Chapitre 24

2 semaines plus tard...

7 mai 2013

Plongée dans son livre de Potions, Hermione essayait depuis des heures de comprendre l'enchevêtrement des éléments nécessaires à la confection du Veritaserum. Évidemment, le professeur Rogue ne leur enseignait que l'aspect théorique du sujet, ce qui était déjà assez difficile pour chacun des élèves de 7ème année, quand bien même cette élève avait pour nom Hermione Granger. A ses côtés, Ron avait commencé à soupirer il y a de cela déjà deux heures, et Hermione commençait à être agacée par les petits bruits qu'il laissait échapper toutes les deux minutes environ. Il n'avait fait que lire la page des ingrédients depuis, et attendait peut être son aide pour avancer. « Dans ses rêves... », se dit Hermione, avant de commencer la lecture du chapitre concernant l'importance de l'avancée de la lunaison dans la préparation du Veritaserum.

En face d'elle, Ginny et Harry étaient en plein préparatif du mariage qui allait avoir lieux samedi. Hermione faisait du mieux qu'elle pouvait pour faire fi de leurs chuchotements, mais pouvait quand même percevoir quelques mots, tels que « autel », « fleurs », « qui seront les demoiselles d'honneur ? », « nuit de noces ». Ces derniers mots firent tiquer Hermione, qui releva subitement la tête, et rencontra le regard de Ginny. Cette dernière rougit violemment, comme un enfant venant d'être pris sur le fait. Elle rebaissa rapidement les yeux, confuse. Hermione secoua doucement la tête, et se replongea dans son ouvrage. Elle avait parlé à Ginny il y avait de cela une semaine, lorsque la pression était trop forte. Elle pleurait tous les soirs depuis une semaine alors, et avait pensé qu'un peu de compagnie féminine lui ferait du bien pour une fois. Elle avait donc demandé à Ginny de passer la soirée en sa compagnie, afin de rattraper le temps perdu. En effet, Ginny ayant une relation de couple de plus en plus poussée avec Harry, il n'était pas rare que les deux jeunes filles ne se voient que pendant certaines interclasses et au dîner uniquement. Il était donc difficile, voire impossible, de se confier dans de telles circonstances.

Ginny était donc venu le samedi soir qui avait suivi l'annonce du mariage imminent de Sirius et Ariane, apportant avec elle une grosse boîte de Chocogrenouilles et une bouteille de Biéraubeurre qu'elle avait « subtilisé », selon ses propres termes, aux cuisines. Après s'être confortablement installées dans le canapé moelleux qui trônait dans le petit salon, les deux jeunes filles avaient commencé à discuter de ce qui s'était passé depuis leur précédent tête-à-tête, et Ginny s'était très longuement épanchée concernant sa relation avec Harry.

- Tout se passe à merveille, tu sais... Il est attentionné, très tendre et... Tu sais à quel point je l'aime, Hermione. Rien n'aurait pu être plus parfait. Enfin..., avait-elle ajouté en fronçant le nez.

Elle reprit après que son amie lui ait demandé de continuer ce qu'elle était sur le point de dire.

- L'ombre de Cho plane toujours entre nous. Je sais qu'il avait éprouvé des sentiments très forts pour elle, et qu'ils n'ont pas pu être ensemble uniquement à cause de Cédric à l'époque. Evidemment, Harry ne l'a jamais avoué, mais je sais qu'ils se sont embrassés il y a deux ans. Et, ne nie pas Hermione, je sais également qu'il s'est passé quelque chose d'autre entre eux l'an dernier. Plus qu'un baiser, cela va sans dire.

- Je ne pense pas que cela compte encore pour Harry, dit Hermione en rougissant en se rendant compte qu'elle s'apprêtait à parler de la vie sexuelle de son meilleur ami. Certes, il y a eu une nuit où... Où Harry a perdu le contrôle, mais il avait très sûrement trop abusé de Biéraubeurre. Je ne doute pas du tout de ses sentiments à ton égard, Ginny.

Cette dernière avait faiblement souri, un peu rassurée par les paroles de son amie. Après avoir passé une longue heure à parler des relations qu'elle entretenait avec Harry, Ginny changea de sujet.

