Chapitre 23
Sirius ne pouvait détacher son regard de la main tendue vers lui.
Tout se mélangeait dans son esprit. Ariane attendait toujours, et Ron avait sorti sa baguette. La situation était insensée.
- Ariane, je comprends que tu sois déçue, et toi aussi, Ron, mais... Je pense que nous pouvons régler cette situation autrement, finit-il par dire, sans trop y croire.
Ariane laissa échapper un rire, et s'approcha de lui.
- Non, Sirius, tu ne vas pas t'échapper ainsi. Tu me dois ce mariage. Certes, nous aurions pu régler cela entre nous, mais il s'avère que Ron ici présent connait toute l'histoire. Si nous ne prenons pas les précautions nécessaires, qui te dit qu'il n'ira pas répéter ce qu'il sait à Albus lui-même ? Tu ne voudrais pas prendre ce risque, n'est-ce pas ? C'est pourquoi il est primordial que tu fasses ce serment, Sirius. Après cela, nous passerons au serment de Ron. Mais ce dernier a bien évidemment besoin d'avoir la confirmation que tu ne tourneras plus autour de sa petite amie, n'est-ce pas, Ron ?
Ce dernier hocha la tête en signe d'assentiment, incapable de prononcer un mot de plus.
- Hermione n'est pas la petite amie de Ron, rétorqua Sirius en serrant la mâchoire, ne prêtant pas attention à Ron qui venait de faire un pas menaçant vers lui.
- Et c'est bien de ta faute, Sirius. Je suis persuadée qu'ils formeront un beau couple quand cette histoire sera derrière nous. Mais nous n'avons plus de temps à perdre maintenant..., dit Ariane en posant sa main sur la sienne.
Sirius recula, comme brûlé par son contact, et chercha à gagner du temps.
- Mais je ne comprends pas... Pourquoi ne puis-je rien dire à Hermione ?
- Crois-tu qu'elle nous laissera en paix si elle pense que tu as des sentiments pour elle ? Voyons, Sirius, je te pensais plus intelligent que ça... Mais je dois avouer que pour avoir une liaison avec une fille qui a la moitié de ton âge, l'intelligence ne doit pas être ton point fort en ce moment. Et puis, pense à son avenir... La découverte de votre petite aventure aboutira, certes, à ton renvoi, mais également au sien. Que fera une fille de Moldus sans son diplôme de Poudlard, dis-moi ? Penses-tu que c'est une option envisageable ?
Sirius se sentait au pied du mur. Tous les arguments d'Ariane avaient du sens à ses yeux, et pourtant, il ne pouvait pas se résigner à faire ce qu'elle lui demandait de faire. Il ne pouvait pas croire qu'il allait devoir dire adieu au bonheur qui l'attendait avec Hermione pour les protéger tous les deux.
Au bout de quelques instants de silence, pourtant, il s'approcha d'Ariane et lui tendit la main. Un sourire aux lèvres, cette dernière la prit et fit signe à Ron d'avancer. Ce dernier posa sa baguette sur la main de Sirius,e t attendit.
- Très bien, Sirius... Je pense que tu sais ce que tu as à dire, commença Ariane.
- Je pense que tu devrais également promettre de ne rien dévoiler à personne, Ariane.
Cette dernière pinça les lèvres, visiblement étonnée par sa requête.
- Je ne comptais rien dire, rassure-toi Sirius.
- Peu m'importe. Je ferais ce serment si tu fais de même.
- Très bien, dit-elle en serrant un peu plus fort sa main dans la sienne. Commençons donc...
Elle fit signe à Ron, et ce dernier tapota doucement la main de Sirius.
- Moi, Ariane Claire Météa, promet de ne rien divulguer de la liaison qu'a entretenu Sirius Black avec son élève, Hermione Granger.
Un fil de feu s'échappa de la baguette que tenait serrée Ron, et s'enroula autour des mains des deux professeurs. Ariane eut un petit sourire à l'attention de Sirius, attendant qu'il fasse de même. Au bout de quelques secondes, il se mit à parler.
- Moi, Sirius Black, promet de me marier à Ariane Claire Météa, et à mettre fin à ma liaison avec Hermione Granger. Je promets également de ne pas lui dévoiler les raisons de cette rupture.
