir de la jalousie. Surtout pas à cause d'une fille même pas majeure. Et peu expérimentée, cela va sans dire...

La jeune femme se mouvait avec une grâce tout à fait féminine contre le corps de son amant, tout en continuant de l'embrasser. Après quelques instants, Sirius se détacha, et, attrapant sa main, saisit son manteau.

- Dans mes appartements ?

Ariane afficha un air coquin, et le suivit.

- Cela me va.

Après être sortie de la salle de classe, Hermione s'était directement dirigée à la salle d'eau dédiée aux filles de Gryffondor. Elles avaient été particulièrement heureuses quand Dumbledore avait annoncé la construction de ces immenses piscines (quatre, une pour chaque maison), et Hermione n'y avait jamais posé les pieds. Mais ce soir, elle en avait besoin.

Arrivée devant le grand tableau représentant une créature aquatique, elle prononça le mot de passe :

- Joker.

La peinture fit un mouvement latéral à droite, et Hermione pénétra dans un endroit très humide. La piscine occupait presque tout l'espace, et une multitude de boutons la bordaient.

S'assurant que l'entrée était fermée, Hermione laissa tomber sa robe de sorcier et entra dans la piscine aux dimensions olympiques.
Avec un soupçon de curiosité, elle appuya sur le bouton qui se trouvait derrière sa tête. Aussitôt, d'énormes bulles bleues envahirent la piscine, libérant une douce odeur de plage. C'était on ne peut plus agréable, et la jeune fille ferma les yeux afin de profiter de l'instant.
Ses pensées vagabondèrent, passant des devoirs au temps qu'il faisait dehors, sans oublier ses petits passe-temps favoris, comme choisir des chaussures qu'elle ne mettrait jamais dans de grands magasins avec sa mère, ou encore pratiquer des sports moldus tels que le tennis.
Car, ne l'oublions pas, Hermione restait une fille de 17 ans tout à fait normale. Sous sa poitrine naissante se cachait un coeur qui battait pour des choses qu'elle n'osait même pas encore soupçonner...

Elle resta ainsi une vingtaine de minutes, puis sortit prestemment de l'eau. Elle enfila un peignoir qui semblait l'attendre, puis, sans oublier de ramasser ses vêtements, sortit par une porte dérobée qui menait directement au dortoir des filles. Dumbledore n'avait pas fait les choses à moitié.

Nichée dans les bras de son amant, Ariane observait chacun des mouvements de son beau visage. Pourtant, ce dernier restait impassible.

- Sirius... J'ai vraiment l'impression que quelque chose ne va pas.

Comme sorti d'une crise de somnanbulisme, il se redressa subitement, manquant de faire mal à la jeune femme.

- Je suis surement un peu plus occupé que d'ordinaire ces temps-ci...

- Si tu donnais moins de cours à Miss Granger, tu pourrais me consacrer plus de temps.

Sirius tiqua sous le reproche, et se leva du lit, entièrement nu. Ariane le suivait des yeux tandis qu'il se dirigeait vers la fenêtre.

- Je t'ai déjà dit que...

- Je sais ! Tu m'as déjà dit que je me faisais des idées ! Mais que penser quand mon homme préfère donner des cours à une pimbêche arrogante, plutôt que passer ses soirées dans mon lit ?

- Une pimbêche arrogante ?, répéta-t-il en se tournant vers elle, partagé entre l'envie de rire, et celle de la rejoindre immédiatement afin de se blottir contre son corps appétissant. Elle était diablement belle quand elle était énervée.

Le second choix l'emporta, et quelques secondes plus tard, il se retrouvait pressé contre elle, embrassant chaque parcelle de son corps.

- Sirius... Je suis censée être fâchée...

- Vraiment ? Ton corps me dit pourtant le contraire...

Il descendit sous les draps, à la recherche de l'endroit le plus secret d'Ariane. Celui qu'il avait exploré plus d'une fois cette semaine, et quelques années auparavant. Un gémissement lui apprit qu'il avait touché juste, et il entreprit de masser de la langue ce bourgeon qui lui faisait face.

- Sirius...

Après quelques minutes de plaisir intense, Ariane le remonta contre elle, et il pressa son membre dressé contre son entrée. Une seconde plus tard, ils ne faisaient qu'un.
Dès lors, ce ne fut plus que confusion, on ne distinguait plus les deux amants tant leur étreinte était passionnée. Les va-et-vient de l'homme étaient brusques, tandis que la femme serrait ses jambes autour des hanches de son compagnon. Ce fut bref, intense, et Sirius resta allongé sur Ariane une fois que ce fut terminé. Cette dernière souriait, et lui picorait le visage de baiser.

- Persuadée que je n'aime que toi ?, haleta-t-il contre son oreille.

- Plus que jamais..., répondit Ariane, avant de s'endormir, comblée.

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