- Bon, je sais très bien que ce n'est pas pour maintenant, mais le mariage de Sirius et Ariane me donne bien envie de me faire passer la bague au doigt, dit Ginny avec un clin d'oeil.

Le visage d'Hermione s'assombrit, et Ginny comprit qu'elle avait fait une bêtise. Elle s'approcha de son amie en glissant sur le canapé vers elle, et posa une main sur sa cuisse.

- Hermione, j'ai vu depuis quelques jours que tu n'étais pas au mieux de ta forme. Je n'osais pas t'en parler, ne sachant pas de quoi il s'agissait et si tu voulais ou non t'ouvrir à moi, mais Harry m'a dit il y a quelques jours de cela que la date du mariage de Sirius et Ariane était fixée au 11 mai. Est-ce que ton attitude a un rapport avec cela ?, termina-t-elle dans un murmure, ne voulant pas brusquer son amie.

Ginny attendit une réponse pendant de longues secondes, et s'aperçut que les épaules de son amie bougeaient par intermittence, comme secouées par des larmes qu'elle s'efforçait de retenir. La rousse posa alors son verre sur la table basse et prit son amie dans ses bras. Hermione enfouit son visage dans ses longs cheveux roux, et laissa couler ses larmes silencieuses.

Ça n'aurait jamais du se passer, Ginny, jamais, laissa-t-elle échapper près de l'oreille de son amie.

Ginny ne dit rien, laissant son amie pleurer tout son soûl, attendant qu'elle se sente le courage d'avoir une conversation qui promettait d'être difficile. Elle savait qu'elle n'avait pas été là pour Hermione récemment, mais avait-elle eu le choix ? Hermione lui avait dit de ne plus lui parler de la relation qu'elle avait eu avec Sirius il y avait de cela quelques mois, et pendant les trois dernières semaines, il était difficile pour elles de se voir. Hermione disparaissait parfois dans des endroits inconnus du château, tellement souvent que la jeune rousse se demandait parfois si cette relation avec Sirius avait vraiment connu une fin. Mais elle ne lui avait jamais posé la question, Hermione ne semblant jamais disposée à en parler.

Au bout de quelques instants, Hermione se releva en essuyant ses larmes, et entreprit de raconter à Ginny ce qui n'allait pas. Elle commença bien sûr par cette nuit où Ron l'avait embrassé et Ginny lui fit part de son étonnement.

- Mon frère ? Mais tu ne m'avais rien dit... Et vous ne sembliez pas être plus proches depuis... Enfin, j'ai bien cru comprendre que les choses avaient subtilement évoluées cette dernière semaine, mais depuis plus d'un mois ?

-Non, il ne s'était rien passé ensuite avec Ron...

Elle enchaîna alors sur sa rencontre avec Sirius quand elle retournait à ses appartements et au baiser qu'ils avaient échangé alors. Ginny ne put s'empêcher de rester bouche bée pendant que son amie continuait son récit, lui racontant leurs nombreuses rencontres entre les cours, les baisers qui ont ponctué ces rencontres, ainsi que leur relation naissante, parallèle à celle qu'il entretenait toujours avec Ariane.

- Tu étais en quelque sorte sa maîtresse..., murmura Ginny.

- Je n'aime pas ce terme. Mais oui, en quelque sorte. J'étais en quelque sorte sa maîtresse, finit par reconnaître Hermione.

- Et c'est tout ? Enfin, je veux dire, c'est déjà beaucoup à digérer, mais c'est à ce moment là de votre relation que tu as appris pour la date de leur mariage ?

Hermione déglutit difficilement, et finit par avouer à Ginny qu'ils étaient allé plus loin. Bien plus loin. Ginny était partagée. D'un côté, elle était heureuse que son amie ait été suffisamment en confiance et suffisamment amoureuse d'un homme pour vivre une telle expérience avec lui, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser au fait que Sirius allait se marier dans deux semaines, et que ce qu'il avait fait n'était pas correct, autant vis-à-vis d'Ariane que d'Hermione.

- Il m'a utilisé, Ginny... Pendant tout ce temps, il ne pensait qu'à me mettre dans son lit, et je ne l'ai pas vu. Je le pensais sincère, je pensais vraiment que les sentiments que j'éprouvais à son égard étaient partagés. Cela faisait déjà plusieurs mois que l'on se cherchait et... Et j'étais la seule à le chercher pour de bonnes raisons.