A nouveau, un fil de feu enveloppa leurs mains liées, et finit par s'évaporer. Ce fut le moment où Sirius lâcha rapidement la main d'Ariane. Cette dernière ne parut pas s'en soucier, et se dirigea vers Ron afin de le placer devant Sirius.
- Très bien... Maintenant, je pense qu'il est temps que tu fasses ta part du serment, Ron. Tu promettras de ne rien dire à Albus d'ici le mariage. Et s'il a bien lieu, tu n'en parleras jamais à personne. Tu m'as bien comprise ?, demanda-t-elle en sortant sa baguette.
- Oui, j'ai très bien compris, répondit le jeune homme en déglutissant bruyamment.
Il prit la main de Sirius dans la sienne, tremblant légèrement, et répéta les paroles dites par Ariane. Le serment fut conclu, et Ariane rangea sa baguette.
- Très bien. Merci pour ton aide précieuse, Ron. Tu peux retourner dans ton dortoir, nous nous voyons après-demain en cours si mes souvenirs sont bons.
Ron hocha la tête et se retourna vers Sirius. Ce dernier soutint son regard pendant quelques instants, avant que le poing du rouquin s'abatte sur son visage. Stupéfait, Sirius tomba par terre et s'apprêtait à se relever quand Ron se pencha sur lui.
- Ça, c'est pour avoir posé les mains sur Hermione, sale pervers, dit-il avant de quitter la pièce.
Ariane n'avait pas bronché pendant que Ron assouvissait sa vengeance. Voir Sirius allongé sur le sol avait été un régal pour ses yeux, et elle fut encore plus amusée de le voir se relever difficilement. Elle se dirigea vers lui, tandis qu'il se massait la joue, et passa son index sur sa mâchoire.
- J'espère que cela te servira de leçon, Sirius... On ne joue pas impunément avec les sentiments des Météa. Je te vois demain.
Sirius entendit la porte claquer derrière elle, et se laissa finalement tomber sur le canapé. Les dernières minutes repassaient en boucle dans son esprit, et il ne comprenait toujours pas comment une telle chose avait pu se passer sans qu'il puisse intervenir. Ce matin encore, il tenait Hermione dans ses bras, la couvrait de baisers et de caresses, et en quelques instants, cette possibilité avec disparu. Il se prit la tête entre ses mains, et laissa échapper un gémissement. Comment Hermione pouvait-elle comprendre ce qu'il venait de faire s'il n'était même pas en mesure de le lui expliquer ? Comment lui dire qu'il devait la quitter pour la protéger, pour les protéger ? Comment lui dire qu'il allait se marier avec Ariane malgré tout ce qui s'était passé entre eux récemment ? « Elle va me détester », pensa-t-il subitement en sentant une larme couler sur sa joue, larme qu'il essuya rapidement. Il ne savait pas s'il pouvait supporter de la voir encore souffrir à cause de lui. Il devait trouver une solution. N'importe quoi pour ne pas la voir souffrir.
Le lendemain, Hermione, Ron et Harry se rendirent tôt dans la Grande Salle. Hermione avait pensé toute la nuit à Sirius, à ce qui s'était sûrement passé avec Ariane. Sirius lui avait parlé, et bien qu'ils ne puissent pas être ensemble officiellement, c'était un obstacle de moins à leur relation. Elle ne pouvait s'empêcher de ressentir de la peine pour Ariane, elle qui semblait tellement heureuse de s'unir à Sirius. Une part d'elle se sentait coupable par rapport à celle qui avait attendu Sirius pendant tant d'années, mais elle était également heureuse de voir une issue à cette situation qui n'avait duré que trop longtemps.
Perdue dans ses pensées, Hermione n'avait pas remarqué le regard de Ron posé sur elle depuis de longues minutes. Ce dernier pouvait voir l'esquisse de sourire qui se dessinait sur le visage de la jeune fille, et se dit qu'elle devait penser à quelque chose d'agréable présentement. A Sirius, peut-être ? Il ne put s'empêcher de se demander quelle serait sa réaction quand il la laisserait tomber comme une vieille chaussette qu'il ne voulait plus garder... Elle serait très certainement dévastée. Perdue. Et là, il serait là pour elle, comme il aurait du l'être pendant tout ce temps. Il sécherait ses larmes, redonnerait un sens à sa vie. A cette pensée, il posa une main sur la sienne, la faisant sursauter. Elle lui adressa un sourire timide, sourire qui s'effaça tandis que son regard se posait sur l'entrée de la Grande Salle.
