Enfant solitaire


Une petite fille était assise sur les marches d'un escalier devant le perron de l'entrée d'une grande demeure. Un air vaguement concentré, elle secouait ses deux mains dans les airs comme si elle tentait de chasser des mouches forts insistantes. Les cheveux bruns de la petite fille retombèrent sur son visage, penché vers l'avant. L'enfant les chassa vers l'arrière avec une de ses mains, une mèche de ses cheveux se collant à celle-ci, moite et collante. Une petite flaque de sève se trouvait au pied de l'enfant et des fleurs et herbes s'étalaient sur la substance de l'arbre.

C'était un joli dégât et peut-être que si ses parents avaient été là ils se seraient mis dans une colère terrible : mais justement ils n'étaient pas là. Arwen n'avait donc rien à craindre des réprimandes, tant que elle tachait de nettoyer cela avant qu'ils s'en aperçoivent.

La petite fille avait six ans, un age où les parents ne font pas attention à vous, car vous ne manifestez encore aucun dons magique. Elle jouait donc toute seule sagement et calmement, du moins d'ordinaire.

L'enfant se leva. Elle en avait assez de jouer maintenant. Et puis sa potion n'était même pas réussie et avait un goût affreux... Elle se leva et commença à se diriger vers la maison quand elle sembla se rendre compte de quelque chose. Hésitante, la bouche entre ouverte, elle se retourna et observa ce qu'elle avait fait. Elle était à présent terriblement gênée....

Elle rentra dans le manoir Fawley et d'une voix terriblement gênée et douce, elle appela.

- Bethany, maman et papa vont pas être contents... S'il te plait, est ce que tu pourrais... ?

Elle désigna timidement du menton le lieu où elle se trouvait quelques instants avant, derrière elle. L'elfe qui était en train de nettoyer le sol de l'entrée se retourna et dévisagea avec un regard à la fois amusée et apeurée l'état de l'enfant. La jolie robe blanche qui lui avait été mise le matin même était toute tachée, ses cheveux emmêles et ses mains ils n'étaient même pas la peine d'en parler.

- C'était donc ici que vous étiez allé au lieu de faire votre lecture petite miss Fawley ? Que va dire madame Fawley si vous n'apprenez pas vos leçons ? Réprimanda gentiment la vieille Bethany. Arwen, penaude, baissait la tête, puis la secoua durement.

- Non, je l'ai déjà lu... Avoua la petite fille timidement, avant de relever la tête, soudainement énervée, d'une colère propre à celle des enfants. De toute façon tu n'as pas à me parler sur ce ton ! Je le dirais à maman ! Cria t'elle méchamment, imitant les colères qu'avaient déjà eu sa sœur aînée, sans s'en apercevoir. Bethany fit un pauvre sourire à la petite fille, qui releva la tête et lui donna la main.

- Alors... Tu peux nettoyer ? Demanda t'elle à nouveaux d'une voix douce et l'elfe hocha la tête. Arwen fit un pas sur le coté, hésitante encore sur l'attitude à adopter. Elle observa un instant la bouche entrouverte l'elfe à sa tache. En fait l'elfe eu juste à faire un claquement de doigt, que le sol était aussi propre qu'avant. La petite, enchantée et impressionnée, leva les mains pour applaudir puis elle sautilla et partit monter les marches de l'escalier vers sa chambre.

Arwen Fawley, était la fille cadette de Terrence et Melissende Fawley, inutile de dire que toute l'attention été reportée sur son aînée plutôt que sur elle : mais Arwen avait autre chose à faire que de s'embêter avec de quelconques histoires de jalousie. Contrairement à Sarah, Arwen n'avait visiblement pas hérité du comportement fougueux de leur père. Elle ne comprenait d'ailleurs jamais pourquoi son aînée cherchait toujours refuge auprès de lui : leur mère, plus douce était une personne plus capable d'écoute que Terrence. Avec une certaine fierté, Arwen aimait entendre les gens dire que elle lui ressemblait mais cette phrase était plus souvent prononcé à Sarah qui étrangement se rembrunissait à ces remarques. Apparemment, la petite Arwen ressemblait plus physiquement à son père qu'à la maîtresse de maison.

