Chapitre 23 : Aide tant attendue.

La journée qui suivi notre escapade nocturne en solitaire ne fut que trop éprouvante. Alphonse, visiblement contrariée que l'on face des sorties en douce, Orphée et moi. Alors après avoir passé la matinée à bouder et nous envoyer des piques, elle a exigé un rapport détaillé sur notre activité de la veille au soir voulant savoir ce qui nous a mené à rentrer en catimini ce matin. Puis, en fin de soirée, je fis venir Nolahn. Après une discussion avec Orphée, nous avions conclu qu'il serait préférable de le faire venir avec nous pour notre deuxième visite chez Akihiko, comme il était celui chargé de nous conduire en enfer. C'est donc à la fin de nos cours que nous sortons pour rejoindre Mon demi-frère et partir en direction de chez Akihiko mais une voix nous retint.

« Non mais je rêve ! Une fois ne vous a pas suffi ; il faut déjà que vous remettiez ça ! »

Alphonse...

« Ce coup-ci, vous ne partirez pas seuls, je viens avec vous. »

Quoi ? Non !

« Impossible. » Déclara calmement Orphée.

« T'es sérieux ? » S'exclama notre amie

« Absolument. »  Dit simplement Orphée, comme si cela avait une quelconque chance d'arrêter la furie aux cheveux colorés.

« Pas moyen, je viens avec vous ! » Se récria-t-elle.

Orphée et moi nous jetons un regard désespéré, cherchant un moyen de la convaincre d'abandonner. Pourtant cela était peine perdue et nous le savions que trop bien.

Nous n'avons pas le choix, il faut la laisser venir. Il faudra trouver un moyen de l'occuper chez Akihiko.

Ça ne pourra jamais marcher, jamais elle ne se laissera berner. Nous devons tout lui expliquer.

Mahé on a pas le temps. Il va falloir improviser pour la tenir à l'écart au moins pendant qu'Akihiko nous communique les informations qu'il détient.

« Bon, je vais chercher Adry' et Lyës, ils viennent évidement avec nous, c'est comme ça que fonctionne un groupe d'ami, et même si vous avez l'air un peu étranger à ce concept, j'ai tout raté une fois, je ne laisserai pas passer ma deuxième chance de faire les choses bien. »

Quoi ? Je rêve là ! en plus de s'inviter elle va rameuter tout le monde.

« Non Alphy' ! Tu ne peux pas. »

« Ah oui, tu crois ça ? Je viens et ils viennent, c'est non négociable. Il est hors de questions que vous alliez vous amuser sans nous, lors de l'antépénultième jour avant les vacances qui plus est ! »

Il arrive que cette fille, si aimable et cool soit-elle, soit une vraie plaie. Elle s'accroche à nous comme un panda à sa branche et je dois avouer que ce n'est vraiment pas le moment idéal pour venir -passez-moi l'expression- nous casser les couilles avec ses théories fondamentales sur l'amitié.

« Okey Alphonse, pour tout te dire, je comptais emmener Mahé diner en tête à tête, j'ai réservé une table dans un restaurant et là nous allons être en retard alors si tu voulais bien nous laisser, au moins ce soir, promis demain on passe la soirée tous les cinq, toi, Lyës, Adry', Mahé et moi. Ne bouzille pas plus notre soirée, s'il te plait, déjà que le diner n'est plus une surprise à cause de toi. »

J'ouvrit grand la bouche, choqué par ce qu'Orphée venait de dire. Alphonse semblait tout aussi ébahie et je ne savais pas qui d'elle ou de moi était le plus surprit.

Je... Mais...Non ! Il ne peut pas lui dire ça ! Que va-t-elle penser après ?

« Attends, vous êtes en... couple ? » Demanda-t-elle, incertaine.

« Non ! » M'écriais-je.

Sérieux Orphée tu me fais chier !

Je voyais un sourire fleurir sur ses lèvres, candide, tandis qu'elle faisait demi-tour en lançant :

« Très bien je vous laisse, de toute façon je suis attendue mais demain je voudrai un compte-rendu détaillé, encore pire que ce que je vous ai demandé ce matin à propos d'hier. »

« Pire que ce matin ? Non ce n'est pas possible ! »

« Je t'assure que si ! » Garantit-elle quelques notes sadiques dans la voix.

