Chapitre 61~
Plus tard dans la soirée, on sonne à ma porte. J'étais devant un film à l'eau de rose avec un plat de spaghetti. Qui viendrait à une heure pareille ? Je n'attends personne. Immédiatement, je pense à des ravisseurs. Je dépose mon assiette et pars à la cuisine chercher une arme. Derrière la porte, je me mets en position, prête à frapper, au cas où. Max vient se coller à moi, tout guilleret. Il pense que l'on va jouer à « va chercher ». Il se frotte à moi, sautille et aboie.
Samantha : « Chut ! Moins fort, tu vas gâcher l'effet de surprise ! »
Il continue à aboyer joyeusement et tant pis pour l'effet de surprise. J'ouvre la porte aussi vite que l'éclair et m'apprête à frapper lorsque...
Ryan : « Tu comptes faire quoi avec cette poêle ? Me faire des crêpes ou des œufs ? »
Samantha : « Ryan ?! »
Alors... comment expliquer la situation ? Ryan est devant ma porte. Il est encore en tenue de travail tandis que moi... Eh bien... avec mes cheveux en bataille, mon vieux t-shirt délavé rempli de petits trous, mon bas de jogging aussi large qu'un sac à patate, mes chaussettes en laine et ma poêle... comment dire... c'est une situation plutôt étrange... et gênante. Ryan vient de me découvrir dans mon habitat naturel c'est-à-dire les habits craignos. Que c'est embarrassant ! Je me dépêche de cacher la poêle derrière mon dos et de faire un sourire banane.
Samantha : « Je ne m'attendais pas à te voir. »
Il croise les bras, hausse un sourcil et me sourit malicieusement.
Ryan : « Je vois ça... Comme je n'ai pas pu t'appeler, je me suis dit qu'une visite à l'improviste te ferait plaisir. Si je savais que tu comptais m'assommer, je serai rentré chez moi. »
Samantha : « Non, tu te trompes ! Ce n'est pas ça. J'ai juste cru.... »
Ses iris gris me sondent et je me perds facilement dans son regard. Je n'arrive plus à parler ni penser correctement.
(Comme à chaque fois que Ryan est dans les parages...)
Ryan : « Tu as cru ... ? »
Je reviens instantanément à moi.
Samantha : « Ah oui ! J'ai cru que tu étais quelqu'un prêt à m'enlever. Donc, j'ai essayé de me défendre au maximum, tu vois. »
Il rit et pose une main sur ma joue. Je lève mes yeux vers lui et ensuite il s'approche de mon oreille pour chuchoter.
Ryan : « Qui te dit que ce n'est pas le cas ? »
Un doux frisson remonte le long de ma colonne vertébrale. Sa voix est électrisante. Je rougis malgré moi. Je décide quand même de ne pas m'attarder sur le sujet.
Samantha : « E-Eh bien... T-Tu peux entrer... si tu veux. »
Je me pousse sur le côté et le laisse entrer.
(Peut-être devrais-je filer dans ma chambre et changer de vêtements pendant qu'il s'installe ?)
Trop tard, il me tire par le bras tout en entrant dans mon appartement et c'est à peine si j'arrive à fermer ma porte. Sans attendre une minute de plus, il m'embrasse passionnément. La sensation de ses lèvres sur les mienne est un pur délice. Il les butine comme une abeille le ferait sur une fleur. Je souris entre deux baisers et je dirai que pour me ''punir'', Ryan mord sur ma lèvre inférieure avant de la suçoter. Je ne m'en plains pas, au contraire. Il ne tarde pas à approfondir le baiser et je soupire d'aise. Sa langue dansant avec la mienne dans une valse endiablée. Je pose mes mains sur son visage tandis que les siennes se baladent le long de mon corps. D'abord sur mes épaules, puis elles descendent dans mon dos pour finir sur mes hanches... ou peut-être un peu plus bas.
(Il ne se gêne même pas pour me tripoter les fesses ! Dans ce cas, je ne me gênerai pas non plus !)
A mon tour, je décide de retirer sa veste, sans couper notre baiser. Je m'en fiche si elle finit froissée, je veux le corps de Ryan contre moi. Heureusement, le tissu de sa chemise me semble assez fin, je peux sentir ses muscles se contracter sous mes doigts. Je pose mes mains sur son col et l'attire encore plus contre moi, de manière à ce que nos torses se touchent. Je me dresse un peu sur la pointe des pieds pour atteindre Ryan. Il faut dire que sans les talons hauts, c'est assez difficile d'atteindre le met divin qu'est sa bouche. Je lèche sa lippe et la martyrise avec mes dents, il grogne. Nos respirations sont saccadées, nous commençons à avoir du mal à respirer. A cours de souffle, je décide de rompre le baiser.