Elle ne pouvait pas croire ce qui se passait devant ses yeux. Sirius et Ariane venaient de franchir le seuil de la porte, et Hermione porta son regard sur leurs mains liées. Ariane discutait gaiement avec le professeur MacGonagall qui marchait à leurs côtés, tout en s'appuyant sur le bras de Sirius. Ce dernier avait les yeux baissés, empêchant Hermione de trouver son regard, regard qu'elle cherchait pourtant désespérément. Ce fut le regard d'Ariane qui s'accrocha au sien tandis qu'ils s'approchaient de la table des Gryffondor. Elle lui adressa un sourire lumineux, sourire que la jeune fille ne put lui rendre. Sa main s'échappa de celle de Ron, et elle attendit qu'ils s'arrêtent devant eux.
- Harry, Ron, Hermione, quel bonheur de vous voir. Justement, Sirius et moi avions quelque chose de très important à vous dire, dit Ariane, toujours souriante.
- Vous étiez tellement pressés que vous vous êtes déjà mariés, c'est ça ?, tenta Harry en adressant un clin d'oeil à son parrain.
Hermione tentait toujours de capter le regard de Sirius, mais ce dernier s'obstinait à l'éviter.
- Pas vraiment, Harry...
Elle nota l'air désabusé qui s'échappa de sa voix, sans comprendre pourquoi.
- Oh, nous l'aurions déjà fait, mais je veux un grand et beau mariage... Mais tu y es presque, Harry. Chéri, je te laisse l'honneur de l'annoncer ?, dit-elle en se rapprochant encore plus – si cela était possible – de Sirius.
Ce fut le moment que Sirius choisit pour plonger son regard dans celui d'Hermione. Et là, elle comprit. Elle comprit à son regard qu'il n'avait rien dit à Ariane, qu'il avait finalement choisi sa fiancée, et qu'il comptait mettre un terme à leur histoire. Elle ne pourrait pas dire comment elle le savait. Elle le savait, elle le sentait, et c'était bien là le plus important. Ses yeux se remplirent de larmes avant même qu'il ne se mette à parler, et elle baissa les yeux, ne pouvait soutenir une seconde de plus le regard de son amant. Sa réponse lui parvint comme dans un rêve, ou plutôt un cauchemar.
- Nous avons choisi une date pour le mariage. Ce sera le 11 mai.
Hermione ferma les yeux, comme pour oublier la douleur qu'elle ressentait. Elle distingua vaguement les cris de joie des autres autour d'elle, Harry bien sûr, mais également tous ceux qui étaient autour d'eux, Sean, Neville... Tout le monde semblait partager leur joie, ajoutant encore un peu à la peine de la jeune fille, si cela était encore possible.
- Ce qui ne nous laisse plus beaucoup de temps !, compléta Ariane. Trois semaines tout au plus, je compte vraiment sur vous pour faire de cette journée une journée formidable.
Harry acquiesça, et se leva pour serrer son parrain dans ses bras.
- Je suis content de voir que tu as finalement trouvé le bonheur, Sirius.
Ce dernier hocha vaguement la tête en signe d'assentiment, puis reporta son regard sur Hermione, qui gardait toujours la tête baissée. Il voulait capter son regard, afin qu'elle comprenne la peine qu'il ressentait également, mais il n'en eut pas l'occasion. Au bout de quelques secondes qui lui semblaient être une éternité, Hermione se leva rapidement, et sortit de la Grande Salle sans un mot ni un regard pour les personnes présentes. Ariane leva un sourcil interrogateur.
Harry se passa une main dans les cheveux, gêné.
- Avons-nous dit quelque chose qu'il ne fallait pas ?, demanda-t-elle innocemment.
- Elle ne se sentait peut être pas bien..., répondit-il en jetant un regard interrogateur à Sirius qui évitait de le regarder.
A bout de souffle, Hermione arriva finalement dans les toilettes des filles et s'effondra contre le lavabo, laissant échapper les larmes qu'elle n'avait que trop longtemps retenues.