Et elle disparut dans les couloirs de l'internat. Courant surement dans les bras d'Horas. Je vais me mettre à la charrier sur son presque couple qui stagne moi aussi, qu'elle comprenne à quel point c'est désagréable.

« Bon, voilà une bonne chose de faite. » Soupira Orphée, me faisant directement écarquiller les yeux.

« Tu plaisante j'espères ? Tu vas lancer des rumeurs ! J'espérais que tu avais compris comme elles peuvent-être dangereuses ? »

« Mahé, on n'a pas le temps pour cela, il faut que l'on aille chez Akihiko. »

« Non, je vais dire à Alphonse que tout cela est faux, elle va me penser gay sinon. »

« Mais non, c'est quoi ce stéréotype, comme si un mec ne pouvait pas inviter son pote à un rendez-vous purement platonique. »

« Stéréotype ou pas c'est comme ça que fonctionne notre société je te l'ai déjà expliqué et nous n'avons d'autre choix que de nous plier à ses règles. C'est la loi de la plus forte régie par le plus grand nombre de partisan. Et ce n'est clairement par la tolérance qui prône en ce moment. Et puis rien que ça, la tolérance, qu'est-ce que c'est ? Tolérer ce n'est pas accepter et encore moins respecter. La tolérance, c'est en quelque sorte une accoutumance à quelque chose qui ne devrait pas être, dire que l'on tolère quelqu'un c'est comme si on lui donnait notre assentiment pour vivre, ce n'est pas de la bienveillance, c'est une sorte de dérogation avec laquelle on offre un permis de vivre pour les être jugés anormaux, c'est quelque chose d'on ne peut plus hypocrite, fait pour se donner bonne conscience. Putain ça me dégoute ! »

J'avais de nouveau les larmes aux yeux, comme à chaque fois que je m'élançais dans un discourt me tenant un peu trop à cœur.

« C'est quand je te vois avec ce visage-là, les joues rosies à souhait et les yeux brillants, plein de convictions et des plus belles idées qui soit que j'aurais réellement envie de t'inviter au restaurant, et pas que platoniquement. Et puis le fait que tu prennes cela autant à cœur est peut-être dû au fait que tu renies tes attirances, consciemment ou pas et donc tu as peur d'être démasqué. »

Je senti mes joues chauffer puis, sentant mon téléphone vibrer, je fus ravi d'avoir un prétexte pour quitter le regard empli d'autosatisfaction d'Orphée.
J'avais reçu un message de Nolahn :

-Mahé, je suis devant ton lycée depuis dix minutes, qu'est-ce que tu fous ?-

« Je...On...On parlera de ça plus tard ou non d'ailleurs on n'en reparlera pas, Nolahn nous attends. »

Je me détournais d'Orphée, trop heureux de m'éloigner un peu de lui ainsi que de ce que je ressentais qui ne semblait n'avoir aucun sens. Rapidement, je reconnu la silhouette de mon demi-frère devant l'établissement et je me dirigeais vers lui.

« Pourquoi tu m'as appelé ? » Son ton était un peu trop abrupt et je compris qu'il refusait toujours d'admettre ce que je voulais donner ma vie pour sauver Orphée. Il est vrai que c'est une idée assez difficile à accepter.

« Parce que l'on a peut-être une piste pour sauver Orphée sans que je ne me sacrifie. »

« Et quelle est-elle ? »

« Et bien pour l'instant on ne sait pas vraiment, c'est Akihiko GASTEL qui doit nous la révéler, c'est pour cela que je t'ai appelé, j'aimerais que tu viennes avec nous pour le voir. »

« Aller voir ce malade ? Ça, ça ne risque pas ! »

« Mais pourquoi ? »

« Parce qu'il est complètement dérangé et qu'il va demander une somme astronomique en échange d'un peu d'aide. Il ne vous donnera que quelques miettes d'informations. »

« C'est un risque à prendre. Nous n'avons pas d'autre alternatives de toute façon. »

« Ok mais je fais ça pour toi Mahé et au moindre truc suspect à la moindre chose qui présage le coup foireux je me casse. »

« Ouais t'inquiètes, merci Nolahn. » Souris-je.

Pendant tout notre échange, Orphée était resté en arrière.