Ginny ne pouvait pas lui donner tort. Tout laissait croire que Sirius ne voulait au final que coucher avec Hermione. Les mots qu'il avait prononcé lorsqu'il l'avait surpris dans les bras de Ron, le fait de lui donner un espoir qu'ils seraient un jour ensemble afin qu'elle se donne à lui plus facilement, et puis cet abandon pur et simple une journée après avoir eu ce qu'il voulait... Elle ne pouvait pas s'empêcher de ressentir une bouffée de dégoût pour le parrain de l'homme qu'elle aimait. Comment avait-il pu se jouer ainsi d'une jeune fille qui avait la moitié de son âge ?

- Je ne vais pas te mentir et te dire que je sais ce que tu ressens, Hermione. Je vais juste te dire que je suis de tout cœur avec toi, et que Sirius ne te mérite pas. Je peux même rajouter que Sirius ne mérite même pas Ariane.

- Ginny... Ariane est loin d'être une sainte dans cette histoire. Je parie qu'elle savait qu'il se passait quelque chose entre Sirius et moi. As-tu remarqué sa façon de toujours faire en sorte que je participe aux préparatifs du mariage ? Tu n'étais pas là en cours d'Astronomie hier, mais elle m'a explicitement demandé de l'aider à configurer la Tour d'Astronomie pour le jour du mariage. Et ce n'est pas la première fois. Lorsqu'ils sont venu nous dire qu'ils avaient choisi la date du mariage, elle a tenu à ce que ce soit Sirius qui le dise, comme s'il devait me briser le cœur en personne. Ginny, je me rends compte de tout ça maintenant, et je suis persuadée qu'elle était au courant...

Hermione, toute cette histoire t'épuise... Je suis sûre qu'Ariane n'a rien à voir avec cette histoire et qu'elle est autant victime que toi. Crois-moi.

Depuis cette nuit de confidences, Ginny était partagée entre son envie de participer avec Harry aux préparatifs du mariage et au soutien qu'elle devait malgré tout à Hermione. Elle ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable vis-à-vis de son amie, et pourtant, elle ne voulait pas ne pas partager ses moments avec l'homme qu'elle aimait. Hermione lui avait dit qu'elle comprenait, et elle espérait que c'était réellement le cas.

Ginny releva la tête et aperçut Ron qui tentait de prendre Hermione par la main. Cette dernière eut un petit sourire, mais ne détourna cependant pas son attention de son livre de Potions. Elle avait remarqué leur rapprochement depuis quelques semaines, Ron prenant le temps d'écouter Hermione, et Hermione prenant le temps de... Eh bien, de supporter son frère. Ginny n'avait jamais vraiment pensé que ces deux-là étaient fait pour finir leur vie ensemble, ils étaient différents sur trop de points. Hermione était trop intelligente et posée pour son frère, mais Ron semblait bizarrement heureux de la condescendance dont faisait preuve la jeune fille à son égard parfois.

En tout cas, Hermione semblait heureuse de l'attention portée par Ron à son égard. Tout du moins, elle était flattée. Ginny se dit que c'était peut-être ce qu'il lui fallait pour tourner la page, pour oublier le mal que lui avait fait Sirius Black en prenant tout ce qu'elle avait de plus précieux. Elle ne pensait pas qu'Hermione allait donner son cœur en miettes à Ron de sitôt, pour le plus grand malheur de son frère, mais si elle était heureuse dans cette esquisse de relation, soit, elle n'allait pas s'interposer, elle n'en avait ni les moyens, ni l'envie.

A l'autre bout de la table, Hermione jeta un coup d'oeil à sa montre. Bientôt 18 heures. Elle devait bientôt se rendre à la Tour d'Astronomie afin d'installer les dernières fleurs et accessoires. Ariane avait insisté devant toute la classe, si bien qu'elle eut du mal à lui dire non. Mais c'était la seule chose qu'elle avait accepté de faire, hors de question pour elle de faire plus. Ariane avait bien tenté de pousser le bouchon un peu plus loin en lui demander de l'aide pour les retouches de sa robe de mariée, mais c'était au-dessus de ses forces. Participer ne serait-ce qu'un peu aux préparatifs du mariage avait au moins le mérite de ne pas éveiller les soupçons...