Samantha : « Pile au moment où je m'habille de la manière la moins glamour qui soit. »
Il embrasse délicatement mon front.
Ryan : « Ta tenue a ses avantages. »
Je le toise et il glisse ses doigts sous mon t-shirt pour tracer de petits cercles dans mon dos. Je me cambre instinctivement.
Ryan : « La première : tu ne portes pas de soutif. »
Il laisse une traînée de baiser le long de mon cou, je l'entoure alors de mes bras et profite de cette enivrante sensation.
Ryan : « La seconde : je peux facilement les enlever. »
Les tons suaves de sa voix, la délicatesse de ses doigts sur mon corps ainsi que ses lèvres qui mordillent mon oreille, réveillent une certaine sensation en moi. J'expire de bonheur. Il pose ses mains sur mes fesses et me soulève.
Ryan : « On va dans ta chambre ? »
Samantha : « J'étais devant un film, tu vois. »
Il penche la tête sur le côté avec un sourire espiègle.
Ryan : « ça me va aussi sur le canapé. Tout comme notre première nuit ensemble. Bien que nous avions quand même fini au lit. »
Je rougis instantanément et enfuit mon visage dans le creux de son épaule. Je n'ai pas envie de me rappeler ! Pas parce que c'était désagréable mais sa voix sonnait de manière tellement ''sale'' dans le sens indécent. Je suis gênée rien d'y repenser. Notre relation venait à peine de commencer. D'ailleurs, étions-nous déjà ensemble à ce moment-là ? Non, il m'avait emmené dans sa fameuse ''garçonnière'' avec pour seule pensée : m'avoir dans son lit et terminer ce que nous avions commencé dans cet ascenseur... Vraiment dommage que l'une des meilleures nuits de ma vie se soit produite dans de telles conditions. Cependant notre rencontre remonte à plus loin que ça, c'est-à-dire la boîte. Maintenant que j'y pense, je ne lui ai jamais demandé...
Il nous conduit au salon où mon film passait toujours. Il s'installe sur mon sofa avec moi en califourchon sur lui. Il m'embrasse à nouveau et j'en profite pour éjecter sa cravate et les boutons sa chemise un à un.
Samantha : « Dis-moi, lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois... Pourquoi tu as choisi de te rendre dans cette boîte ? Elle était populaire mais assez cheap. Je ne pense pas que tu côtoies ce genre d'endroit en temps normal. »
Ryan : « Qu'est-ce qui t'amène à me demander ça ? Cela remonte à longtemps, si ? »
Il pose délicatement ses mains sur mes hanches. Je hausse simplement les épaules et caresse ses cheveux.
Samantha : « Je suis juste curieuse. Je n'aurai pas fait ta connaissance sinon. »
Ryan : « Tu es mon employée. On se serait croisé dans l'entreprise tôt ou tard, même sans les événements de la boîte. »
Samantha : « C'est vrai. Mais tu ne te serais jamais retourné si nous nous sommes croisés dans les couloirs de Carter Corp. »
Ryan : « Pourquoi tu dis ça ? »
Il se redresse et me regarde, abasourdi. Ses doigts se sont un peu plus resserrés sur mon flanc. Je vais essayer de m'expliquer sans déclencher la Troisième Guerre Mondiale... ou pas.
Samantha : « Ryan, je le sais et toi aussi. Nous sommes de milieux différents. Notre rencontre aurait été totalement anodine si c'était au boulot. C'aurait juste été la relation employeur-employée. »
Ryan : « Donc tu crois que je n'aurai jamais pu m'intéresser à toi, même si je suis conscient de ta présence ? »
Samantha : « Même si tu étais conscient de ma présence, tu n'aurais jamais fait de geste déplacé sur le lieu de travail. Je te connais. »
Il semble comprendre où je voulais en venir. D'un geste un peu brusque, il me serre fortement contre lui et repose sa tête sur ma poitrine.
Ryan : « Là n'est pas la question. Nous nous sommes rencontrés ailleurs. Pourquoi tu crois que je t'ai attiré à moi dans cette boîte, si je n'étais pas intéressé ? »
(Parce que ce ne serait pas sérieux ? Juste le coup d'un soir ?)
J'éviterai d'exprimer cette pensée. Nous le savons tous ce qui se passe dans ces soirées et ce que certains y font. Mais de l'eau a coulé sous les ponts depuis et je trouve que Ryan a beaucoup changé.
