Tᴀɴɢᴏ
⇢ ..Δ Δ Γ I..
↳ - ♡⁰³₋₋∗∗₂
↳ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓ éɴdeιхι -- Ƭαηgσ
┄┄┄┄┄┄┄┄┄┄┄┄
Le mélange d'adrénaline et d'anesthésiant, couplé à l'excès d'émotions et la fatigue des pleurs, crée brutalement un violent effet nauséeux et vertigineux à l'intérieur de Katsuki.
Son ventre bouillonne en même temps que sa tête vacille, sa vision disparait derrière un voile flottant et une nuée de lucioles blanches, juste avant qu'il ne se sente devenir plus lourd que le plomb.
Sa nuque se ramollit brutalement, son souffle ralentit pour se calquer à la chute soudaine de son rythme cardiaque, et c'est à peu près à ce moment là qu'il prend conscience d'être en train de perdre connaissance.
Ici, sur le béton d'un sous sol, il ne perçoit plus ni le bruit des machines, ni le réflexe d'Izuku qui réceptionne son malaise pour lui éviter de se blesser.
Plongé dans un sommeil léthargique, l'esprit flottant sur un nuage cotonneux et instable, il perd autant la notion du temps que celle de l'espace, soudain détaché de son enveloppe charnelle pour voguer dans ses propres limbes.
Comme spectateur des songes qui envahissent son cerveau bousculé, il observe le défilé de ses pensées chaotiques, enfermées dans son état comateux et gluantes de fatigue.
Il n'en est pas sûr, mais il lui semble que son corps bouge, ou bien est il simplement en train d'halluciner des sensations inexistantes dans la prison de sa tête endormie.
Entre ses tempes toutefois, l'écho des battements de son cœur résonne à travers sa circulation sanguine, bruyante et assourdissante, à l'instar d'un martellement désagréable contre une plaque de verre.
Sans doute pour éviter la surcharge émotionnelle, et pour donner le temps à sa poitrine d'encaisser les chocs douloureux, son cerveau semble avoir décidé de se mettre en sécurité pour un petit moment.
En catatonie et absent à sa propre existence, les mêmes images repassent en boucle dans le vide creux de son inconscience, des souvenirs si peu lointains, dont les sensations vibrent encore entre ses os.
Lui même, affalé sur son lit à discuter avec ce semi inconnu, qui finalement n'a rien d'un étranger, couché dans un parc à se confier sur des secrets au demeurant pas si secrets désormais.
Il se rappelle ses propres réactions, et la façon dont ses sentiments se sont entortillés autour de la ligne téléphonique, entre les notes de la voix de OneBrain, Zed, et pour finir Izuku.
Les images se heurtent à un soupçon de trahison, puis à une goutte de dégout, au souvenir des enfants de la zone industrielle, du discours de Deku, et de la laideur de son monde.
Puis, tombant comme une tâche d'encre dans un buvard tout neuf, des événements plus anciens lui frappent l'esprit, sa mémoire reconstruit son passé, la violence de ses mots à lui, sur le corps si frêle d'Izuku.
Bien des années avant aujourd'hui, à cette époque où il ne savait pas encore que sa vie ne mènerait qu'à une série d'échecs, quand il se permettait de détruire son ami d'enfance par pur égocentrisme.
Alors voilà, il fait partie de ce monde qui achève les autres, et qui se fout pas mal de voir crever des "inutiles", il fait partie de tous ceux qui ont contribué à cette vision de la vie, de ceux qui ont fait naitre la révolte de sourire en dessous d'une usine.
A l'instar de ses collègues, de ses amis, et même de ses parents, il a forgé la révolution contre son propre camps, permis à la colère de s'installer dans les cœur et dans les rues, et conduit la société vers une guerre jusqu'ici passée sous le tapis.
En brisant Izuku, il s'est fait complice des attentats du centre commercial comme des explosions des souterrains.