Elle se leva donc, laissant Harry, Ron et Ginny à la bibliothèque, sans omettre de faire promettre à Ron de lire au moins un chapitre de plus.

- Pourquoi donc, tu comptes me le faire réciter ?, lui demanda-t-il malicieusement alors qu'elle s'apprêtait à aller ranger son livre.

- Et pourquoi pas ?, répondit-elle en lui plantant un baiser sur la joue.

Hermione prit ensuite la direction de la serre afin de prendre les différents plantes qu'elle avait mises de côté quelques jours auparavant, les disposa dans de grands sacs et se rendit dans la Tour d'Astronomie afin de les disposer. Encombrée par le poids des sacs, son ascension fut longue, et elle se maudit intérieurement de ne pas avoir pensé à mémoriser les noms des plantes afin de les faire apparaître par magie en haut de la tour.

Arrivée en haut, Hermione profita du soleil couchant afin de disposer les différentes plantes selon la lumière. Il était prévu que les mariés passent par la Tour d'Astronomie vers cette heure le jour de leur mariage, le timing était donc parfait. Elle eut un petit pincement au cœur en pensant à Ariane et Sirius, main dans la main en haut de la Tour d'Astronomie. Cela lui remémorait le moment qu'elle avait partagé avec Sirius dans son « observatoire » comme il aimait l'appeler. Elle souriait tristement à la pensée de ce souvenir quand un bruit lui parvint des escaliers. Hermione se retourna vivement pour se retrouver face à celui qu'elle évitait consciencieusement depuis deux semaines. Sirius Black.

Ce dernier semblait autant surpris qu'elle de se retrouver en sa compagnie, et il se passa une main maladroite dans les cheveux. Ce geste qu'elle l'avait tant de fois surpris à faire et qu'elle avait toujours interprété comme un signe de gêne de sa part la déstabilisa. Elle ne savait pas quoi faire. Partir ? Mais il bloquait les escaliers. Parler ? Mais que pouvait-elle bien lui dire ? L'ignorer ? Elle n'aimait pas être malpolie. Alors elle attendit qu'il parle.

- Je ne savais pas que tu serais là, Hermione. Ariane m'a dit de venir à la Tour d'Astronomie afin de vérifier que tout était en place, alors...

- Ariane m'a également dit de venir ici, murmura Hermione.

Alors Sirius comprit. Il comprit que sa fiancée avait sciemment voulu qu'ils se retrouvent ce soir afin qu'Hermione comprenne qu'il n'y avait plus aucun espoir entre eux. Mais à l'expression de la jeune fille, Sirius se rendit amèrement compte que c'était déjà le cas depuis longtemps. Il déglutit difficilement et fit un pas vers Hermione. Cette dernière recula rapidement, comme brûlée.

- Je ne vais pas te faire du mal, ne t'inquiète pas...

- Trop tard.

Son regard rencontra celui de la jeune fille, et la peine qu'il put y lire se battait avec la résignation dont elle faisait preuve. Alors, Sirius mit ses mains dans ses poches et se dirigea vers les fleurs qu'elle venait de disposer, ne relevant pas son « trop tard » qui voulait tout dire.

- Tu as fait tout ça, toute seule ?, demanda-t-il en caressant délicatement les orchidées qui offraient leurs pétales aux derniers rayons de soleil. C'est magnifique.

- Oui...

Elle ne savait pas quoi lui dire d'autre. Répondre à ses questions lui coûtait déjà beaucoup. Elle s'apprêtait à quitter la Tour d'Astronomie pendant qu'il faisait le tour quand sa voix l'arrêta.

- Hermione...

Elle s'arrêta, le dos tourné, et ferma doucement les yeux au bruit de sa voix. Cette voix qui lui avait susurré tant de choses qu'elle avait aimé entendre autrefois. Mais cette voix qui n'était plus sienne désormais. L'avait-elle d'ailleurs été ?, se demanda-t-elle en se retournant lentement pour lui faire face.