Pour une fois qu'il ne s'immisce pas dans ce qu'il ne le regarde pas.

Je senti tout de même ses doigts brûlants effleurer ma peau de temps à autre pendant notre chemin.

La propriété d'Akihiko se dessina bientôt face à nous et nous fûmes rapidement de retour dans ses canapés vintages, dans ce salon trop grand et trop plein, exactement comme le soir précédent.

Espérons que cela soit plus concluant.

« Vous revoilà mes amis ? Vous voulez de nouveau boire avec moi ? »

« Non, on vient pour que tu nous offres ce que tu avais promis de nous offrir et... »

Sans même écouter ce que je lui disais, il continua sur le ton enjoué qui le caractérise :

« Oh et vous m'amenez une nouvelle recrue qui est... » Il marqua un temps d'arrêt avant de rependre d'une voix dérangée traduisant son agacement « Pan. Pourquoi diable l'avez-vous amené chez moi ? »

« C'est mon demi-frère, et quoi qu'il soit d'autre je lui voue une confiance aveugle. »

« Tu ne devrais pas, Pan ne tient pas ses paroles, ou plutôt il les tient que trop bien. Le problème c'est qu'il en fait trop et à trop de monde. »

« A ta place je me tairais parce que toi tu n'as vraiment aucune parole ! »  Renchérit Nolahn, furieux.

« C'est bon là, on arrête les combats de coq. Nolahn tu t'assois et toi Akihiko, tu nous dis tout ce que tu sais ! » Criais-je pour me faire entendre.

Un petit rire retenti pendant qu'ils obtempérèrent ébahis. Je me tournais vers la source de ce rire, constatant sans surprise qu'il s'agissait d'Orphée, et lui lançais mon pire regard noir. Et étrangement, cela suffit à le faire taire.

C'est bien la première fois de ma vie que je possède un tant soit peu d'autorité, surtout vis-à-vis d'Orphée qui d'habitude n'en fait qu'à sa tête et ne vit que pour m'humilier dans les pires moments.

« Maintenant dits-nous tout ce que l'on doit savoir. »

Akihiko soupira, porta son verre de vin à la couleur bordeau intense, puis se décida à tout nous révéler.

« Je ne peux pas vous aider à atteindre les Enfers, ni à en ressortir d'ailleurs mais je connais quelqu'un qui le peut. »

Il fit une pause, attisant le suspense puis demanda, d'une voix de nouveau joviale :

« Connaissez-vous le mythe de Tirésias ? »

« Oh non, pas encore. » Grogna Orphée, visiblement excédé d'entendre des mythes et légendes à longueur de temps.

« De façon assez brève, je sais qu'il était devin à Thèbes et c'est à peu près tout. » Avouais-je.

« Avant de commencer, vous devez savoir que je suis un bien piètre conteur, et comme Helory n'est pas ici, vous allez devoir vous contenter de moi. Donc, comme tu l'as dit, Tirésias était devin. Il était aussi hermaphrodite il parait. Enfin bref, grâce à un don d'Athéna, il a pu garder ses pouvoirs même en enfer. Il a donc pu garder son intelligence et son esprit vif. Après tout ça, pouf, apparition d'un brave gaillard : Ulysse. Ulysse il est un peu paumé, il cherche sa maison, un peu comme E.T et du coup, comme il sait que Tirésias peut l'y aider. Alors Ulysse décide d'entreprendre une catabase, une descente aux enfers dans jargon mythologique, pour demander au devin de l'aider, vous êtes un peu dans le même cas qu'Ulysse. Or, il se trouve que je connais celui qui fut Tirésias par le passé, sa réincarnation en quelque sorte. »

« Et il pourrait nous aider à revenir une fois que l'on serait en Enfer ? »

« Sans doute. Il faudrait voir cela directement avec lui. » Dit-il dans un haussement d'épaules.

« Et où peut-on le trouver ? »

« C'est là que ça se complique : je n'en sais rien. »

« Evidement, la seule information importante est celle que tu n'as pas. » Marmonna Nolahn acerbe

« Je n'ai jamais promis de vous donner toute la clef de l'énigme, seulement un petit coup de pouce, avec rémunération, cela va sans dire. »

« Tu es malsain j'avais bien raison de ne pas vouloir venir putain mais qu'est-ce que tu crois, qu'on va te payer pour quelques bribes d'infos ? » S'agaça mon demi-frère, et il ne pouvait qu'avoir raison sur ce point, ce n'était qu'une part infime d'information et il est malhonnête de vouloir la monnayer mais nous n'avons guère le choix et puis nous sommes venus en connaissance de cause.