Quand ils étaient enfants, quand ils jouaient dans le parc aux toboggans, qu'ils se coursaient dans l'herbe et partageaient un gouter sur le coin d'une table basse après une belle journée d'été, Izuku portait sur le monde un regard particulièrement admiratif.
Dénué d'enjeux ou de concurrence, il voyait simplement toute la beauté qui pouvait l'entourer, toujours guidé par sa bienveillance et son désir de tisser des liens avec tout ce qui existe.
L'innocence encore présente à cet âge là l'empêchait alors d'imaginer les désillusions, l'inégalité, et la misère.
Et si la société héroïque a pu déconstruire une âme aussi douce que celle d'Izuku, créer de la haine dans un cœur aussi pur que le sien, alors il ne peut même pas se figurer l'ampleur de la rage qui anime les autres sans alter.
Quand la révolution se soulèvera, nul doute que tout implosera.
Le monde entier est-il seulement prêt pour la tornade qui s'apprête à tout balayer ?
Les agences, bien postées sur leurs certitudes, comme les conseils persuadés de leurs bonnes idées, bâtissent aux côtés de la DGSN, depuis des décennies, le tank qui viendra les affronter, tous convaincus que rien ne peut les surpasser.
Bercés de chimères et de rengaines surréalistes, la population ne cesse de creuser son trou, se croyant à l'abri sous une hypothétique supériorité, qui leur retombera bien violemment sur le coin de la gueule le moment venu.
Quoi qu'il en soit, Katsuki préfère ne pas être du mauvais côté du mur quand il chavirera, quitte à remettre en question tout ce en quoi il croyait.
Lentement, ses sensations lui reviennent par vagues, plus floues et incertaines que jamais, alors qu'un fourmillement attaque furtivement son corps en partant de ses chevilles.
Remontant ses jambes et atteignant son bassin, le frémissement se transforme en grondement quand il enserre sa colonne vertébrale, réveille ses muscles dorsaux, et lui impose le contact mousseux d'un matelas en dessous de lui.
Allongé vulgairement, les bras approximativement le long du corps et la tête légèrement basculée en arrière, il se devine pâteusement dans un lit quand il cligne mollement des yeux.
Son regard s'ouvre sur le plafond bétonné, garni de quelques éclats de mortier et brins de poussières pendus.
Les paupières humides et collantes, la bouche toujours sèche et la langue rappeuse, un gémissement d'inconfort fait vibrer ses lèvres en même temps qu'il tourne son cou vers la droite.
Se découvrant sur un matelas fin directement posé au sol et plaqué contre un mur, il gigote maladroitement ses genoux en essayant de déterminer son environnement, et retrouve la pièce de tout à l'heure, avec ses machines et son groupe électrogène.
_ Réveillé ? sifflote la voix d'Izuku près de lui.
Englué et à moitié pas réveillé, il cligne des cils à trois ou quatre reprises, cherchant un point d'ancrage à son attention pour stabiliser son vertige.
Puis, en raclant sa gorge brûlante de sécheresse, il ne parvient qu'à pousser un vague grognement affirmatif, avant de concentrer toutes ses forces pour s'asseoir.
Son dos lui fait mal, et son front trop lourd lui demande un temps de mise en route pour qu'il puisse réellement se connecter au réel, les paupières encore piquantes et les lèvres rugueuses.
_ Ca sort d'où ça ? grésille t-il en observant le matelas.
_ De mon lit. J'pouvais pas te porter jusque là bas, alors j'ai ramené le matelas.
Reprenant doucement conscience, et s'évertuant à bouger ses jambes et ses bras pour réveiller ses muscles, il frotte lourdement ses dix doigts contre ses joues ramollies pendant que Deku s'approche de lui.
_ Tu m'as déplacé ?
_ J'allais quand même pas te laisser par terre, sourit narquoisement Izuku en lui tendant un grand verre d'eau, tu gênais le passage.
