11) Course éffrénée


Genius trip ;  Théodore

Nous courions comme des dératés dans le dédale aux mille-tournants qu'était l'hôpital.

Mackenzie, à ma droite, devait réfréner sa course pour rester à mon niveau, et un rictus peu amène déformait un coin de sa bouche.

Mais ce n'était pas ma faute ! Je me mis à énumérer mentalement les raisons qui faisaient présentement de moi un vieil escargot fripé.

1)  J'avais vraiment mal aux pieds. Sérieusement, ça devait faire facilement seize minutes et  douze secondes que nous courions à en perdre haleine. Tout ça pour échapper aux médicaments qu'agitait l'aide soignante abjecte derrière nous !

2)   J'avais passé mon enfance et adolescence dans des laboratoires, ou plongé dans les livres. Comment aurai-je pu avoir la condition physique de Mack ?

Je jetai un coup d'œil aux fins muscles qui ciselaient ses bras, sous de petites cicatrices, et frissonnai entre deux éclats de rires.

3) J'étais littéralement plié , car l'image de Mona-La-Grasse que j'avais à chaque fois que je tournais la tête, quand elle nous rattrapait, était tout simplement incroyable ! Ça bougeait vraiment dans tous les sens !

Elle était de retour derrière nous, je le savais car le sol tremblait sous mes pieds. Je me dévissai le cou pour l'apercevoir –une dernière fois, me dis-je. 

Je trébuchai. Étalé de tout mon long, la joue écrasée contre les dalles sales et froides, je voyais Mona se rapprocher. Je sentais aussi  Mack s'affoler, me tirer comme une épave ; Mais je restais inerte.

Perdu dans des pensées qui prenaient d'assaut mon esprit.

Depuis quand rigolai-je, sans me soucier de rien d'autre que du sentiment d'euphorie qui semblait former une bulle dans ma cage thoracique?

Et puis, mes crises, ça faisait un moment qu'elles ne s'étaient pas manifestées. Et...

On m'attrapa par la peau du cou.

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