5)Je répète ;...hein ?...
"Olive, juste Olive.."
Mackenzie ricana.
-Pas de nom de famille? Ça pue le conflit avec le patriarche ! Tu es facile à cerner, la nouvelle!
Je grinçai des dents.
L'air sembla s'épaissir, tandis que je la fusillais du regard.
Au fond, je me maudissais d'être si transparente, d'être si vulnérable.
Le bruit assourdissant des battements de mon cœur pulsait contre mes tympans. J'essayais de sauver la face mais honnêtement, j'étais plus perdue que je ne l'avais jamais été, toute adolescente suicidaire que j'étais.
Le blondinet- Loïc ?- prit la parole, tentant de nous décontracter.
- Bah, on a tous eu nos petits problèmes n'est ce pas!?
Nous fîmes de concert des grimaces de contrariété. Qu'il se taise, bon sang!
-Bon, je sais que cette situation est particulièrement difficile. Elle l'a été pour nous tous, intervint gravement Théodore, chacun de ses mots sonnant comme un chapelet sacré dans la pièce à présent silencieuse.
-Alors je vais te résumer brièvement; Tu es dans une boucle, et tu revivra encore et toujours la même journée ...si tu ne nous rejoint pas, du moins ...
Je m'étouffai disgracieusement pendant sa tirade; Comment savait il? Je n'étais donc pas complètement folle? Ou eux l'étaient aussi, ce qui, en ce lieu, ne serait pas si étrange! Savaient-ils pour mon suicide?
Devant les yeux ciel délavé de Théodore, je me sentis pour la première fois lâche et humiliée par mon geste.
Une seconde, " Elle l'a été pour nous tous" ...hein?
Je répète;...hein?...
*
L'odeur persistante de désinfectant emplissait mes narines irritées, et je me pinçais le nez en plissant les yeux, comme si ce geste allait résoudre le problème.
Me distraire, je devais me distraire du malaise que j'éprouvais face à eux.
Je venais d'avoir la confirmation qu'ils avaient tous tentés la mort, et même après tout ce que j'avais vécu, je me surpris à trouver cela horripilant.
Ils étaient si beaux. Différemment, beautés blessées et épuisées mais d'un charme pur. Même la Mackenzie. Ils étaient soudés.
Chacun de leurs agissements les uns envers les autres suintaient l'affection protectrice. Je n'aurais jamais cru que je trouvais quelque chose beau un jour. De violemment et doucereusement sublime.
Je divaguais, clairement.
Je crois qu'ils s'en sont rendus compte aussi car, Théodore s'était tut et le quatuor semblait attendre que j' intervienne, mais je ne le fit pas.
Croiser leurs yeux m'avait fait perdre tout mes moyens. Oui, c'était cela qui me mettais autant mal à l'aise; Savoir qu'ils avaient vécu des choses tellement dures qu'ils s'étaient résignés. Qu'ils avaient été désespérés comme je l'avais été et l'étais toujours, d'une façon ou d'une autre.
C'était insupportable. Tellement, que j'en oubliais mes interrogations, reniant la curiosité presque malsaine que j'avais éprouvée alors, Je leur demandais de sortir.
Ça ne marcha pas vraiment, et j'eus droit à des protestations virulentes ("- Tu veux pas en savoir plus?!") et à des mines perplexes. Alors, Je leur ordonnai de toute la force de mes poumons.
Ils abdiquèrent et sortirent un par un.
Mackenzie grogna un " Quand on veut aider.."
Loïc lança un "Elle est bizarre, non?" étrangement satisfait et joyeux.
Caroline balbutia un" à...bientôt ?"
Et Théodore, qui était resté sur le pas de la porte, dit par dessus son épaule, que demain, quand j'aurai besoin d'aide, je pourrais les trouver dans la chambre 264.
Ce fut une matinée assez mystérieuse, mais je décidai que, de toute façon, je ne les reverrais plus jamais. Car demain, Je serais de retour dans ma chambre fleurie, dans la maison de mes cauchemars.
Je réprima un pincement imperceptible au coeur et me força à sourire.
Enfin...Je n'en étais pas si certaine que ça... Je me demandais ce qu'il adviendrait vraiment quand je me réveillerais car, après tout, je ne m'étais pas suicidée.
Mais dans mon fort intérieur, je savais. Ou je croyais avoir deviné. J'étais punie. Par Dieu, ou un autre.
Mon père, cet illuminé, m'aurait craché dessus en invoquant le pardon de Dieu. Pour avoir hébergé une erreur de la nature telle que moi, pour avoir permis que je souilles sa religion.
Je me faisais pitié. J'avais, pendant des années, sans cesse repoussé les idées du paternel, tout ça pour rien ; car la seule réponse que je trouvais en ce moment, était en une divinité à laquelle je n'avais finalement jamais cru.
Le suicide étant un crime; je ne méritais ni l'Au-Delà, ni de continuer pleinement ma vie. J'étais coincée.
Oui, je serai dans ma lugubre maison, demain, en ce matin figé dans le temps, Encore. Encore et encore, sûrement pour chacun des prochains réveils de ma misérable vie.
Je m'endormis du sommeil du juste, une expression psychotique sur mon visage baigné de soleil.
*
Je m'éveillais mais j'avais ouvert trop brutalement les yeux et les fermai sous la vive et douloureuse lumière.
C'était à cause de ses murs trop blancs qui réfléchissaient les rayon de sol-...
Des murs trop blancs? Je rouvris les yeux et ma respiration se fit plus rapide. Les murs blancs. Pas fleuris. Blancs et stériles.
Ho. Mon. Dieu.
J'allais devoir préparer une expédition jusqu'à la chambre 264.
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Saluuuut !
Juste pour vous remercier de lire, vous dire que ça compte, chacun de vous compte énormément . Et je vous aiiiiime, bien que je n'arrive toujours pas à croire que des gens lisent mes histoires, genre vraiment 😄! ( côté fleure bleue en décalage avec l'histoire, je sais ! 💜)
Pourriez vous laissez un commentaire, me dire ce que vous en pensez ! S'il vous plait ! ( ça peut être n'importe quoi, genre des suggestions pour la suite ou...nan vraiment n'importe quoi 😂)
Merci Shyrine, D'être là Chieuse boudeuse que tu es quand ça fait trois jours que tu n'as pas la suite... 💚
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