_ Je t'emmerde Deku. se vexe t-il à sa remarque moqueuse.
Puis, saisissant le verre des deux mains, il engloutit la totalité de la flotte en trois immenses gorgées assoiffées, ressentant enfin le soulagement contre son palais et dans sa gorge.
S'il le pouvait, il boirait une piscine.
Avec le chlore et la bouée.
_ Il est quelle heure ? reprend-il après avoir bruyamment dégluti son eau et abandonné le verre à ses côtés.
_ Bientôt dix-sept heures. J'ai peut-être un peu forcé la dose d'anesthésiant, et je t'ai perdu un long moment.
Un peu penaud, Izuku vient s'assoir sur un coin du matelas, les jambes étendues en avant et les talons contre le sol pour se joindre à lui.
Dans la pièce, les ordinateurs alignés continuent d'envoyer des ping et des grésillements, attirant curieusement l'attention de Katsuki qui découvre pour la première fois les images que les écrans diffusent.
Reliés à plusieurs caméras, l'une d'entre elle l'interpelle encore plus que les autres, faisant sursauter son corps dans la mousse.
_ C'est le bureau d'All Might ?!
_ Oui.
Sur l'écran, la pièce apparait vide pour le moment, et Katsuki devine facilement son chef d'agence occupé en réunion après les explosions des hangars.
Toutefois, il imagine aussi très bien tous les entretiens privés auxquels Izuku a pu assister via cette caméra cachée au fond de la salle, bien placée pour capter tous les angles de l'espace.
Finalement, téléphone ou pas, micro ou pas, et rendez vous discrets ou pas, Deku gardait en permanence un oeil quelque part, d'une manière ou d'une autre, et rien ne pouvait véritablement lui échapper entièrement.
A côté, un autre moniteur diffuse une vidéo surveillance de l'extérieur de l'immeuble de Katsuki, alors qu'un autre filme l'entrée de l'agence centrale, et encore à droite, il reconnait les abords de l'établissement GunHead à travers l'image.
Enfin, d'autres appareils retransmettent des paroles capturées par des micros, des radios clandestines récupèrent les conversations des patrouilles de héros sur le terrain, et pour finir, un ordinateur portable fait défiler des centaines de lignes de codes en permanence.
Rien ne semble échapper à sa surveillance, et nul doute pour Katsuki qu'il n'a même pas encore tout vu.
_ Pourquoi tu filme GunHead ? s'inquiète t-il d'ailleurs en fixant le matériel. Je t'ai dit de ne pas toucher à Ochaco.
_ Je ne lui ferai rien, se défend Izuku. Mais elle est évincée pour t'avoir soutenu. Je tiens juste à m'assurer que rien de grave ne viendra entraver mon travail si un jour les soupçons pèsent sur elle. J'ai passé un marché avec toi, je m'y tiens, même si ça me colle plus de travail.
Est-il en train d'avouer, à demi mot, que dans d'autres circonstances, un élément potentiellement à risque comme Ochaco se serait vu éliminée pour éviter une entrave au plan d'Izuku ?
Mais avant de poser la question, Katsuki se ravise finalement, songeant qu'il préfère sans doute ne pas connaitre la réponse, ne serait-ce que par déni.
_ Deku ?
_ Hm ?
_ Dis moi si j'aurai pu empêcher ça ..
_ Empêcher quoi ? répète t-il en arquant un sourcil.
Encore mal à l'aise, assit si près de lui alors qu'il digère à peine son identité, Katsuki soupire avant de passer une main molle dans ses cheveux, puis contre son visage, ratatinant sa joue droite sous sa paume.
Le feu dans le ventre et toujours prit d'assaut par l'angoisse, il peine à formuler ses interrogations, devant un Izuku qui ne ressemble plus à l'enfant qu'il était.
