Chapitre 6~
Le jour fatidique arriva enfin. Et encore, je pèse mes mots. Il se pourrait que cela tourne à la catastrophe. J'ai vraiment eu de la chance d'avoir été recrutée par une telle entreprise qu'est la Carter Corp. Seulement moi, je ne connais rien à la haute société.
(Si on peut appeler ça comme ça.)
Je ne connais rien aux dîners d'affaires, aux galas, aux conférences de presse, à la vie "jet-set", à la manière même de diriger une entreprise. Je n'avais pas de rêve aussi grand.
Qui dit soirée de luxe dit tenue de luxe. Et merde...
Je farfouille dans mon armoire pour un quelconque miracle. Je n'ai rien qui puisse convenir ! Plutôt rien qui ne soit "tolérable".
L'éternel problème des filles : n'avoir rien à se mettre. Oui, ce n'est pas vrai. Une fille sans garde-robe pleine à craquer... est-elle seulement une fille ? C'est une large problématique. Voyez-vous, dans mon cas présent, je n'ai rien à me mettre car chacun de mes vêtements est attribué à sa propre occasion. Ou parce que je n'aime plus le vêtement, ou que je l'ai déjà mis trop de fois. Bref.
Je désespère à ne rien trouver. Max me regarde, interrogateur. Je caresse sa grosse touffe essayant de me trouver un certain réconfort et ce gros bêta pense que c'est pour jouer. Il remue vivement sa queue.
Samantha : "Désolé mon grand mais c'est pas le moment."
Je fais les cent pas dans mon appartement, je stresse, je suis en panique, je ne sais pas ce que je dois faire. Dans ces moments-là... Je n'ai qu'une chose à faire !
Lisa : "Oui poulette ?"
Samantha : "Liiiiiiisaaaaaa...!!!"
J'ai composé le numéro de Lisa dans mon grand désespoir. Elle est la seule sur qui je peux compter. Je lui raconte brièvement le dilemme. Elle reste songeuse.
Lisa : "Mmh... Je vois."
Samantha : "Pitié, dis-moi que tu as une robe sexy à en tomber par terre, digne d'un truc pareil !"
Lisa : "Désolé cocotte, je n'ai rien."
Je pousse un cri, digne des plus grands films d'Hollywood. Ça y est, je suis perdue, finie, morte. C'est mieux si je ne me pointe pas. Je n'ai pas envie qu'on me dévisage et qu'on me ridiculise. Matt va m'en vouloir, c'est sûr. Dire que j'ai insisté pour qu'il vienne et c'est moi qui le lâche.
Lisa : "Arrête de faire ta victime, voyons ! Allez, viens au bureau, j'ai une idée."
(Pardon ?)
Samantha : "Là... maintenant ?"
Lisa : "Oui, oui. Emmène du maquillage et tes superbes escarpins noirs. Et des accessoires qui peuvent se marier avec la couleur bordeaux aussi."
Samantha : "Lisa... Qu'est-ce que tu traficotes ?"
Lisa : "Fini les blabla, dépêche-toi de venir."
Elle raccroche.
(À quoi peut-elle bien penser ?)
Bon, je n'ai rien d'autre, situation désespérée, mesure désespérée.
Je m'habille simplement d'un t-shirt noir enfoui dans mon jean et j'enfile un tricot blanc fermé par dessus. Je rajoute mes bottines à talons plats, je lâche mes cheveux et me voilà prête. Je mets dans un sachet mes escarpins et une pochette assortie. Dans un autre, je mets mon maquillage et je range le tout dans mon sac.
J'arrive telle une furie à Carter Corp. Encore une fois, je revois la limousine de la dernière fois et cette fois-ci, je remarque un jeune homme adossé à la voiture. Il portait un costume chic, tout était impeccable jusqu'à la cravate. Il avait des cheveux bruns, mi-longs qui retombaient. Sa barbe naissante lui procurait un certain charme et une virilité attrayante. Il fumait une cigarette et alors que je passais, ses yeux noisettes me fixent et il pencha un peu la tête pour me saluer. Je lui ai juste souris tout en continuant ma route.
Il me restait quelques heures avant que le gala ne débute. J'arrive vers Lisa comme un bulldozer et elle essaie de me calmer avec son sourire mais rien n'y fait.
Samantha : "Tu m'expliques ton plan ?"
Lisa : "Calme-toi chérie ! Viens, on va dans un endroit plus discret."
Elle me fait un clin d'œil et m'entraîne un étage en-dessous, entre le parking du sous-sol et le premier étage. Nous arrivons devant une porte de service, plutôt un débarras.
(Je ne comprends absolument rien...)
Lisa pose un index devant sa bouche, me disant de me taire et de ne faire aucun bruit pour qu'on ne nous démasque pas. Nous entrons et elle referme la porte derrière elle. Je ne dis plus rien parce que je sais qu'elle va encore me demander de me taire à chaque fois. Je la laisse dans son délire. Elle allume et j'en reste bouche bée.
Samantha : "Bordel de... Où tu as trouvé tout ça ?"
Elle se contente de glousser. Devant nous se tenait un mini-dressing. Oui, j'ai bien dit cela. Il y avait des tenues accrochées à des cintres. J'en prends une dans les mains, on dirait qu'elles viennent du pressing. Je me retourne à nouveau vers Lisa, attendant une explication.
(C'est obligé, elle me le doit. Et si je dois lui tirer les vers du nez pour ça, je le ferai.)
Lisa : "D'accord votre honneur, je vais tout te dire. Figure-toi que moi aussi, je suis invitée à ce gala."
Samantha : "Quoi ?! Et tu ne m'as rien dit ?!"
Elle me toise avec ironie.
Lisa : "Toi non plus. Enfin, je serai à cette fête en tant que secrétaire quand même, je prendrai des notes tout le long. Tu parles d'un job."
Samantha : "Mais,... et les robes-"
Lisa : "J'y viens ! Qu'est-ce que tu peux être pressée dis donc !"
Je fais la moue et me résigne à la laisser parler à son rythme. Je serai muette comme une carpe.
Lisa : "Ça s'est passé hier. J'étais à mon poste, comme d'habitude. Un gars est venu livrer un gros paquet. Et je t'assure que c'en était un gros. J'ai juste fait la signature. Apparemment, la sécurité avait déjà été prévenue que ce colis arriverait car ils ont tout pris en main par la suite. Je ne sais pas pourquoi mais ce colis a attisé ma curiosité. J'ai laissé le guichet de l'accueil à ma collègue et j'ai suivi la sécurité en douce. J'ai eu raison car regarde le trésor que j'ai découvert. Il y en a plus d'une dizaine, tu te rends compte ?! Et tous de grands créateurs ! On a de quoi faire tourner les têtes ce soir !"
Je n'ai plus les mots, elle m'a cloué le bec. Des robes de grands créateurs... ça ne pouvait pas mieux tomber mais...
Samantha : "Tu es sûre qu'on a le droit ? Imagine si on se fait prendre !"
Lisa : "Je t'en prie, ce n'est pas comme si ces gros balourds ont vérifié l'intérieur. Et même s'ils l'ont fait, ils ne comprendront rien à la haute couture. C'est juste pour ce soir. Après on remet tout dans l'ordre."
Je suis peu convaincue mais impossible de revenir en arrière. Je suis dedans jusqu'au cou. J'inspire profondément pour me donner du courage.
(Dites-moi que je ne vais pas faire ça... Dites-moi que je ne vais pas me faire virer si on se fait prendre...)
***
SURPRISE !!! double publication chapitre !!! 😋 bonne lecture 😊😉
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