Ryan : « Et pour ta gouverne, j'ai déjà effectué des gestes déplacés au travail à cause d'une certaine personne car elle ne cesse de me déstabiliser. »
Il me fait les yeux doux et plisse des lèvres. Je glousse. Quel gamin celui-là. Je me sens tellement privilégiée de voir cette facette boudeuse de Ryan. Si les gens au bureau savaient... il perdrait toute crédibilité.
Soudain, Max nous interromps avec des aboiements car une pub montrant des chiens qui courent en plein air sont apparus sur l'écran.
Ryan : « Tout compte fait, ne restons pas ici. Allons directement dans ta chambre. Laisse le chien là. »
(Encore cette jalousie déplacée envers Max? Ou bien déteste-t-il les chiens à ce point ? Je les aime tous les deux, enfin !)
Il continue de bouder. Ryan semble plus capricieux aujourd'hui. Sans plus attendre, il se lève sans me prévenir et je dû m'accrocher à son cou. Il me porte alors jusqu'à la pièce convoitée et tente de me déposer sur mon lit. Cependant, je reste accrochée à lui tel un koala.
Ryan : « Samantha... »
Je ne dis rien. J'enfouis ma tête au creux de son épaule m'imprégnant de son addictive odeur. Elle me paraît plus accentuée que d'habitude.
Ryan : « Sam... »
(Non, toujours pas. Je ne vais pas te lâcher. Moi aussi je veux bouder.)
Il soupire en signe de capitulation.
Ryan : « Que souhaites-tu faire ? Je t'écoute. »
Samantha : « Tu comptes rester ici ? »
Ryan : « Tu ne veux pas de moi ? »
Je secoue vigoureusement la tête.
Samantha : « Au contraire ! Je voudrais... Je voudrais qu'on passe une soirée tranquille tous les deux. Dans le genre cozy et tout... »
Ryan : « Devant un film ? »
Je lève les yeux, surprise.
(A-t-il lu dans mes pensées ?)
Il dépose alors un baiser sur le haut de mon crâne.
Ryan : « Moi aussi je te connais, chérie. »
Il me fait son irrésistible sourire mi-ravageur et mi-sarcastique. Mon visage vire au cramoisi instantanément. Je finis par me décoller de Ryan pour chercher un oreiller et une couverture en plus. Il fait assez frisquet depuis quelques jours. Je le rejoins de nouveau au salon et remarque alors un certain inconvénient.
(Il est toujours en tenue de travail... C'est sûr que c'est inconfortable de porter ça à longueur de journée.)
Je repars en trombe dans ma chambre et fouille un vêtement dans mon placard qui « pourrait » aller à Ryan. Je doute qu'il y en ait mais ne sait-on jamais. En creusant dans les tréfonds des abysses, j'ai finalement trouvé.
(Ce sweatshirt... je l'ignorais que je l'avais toujours... ça fait remonter des souvenirs.)
Ryan : « ça va commencer ! »
Samantha : « J'arrive ! »
Je m'installe à côté de lui et lui tend « mon vieux sweatshirt rouge ».
Samantha : « Même pour toi, c'est peut-être encore de petite taille mais c'est ce que j'ai de très ''grand''. »
Il cherche l'étiquette et semble songeur.
Ryan : « C'est bien une taille homme, si ? »
Samantha : « Oui et ? C'est plus confortable. Je tends vers le style masculin quelques fois. Par contre, pour le bas, je n'ai rien. Sauf si tu veux essayer mes leggins. Ils sont ''extra-extensibles''. »
Ryan : « Non, le sweatshirt me suffit. Je n'ai qu'à enlever mon pantalon. »
Samantha : « Tu vas attraper froid. »
Il tire mon bras et je me blottis contre lui. D'une main, il trace des figures dans mon dos.
Ryan : « J'ai ma bouillote humaine ici-même. Et des couvertures. Au pire, il existe une autre manière de nous réchauffer si tu vois ce que je veux dire. »
Je lève les yeux au ciel et l'assomme avec l'oreiller le plus proche. Ryan rit alors à gorge déployée. Mon cœur rate un battement, encore un peu et je risque de pleurer. Ça fait tellement du bien de le voir rire comme ça. Surtout après tout ce qu'il a surmonté.
Samantha : « Ryan, j'ai quelque chose à t'avouer. »
Ses pupilles grises me fixent avec intensité, attendant patiemment que je développe. Il meurt d'envie de savoir ce que j'ai à lui raconter.