Il se tenait là, en face d'elle, le soleil se couchant derrière son dos. Elle ne pouvait le voir qu'à travers les ombres qui les entouraient, et il ne lui apparaissait que plus beau encore. Ses cheveux longs encadraient subtilement son visage, et les marques de vieillesse autour de ses yeux n'apparaissaient plus, comme gommées par l'obscurité qui tombait rapidement. Il s'approcha d'elle, assez pour pouvoir prendre ses mains dans les siennes, mais pas assez pour pouvoir observer les larmes qui se formaient dans ses yeux.

- Hermione..., répéta-t-il, comme une prière.

La jeune fille leva la tête afin de rencontrer son regard, et retira sa main droite de la sienne afin d'essuyer une larme qui avait rapidement coulé le long de sa joue. Sirius ressentit comme un coup de poignard dans sa poitrine tandis qu'il utilisait sa main libre pour finir ce qu'elle avait commencé. Sa main s'attarda sur son visage, et ce fut Hermione qui se dégagea doucement, à son plus grand regret.

- Hermione..., reprit-il. Je suis désolé.

- J'ai déjà entendu ce discours, Sirius. Tant de fois, trop de fois, murmura-t-elle.

- Tu ne peux pas comprendre... Tu ne peux pas..., répondit-il en reprenant sa main libre.

- Alors pourquoi ne pas tenter de m'expliquer, Sirius ? Pourquoi ?

Hermione se libéra subitement, énervée par les mots qu'il utilisait, énervée par le fait qu'il tente toujours de se justifier. Elle avait compris qu'il ne voulait pas d'elle, qu'il ne l'avait utilisé que pour son plaisir personnel, rien n'était incompréhensible là-dedans, tout était clair comme de l'eau de roche, alors que n'avait-elle pas compris ?

Elle se retourna et s'apprêtait à descendre les escaliers quand il la retint par le bras. Elle se dégagea violemment, et lui adressa un regard assassin.

- Ne me touche pas, tu m'entends, NE ME TOUCHE PAS, hurla-t-elle en s'avançant vers lui. Tu ne penses pas en avoir fait assez, Sirius, vraiment ? Tu ne penses pas qu'il serait mieux pour tout le monde que tu fasses comme si rien ne s'était passé, comme si tu n'avais pas profité de moi et de mon innocence pour assouvir tes plus bas instints ? Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi, JAMAIS.

Elle ne pouvait s'empêcher de laisser couler ses larmes, larmes qu'elle balaya d'un revers de main rageur, tandis que Sirius la regardait, comme effrayé par ses paroles.

- Tu m'as brisée deux fois déjà, Sirius Black, reprit-elle, la voix tremblante. Deux fois déjà, et je suis toujours assez idiote pour éprouver des sentiments à ton égard. Alors aide-moi, aide-moi à t'oublier, je t'en prie. Ne t'approche plus de moi plus que les usages ne l'exigent, n'essaie plus d'entrer en contact avec moi en-dehors des cours, n'essaie plus de t'excuser pour quelque chose que tu as délibérément voulu. S'il-te-plaît, répéta-t-elle dans un murmure, laisse-moi vivre ma vie sans toi.

Sirius sentit une larme couler le long de sa propre joue, mais n'essaya pas de l'essuyer. Il ne pouvait que fixer la femme qui se trouvait devant lui, la femme qu'il aimait, celle à qui il avait du dire adieu contre son gré, celle qui pensait qu'elle n'avait été qu'un jouet entre ses mains. Peut-être leur histoire devait se terminer ainsi pour le bien de tous, ne lui laissant que des souvenirs à chérir, pensa-t-il. Peut-être devait-il la laisser partir, essayer d'être heureuse avec quelqu'un d'autre que lui, quelqu'un de son âge... Mais toutes ces questions étaient inutiles à l'heure actuelle, car il savait pertinemment que c'était le cas. Il devait exaucer son souhait. Il devait arrêter de la torturer, et ce parce qu'il l'aimait.

- Très bien.

Hermione ferma rapidement les yeux, comme soulagée par ces deux petits mots et quand elle les rouvrit, elle ne put dire qu'une seule chose avant de descendre de la Tour, le laissant seul avec ses démons.

- Merci.

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