_ Ca, tout ça. Je .. Je sais c'que je t'ai fait quand on était gamins, et .. si je m'étais comporté différemment, si j'avais pas ... peut-être que t'en serais pas là aujourd'hui ?
_ Tu penses que tu aurais pu ? lui retourne alors Izuku sur un ton neutre. Tu crois que ta seule personne aurait pu m'éloigner de toute la misère qu'on nous distribue ? A toi tout seul ?
_ Je- ..
Pour dire vrai, il n'en sait pas grand chose, mais à y réfléchir, il y a surtout peu de chance pour que quoi que ce soit ait pu empêcher le soulèvement un jour ou l'autre, et même avec une amitié solide, Izuku n'aurait pas eu plus de droit dans la société.
_ Je sais pas. avoue t-il alors.
_ Moi je pense pas.
_ Et maintenant ?
Un éclat moqueur vibre tout à coup dans la gorge de Deku, secouant ses épaules de spasmes ironiques alors qu'il ouvre de grands yeux absolument pas convaincus par sa question.
Ricanant ouvertement face à lui, il finit d'ailleurs par se relever sur ses jambes, avant de s'éloigner d'un pas.
_ Tu veux changer quoi Katchan ? Tu vas aller prêcher la bonne parole dans ton bureau, et tu crois que tout le monde va subitement se dire "oh mais oui bien sûr" ? Ca marche pas comme ça ci. Je sais que vous êtes habitués, vous, à trouver du soutien facilement et à obtenir les moyens nécessaires pour tout ce que vous entreprenez. Mais on est pas du même côté du monde là.
D'ici, Katsuki se donne le temps, en même temps que de réfléchir, d'observer plus en détail la posture de son ancien ami d'enfance.
Le dos très droit, et les hanches relativement fines de profil, il se dessine des courbes fluettes dans un pantalon en toile, avec un élastique resserré à sa taille.
Sur son poignet droit, il remarque la présence d'un petit bracelet en cuir noir bien plaqué à sa peau, ainsi que d'une fine chaine argentée très légèrement trop grande, flottant sur la naissance de sa main.
Quand il se tient de trois quart, il distingue mieux la longueur de ses boucles, nageant peu docilement jusqu'en bas de sa nuque, s'affirmant tellement frivoles qu'il doit maintenir certaines mèches dans une pince pour les dompter un minimum.
Dans son cou, des tâches de rousseur se pavanent ici, fuient sous le col de son tee-shirt, et d'autres réapparaissent le long de ses bras comme autant de petites étoiles parsemées.
Tant de haine dans un corps si fin, et tant de morts sur des épaules aussi discrètes.
Sans le voir, Katsuki ne l'aurait jamais cru.
Pourtant, en dépit de sa petite corpulence, Izuku porte dans son regard cette puissance démesurée et une détermination que rien ne saurait faire flancher.
Quand il lève le menton comme ça, en baissant légèrement les yeux pour surplomber complètement Katsuki, ses iris brûlent comme autant d'enfers, capables de mettre un homme à terre rien qu'en le regardant ainsi.
Il n'a pas besoin de muscles pour tenir les âmes entre ses mains, pour dicter ses ordres et pour entrainer le monde dans ses tréfonds.
Sur les lignes fines de son visage de poupée, son expression pleine d'intimidation suscite la soumission.
_ Qu'est-ce que je dois faire Izuku ?
Malgré tout, il lui arrive aussi de baisser la tête, comme maintenant, et de paraitre plus fébrile dans ses réflexions, cherchant visiblement ses mots sur sa langue en humectant ses lèvres.
_ Je ne t'impose rien Katchan, tu fais ce que tu veux. Tu n'es ni mon prisonnier ni mon complice, à toi de choisir.
_ T'as pas l'droit de dire ça. se vexe Katsuki avant d'entamer un mouvement.
En dépit de ses membres engourdis et de son front toujours lourd, il compile toute l'énergie dont il dispose pour se mettre debout à son tour, abandonnant la mousse du matelas pour ne plus se laisser surplomber.