Il venait de briser son cœur une deuxième fois. Elle avait mis sa confiance entre ses mains, lui avait tout donné, tout. Même sa virginité. Et il avait tout pris avant de s'en aller sur un dernier regard. Elle ne comprenait pas. « Rien n'était simple », elle le savait, et pourtant, tout ces dernières semaines lui avait donné l'envie de croire à une histoire entre eux. N'était-ce pas ce qui s'était passé finalement ? Même si rien n'était officiel, ces trois dernières semaines avaient été l'occasion pour eux de se rapprocher, de se connaître... De s'aimer.
Hermione balaya d'un revers de main rageur les larmes qui coulaient en abondance sur son visage avant de relever la tête afin de s'observer dans le miroir. Ce qu'elle vit ne la rassura pas : une fille aux cheveux hirsutes, les yeux gonflés de larmes, un air perdu greffé sur le visage. Elle ouvrit rapidement le robinet et se passa de l'eau sur le visage afin de reprendre ses esprits.
- Hermione ?
La jeune fille releva rapidement la tête et aperçut le reflet du regard de Luna Lovegood dans le miroir. Elle se retourna comme au ralenti afin de lui faire face, et s'adossa au lavabo.
- Luna... Je pensais être seule.
- Oh, c'était le cas. Mais tu m'as bousculée pendant ta course vers les toilettes, alors je t'ai suivie. Tu ne semblais pas aller très bien, si je peux me permettre.
Elle fit un pas hésitant vers Hermione, un léger sourire insouciant accroché aux lèvres. Après avoir passé un court instant à la dévisager alors qu'elle ne bougeait pas, Luna sortit un mouchoir de sa poche et le lui tendit. Gênée de s'afficher ainsi devant une autre personne, mais en même temps touchée par ce geste, Hermione ne put s'empêcher de laisser échapper de nouvelles larmes avant d'attraper le mouchoir.
- Merci, Luna... Je... Je suis désolée que tu me vois dans cet état, vraiment...
- Oh, ne t'inquiète pas. C'est ce que sont censés faire les amis, n'est-ce pas ? S'aider les uns les autres..., se justifia-t-elle d'un ton rêveur.
- Je pense que oui..., répondit Hermione sans vraiment y penser.
C'était effectivement ce qu'étaient censé faire les amis, mais elle ne pouvait pas confier sa peine à Ron, et encore moins au filleul de Sirius... Seule Ginny était au courant de la situation, et elle se voyait mal courir auprès de son amie afin de rechercher son affection. Elle ne voulait de pitié de personne.
- C'est à cause de Sirius Black, n'est-ce pas ?
Hermione se figea soudainement, et lança un regard interrogateur à la jeune fille.
- De quoi parles-tu, Luna ?
- Sirius Black. Tu es dans cet état parce qu'il va se marier avec le professeur Météa très bientôt.
Hermione retint difficilement un sanglot et baissa la tête avant de répondre. Elle savait que rien ne servait de nier devant Luna qui avait compris l'évidence avant elle il y avait des mois de cela.
- Je ne sais plus quoi faire Luna... Je l'aime tellement, et... Et il m'a brisée, encore une fois.
Elle se laissa glisser sur le sol, les épaules secouées par les sanglots, tandis que Luna s'accroupit à ses côtés, comme une présence réconfortante dans ce moment difficile. Elle écarta plusieurs mèches de cheveux rebelles collées sur son visage, lui permettant de respirer plus confortablement. Luna se contenta de rester à ses côtés, sans parler. Les paroles étaient superflues dans ces moments, elle le savait. Combien d'après-midi avait-elle passés avec son père, lui buvait son thé, et elle perdue dans ses pensées près de la fenêtre de leur petit cottage ? Rien ne pouvait remplacer ces moments de silence, où la seule présence de l'autre était nécessaire, pour ne pas se sentir seul, et pourtant se sentir seul au monde, libre de faire ce que l'on voulait, sans jugement de l'autre.
De longs moments s'écoulèrent ainsi, avant que les larmes de la jeune fille se tarissent. Épuisée d'avoir tant pleuré, elle se releva difficilement, s'appuyant légèrement sur Luna. Elle se dirigea vers le lavabo afin de se rincer le visage, et passa de longues minutes à s'asperger d'eau, comme si elle voulait se débarrasser de tout ce qui était négatif dans sa vie. Faire un grand ménage.
Elle finit par fermer le robinet, et adressa un sourire timide à Luna.
- Je ne sais pas comment te remercier, Luna...