Elle avait la même couleur de cheveux bruns, à moins que ce soit châtain foncé, le même nez, la même bouche, le même regard, les même traits... bientôt lui dirait on que elle avait la même barbe, se disait elle agacée de tout ces sois disant compliment de "ces dames", comme elle appelait les jeunes femmes qui rendait visite, parfois le dimanche à sa mère. Elle ne comprenait pas qu'elle puisse ressembler à son père, c'était un garçon lui, et il ne lui parlait même pas...

Arwen avait la peau pale, et les yeux d'un gris brillant, couleur unique dans la famille.

- Pourquoi Bethany ne m'aide pas à me changer ? Râla t'elle à voix haute en saisissant une autre robe dans la penderie, en oubliant que c'était elle qui avait envoyée Bethany nettoyer.

Elle resta sagement là, à balancer ses pieds puis elle les ramena contre elle, prise d'un soudain frisson. L'elfe rentra dans la chambre un instant plus tard.

- Vous n'avez pas commencé à vous changer miss Fawley ? Questionna surprise l'elfe tandis que la petite faisait un signe négatif de tête. Celle-ci l'aida à enlever sa robe sale et la sécha dans une serviette puis lui mit la robe qu'avait choisie Arwen, enfin celle-ci osa ouvrir la bouche.

- Tu diras rien à maman ? Dit-elle timidement. L'elfe hocha la tête puis se rendit compte des frissons de la petite fille. Affolée elle se dirigea vers un placard et sortit une couverture.

- Mettez vous ça dessus miss Fawley. Bethany ne voudrais pas que vous attrapiez mal.

En ironie aux paroles de l'elfe de maison, l'enfant se mit à éternuer, puis renifla, dévisageant d'un air innocent l'elfe avant de s'enrouler dans la couverture qu'on lui donnait.

- J'ai froid... Commença la petite fille d'une voix faible, avant de regarder d'un air interrogateur l'elfe. Celle-ci apparemment affolée ne sut que faire et se contenta de lui apporter un thé chaud que la petite but avec empressement avant de plonger dans un sommeil profond. Bethany ne se doutait pas que sitôt qu'elle fut partie, la petite fille malgré que son mal fut non inventé, s'était débrouillée pour échapper à la vigilance de l'elfe et était partit pied nu explorer le plus loin possible hors du manoir. Elle alla au plus loin que ses six ans pouvaient la porter, avant de tomber au sol, épuisée de fatigue.

***

Arwen avait dormis très longtemps, trois heures paraissait il, du moins d'après Bethany. Mais la petite fille se rappelait de sa sœur qui lui avait certifiée que la fiabilité des elfes laissait généralement à désirer. Pourtant, c'est maman en personne et toute inquiète et soulagée à la fois qui était venue pour lui confirmer la chose.

Depuis que la cadette des Fawley savait déchiffrer les étranges signes que représentaient l'alphabet; celle-ci guettait toujours avec empressement l'arrivée de toutes lettres s'adressant à elle. Mais elle n'en avait encore jamais reçu. Ce fut donc avec surprise qu'elle vit, ce matin là, un hiboux au plumage or se poser sur le rebord massif de son lit. "J'ai eu un cadeau pour me soulager de cette vilaine maladie moldue" pensa premièrement la gamine en tendant sans timidité sa main vers le bec de l'oiseau.

- Irk ! Fut ce que elle sembla entendre quand l'oiseau poussa un huhulement perçant qui la fit sursauter. Plus prudemment, elle se rapprocha du hiboux puis remarqua enfin le rouleau de parchemin attaché à sa patte. Elle le détacha puis sans vraiment réfléchir aux conséquences de son geste, elle agita brusquement sa main pour chasser l'oiseau de son lit. Celui-ci ouvrit grand ses ailes et griffa sournoisement la fillette qui poussa un cris aigu.