Droit sur ses jambes et le dos tendu, il dépasse désormais Izuku d'une bonne demi tête, et la détermination se calque dans ses yeux quand il s'avance vers lui.
Se postant juste en face, presque nez à nez, à deux doigts de coller son front sur le sien, il fronce les sourcils avant de s'expliquer.
_ T'as pas le droit de dire que tu m'incites à rien après tout ce qu'il s'est passé. Tu l'as dit toi même, tu t'es servi de mes faiblesses pour obtenir ce que tu voulais. Tu peux pas me manipuler, jouer avec moi comme tu l'as fait pendant tout ce temps, et puis dire que tu m'imposes rien. Ca t'a pas dérangé jusque là, de m'utiliser comme ça te chantait. Alors maintenant, c'est pas le moment de te blanchir les mains. Tu vas faire quoi de moi hein ?
Soudain, un large sourire espiègle prend place sur le visage d'Izuku, qui profite de la perche tendue pour détourner la conversation et s'échapper de cette discussion délicate.
Levant fièrement le menton, reprenant l'attitude si reconnaissable de OneBrain, il se cache derrière le masque de Zed pour leurrer l'atmosphère.
_ J'ai bien une petite idée de ce que je pourrais faire de toi.
Finalement, il semble à Katsuki que Deku se sert de son insolence pour étouffer ses angoisses et ses inquiétudes, jouant de ses facilités stratégiques pour se protéger de lui-même.
_ Arrête ça. Je déconne pas là. Je suis supposé faire quoi maintenant ? J'imagine que tu as bien prévu quelque chose, non ? Toi qui prévois toujours tout.
_ Non.
_ Alors pourquoi je suis là ?
_ Pour moi.
Offusqué, Katsuki recule d'un large pas vif en levant très haut ses sourcils, les bras légèrement écartés par la colère naissante, avant de grimacer de rancœur.
_ Quoi pour toi ? Parce que ça t'amuse ? Parce que c'est le jeu ? Tu me prends pour une putain d'attraction ? Bordel Deku je suis plus en train de déconner. Je suis pas ta distraction.
_ J'ai jamais dit ça. coupe sévèrement Izuku. Me fais pas dire ce que j'ai pas dit.
_ Alors ça veut dire quoi ? Arrête de me sortir des bouts de phrases qui veulent rien dire et porte un peu tes couilles pour être honnête.
L'ambiance s'alourdit sous le plafond bétonné, même le grésillement des machines semble se taire pour laisser toute la place au malaise, ouvrant toujours plus la voie à la rage qui se jette de regard en regard.
Les épaules crispées et la mâchoire serrée à s'en déboiter un os, Katsuki observe la fureur qui nait subitement dans les yeux d'Izuku, qui s'avance brutalement vers lui comme un monstre sur sa proie.
_ J'ai pas été assez honnête Katsuki ? Je t'ai jamais menti et je t'ai laissé entrer ici, je t'ai dit toute la vérité, et moi je me bat pas juste pour me couvrir de gloire et pour voir ma gueule sur le classement des héros. J'ai absolument pas peur, ni de toi, ni de ton agence, et même pas de votre foutue DGSN, j'ai eu besoin de personne pour faire sauter vos bâtiments. Tu les a porté toi, tes couilles, quand tu planquais une preuve dans ton appart' et que t'as rien dit à personne pour pas devoir assumer l'explosion de la ville ?
Une marée de folie se soulève, partant là, du centre de la poitrine de Katsuki, elle déborde et franchit ses côtes, envahi l'espace et brise ses os sur son passage.
A l'image d'un tsunami, la rancœur et les regrets, tout le dégout qu'il peut ressentir pour sa propre personne, saccagent tout les barrages qu'ils peuvent trouver, affaiblissent son cœur en même temps que ses défenses.