« Ça j'en suis persuadé. » Déclara Akihiko, sûr de lui, hautain et empreint d'arrogance.

« Sombre connard ! Par tous les diables des Enfers je vais me le faire. » Fulmina Nolahn.

« Oh Darling, ne fait pas de promesses que tu ne pourrais tenir, tu sais ce que je pense des promesses non tenues. » Susurra notre hôte.

« Ne. M'appelle pas. Darling ! » Grinça-t-il.

« Voyons, ne pouvons-nous pas laisser ces vieilles querelles là où elles sont, c'est-à-dire dans le passé ? Il est vrai que je t'ai arnaqué quelques fois, peut-être trop souvent plumé au poker mais nous pouvons oublier tout cela et recommencer. »

« Oh non, tu ne me la feras pas ! Plus jamais je ne te ferais confiance ça m'a déjà trop coûté, que ce soit de matériellement ou sentimentalement parlant. »

« Ne me dit pas que tu m'en veux encore pour la petite nymphe à laquelle tu avais fait une flûte ? »

Je ne sais pas de quoi il est question mais le regard noir de Nolahn parla pour lui.

« C'est donc ça. C'est à cause de cette histoire vielle de plusieurs siècles que tu me tiens rigueur. C'est absurde, tu n'es qu'une des innombrables réincarnations de Pan, c'est à lui que je l'ai volée, pas à toi. De plus elle n'a jamais voulu de lui, de Pan, enfin de toi, bref tu as compris. Elle s'était transformée en roseau pour échapper à cet amour à sens unique. Franchement il est puéril de m'en vouloir pour cela. Ce n'est même pas tes réels sentiments, juste une réminiscence de ton passé. »

« On s'en fous, je ne te fais pas confiance et c'est justifié, tu n'y changeras rien. »

« Donc tu ne peux nous donner aucune information pour trouver Tirésias ? » Questionnais-je, ne voulant pas rester plus longtemps à écouter leur petite embrouille de clocher.

« Hum... Voyons voir... Sachez déjà que le prix sera plus élevé et ... »

« Bin voyons. » Souffla Nolahn, cynique.

« Et » Repris Akihiko autoritaire, « L'information sera encore plus évasive que la première et vous devrez faire avec. »

« Très bien on prend. » Acceptais-je promptement.
« A la bonne heure ! J'ai ici, dans une des nombreuses pièces de ce manoir, un ancien arc japonais, Shitsumon-sha ou l'inquisiteur, relique de temps immémoriaux. Il a été dit que cet arc peut mener son porteur, pourvu que celui-ci ait un cœur pur, à quiconque il aimerait trouver. Il ne vous reste plus qu'à le trouver et apprendre à le manier. »

« Mais cette barraque est immense comment est-ce que l'on peut trouver un arc et des flèches si l'on ne sait même pas par où commencer. C'est comme chercher une aiguille dans une meule de foin. » M'estomaquais-je.

« Sans doute, voilà pourquoi vous devriez vous y mettre immédiatement. Si j'étais vous, je commencerais par la salle d'exposition, on y trouve plein de babioles que j'ai pu amasser au fil des siècles. Il serait probable qu'il y soit. »

« Je te jure que si nous ne le trouvons pas rapidement, je vais foutre le feu à ta casbah pour le trouver. » Grogna Nolahn.

« Fait, fait. Je n'attends que cela. »

Cette rivalité entre Akihiko et Nolahn m'intriguait au plus haut point mais je ne pris pas le temps de m'y attarder, me dirigeant vers la fameuse pièce évoquée par Akihiko plus tôt, après lui avoir demandé de m'éclairer sur sa localisation dans le dédale de couloirs qu'est sa demeure.

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Sorry. Gomen. Verzeihung. Lo Siento. Scusi. Desculpa...

J'AI OUBLIE DE PUBLIER HIER 

J'espère que ce chapitre vous plaira <3

Avec amour et dévotion,


ParadoxalementParadoxale.

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