- Pourquoi m'a t'on offert une chouette non-apprivoisée ?! Pesta t'elle en fixant d'un regard noir l'oiseau. Celui-ci ne s'attarda pas plus longtemps sur les lieux hostile et par la fenêtre ouverte partit comme il était venu.

Interdite, la petite fille fixa quelques instants le ciels puis poussa un gémissement plaintif avant d'éclater en violent sanglots.

- Que sont ces gémissements ? Le mal a t'il repris ? Qu'as tu donc à pleurer si tôt dans la journée, nous avons déjà utilisée toute notre nuit pour toi !

Ces mots prononcés avec irritation par madame Fawley tachèrent de calmer la fillette qui eu un dernier reniflement en disant.

- Ma chouette ! Elle est partit après m'avoir attaquer ! S'exclama t'elle d'un ton plaintif courant aux enfants gâtés. S'étant agitée, sa fatigue avait reprit et elle attira son coussin contre elle puis blottie dans ses couvertures.

Sa mère voyant le rouleau de parchemin par terre le ramassa calmement et sembla comprendre ce qui s'était passé car un éclair de compréhension traversa son visage. Elle s'assit sur le rebord du lit, tout en vérifiant la température de sa fille, mettant la main sur le front de cette dernière.

- Ta chouette jeune fille ? J'en doute fort... C'est cela de trop la gâter Melissende : elle est persuadée que tout lui revient de droit.

Appuyée contre l'encadrement de la porte, Terrence Fawley, père de famille, croisait les bras en dévisageant sévèrement l'enfant. Celle-ci se borna à ne pas lui jeter un coup d'œil et eut un murmure plaintif à l'adresse de sa mère.

- Je croyais que c'était pour moi...

Melissende tourna son regard vers son mari qui ricanait ayant entendu la phrase de sa fille, qui complétait parfaitement ses dires.

- Elle a reçu une lettre. Lis la Arwen. Dit doucement la jeune femme en plaçant le parchemin dans la main de sa petite fille.

- Qui lui écris ? Demanda sèchement Terrence Fawley à l'adresse de sa femme.

- Sarah, ta fille insolente et sans tenue dont tu préfère pourtant la présente à Arwen qui pourtant plus jeune se tient un peu mieux. Répliqua Melissende sur le même ton que Terrence. Celui-ci tourna les talons et traversa le couloir. Quand le bruit de ses pas se fit lointain, Arwen commença à dérouler le parchemin et à le lire, articulant avec hésitation.

Chère Arwen,

Je te prierais d'abord que le contenu de cette lettre reste secret.

La petite fille se retourna vers sa mère, mais celle-ci d'un ton tranchant ordonna froidement.

- Continue donc... Arwen reprit alors :

Je te fais confiance, mais si tu tiens à parler à mère, rassure là déjà il ne s'agit ni d'amour, ni d'amitié, ni d'actes qui feraient de moi une traître à la famille. Père qui me connaît ne serait pas si tendre avec moi si c'était le cas.

Il s'agit des jeunes Prewett (ne nie pas je sais que tu t'entends avec eux) j'aimerais que tu t'informe si ils ont un cousin (ou quelques autres membres de famille) du nom de Jedusor. Tu n'as pas à savoir pourquoi.

Ta sœur aînée qui t'aime, Sarah Fawley

Ps : J'ai appris ta maladie, je suis désolée et je te souhaite bon rétablissement.

Arwen reposa sa lettre devant elle, elle n'en avait pas très bien compris le sens mais apparemment ses parents si. Ils se dévisageaient surpris. Sans doute se demandait-il d'où venait le questionnement de leur fille à ce sujet. Et surtout... ne savait-elle pas déjà que depuis déjà l'année dernière, Arwen n'était plus en contact avec les Prewett. Vraiment Sarah était très étrange... C'était la pensée commune qui traversait la petite famille Fawley en cet instant.

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