Et ses pensées s'effondrent au contact du déferlement ingérable.
_ C'est ta putain de faute à toi, s'époumone t-il alors que l'oxygène lui fait défaut.
_ Tu crois ça ? C'est de ma faute à moi si ta carrière s'arrête à l'image que tu donnes ? Tu vas dire que c'est ma faute si t'atteins pas tes propres objectifs ? Et si tu détestes tout ce que tu as fait jusqu'ici dans ta vie ? C'est pas à cause de moi si t'as besoin de trahir ton propre camps pour chercher une gloire que tu trouves nul part. C'est beaucoup trop facile de toujours renvoyer la fautes aux autres. Tu sais quoi ? J'assume les décisions que j'ai prises, j'assume le centre commercial et les gens qui sont morts dedans, j'assume les meurtres que j'ai commis, et j'assume la mort de ton pote là ! Alors, si tu te penses plus sincère que moi, assume que t'as pas réussi à devenir celui que tu voulais, que tu t'es planté sur ta carrière, et que tu foutras jamais les pieds sur le podium.
Il craque, il bouillonne, il implose, la furie agite ses muscles, comme les mots de Deku blessent jusque ses entrailles, comme ils heurtent sa conscience et cognent sa poitrine, ils résonnent au travers de lui, hurlant une vérité trop laide à entendre.
Tout se déchire, quelque part, partout, à l'intérieur de lui, pour déconstruire ses certitudes et déchainer ses doutes, douloureusement, furieusement, insupportablement.
Il cède à la violence de ses émotions désordonnées, qui courent partout comme autant de petits monstres destructeurs prêts à le dévorer et, dans un geste mécanique, il braque sa paume juste en dessous du menton d'Izuku.
La main échauffée, alors qu'il s'embarque dans un combat interne pour décider de ce qu'il fera de cette attaque, un minuscule nuage de fumée commence à se créer entre ses doigts.
Pourtant, sans bouger d'un iota, droit sur ses jambes et le menton relevé, Deku le défie du regard, sûr et imperturbable.
_ Vas-y Katchan. Casse moi la gueule.
Il sait qu'il lui suffirait d'un simple geste, et la carrure fine d'Izuku ne tiendrait pas une seconde face à une de ses explosions personnelles, il pourrait le fracasser, là maintenant, le foutre par terre et même le laisser pour mort avec la gueule en feu.
Il n'a qu'un ordre à donner à son corps pour ça, un seul.
Pourtant.
S'il doit assumer quelque chose, s'il doit s'admettre ses travers et pointer du doigts ses décisions, alors il commencerait certainement par celle ci;
Celle qui l'a poussé dans les filets de sa propre cible, celle qui l'a mené à mélanger des sentiments dans sa volonté, et celle qui, maintenant, le détruit de l'intérieur.
Alors ..
Alors, quand il stoppe la fusion de sa paume, ce sont bien ses lèvres qui le percutent en premier, pour écraser sa bouche sur la sienne.
Le cœur en mille morceaux, la voix morte dans la gorge, et les idées plus confuses que jamais.
Avec pour unique certitude qu'il n'a aucune idée de ce qu'il fait.
______________
Hey !
Ce chapitre n'est pas plus long que les autres, mais j'ai l'impression qu'il fait le triple pourtant 🤯
Il est un peu plus nuancé je crois, j'essaie de suivre à peu près ce à quoi pourrait ressembler le cheminement d'un cerveau aussi malmené que celui de Katsuki en ce moment.
Il en prend un peu plein la gueule sur ce chapitre, mais c'est justement parce qu'Izuku le pousse hors de ses limites qu'il peut à ce point se perdre dans ce qu'il fait, c'est triste pour lui mais sans ça, pas d'histoire 😌
Alors j'espère que ce chapitre vous a plu !
Je vous embrasse fort 😘
Prenez soin de vous ❤❤
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top