8)Étreinte goût lavande

Après que toute la bande des tarés, ameutée par Loïc m'ait brièvement saluée, ils s'installèrent sur un sofa et, par réflexe, je m'assis sur le fauteuil d'en face.

Grave erreur; le malaise que j'avais eu en les découvrant suicidaires ressurgit violemment alors que nous nous dévisagions.

Je rompis le silence;

- Hum.., j'ai cru comprendre que vous pourriez m'expliquer pourquoi ma vie est devenue un grand bordel?

Je tâchais d'ignorer les trémolos qui rendaient ma voix plus hésitante que mordante d'ironie.

L'indienne et sa grande gueule me narguèrent.

-Mais, n'étais ce pas toi qui désirais que nous partions ?

Qui ne voulais rien entendre?

Je baissais la tête, ayant la désagréable impression d'haïr la vie plus encore que sur le toit- si c'était possible.

-Arrête! Tu sais plus que quiconque, à quel point c'est dur à avaler, Mack.

Encore quelque chose que je détestais ; que Théodore se sente obligé de défendre la petite chose que j'étais.

Comme si je n'étais pas présente, capable de leur parler, d'entendre.

Là, d'un coup, et sans vraiment comprendre pourquoi, je craquai pour la deuxième fois.

*

Sans cris ni grands mouvement.

Presque avec douceur.

Je ramenais mes jambes à ma poitrine, et appuyais mon front contre mes genoux enlacés.

Et je pleurais, silencieusement.

Je pleurais ma détresse, déversais ma panique, expulsais le détachement blasé que j'affichais, que je me forçais à ressentir.

Pas que depuis cette histoire...Paranormale.

Je me perdais dans un maelström de souvenirs douloureux, dans la peur des réponses aux questions que je voulais poser.

Enfin, il y'avait ce sentiment d'injustice, qui m'avait toujours broyé le cœur et les entrailles.

Toujours, dans cette vie ou personne n'avait voulu de moi.

Soudain, moi qui avais si froid fut réchauffée par des bras qui m'encerclèrent.

Je ne dis rien, la gorge nouée, la ta tête nichée dans le cou de... ? De courtes boucles brunes caressèrent mon visage mouillé. Caroline.

J'humais l'odeur de sa peau ; Sucrée, florale, un peu comme si on avait voulu adoucir l'amer de la lavande en en faisant des bonbons fondants.

Touts chauds.

Ah ! La chaleur, celle de cette étreinte, apaisante, réconfortante.

On aurait dit qu'elle tentait d'absorber mon trop plein d'émotions.

Pourtant, nous n'étions rien, l'une pour l'autre. Je me devais de garder ça en mémoire, mais un souvenir se calquait inévitablement au présent.

Je me retrouvais quatre ans auparavant, lors de ma dernière crise de larmes.

Me déconnectant totalement, je fermais les yeux et me revis, dans la douzaine, m'abandonner dans d'autres bras. Qui m'avaient tant et tant consolée en cachette durant toute mon enfance, et me consolaient pour la dernière fois, sans qu'on ne puisse le prévoir.

Je m'étais sentie mieux, dans ces étreintes, je m'étais détachée et avait croisé le regard aimant et désolé de ma sœur. Elle alors avait accentué la douce pression des ses bras contre moi et m'avait chuchoté ;

- Ne t'inquiètes pas, petite sœur. Moi, je t'aimerais toujours, d'accord ?

Ce jour là, tu as mentis, Justine.

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