- Alors ne le fais pas. C'est ce que mon père me dit toujours : « quand tu ne sais pas faire quelque chose, ne le fais pas ». Tout va bien, Hermione. Et j'espère que tout ira bien pour toi également.
Luna prit maladroitement Hermione dans ses bras, comme pour absorber sa peine, et s'éclipsa aussi rapidement qu'elle était apparu. Et Hermione se retrouva seule, encore une fois.
Il était 15 heures quand le cours de Défense contre les Forces du mal débuta. A la grande surprise d'Harry, Hermione prit place au fond de la salle, très loin du bureau du professeur. Il ne fut surprit que quelques instants, se rappelant ensuite la discussion qu'il avait eu avec Sirius le soir de sa fête de fiançailles concernant la jeune fille et l'annonce que son parrain venait de faire le matin-même. Avec un soupir, il se dirigea vers la jeune fille afin de s'asseoir près d'elle.
- Tout va bien ?, demanda-t-il en s'asseyant sur la chaise libre à ses côtés.
- Oh oui... J'ai juste un début de migraine depuis ce matin, rien de grave.
Elle lui adressa un sourire qui n'était pas très convaincant, et plongea dans son ouvrage au chapitre des sorts de confusion. Harry ne savait pas quoi faire. Lui parler, essayer de la consoler ? Mais alors cela reviendrait à admettre qu'il savait ce qui se passait, ce qu'il n'était pas près à faire. La blessure de la jeune fille semblait trop récente, trop profonde, bien qu'elle savait très bien comment la cacher. Mais elle pouvait berner quelqu'un qui ne savait pas ce qui se passait, pas son meilleur ami. Il se contenta alors de poser une main sur son bras et de le serrer légèrement. Assez pour qu'elle relève la tête et lui lance un regard interrogateur. Elle n'eut cependant pas le loisir de lui demander la signification de ce geste, car Ron venait de s'asseoir sur le siège libre près du jeune homme.
- Une vraie horreur, MacGonagall... Elle m'avait retenue pour discuter de « mes notes catastrophiques », dit-il en mimant leur professeur.
- Ce n'est pas une nouveauté pourtant, elle ne devrait pas être étonnée, signala Harry.
- C'est ça, moque toi, va...
Hermione ne put s'empêcher de rire devant la discussion de ses deux amis. Et elle se dit que dans son malheur, et bien qu'elle ne puisse pas leur parler de la situation, elle avait la chance de connaître deux garçons formidables qui ne la laisseraient jamais tomber, quoiqu'il arrive.
Ce fut ce moment là que Sirius choisit pour se glisser derrière son bureau, cherchant Hermione du regard. Il ne l'aperçut pas au premier rang, ni au deuxième rang. Intrigué, il passa en revue l'ensemble de la classe avant de l'apercevoir au fond de la salle, contrairement à son habitude. « Elle m'évite », se dit-il. Mais pouvait-il la blâmer pour cela ? Il venait de lui briser le cœur en prononçant une seule phrase. Elle n'avait évidemment pas compris pourquoi son professeur, l'homme qu'elle aimait, avait fait cela. Comment aurait-elle pu ? En lisant dans son regard peut-être ? Personne, à part un Legimens n'était capable d'une telle chose, il le savait. Mais au fond de lui, il avait espéré... Espérer qu'elle ne le déteste pas, qu'elle comprenne, qu'elle ne souffre pas. Mais son manque d'effort avait joué contre lui, et rien ne serait plus comme avant désormais.
Tout au long du cours, il s'efforça de ne pas la regarder plus que de raison. La jeune fille faisait de toute façon de même, les yeux rivés sur son parchemin la quasi-totalité de l'heure de cours. Elle ne voulait pas le voir, elle ne voulait pas savoir qu'il existait, qu'il n'était qu'à quelques mètres d'elle. Il avait fait son choix, et elle devait l'accepter. C'était dur, certes, pensa-t-elle en voyant une larme tomber sur son parchemin, mais elle devait aller de l'avant.
Elle ramassa finalement ses feuilles au bout d'une heure et sortit de la salle sans un regard pour Sirius. Aucun « Miss Granger ?» émanant de son professeur ne la retint dans la salle de classe à la fin du cours, bien qu'au fond d'elle, elle avait espéré l'entendre pendant près d'une heure. Mais c'était peut-être mieux ainsi. Oui, elle devait aller de l'avant. Il le fallait.
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