Samantha : « Je suis allée voir Jenny et... euh... nous avons mis les choses à plat ? Enfin, en quelque sorte. »
Ryan : « Tu as... quoi ? »
Sa voix a déraillé sur le dernier mot. Il déglutit, ses yeux s'humidifient, je le sens sur le point de pleurer.
(De joie, évidemment.)
Samantha : « Je l'ai fait pour toi. Je suis venue à son appartement et nous avons discuté. De femme à femme. Je ne dirai pas que nous sommes les meilleures amies du monde maintenant cependant, nous avons un point commun : toi. Cela a permis un terrain d'entente. »
Il a la bouche entrouverte, comme s'il voulait parler mais que les mots ne sortaient pas. Il se contente de me serrer contre lui. J'entends son cœur battre à vive allure. Je ne m'attendais pas à une telle réaction de sa part. Ce soir, ce sont les montagnes russes émotionnelles...
Ryan : « Je... ne sais vraiment pas quoi dire. Je suis tellement heureux que tu aies fait un pas vers elle. »
(Ce n'était pas gagné d'avance, les évènements avaient pris une drôle de tournure. Merci à ce soufflé raté ?)
Samantha : « Ce n'est pas tout. »
(Puisque nous parlons de famille...)
Samantha : « Ma mère a appelé. Elle veut que je retourne en Californie pour Noël... »
Avant qu'il ne puisse répliquer, je poursuis ma phrase.
Samantha : « ... Mais j'ai refusé. C'est encore trop dangereux. Tu sais, avec toute cette histoire. Aussi... elle a appris ton existence par mégarde. »
Ryan : « Tu ne veux pas me présenter à tes parents ? »
Samantha : « Bien sûr que si ! Mais je ne pensais pas... pas tout de suite. Mais plus tard, lorsque nous serons– »
(Lorsque nous serons quoi ? Non mais à quoi je pense ?! Nous n'en sommes pas encore là ! Je ne suis pas aussi pressée de me caser, nom d'un petit bonhomme !)
Ryan : « Serons ? »
Je mets un moment avant de répondre.
Samantha : « hum,... En sécurité ! Oui, c'est ça ! »
J'évite son regard un moment. Suis-je prête à sauter le pas ? Devrais-je méditer là-dessus sérieusement ? Mais ça ne fait même pas un an que nous sommes ensemble ! Le temps est bien un facteur important dans une relation, si ? Je ferai mieux de ne pas m'affoler. Pourtant, nous y songeons tous les deux... certainement pas de manière directe. Et si... Et si... Et si... ?
Je reçois une gentille tape sur la tête et reviens à moi. Je fixe Ryan, ahurie.
Ryan : « Tu étais partie où comme ça ? »
Samantha : « Non, ce n'est pas important. »
Ryan : « Bien. Parce que j'ai moi aussi quelque chose à t'avouer. »
Il entrelace nos doigts avant d'embrasser ma main. Je fixe ses yeux, ils sont tellement sérieux. Le tour de manège ne risque pas de se terminer de sitôt.
Ryan : « Emménages avec moi. »
(Ai-je bien entendu ? AI-JE BIEN ENTENDU ?!)
J'ai un blanc, je crois que mon esprit part pour de bon. Il m'a sorti ça de manière tellement décontractée.
Samantha : « est-ce que... tu peux répéter ? »
Ryan : « Emménages avec moi. Viens vivre chez moi. A la maison. Notre maison. Je me réveillerai à tes côtés chaque matin, Sarah nous fera à manger. Ça fait un bail que j'y réfléchis. Tu m'as dit récemment que l'on se voyait de moins en moins, je ressens la même chose. Je ne peux plus me passer de toi. Alors j'aimerais... que l'on commence une vie ensemble. Rendons les choses officielles : fiançons-nous. Tu... voudrais bien de moi ? »
Je lui saute au cou et m'empare de ses lèvres. Il n'y a rien qui puisse me faire hésiter.
Samantha : « Bien évidemment ! Oui, j'accepte ! Oui, je le veux ! Je veux vivre avec toi et devenir ta fiancée ! »
(Vais-je trop vite ? Bon sang, je suis tellement heureuse que je pourrais en mourir...)
Puis, une pensée me traverse l'esprit.
Samantha : « Tu te rends compte que toutes tes demandes se sont faites au salon ? »
Il explose d'un rire franc et dépose un bisou sur mon nez.
Ryan : « Promis, je me surpasserai pour la demande en mariage. Et ce ne sera plus dans un salon quelconque. »
Il resserre son étreinte et je suis bercée par les battements de son cœur.
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